Coeurs unis en Jésus et Marie
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 Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

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MessageSujet: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 02 Mar 2024, 23:13

Rappel du premier message :

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

LIVRE PREMIER
CONTENANT UNE PRÉPARATION A TOUT LE TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Que pour la beauté de la nature humaine, Dieu a donné le gouvernement de toutes les facultés de l'âme à la volonté.


L'union établie en la distinction fait l'ordre; l'ordre produit la convenance et la proportion; et la convenance, ès choses entières et accomplies, fait la beauté. Une armée est belle quand elle est composée de toutes ses parties tellement rangées en leur ordre, que leur distinction est réduite au rapport quelles doivent avoir ensemble pour ne faire qu'une seule armée.

Afin qu'une musique soit belle, il ne faut pas seulement que les voix soient nettes, claires et bien distinguées ; mais qu'elles soient a!liées en telle sorte les unes aux autres, qu'il s'en fasse une juste consonance et harmonie, par le moyen de l'union qui est en la distinction, et la distinction qui est en lunion des voix, que non sans cause on appelle un accord discordant, ou plutôt une discorde accordante.

Or, comme dit excellemment l'angélique saint Thomas, après le grand saint Denis, la beauté et la bonté, bien qu'elles aient quelque convenance, ne sont pas néanmoins une même chose: car le bien est ce qui plait à l'appétit et volonté; le beau, ce qui plaît à l'entendement et à la connaissance; ou pour le dire autrement, le bon est ce dont la jouissance nous délecte; le beau, ce dont la connaissance nous agrée.

Et c'est pourquoi jamais, à proprement parler, nous n'attribuons la beauté corporelle, sinon aux objets des deux sens qui sont les plus connaissants et qui servent le plus à l'entendement, qui sont la vue et l'ouïe; si que nous ne disons pas: Voilà des belles odeurs ou des belles saveurs, mais nous disons bien: Voilà des belles voix et des belles couleurs.

Le beau donc étant appelé beau, parce que sa connaissance délecte, il faut que, outre l'union et distinction d'intégrité, l'ordre et la convenance de ses parties, il ait beaucoup de splendeur et clarté, afin qu'il soit connaissable et visible ; les voix, pour être belles, doivent être claires et nettes, les discours intelligibles, les couleurs éclatantes et resplendissantes.

L'obscurité, l'ombre, les ténèbres sont laides, et enlaidissent toutes choses; parce qu'en elles rien n'est connaissable, ni l'ordre, ni la distinction, ni l'union, ni la convenance: qui a fait dire à saint Denis « que Dieu, comme souveraine beauté, est auteur de la belle convenance, du beau lustre et de la bonne grâce, qui est en toutes choses, » faisant éclater, en forme de lumière, les distributions et départements de son rayon, par lesquels toutes choses sont rendues belles, voulant que pour établir la beauté, il y eût la convenance, la clarté, et la bonne grâce.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyVen 05 Juil 2024, 23:19

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE VI

Que nous devons reconnaître de Dieu tout l'amour que nous lui portons.


Or, dis-moi donc maintenant, misérable, qu'as-tu fait en tout cela de quoi tu te puisses vanter? Tu as consenti, je le sais bien : le mouvement de ta volonté a librement suivi celui de la grâce céleste; mais tout cela qu'est-ce autre chose, sinon recevoir l'opération divine et n'y résister pas? et qu'y a-t-il en cela que tu n'aies reçu?

Oui même, pauvre homme que tu es, tu as reçu la réception de laquelle tu te glorifies, et le consentement duquel tu te vantes; car, dis-moi, je te prie, ne m'avoueras-tu pas que si Dieu ne t'eût prévenu, tu n'eusses jamais senti sa bonté, ni par conséquent consenti à son amour?

Non, ni même tu n'eusses pas fait une seule bonne pensée pour lui. Son mouvement a donné l'être et la vie au tien, et si sa libéralité n'eût animé, excité et provoqué ta liberté par les puissants attraits de sa suavité, ta liberté fût toujours demeurée inutile à ton salut.

Je confesse que tu as coopéré à l'inspiration en consentant; mais si tu ne le sais pas, je t'apprends que ta coopération a pris naissance de l'opération de la grâce et de ta franche volonté tout ensemble, mais en telle sorte néanmoins que, si la grâce n'eût prévenu et rempli ton coeur de son opération, jamais il n'eût eu ni le pouvoir ni de vouloir de faire aucune coopération.

Mais, dis-moi derechef, je te prie, homme vil et abject, es-tu pas ridicule, quand tu penses avoir part en la gloire de ta conversion parce que tu n'as pas repoussé l'inspiration?

N'est-ce pas la fantaisie des voleurs et tyrans de penser donner la vie à ceux auxquels ils ne l'ôtent pas? et n'est-ce pas une forcenée impiété de penser que tu aies donné la sainte, efficace et vive activité à l'inspiration divine parce que tu ne la lui as pas ôtée par ta résistance?

Nous pouvons empêcher les effets de l'inspiration, mais nous ne les lui pouvons pas donner : elle tire sa force et vertu de la bonté divine, qui cet le lieu de son origine, et non de la volonté humaine, qui est le lieu de son abord.

S'indignerait-on pas de la princesse de notre parabole, si elle se vantait d'avoir donné la vertu et propriété aux eaux cordiales et autres médicaments, ou de s'être guérie elle-même; parce que, si elle n'eût reçu les remèdes que le roi lui donna et versa dans sa bouche, lorsqu'à moitié morte elle n'avait presque plus de sentiment, ils n'eussent point eu d'opération?

Oui, lui dirait-on, ingrate que vous êtes, vous pouviez vous opiniâtrer à ne point recevoir les remèdes, et même, les ayant reçus en votre bouche, vous les pouviez rejeter; mais il n'est pas vrai pourtant que vous leur ayez donné la vigueur ou vertu, car ils l'avaient par leur propriété naturelle.

Seulement vous avez consenti de les recevoir et qu'ils fissent leur action, et encore n'eussiez-vous jamais consenti, si le roi ne vous eût premièrement revigorée et puis sollicitée à les prendre : oncques vous ne les eussiez reçus, s'il ne vous eût aidée à les recevoir, ouvrant votre bouche avec ses doigts, et répandant la potion dedans icelle.

N'êtes-vous pas donc un monstre d'ingratitude de vous vouloir attribuer un bien que vous devez en tant de façons à votre cher époux?

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 06 Juil 2024, 23:54

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE VI

Que nous devons reconnaître de Dieu tout l'amour que nous lui portons.


Le petit admirable poisson que l'on nomme échinéis, remore ou arrête-nef (écheneis, échène ou remora, petit poisson de mer auquel les anciens attribuaient le pouvoir d'arrêter les vaisseaux), a bien le pouvoir d'arrêter ou de ne point arrêter le navire cinglant en haute mer à pleines voiles; mais il n'a pas le pouvoir de le faire ni voguer, ni cingler ou surgir; il peut empêcher le mouvement, mais il ne le peut pas donner.

Notre franc arbitre peut arrêter et empêcher la course de l'inspiration, et quand le vent favorable de la grâce céleste enfle les voiles de notre esprit, il est en notre liberté de refuser notre consentement, et empêcher par ce moyen l'effet de la faveur du vent; mais quand notre esprit cingle et fait heureusement sa navigation, ce n'est pas nous qui faisons venir le vent de l'inspiration, ni qui en remplissons nos voiles, ni qui donnons le mouvement au navire de notre coeur; ains seulement nous recevons le vent qui vient du ciel, consentons à son mouvement, et laissons aller le navire sous le vent sans l'empêcher par le remore de notre résistance.

C'est donc l'inspiration qui imprime en notre franc arbitre l'heureuse et suave influence par laquelle non seulement elle lui fait voir la beauté du bien, mais elle l'échauffe, laide, le renforce et l'émeut si doucement, que par ce moyen il se plait et écoule librement au parti du bien.

Le ciel prépare les gouttes de la fraîche rosée au printemps, et les espluye (verse en pluie) sur la face de la mer, et les mères-perles qui ouvrent leurs écailles, reçoivent ces gouttes, lesquelles se convertissent en perles (voir plus loin).

Mais au contraire les mères perles qui tiennent leurs écailles fermées, n'empêchent pas que les gouttes ne tombent sur elles; elles empêchent néanmoins qu'elles ne tombent pas dans elles.

Or, le ciel a-t-il pas envoyé sa rosée et son influence sur l'une et l'autre mère perle? Pourquoi donc l'une a-t-elle par effet produit sa perle, et l'autre non?

Le ciel avait été libéral pour celle qui est demeurée stérile, autant qu'il était requis pour la rendre fertile, mais elle a empêché l'effet de son bénéfice, se tenant fermée et couverte.

Et quant à celle qui a conçu la perle, elle n'a rien en cela quel sac tienne du ciel, non pas même son ouverture par laquelle elle a reçu la rosée; car sans le ressentiment des rayons de l'aurore qui l'ont doucement excitée, elle ne fût pas venue en la surface de la mer, ni n'eût pas ouvert son écaille.

Théotime, si nous avons quelque amour envers Dieu, à lui en soit l'honneur et la gloire qui a tout fait en nous, et sans lequel rien n'a été fait; à nous eu soit l'utilité et l'obligation. Car c'est le partage de sa divine bonté avec nous, il nous laisse le fruit de ses bienfaits et s'en réserve l'honneur et la louange: et certes, puisque nous ne sommes tous rien que par sa grâce, nous ne devons rien être que pour sa gloire.

CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.


L'esprit humain est si faible, que quand il veut trop curieusement rechercher les causes et raisons de la volonté divine, il s'embarrasse et entortille dans des filets de mille difficultés, desquelles par après il ne se peut déprendre. Il ressemble à la fumée; car en montant il se subtilise, et en se subtilisant il se dissipe. A force de vouloir relever nos discours ès choses divines par curiosité, nous nous évanouissons en nos pensées; et au lieu de parvenir à la science de la vérité, nous tombons en la folie de notre vanité.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyLun 08 Juil 2024, 00:22

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.


Mais surtout nous sommes bizarres en ce qui regarde la Providence divine, touchant la diversité des moyens qu'elle nous distribue pour nous tirer à son saint amour, et par son saint amour à la gloire.

Car notre témérité nous presse toujours de rechercher pourquoi Dieu donne plus de moyens aux uns qu'aux autres; pourquoi il ne fit entre les Tyriens et Sidoniens les merveilles qu'il fit en Corozaïn et Bethsaïda, puisqu'ils en eussent si bien fait leur profit; et en somme pourquoi il tire à son amour plutôt l'un que l'autre.

O Théotime! mon ami, jamais, non jamais nous ne devons laisser emporter notre esprit à ce tourbillon de vent follet, ni penser de trouver une meilleure raison de la volonté de Dieu, que sa volonté même, laquelle est souverainement raisonnable, ains la raison de toutes les raisons, la règle de toute bonté, la loi de toute équité.

Et bien que le très saint Esprit parlant en l'Ecriture sainte rende raison en plusieurs endroits de presque tout ce que nous ne saurions désirer, touchant ce que sa providence fait en la conduite des hommes au saint amour et au salut éternel, si est-ce néanmoins qu'en plusieurs occasions il déclare quil ne faut nullement se départir du respect qui est dû à sa volonté, de laquelle nous devons adorer le propos, le décret, le bon plaisir et l'arrêt au bout duquel, comme souverain juge et souverainement équitable, il n'est pas raisonnable qu'elle manifeste ses motifs; ains suffit qu'elle die (parle, ordonne) simplement (et pour cause).

Que si nous devons charitablement, porter tant d'honneur aux décrets des cours souveraines, composées de juges corruptibles de la terre et de terre, que de croire qu'ils n'ont pas été faits sans motifs, quoique nous ne les sachions pas; eh, Seigneur Dieu ! avec quelle révérence amoureuse devons-nous adorer l'équité de votre providence suprême, laquelle est infinie en justice et bonté !

Ainsi, en mille lieux de la sacrée parole nous trouvons la raison pour laquelle Dieu a réprouvé le peuple juif. Parce, disent saint Paul et saint Barnabas, que vous repoussez la parole de Dieu, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle; voici nous nous tournons devers les Gentils.

Et qui considérera en tranquillité d'esprit le IX e, X e et XI e chapitre de l'épître aux Romains, verra clairement que la volonté de Dieu n'a point rejeté le peuple juif sans raison; mais néanmoins cette raison ne doit point être recherchée par l'esprit humain, qui au contraire est obligé de s'arrêter purement et simplement à révérer le décret divin, l'admirant avec amour comme infiniment juste et équitable, et l'aimant avec admiration comme impénétrable et incompréhensible.

C'est pourquoi ce divin apôtre conclut en cette sorte le long discours qu'il en avait fait : O profondité (profondeur) des richesses de la sagesse et science de Dieu!

Que ses jugements sont incompréhensibles, et ses voies imperceptibles! Qui connaît les pensées du Seigneur? ou qui es été son conseiller ?

Exclamation par laquelle il témoigne que Dieu fait toutes choses avec une grande sagesse, science et raison; mais en telle sorte néanmoins que l'homme n'étant pas entré au divin conseil, duquel les jugements et projets sont infiniment élevés au-dessus de notre capacité, nous devons dévotement adorer ses décrets, comme très équitables, sans en rechercher les motifs, qu'il retient en secret par devers soi afin de tenir notre entendement en respect et humilité par devers nous.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyLun 08 Juil 2024, 23:07

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CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.

Saint Augustin en cent endroits enseigne cette même pratique : « Personne, dit-il, ne vient au Sauveur, sinon étant tiré. Qui c'est qu'il tire, et qu'il c'est qu'il ne tire pas; pourquoi il tire celui-ci, et non pas celui-là, n'en veuille pas juger, si tu ne veux errer.

Écoute une fois et entends. N'es-tu pas tiré? prie afin que tu sois tiré. Certes, c'est assez au chrétien vivant encore de la foi, et ne voyant pas ce qui est parfait, mais sachant seulement en partie, de savoir et croire que Dieu ne délivre personne de la damnation, sinon par Miséricorde gratuite, par Jésus-Christ notre Seigneur, et qu'il ne damne personne, sinon par sa très équitable vérité, par le même Jésus-Christ notre Seigneur.

Mais de savoir pourquoi il délivre celui-ci plutôt que celui-là, recherche qui pourra une si grande profondité de ses jugements, mais qu'il se garde du précipice, car ses décrets ne sont pas pour cela injustes, encore qu'ils soient secrets. Mais pourquoi délivre-t-il donc ceux-ci plutôt-que ceux-là? Nous disons derechef : « O homme! qui es-tu qui répondes à Dieu !

Ses jugements sont incompréhensibles. Et ajoutons ceci : Ne t'enquiers pas des choses qui sont au-dessus de toi, et ne recherche pas ce qui est au delà de tes forces. Or, il ne fait pas Miséricorde à ceux auxquels, par une vérité très secrète et très éloignée des pensées humaines, il juge qu'il ne doit pas départir sa faveur ou Miséricorde. »

Nous voyons quelquefois des enfants jumeaux dont l'un naît plein de vie, et revoit le baptême; l'autre, en naissant, perd la vie temporelle avant que de renaître à l'éternelle; l'un par conséquent est héritier du ciel, l'autre privé de l'héritage.

Or, pourquoi la divine Providence donne-t-elle des événements si divers à une si pareille naissance? Certes, on peut dire que la providence de Dieu ne viole pas ordinairement les lois de la nature; si que l'un. de ces bessons (jumeaux) étant vigoureux, et l'autre trop faible pour supporter l'effort de la sortie du sein maternel, celui-ci est mort avant que de pouvoir être baptisé, et l'autre a vécu.

La Providence n'ayant pas voulu empêcher le cours des causes naturelles, lesquelles, en cette occurrence auront été la raison de la privation du baptême en celui qui ne l'a pas eu. Et certes, cette réponse est bien solide.

Mais, suivant l'avis du divin saint Paul et de saint Augustin, nous ne devons pas nous amuser à cette considération, laquelle, quoique bonne, n'est pas toutefois comparable à plusieurs autres que Dieu s'est réservées, et qu'il nous fera connaître en paradis.

« Alors, dit saint Augustin, ce ne sera plus chose secrète pourquoi l'un plutôt que l'autre est élevé, la cause étant égale de l'un et de l'autre, ni pourquoi des miracles n'ont pas été faits parmi ceux entre lesquels, s'ils eussent été faits, ils eussent fait pénitence, et ont été faits parmi ceux qui n'étaient pas pour croire . »

Et ailleurs, ce même saint, parlant des pécheurs dont Dieu laisse l'un en son iniquité, et en relève l'autre « Or, pourquoi il retient l'un, dit-il, et ne retient pas l'autre, il n'est pas possible de le comprendre, ni loisible de s'en enquérir, puisqu'il suffit de savoir qu'il dépend de lui qu'on demeure debout, et ne vient pas de lui qu'on tombe; et derechef cela est caché et très éloigné de l'esprit humain, au moins du mien.»

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyMar 09 Juil 2024, 22:56

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE VII

Qu'il faut éviter toute curiosité, et acquiescer humblement à la très sage providence de Dieu.


Voilà, Théotime, la plus sainte façon de philosopher en ce sujet. C'est pourquoi j'ai toujours trouvé admirable et aimable la savante modestie et très sage humilité du docteur séraphique saint Bonaventure, au discours qu'il fait de la raison pour laquelle la Providence divine destine les élus à la vie éternelle.

«Peut-être, dit-il, que c'est par la prévision des biens qui se feront par celui qui est tiré, en tant qu'ils proviennent aucunement de la volonté ; mais de savoir dire quels biens sont ceux la prévision desquels sert de motif à la divine volonté, ni je ne le sais pas distinctement, ni je ne m'en veux pas enquérir; et il n'y a point de raison, que de quelque sorte de convenance; de manière que nous en pourrions dire quelqu'une et c'en serait une autre.

C'est pourquoi nous ne saurions avec certitude marquer la vraie raison ni le vrai motif de la volonté de Dieu pour ce regard; car, comme dit saint Augustin, bien que la vérité en soit très certaine, elle est néanmoins très éloignée de nos pensées; de sorte que nous n'en saurions rien dire d'assuré, sinon par la révélation de celui auquel toutes choses sont connues.

Et d'autant qu'il n'était pas expédient pour notre salut que nous eussions connaissance de ces secrets, ains nous était plus utile de les ignorer, pour nous tenir en humilité; pour cela Dieu ne les a pas voulu révéler, et même le saint Apôtre n'a pas osé s'en enquérir, ains a témoigné l'insuffisance de notre entendement pour ce sujet, lorsqu'il s'est écrié :

O profondité des richesses de la sapience et science de Dieu ! » Pourrait-on parler plus saintement, Théotime, d'un si saint mystère? Aussi ce sont les paroles d'un très saint et judicieux docteur de l'Église.

CHAPITRE VIII

Exhortation à l'amoureuse soumission que nous devons aux décrets de la Providence divine.


Aimons donc et adorons en esprit d'humilité cette profondité des jugements de Dieu, Théotime, laquelle, comme dit saint Augustin, le saint Apôtre ne découvre pas, ains l'admire, quand il exclame : « O profondité des jugements de Dieu!

Qui pourrait compter le sable de la mer, les gouttes de la pluie, et mesurer la largeur de l'abîme ? dit cet excellent esprit de saint Grégoire de Nazianze.

Et qui pourra sonder la profondité de la divine sagesse, par laquelle elle a créé toutes choses, et les modère comme elle veut et entend? Car, de vrai, il suffit qu'à l'exemple de l'Apôtre, sans nous arrêter à la difficulté et obscurité d'icelle, nous l'admirions.

O profondité des richesses et de la sagesse et de la science de Dieu! O que ses jugements sont inscrutables, et ses voies inaccessibles! qui a connu le sentiment du Seigneur, et qui a été son conseiller ? »

Théotime, les raisons de la volonté divine ne peuvent être pénétrées par notre esprit, jusqu'à ce que nous voyions la face de celui qui atteint de bout en bout fortement, et dispose toutes choses suavement, faisant tout ce qu'il fait en nombre, poids et mesure, et auquel le Psalmiste dit: Seigneur, vous avez tout fait en sagesse.

Combien de fois nous arrive-t-il d'ignorer comment et pourquoi les oeuvres mêmes des hommes se font, «et dont, dit le même saint évêque de Nazianze, l'artisan n'est pas ignorant, encore que nous ignorions son artifice! Ni de même, certes, les choses de ce monde ne sont pas témérairement et imprudemment faites, encore que nous ne sachions pas leurs raisons. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyJeu 11 Juil 2024, 08:08

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CHAPITRE VIII

Exhortation à l'amoureuse soumission que nous devons aux décrets de la Providence divine


Si nous entrons en la boutique d'un horloger, nous trouverons quelquefois un horologe (une horloge) qui ne sera pas plus gros qu'une orange, auquel il y aura néanmoins cent ou deux cents pièces, desquelles les unes serviront à la montre, les autres à la sonnerie des heures et du réveille-matin; nous y verrons des petites roues, dont les unes vont à droite, les autres à gauche.

Les unes tournent pardessus, les autres par bas; et le balancier qui, à coups mesurés, va balançant son mouvement de part et d'autre; et nous admirons comme l'art a su joindre une telle quantité de si petites pièces les unes aux autres, avec une correspondance si juste, ne sachant ni à quoi chaque pièce sert, ni à quel effet elle est faite ainsi, si le maître ne nous le dit; et seulement en général nous savons que toutes servent pour la montre ou pour la sonnerie.

On dit que les bons Indois (Indiens) s'amuseront des jours entiers auprès d'une horologe, pour ouïr sonner les heures à point nommé; et ne pouvant deviner comme cela se fait, ils ne disent pas pourtant que c'est sans art et raison, ains demeurent ravis d'amour et d'honneur envers ceux qui gouvernent les horologes, les admirant comme gens plus qu'humains (supérieurs à l'humanité).

Théotime, nous voyons ainsi cet univers, et surtout la nature humaine, comme un horologe, composé d'une si grande variété d'actions et de mouvements, que nous ne saurions nous empêcher de l'étonnement.

Et nous savons bien en général que ces pièces diversifiées en tant de sortes servent toutes, ou pour faire paraître, comme en une montre, la très sainte justice de Dieu, ou pour manifester la triomphante Miséricorde de sa bonté, comme par une sonnerie de louange.

Mais de connaître en particulier l'usage de chaque pièce, ou comme elle est ordonnée à la fin générale, ou pourquoi elle est faite ainsi, nous ne le pouvons pas entendre, sinon que le souverain ouvrier nous l'enseigne. Or, il ne nous manifeste pas son art, afin que nous l'admirions avec plus de révérence; jusquà ce qu'étant au ciel, il nous ravisse en la suavité de sa sagesse, lorsqu'en l'abondance de son amour il nous découvrira les raisons, moyens et motifs de tout ce qui se sera passé en ce monde au profit de notre salut éternel.

« Nous ressemblons, dit derechef le grand Nazianzène, à ceux qui sont affligés du vertigo ou tournoiement de tête. Il leur est advis que tout tourne sens dessus dessous autour deux, bien que ce soit leur cervelle et imagination qui tournent, et non pas les choses.

Car, ainsi rencontrant quelques événements desquels les causes nous sont inconnues, il nous semble que les choses du monde sont administrées sans raison, parce que nous ne la savons pas.

Croyons donc, que comme Dieu est le facteur et père de toutes choses, aussi en a-t-il le soin par sa providence, qui serre et embrasse toute la machine des créatures; et surtout croyons qu'il préside à nos affaires, de nous autres qui le connaissons, encore que notre vie soit agitée de tant de contrariétés, d'accidents, dont la raison nous est inconnue, afin peut-être que, ne pouvant pas arriver à cette connaissance, nous admirions la raison souveraine de Dieu, qui surpasse toutes choses; car, envers nous, la chose est aisément méprisée qui est aisément connue; mais ce qui surpasse la pointe de notre esprit, plus il est difficile d'être entendus plus aussi il nous excite à une grande admiration.

Certes les raisons de la Providence céleste seraient bien basses, si nos petits esprits y pouvaient atteindre; elles seraient moins aimables en leur suavité, et moins admirables en leur majesté, si elles étaient moins éloignées de notre capacité. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyVen 12 Juil 2024, 05:21

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CHAPITRE VIII

Exhortation à l'amoureuse soumission que nous devons aux décrets de la Providence divine.


Exclamons donc, Théotime, en toutes occurrences, mais exclamons d'un coeur tout amoureux envers la Providence toute sage, toute puissante et toute douce de notre Père éternel :

O profondeur des richesses, de la sagesse et de la science de Dieu ! O Seigneur Jésus, Théotime, que les richesses de la bonté divine sont excessives! Son amour envers nous est un abîme incompréhensible: c'est pourquoi il nous a préparé une riche suffisance, ou plutôt une riche affluence de moyens propres pour nous sauver, et pour nous les appliquer suavement, il use d'une sagesse souveraine, ayant par son infinie science prévu et connu tout ce qui était requis à cet effet.

Eh! que pouvons-nous craindre? ains que ne devons-nous pas espérer, étant enfants d'un Père si riche en bonté, pour nous aimer et vouloir sauver, si savant pour préparer les moyens convenables à cela, et si sage pour les appliquer, si bon pour vouloir, si clairvoyant pour ordonner, si prudent pour exécuter?

Ne permettons jamais à nos esprits de voleter par curiosité autour des jugements divins; car, comme petits papillons, nous y brûlerons nos ailes, et périrons dans ce feu sacré.

Ces jugements sont incompréhensibles, ou, comme dit saint Grégoire Nazianzène, ils sont inscrutables c'est-à-dire, nous n'en saurions reconnaître et pénétrer les motifs. Les voies et moyens par lesquels il les exécute et conduit à chef (à leur fin), ne peuvent être discernés et reconnus ; et pour bon sentiment que nous ayons, nous demeurons en défaut à chaque bout de champ, et en perdons la trace.

Car qui peut pénétrer le sens, lintelligence et l'intention de Dieu ? Qui a été son conseiller pour savoir ses projets et leurs motifs? ou qui l'a jamais prévenu par quelque service? N'est-ce pas lui au contraire qui nous prévient ès bénédictions de sa grâce, pour nous couronner en la félicité de sa gloire?

Ah! Théotime, toutes choses sont de lui, qui en est le créateur; toutes choses sont par lui, qui en est le gouverneur; toutes choses sont en lui, qui en est le protecteur.

A lui soit honneur et gloire ès siècles des siècles. Amen. Allons en paix, Théotime, au chemin du très saint amour; car qui aura le divin amour en la mort, après la mort il jouira éternellement de l'amour.

CHAPITRE IX.

D'un certain reste damour, lequel demeure maintes fois en l'âme qui a perdu la sainte charité.


Certes la vie d'un homme qui, tout alangouri, va petit à petit mourant dans un lit, ne mérite presque plus que l'on l'appelle vie: puisqu'encore qu'elle soit vie, elle est toutefois tellement mêlée avec la mort, qu'on ne saurait dire si c'est une mort encore vivante, ou une vie mourante.

Hélas ! que c'est un piteux spectacle, Théotime! mais rien plus lamentable est l'état d'une âme, laquelle, ingrate à son Sauveur, va de moment en moment en arrière, se retirant de l'amour divin par certains degrés d'indévotion et de déloyauté, jusqu'à tant que l'ayant du tout quitté, elle demeure en l'horrible obscurité de perdition; et cet amour qui est en son déclin, et qui va périssant et défaillant, est appelé amour imparfait; parce qu'encore qu'il soit entier en l'âme, il n'y est pas, ce semble, entièrement, c'est-à-dire, il ne tient quasi plus à l'âme, et est sur le point de l'abandonner.

Or, la charité étant séparée de l'âme par le péché, il y reste maintes fois une certaine ressemblance de charité, qui nous peut décevoir et amuser vainement; et je vous dirai ce que c'est.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 13 Juil 2024, 08:46

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CHAPITRE IX.

D'un certain reste d'amour, lequel demeure maintes fois en l'âme qui a perdu la sainte charité.

La charité, tandis qu''elle est en nous, produit force actions d'amour envers Dieu, par le fréquent exercice desquelles notre âme prend une certaine habitude et coutume d'aimer Dieu, qui n'est pas la charité, ains seulement un pli et inclination, que la multitude des actions a donné à notre coeur.

Après avoir fait une longue habitude de prêcher ou dire la messe par élection, il nous arrive maintes fois en songe de parler et de dire les mêmes choses que nous dirions en prêchant ou célébrant, si que la coutume ou habitude acquise par élection et vertu, est en quelque sorte pratiquée par après sans élection et sans vertu, puisque les actions faites en dormant n'ont de la vertu, à parler généralement, qu'une apparente image, et en sont seulement des simulacres et représentations. Ainsi la charité, par la multitude des actes qu'elle produit, imprime en nous une certaine facilité d'aimer, laquelle elle nous laisse, après même que nous sommes privés de sa présence.

J'ai vu, étant jeune écolier, qu'en un village proche de Paris, dans un certain puits il y avait un écho (ce serait l'origine de la rue du Puits-qui-parle, quartier du Panthéon.), lequel répétait les paroles que nous prononcions là auprès, plusieurs fois. Que quelque idiot sans expérience eût ouï ces répétitions de paroles, il eût cru qu'il y eut eu quelque homme au fond du puits qui les eût faites.

Mais nous savions déjà, par la philosophie, quil n'y avait personne dans le puits qui redit nos paroles, ains que seulement il y avait quelques concavités, en lune desquelles nos voix étant ramassées, et ne pouvant passer outre, pour ne point périr du tout, et employer les forces qui leur restaient, elles produisaient des secondes voix, et ces secondes voix ramassées dans une autre concavité en produisaient des troisièmes, et ces troisièmes en pareille façon des quatrièmes, et ainsi consécutivement jusques à onze : si que ces voix-là. faites dans le puits n'étaient plus nos voix, ains des ressemblances et images d'icelles.

Et de fait, il y avait beaucoup à dire entre nos voix et celles-là; car, quand nous disions une grande suite de mots, elles n'en redisaient que quelques-uns, raccourcissaient la prononciation des syllabes qu'elles passaient fort vitement, et avec des tons et accents tout différents des nôtres, et si (en sorte que) elles ne commençaient à former ces mots q'uaprès que nous les avions achevés de prononcer.

En somme ce n'étaient point des paroles d'un homme vivant, mais, par manière de dire, des paroles d'un rocher, d'un rocher creux et vain, lesquelles toutefois représentaient si bien la voix humaine, de laquelle elles avaient pris leur origine, qu'un ignorant s'y fût amusé et mépris.

Or je veux maintenant dire ainsi. Quand le saint amour de charité rencontre une âme maniable, et qu'il fait quelque long séjour en icelle, il y produit un second amour qui n'est pas un amour de charité, quoiqu'il provienne de la charité; ains c'est un amour humain, lequel néanmoins ressemble tellement à la charité, qu'encore que par après elle périsse en l'âme, il est d'avis qu'elle y soit toujours, d'autant qu'elle y a laissé après soi cette sienne image et ressemblance qui la représente; en sorte qu'un ignorant s'y tromperait, ainsi que les oiseaux firent en la peinture des raisins de Zeuxis, qu'ils cuidèrent être de vrais raisins, tant l'art avait proprement imité la nature.

Et néanmoins il y a bien de la différence entre la charité et l'amour humain qu'elle produit en nous; car la voix de la charité prononce, intime et opère tous les commandements de Dieu dedans nos coeurs; l'amour humain qui reste après elle, les dit voirement et intime quelquefois tous, mais il ne les opère jamais tous, ains quelques-uns seulement : la charité prononce et assemble toutes les syllabes, c'est-à-dire, toutes les circonstances des commandements de Dieu; cet amour humain en laisse toujours quelqu'une en arrière, et surtout celle de la droite et pure intention.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 13 Juil 2024, 22:50

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CHAPITRE IX.

D'un certain reste d'amour, lequel demeure maintes fois en l'âme qui a perdu la sainte charité.


Et quant au ton, la charité l'a fort égal, doux et gracieux; mais cet amour humain va toujours ou trop haut ès choses terrestres, ou trop bas ès célestes, et ne commence jamais sa besogne qu'après que la charité a cessé de faire la sienne.

Car tandis que la charité est en l'âme, elle se sert de cet amour humain, qui est sa créature, et J'emploie pour faciliter ses opérations; si que, pendant ce temps-là, les oeuvres de cet amour, comme d'un serviteur, appartiennent à la charité, qui en est la dame.

Mais la charité étant éloignée, alors les actions de cet amour sont tout à lui, et n'ont plus l'estime et valeur de la charité; car comme le bâton d'Élisée, en l'absence d'icelui, quoiqu'en la main du serviteur Giezi, qui l'avait reçu de celle d'Élisée, ne faisait nul miracle; aussi les actions faites en l'absence de la charité, par la seule habitude de l'amour humain, ne sont d'aucun mérite ni d'aucune valeur pour la vie éternelle, quoique cet amour humain ait appris à les faire de la charité, et ne soit que son serviteur.

Et cela se fait de la sorte, parce que cet amour humain, en l'absence de la charité, n'a plus aucune force surnaturelle pour porter l'âme à l'excellente action de l'amour de Dieu sur toutes choses.

CHAPITRE X

Combien cet amour imparfait est dangereux.


Hélas ! mon Théotime, voyez, je vous prie, le pauvre Judas, après qu'il eut trahi son Maître, comme il va rapporter l'argent aux Juifs, comme il reconnaît son péché, comme il parle honorablement du sang de cet Agneau immaculé. C'étaient des effets de l'amour imparfait, que la précédente charité passée lui avait laissés dans le coeur.

On descend à l'impiété par certains degrés, et nul presque ne parvient à l'extrémité de la malice en un instant.

Les parfumiers (parfumeurs), quoi qu'ils ne soient plus en leurs boutiques, portent longtemps l'odeur des parfums qu'ils ont maniés. Ainsi ceux qui ont été ès cabinets des onguents célestes, c'est-à-dire, en la très sainte charité, ils en gardent encore quelque temps après la senteur.

Quand le cerf a passé la nuit en quelque lieu, la matinée même l'assentiment (fumet, odeur) et le vent en est encore frais : le soir il est plus malaisé à prendre mais à même que ses allures sont vieilles et dures les chiens vont aussi perdant connaissance.

Quand la charité a régné quelque temps en une âme, en y trouve ses passées, sa piste, ses allures, son vent pour quelque temps, après qu'elle la quittée; mais petit à petit enfin tout cela s'évanouit, et on perd toute sorte de connaissance que jamais la charité y ait été.

Nous avons vu des jeunes gens bien nourris en amour de Dieu, qui, se détraquant, ont demeuré quelque temps au milieu de leur malheureuse décadence, qu'on ne laissait pas de voir en eux des grandes marques de leur vertu, passée; et que l'habitude acquise du temps de la charité répugnant au vice présent, on avait peine durant quelques mois de discerner s'ils étaient hors de la charité eu non, et s'ils étaient vertueux ou vicieux, jusques à ce que le progrès faisait clairement connaître que ces exercices vertueux ne prenaient pas leur origine de la charité présente, mais de la charité passée; non de l'amour parfait, mais de l'imparfait, que la charité avait laissé après soi, comme marque du logement qu'elle avait fait en ces âmes-là.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyDim 14 Juil 2024, 23:57

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CHAPITRE X
Combien cet amour imparfait est dangereux.


Or, cet amour imparfait est bon en soi-même, Théotime, car étant créature de la sainte charité, et comme, de son train, il ne se peut qu'il ne soit bon, et d'effet à servir fidèlement la charité, tandis qu'elle a séjourné dedans l'âme, et est toujours prêt à la servir si elle y retournait; que s'il ne peut faire les actions de l'amour parfait, il n'en est pourtant pas à mépriser; car la condition de sa nature est telle.

Ainsi les étoiles, qui, en comparaison du soleil, sent fort imparfaites, sont néanmoins extrêmement bulles, regardées en particulier; et ne tenant point de rang en la présence du soleil, elles en tiennent en son absence.

Toutefois, quoique cet amour imparfait soit bon en soi, il nous est néanmoins périlleux, pour autant que (en ce que, parce que.) souvent-nous nous contentons de l'avoir lui seul; parce qu'ayant plusieurs traits extérieurs et intérieurs de la charité, pensant que ce soit elle-même que nous avons, nous nous amusons, et estimons d'être saints; tandis qu'en cette vaine persuasion les péchés qui nous ont privés de la charité, croissent, grossissent et multiplient si fort, qu'enfin ils se rendent maîtres de notre coeur.

Si Jacob n'eût point abandonné sa parfaite Rachel, et se fût toujours tenu près d'elle au jour de ses noces, il n'eût pas été trompé comme il fut; mais parce qu'il la laissa aller sans lui à la chambre, il fut tout étonné, le jour suivant, de trouver qu'en son lieu il n'avait que l'imparfaite Lia, qu'il croyait néanmoins être sa chère Rachel; mais Laban l'avait ainsi trompé.

Or, l'amour-propre nous déçoit de même façon. Pour peu que nous quittions la charité, il fourre en notre estime cette habitude imparfaite ; et nous prenons notre contentement en elle, comme si c'était la vraie charité, jusques à ce que quelque claire lumière nous fasse voir que nous sommes abusés.

Hé Dieu! n'est-ce pas une grande pitié de voir une âme qui se flatte en cette imagination d'être sainte, demeurant en repos, comme si elle avait la charité, se trouver toutefois enfin que sa sainteté est feinte, et que son repos n'est qu'une léthargie, et sa joie une manie?

CHAPITRE XI
Moyen de reconnaître cet amour imparfait.


Mais quel moyen, me direz-vous, de discerner si c'est Rachel ou Lia, la charité ou l'amour imparfait, qui me donne les sentiments de dévotion dont je suis touché? Si, examinant en particulier les objets des désirs, des affections et des desseins que vous avez présentement, vous en trouvez quelqu'un pour lequel vous voulussiez contrevenir à la volonté et au bon plaisir de Dieu, péchant mortellement, c'est hors de doute que tout le sentiment, toute la facilité et promptitude que vous avez à servir Dieu, n'a point d'autre source que de l'amour humain et imparfait; car si l'amour parfait régnait en vous, û Seigneur Dieu! il romprait toute affection, tout désir, tout dessein duquel l'objet serait si pernicieux, et ne pourrait souffrir que votre coeur le regardât.

Mais remarquez que j'ai dit cet examen devoir être fait des affections que vous avez présentement; car il n'est pas besoin de vous imaginer celles qui pourraient naître par après, puisqu'il suffit que nous soyons fidèles ès occurrences présentes, selon la diversité des temps, et que chaque saison a bien assez de son travail et de sa peine.

Que si toutefois vous vouliez exercer votre coeur à la vaillance spirituelle, par la représentation de diverses rencontres et de divers assauts, vous le pourriez utilement faire, pourvu qu'après les actes de cette vaillance imaginaire que votre coeur aurait faits, vous ne vous estimassiez point plus vaillant. Car les enfants d'Éphraïm, qui faisaient merveilles à bien décocher leurs arcs ès essais de guerre qu'ils faisaient entre eux, quand ce vint au fait et au prendre, au jour de la bataille, ils tournèrent le dos, et n'eurent seulement pas l'assurance de mettre leurs flèches au trait, ni de regarder la pointe de celles de leurs ennemis.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyLun 15 Juil 2024, 23:28

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CHAPITRE XI
Moyen de reconnaître cet amour imparfait.


Quand donc on fait la pratique de cette vaillance pour les occurrences futures ou seulement possibles, si on a un sentiment bon et fidèle, on en remercie Dieu; car ce sentiment est toujours bon; mais pourtant on demeure avec humilité entre la confiance et défiance, espérant que moyennant l'assistance divine on ferait en l'occasion ce qu'on simagine, et craignant toutefois que, selon notre misère ordinaire, peut-être nen ferions-nous rien, et perdrions courage.

Mais si la défiance se rendait si démesurée, quil nous semblât de n'avoir ni force, ni courage, et que partant il nous arrivât du désespoir sur le sujet des tentations imaginées, comme si nous n'étions pas en la charité et grâce de Dieu, il nous faut alors faire résolution, malgré notre sentiment et découragement, de bien être fidèles en tout ce qui nous arrivera jusqu'à la tentation qui nous met en peine, et espérer que, lorsquelle arrivera, Dieu multipliera sa grâce, redoublera son secours, et nous fera toute l'assistance requise.

Et que, ne nous donnant pas la force pour une guerre imaginaire, et non nécessaire, il la nous donnera quand ce viendra au besoin. Car comme plusieurs ont perdu le coeur en l'assaut, plusieurs aussi y ont perdu la crainte, et ont pris du courage et résolution en la présence du péril et de la nécessité, qui ne l'eussent jamais su prendre en son absence.

Et ainsi plusieurs serviteurs de Dieu, se représentant les tentations absentes, s'en sont effrayés jusque presque à perdre courage, qui les voyant présentes se sont comportés fort courageusement.

Enfin ces épouvantements pris pour la représentation des assauts futurs, lorsqu'il nous semble que le coeur nous manque, il suffit de désirer du courage, et se confier en Dieu qu'il nous en donnera quand il sera temps.

Samson n'avait certes pas toujours son courage : ains il est marqué en l'Écriture que le lion des vignes de Tamnatha, venant à lui furieusement et rugissant, l'esprit de Dieu le saisit c'est-à-dire, Dieu lui donna le mouvement d'une nouvelle force et d'un nouveau courage, et il mit en pièces le lion, comme il eût fait un chevreau, et tout de même quand il défit les mille Philistins qui le voulaient défaire en la campagne de Lechi.

Ainsi, mon cher Théotime, il n'est pas nécessaire que nous ayons toujours le sentiment et mouvement du courage requis à surmonter le lion rugissant qui va ça et là rôdant pour nous dévorer ; cela nous pourrait donner de la vanité et présomption.

Il suffit bien que nous ayons bon désir de combattre vaillamment, et une parfaite confiance que l'Esprit divin nous assistera de son secours lorsque l'occasion de remployer se présentera.

LIVRE CINQUIÈME
DES DEUX PRINCIPAUX EXERCICES DE L'AMOUR SACRÉ QUI SE FONT PAR COMPLAISANCE ET BIENVEILLANCE.

CHAPITRE PREMIER

De la sacrée complaisance de l'amour; et premièrement en quoi elle consiste.


L'amour n'est autre chose, ainsi que nous l'avons dit, sinon le mouvement et écoulement du coeur qui se fait envers le bien, par le moyen de la complaisance que l'on a en icelui; de sorte que la complaisance est le grand motif de l'amour, comme l'amour est le grand motif de la complaisance.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyMar 16 Juil 2024, 22:10

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LIVRE CINQUIÈME
DES DEUX PRINCIPAUX EXERCICES DE L'AMOUR SACRÉ QUI SE FONT PAR COMPLAISANCE ET BIENVEILLANCE.

CHAPITRE PREMIER

De la sacrée complaisance de l'amour; et premièrement en quoi elle consiste.


Or, ce mouvement se pratique ainsi envers Dieu. Nous savons par la foi que la Divinité est un abîme incompréhensible de toute perfection, souverainement infini en excellence, infiniment souverain en bonté.

Et cette vérité que la foi nous enseigne, nous la considérons attentivement par la méditation; regardant cette immensité de biens qui sont en Dieu, ou tous ensemble, par manière d'assemblage de toutes perfections, ou distinctement, considérant ses excellences l'une après l'autre; comme, par exemple, sa toute-puissance, sa toute-sagesse, sa toute-bonté, son éternité, son infinité.

Or, quand nous avons rendu notre entendement fort attentif à la grandeur des biens qui sont en ce divin objet, il est impossible que notre volonté ne soit touchée de complaisance en ce bien; et lors nous usons de notre liberté, et de l'autorité que nous avons sur nous-mêmes, provoquant notre propre coeur à répliquer et renforcer sa première complaisance par des actes d'approbation et réjouissance.

O! dit alors l'âme dévote, que vous êtes beau, mon bien-aimé, que vous êtes beau! vous êtes tout désirable; ains vous êtes le désir même. Tel est mon bien-aimé, et il est l'ami de mon coeur, ô filles de Jérusalem. O! que béni soit à jamais mon Dieu, de quoi il est si bon:

hé! que je meure, ou que je vive, je suis trop heureuse de savoir que mon Dieu est si riche en tous biens, que sa bonté est infinie, et son infinité si bonne.

Ainsi approuvant le bien que nous voyons en Dieu, et nous réjouissant d'icelui, nous faisons l'acte d'amour que l'on appelle complaisance.

Car nous nous plaisons du plaisir divin infiniment plus que du nôtre propre; et c'est cet amour qui donnait tant de contentement aux saints, quand ils pouvaient raconter les perfections de leur bien-aimé, et qui leur faisait prononcer avec tant de suavité que Dieu était Dieu.

Or, sachez, disaient-ils, que le Seigneur est Dieu. 0 Dieu! mon Dieu, vous êtes mon Dieu : J'ai dit au Seigneur: Vous êtes mon Dieu, Dieu de mon coeur; et mon Dieu est le lot de mon héritage éternellement.

Il est Dieu de notre coeur par cette complaisance, d'autant que par icelle notre coeur l'embrasse et le rend sien.

Il est notre héritage, d'autant que par cet acte nous jouissons des biens qui sont en Dieu, et comme d'un héritage, nous en tirons toute sorte de plaisir et de contentement. Par cette complaisance nous buvons et mangeons spirituellement les perfections de la Divinité; car nous nous les rendons propres et les tirons dedans notre coeur.

Les brebis de Jacob attirèrent dans leurs entrailles la variété de couleurs qu'elles voyaient en la fontaine en laquelle on les abreuvait; car en effet leurs petits agneaux s'en trouvèrent par après tachetés. Ainsi une âme éprise de l'amoureuse complaisance qu'elle prend à considérer la Divinité, et en icelle une infinité d'excellences, en attire aussi dans son coeur les couleurs, c'est-à-dire, la multitude des merveilles et perfections qu'elle contemple, et les rend siennes par le contentement qu'elle y prend.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyJeu 18 Juil 2024, 10:28

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LIVRE CINQUIÈME
DES DEUX PRINCIPAUX EXERCICES DE L'AMOUR SACRÉ QUI SE FONT PAR COMPLAISANCE ET BIENVEILLANCE.

CHAPITRE PREMIER

De la sacrée complaisance de l'amour; et premièrement en quoi elle consiste.


O Dieu! quelle joie aurons-nous au ciel, Théotime, lorsque nous verrons le bien-aimé de nos coeurs, comme une mer infinie, de laquelle les eaux ne sont que perfection et bonté !

Alors, comme des cerfs, qui longuement pourchassés et malmenés, s'abouchant à une claire et fraîche fontaine, tirent à eux la fraîcheur de ses belles eaux; ainsi nos coeurs, après tant de langueurs et de désirs, arrivant à la source forte et vivante de la Divinité, tireront par leur complaisance toutes les perfections de ce bien-aimé, et en auront la parfaite jouissance, par la réjouissance qu'ils y prendront, se remplissant de ses délices immortelles; et en cette sorte le cher époux entrera dedans nous, comme dans son lit nuptial, pour communiquer sa joie éternelle à notre âme, selon qu'il dit lui-même, que si nous gardons la sainte loi de son amour, il viendra et fera son séjour en nous.

Tel est le doux et noble larcin de l'amour qui sans décolorer le bien-aimé, se colore de ses couleurs; sans le dépouiller, se revêt de sa robe; sans lui rien ôter, prend tout ce qu'il a, et, sans l'appauvrir, s'enrichit de ses biens; comme l'air prend la lumière sans amoindrir la splendeur originaire du soleil, et le miroir, la grâce du visage, sans diminuer celle de l'homme qui se mire.

Ils ont été faits abominables, comme les choses qu'ils ont aimées, dit le Prophète parlant des méchants et on peut de même dire des bons qu'ils se sont faits aimables comme les choses qu'ils ont aimées. Voyez, je vous prie, le coeur de sainte Claire de Montefalcoz (Sainte Claire de Monte-Falcone, 1275-1308, abbesse du monastère de Sainte-Catherine de l'ordre de Saint-Augustin, remarquable par son amour pour la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont elle ressentit toutes les douleurs).

Il prit tant de plaisir en la Passion du Sauveur et à méditer la très sainte Trinité, qu'aussi tira-t-il dedans soi toutes les marques de la Passion, et une représentation admirable de la Trinité, s'étant fait comme les choses qu'il aimait.

L'amour que le grand apôtre saint Paul portait à la vie, mort et Passion de notre Seigneur, fut si grand, qu'il tira la vie même, la mort et la Passion de ce divin Sauveur dans le coeur de son amoureux serviteur, duquel la volonté en était remplie par dilection, sa mémoire par méditation, et son entendement par contemplation.

Mais par quel canal et conduit était venu le doux Jésus dans le coeur de saint Paul ? Par le canal de la complaisance, comme il le déclare lui-même disant : Jà (Vieux mot employé par les auteurs du XVII e siècle.) n'advienne que je me glorifie, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ .

Car si vous y prenez bien garde, entre se glorifier en une personne, et se complaire en icelle, prendre à gloire et prendre à plaisir une chose, il n'y a pas antre différence, sinon que celui qui prend une chose à gloire, outre le plaisir, il ajoute l'honneur, l'honneur n'étant pas sans plaisir, bien que le plaisir puisse être sans honneur; cette âme donc avait une telle complaisance, et se sentait tant honorée en la bonté divine qui reluit en la vie, mort et Passion du Sauveur, qu'il ne prenait aucun plaisir qu'en cet honneur, et c'est cela qui lui fait dire là n'advienne que je me glorifie, sinon en la croix de mon Sauveur comme il dit aussi qu'il ne vivait pas lui-même, ains Jésus-Christ vivait en lui.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyVen 19 Juil 2024, 00:01

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CHAPITRE II

Que par la Sainte complaisance nous sommes rendus
comme petits enfants aux mamelles de notre Seigneur.


O Dieu que l'âme est heureuse, qui prend son plaisir à savoir et connaître que Dieu est Dieu, et que sa bonté est une infinie bonté !

Car ce céleste époux, par cette porte de la complaisance, entre en elle et soupe avec nous, comme nous avec lui.

Nous nous paissons avec lui de sa douceur, par le plaisir que nous y prenons, et rassasions notre coeur ès perfections divines, par l'aise que nous en avons.

Et ce repas est un souper, à cause du repos qui le suit, la complaisance nous faisant doucement reposer en la suavité du bien qui nous délecte, et duquel nous repaissons notre coeur; car, comme vous savez, Théotime, le coeur se paît des choses esquelles il se plaît; si qu'en notre langue française on dit que l'un se paît de l'honneur, l'autre des richesses, comme le Sage avait dit que la bouche des fous se paît d'ignorance; et la souveraine Sagesse proteste que sa viande, c'est-à-dire son plaisir, n'est autre chose que de taire ta volonté de son Père.

En somme, l'aphorisme des médecins est vrai, que ce qui est savouré, nourrit; et celui des philosophes, ce qui plaît, paît.

Que mon bien-aimé vienne en son jardin, dit l'épouse sacrée, et qu'il y mange le fruit de ses pommes.

Or, le divin époux vient en son jardin quand il vient en l'âme dévote; car puisqu'il se plaît d'être avec les enfants des hommes, où peut-il mieux loger qu'en la contrée de l'esprit qu'il a fait à son image et ressemblance ?

En ce jardin, lui-même y plante la complaisance amoureuse que nous avons en sa bonté, et de laquelle nous nous paissons; comme de même sa bonté se plaît et se paît en notre complaisance, ainsi que derechef notre complaisance s'augmente de quoi Dieu se plait de nous voir plaire en lui; de sorte que ces réciproques plaisirs font l'amour d'une incomparable complaisance, par laquelle notre âme, faite jardin de son époux, et ayant de sa bonté les pommiers des délices, elle lui en rend le fruit, puisqu'il se plaît de la complaisance qu'elle a en lui.

Ainsi tirons-nous le coeur de Dieu dedans le nôtre, et il y répand son baume précieux.

Et ainsi se pratique ce que la sainte épouse dit avec tant d'allégresse :

Le roi de mon coeur m'a menée dans ses cabinets (coffres, buffets); nous tressaillerons et nous réjouirons en vous, nous ramentevant (souvenant) de vos mamelles plus aimables que le vin; les bons vous aiment.

Car, je vous prie, Théotime, qui sont les cabinets de ce roi d'amour, sinon ses mamelles qui abondent en variété de douceurs et suavités ?

La poitrine et les mamelles de la mère sont les cabinets des trésors du petit enfant; il n'a point d'autres richesses que celles-là, qui lui sont plus précieuses que l'or et le (la topaze, mot masculin en grec et en latin) topase, plus aimables que le reste du monde.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 20 Juil 2024, 00:10

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CHAPITRE II

Que par la Sainte complaisance nous sommes rendus comme petits enfants aux mamelles de notre Seigneur.


L'âme donc qui contemple les trésors infinis de perfections divines en son bien-aimé, se tient pour trop heureuse et riche, d'autant que l'amour rend sien par complaisance tout le bien et contentement de ce cher époux.

Et tout ainsi que l'enfançon fait de petits élans du côté du sein de sa mère, et trépigne d'aise de le voir découvert, comme la mère aussi, de son côté, le lui présente avec un amour toujours un peu empressé; de même l'âme dévote ressent des tressaillements et élans de joie non pareille pour le plaisir qu'elle a de regarder les trésors des perfections du roi de son saint amour, et surtout quand elle voit que lui-même les lui montre par amour, et qu'entre ces perfections celle de son amour infini reluit excellemment.

Eh! n'a-t-elle pas raison, cette belle âme, de s'écrier : O mon roi, que vos richesses sont aimables, et que vos amours sont riches! Eh! qui en a plus de joie, ou vous qui en jouissez, ou moi qui me'n réjouis?

Nous tressaillerons d'allégresse en la souvenance de votre sein si fécond en toute excellence de suavité moi, parce que mon bien-aimé en jouit; vous, parce que votre bien-aimé s'en réjouit: car ainsi nous nous en réjouissons tous deux, puisque votre bonté vous fait jouir de ma réjouissance, et mon amour me fait réjouir de votre jouissance.

Ah ! les justes et bons vous aiment. Et comment pourrait-on être bon et s'aimer par une si grande bonté? Les princes terrestres ont leurs trésors ès cabinets de leurs palais, leurs armes en leurs arsenaux; mais le prince céleste, il a son trésor en son sein, ses armes en sa poitrine, et parce que son trésor et sa bonté, comme ses armes, sont ses amours, son sein ressemble à celui d'une douce mère, dont les mamelles sont comme deux cabinets riches en douceur de bon lait, armés d'autant de traits pour assujettir le cher petit poupon comme il en peut faire de traites (Opposition de traits et traites, concession aux habitudes d'antithèse de l'époque) en tétant.

Certes, la nature a logé les mamelles en la poitrine, afin que la chaleur du coeur y faisant la concoction (digestion dans l'ancienne physiologie) du lait, comme la mère est la nourrice de l'enfant, le coeur d'icelle en fût aussi le nourricier, et que le lait fût une viande toute d'amour, meilleure cent fois que le vin.

Notez cependant, Théotime, que la comparaison du lait et du vin semble si propre à l'épouse sacrée, qu'elle ne se contente pas de dire une fois que les mamelles de son époux surpassent le vin; mais elle le répète par trois fois.

Le vin, Théotime, est le lait des raisins, et le lait est le vin des mamelles; aussi l'épouse sacrée dit que son bien-aimé est raisin pour elle, mais raisin (cyprin parfumé par les fleurs), c'est-à-dire, d'une odeur excellente.

Moïse dit que les Israélites pouvaient boire le sang très pur et très bon du raisin; et Jacob décrivant à son fils Judas la fertilité du lot qu'il aurait en la terre promise, prophétisa sous cette figure la véritable félicité des chrétiens, disant que le Sauveur laverait sa robe, c'est-à-dire, la sainte Eglise, au sang du raisin, c'est-à-dire, en son propre sang.

Or, le sang et le lait ne sont non plus différents l'un de l'autre que le verjus et le vin; car comme le verjus mûrissant par la chaleur du soleil change de couleur, devient vin agréable, et se rend propre à nourrir; aussi le sang assaisonné par la chaleur du coeur prend la belle couleur blanche, et devient une nourriture grandement convenable aux enfants.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 20 Juil 2024, 23:29

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CHAPITRE II
Que par la Sainte complaisance nous sommes rendus

comme petits enfants aux mamelles de notre Seigneur.


Le lait, qui est une viande cordiale toute d'amour, représente la science et théologie mystique, c'est-à-dire, le doux savourement provenant de la complaisance amoureuse que l'esprit reçoit, lors. qu'il médite les perfections de la bonté divine; mais le vin signifie la science ordinaire et acquise qui se tire à force de spéculations sous le pressoir de plusieurs arguments et disputes.

Or, le lait que nos âmes sucent ès mamelles de la charité de notre Seigneur vaut mieux incomparablement que le vin que nous tirons des discours humains; car le lait prend son origine de l'amour céleste qui le prépare à ses enfants avant même qu'ils y aient pensé; il a un goût amiable et suave, son odeur surpasse tous les parfums, il rend l'haleine fraîche et douce comme d'un enfant de lait, il donne une joie sans insolence, il enivre sans hébéter, il ne lève pas le sens mais il le relève.

Quand le saint homme Isaac embrassa et baisa son cher enfant Jacob, il sentit la bonne odeur de ses vêtements, et soudain parfumé d'un plaisir extrême : O ! dit-il, voici que l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ fleuri que Dieu a béni.

L'habit et le parfum étaient en Jacob, mais lsaac en eut la complaisance et réjouissance. Hélas! l'âme qui tient par amour son Sauveur entre les bras de ses affections, combien délicieusement sent-elle les parfums des perfections infinies qui se retrouvent en lui! et avec quelle complaisance dit-elle en soi-même : Ah! voici que la senteur de mon Dieu est comme la senteur d'un jardin fleurissant!

Eh! que ses mamelles sont précieuses, répandant des parfums souverains ! Ainsi l'esprit du grand saint Augustin, balançant entre les sacrés contentements qu'il avait à considérer, d'un côté ce mystère de la naissance de son Maître, et de l'autre part le mystère de la Passion, s'écriait tout ravi en cette complaisance

Entre l'un et l'autre mystère,
Auquel dois-je mon coeur ranger.
D'un côté, le sein de la mère
M'offre son lait pour en manger;
De l'autre, la plaie salutaire
Jette son sang pour m'abreuver.

CHAPITRE III
Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu, et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


L'amour que nous portons à Dieu prend son origine de la première complaisance que notre coeur sent, soudain qu'il aperçoit la bonté divine, lorsqu'il commence à tendre vers icelle.

Or, quand nous accroissons et renforçons cette première complaisance par le moyen de d'exercice de l'amour, ainsi que nous avons déclaré ès chapitres précédents, alors nous attirons dedans notre coeur les perfections divines, et jouissons de la divine bonté par la réjouissance que nous y prenons, pratiquant cette première partie du contentement amoureux que l'épouse sacrée exprime, disant: Mon bien-aimé est à moi.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyDim 21 Juil 2024, 23:51

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CHAPITRE III

Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu, et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


Mais parce que cette complaisance amoureuse étant en nous qui l'avons, ne laisse pas d'être en Dieu en qui nous la prenons, elle nous donne réciproquement à la divine bonté; si que par ce saint amour de complaisance nous jouissons des biens qui sont en Dieu, comme s'ils étaient nôtres. Mais parce que des perfections divines sont plus fortes que notre esprit, entrant en icelui, elles le possèdent réciproquement; de sorte que nous ne disons pas seulement que Dieu est nôtre par cette complaisance, mais aussi que nous sommes à lui.

L'herbe aproxis (Aporoxis, fraxinelle. Cette plante secrète une huile volatile formant durant la nuit comme une vapeur qui l'environne. Si l'on approche une bougie, l'atmosphère jette une lueur et brûle rapidement, sans endommager la plante), ainsi que nous avons dit ailleurs, a une si grande correspondance avec le feu, qu'encore qu'elle en soit éloignée, soudain néanmoins qu'elle est à son aspect, elle attire la flamme et commence à brûler, concevant son feu non tant à la chaleur qu'à la lueur de celui qu'on lui présente.

Quand donc par cette attraction elle s'est unie au feu, si elle savait parler, ne pourrait-elle pas dire : Mon bien-aimé feu est mien, puisque je l'ai attiré à moi, et que je jouis de ses flammes ; mais moi je suis aussi à lui, car si je l'ai attiré à moi, il me réduit en lui, comme plus fort (...): il est mon feu, et je suis son herbe; je l'attire, et il me brûle.

Ainsi notre coeur s'étant mis en la présence de la divine bonté, et ayant attiré les perfections d'icelle par la complaisance qu'il y prend, peut dire en vérité: La bonté de Dieu est toute mienne, puisque je jouis de ses excellences, et moi je suis tout sien, puisque ses contentements me possèdent.

Par la complaisance, notre âme, comme une toison de Gédéon, se remplit toute de la rosée céleste et cette rosée est à la toison, parce qu'elle est descendue en icelle; mais réciproquement la toison est à la rosée, parce qu'elle est détrempée par icelle et en reçoit le prix.

Qui est plus l'une à l'autre, ou la perle à l'huître, ou l'huître à la perle? La perle est à l'huître qui la attirée à soi; mais l'huître est à la perle, laquelle lui donne la valeur et l'estime. La complaisance nous rend possesseurs de Dieu, tirant en nous les perfections d'icelui, et nous rend possédés de Dieu, nous attachant et appliquant aux perfections d'icelui.

Or, en cette complaisance nous assouvissons tellement notre âme de contentement, que nous ne laissons pas de désirer de l'assouvir encore, et savourant la bonté divine, nous la voudrions encore savourer; en nous rassasiant nous voudrions toujours manger, comme en mangeant nous nous sentons rassasier.

Le chef des apôtres ayant dit dans sa première épître que les anciens prophètes avaient manifesté les grâces qui devaient abonder parmi les chrétiens, et entre autres choses la Passion de notre Seigneur et la gloire qui la devait suivre, tant par la résurrection de son corps que par l'exaltation de son nom ; enfin il conclut que les anges mêmes désirent de regarder les mystères de la rédemption en ce divin Sauveur, auquel, dit-il, les anges désirent regarder.

Mais comme donc se peut-il entendre que les anges qui voient le Rédempteur, et en icelui tous les mystères de notre salut, désirent encore néanmoins de le voir ? Théotime, ils le voient certes toujours, mais d'une vue si agréable et délicieuse, que la complaisance qu'ils en ont les assouvit sans leur ôter le désir, et les fait désirer sans leur ôter l'assouvissement: la jouissance n'est pas diminuée par le désir, ains en est perfectionnée; comme leur désir n'est pas étouffé, ains affiné (aiguisé) par la jouissance.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyMar 23 Juil 2024, 00:01

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CHAPITRE III

Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu,
et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


La jouissance d'un bien qui contente toujours, ne flétrit jamais, ains se renouvelle et fleurit sans cesse; elle est toujours aimable, toujours désirable. Le continuel contentement des célestes amoureux produit un désir perpétuellement content, comme leur continuel désir fait naît en eux un contentement perpétuellement désiré. Le bien qui est fini termine le désir quand il donne la jouissance, et ôte la jouissance quand il donne le désir, ne pouvant être possédé et désiré tout ensemble.

Mais le bien infini fait régner le désir dans la possession, et la possession dans le désir, ayant de quoi assouvir le désir par sa sainte présence, et de quoi le faire toujours vivre par la grandeur de son excellence, laquelle nourrit, en tous ceux qui la possèdent, un désir toujours content et un contentement toujours désireux (Ce passage rempli d'antithèses est encore un tribut payé au goût douteux de la littérature de l'époque.).

Imaginez-vous, Théotime, ceux qui tiennent-en leur bouche l'herbe scitique (Herbe scitique, ou scythique, qui rassasie et désaltère, peut-être du nom des Scythes, qui s'enivraient aisément.); car, à ce qu'on dit, ils n'ont jamais ni faim ni soif, tant elle les rassasie, et jamais pourtant ils ne perdent l'appétit, tant elle les sustente délicieusement.

Quand notre volonté a rencontré Dieu, elle se repose en lui, y prenant une souveraine complaisance, et néanmoins elle ne laisse pas de faire le mouvement de son désir; car comme elle désire d'aimer, elle aime aussi de désirer; elle a le désir de l'amour et l'amour du désir.

Le repos du coeur ne consiste pas à demeurer immobile, mais à n'avoir besoin de rien; il ne gît pas à n'avoir point de mouvement, mais à n'avoir point d'indigence de se mouvoir.

Les esprits perdus ont un mouvement éternel sans nul mélange de tranquillité : nous autres mortels, qui sommes encore en ce pèlerinage, avons tantôt du repos, tantôt du mouvement en nos affections; les esprits bienheureux ont ton jour le repos en leurs mouvements et le mouvement en leur repos, n'y ayant que Dieu seul qui ait le repos sans mouvement, parce qu'il est souverainement un acte pur et substantiel.

Or, bien que, selon la condition ordinaire de cette vie mortelle, nous n'ayons pas le repos en notre mouvement, si est-ce toutefois que lorsque nous faisons les essais des exercices de la Vie immortelle, c'est-à-dire, que nous pratiquons les actes du saint amour, nous trouvons du repos dans le mouvement de nos affections : et du mouvement au repos de la complaisance que nous avons en notre bien-aimé, recevant par ce moyen des avant-goûts de la future félicité à laquelle nous aspirons.

S'il est vrai que le caméléon vive de l'air (Le caméléon se nourrit d'insectes, mais peut rester des mois entiers sans manger.), partout où il va dans l'air, il a de quoi se repaître; que s'il se remue d'un lieu à l'autre, ce n'est pas pour chercher de quoi se rassasier, mais pour s'exercer dedans son aliment, comme les poissons dans la mer.

Qui désire Dieu en le possédant, ne le désire pas pour le chercher, mais pour exercer cette affection dedans le bien même duquel il jouit; car le coeur ne fait pas ce mouvement de désir comme prétendant à la jouissance pour l'avoir, puisqu'il l'a déjà, mais comme s'étendant en la jouissance laquelle il a non pour obtenir le bien, mais pour s'y récréer et entretenir; non pour en jouir, mais pour s'y esjouir (savourer), ainsi que nous marchons et nous émouvons pour aller en quelque délicieux jardin, auquel étant arrivés, nous ne laissons pas de marcher et nous remuer derechef, non plus pour y venir, mais pour nous promener et passer le temps en icelui; nous avons marché pour aller jouir de l'aménité du jardin: y étant, nous marchons pour nous esjouir en la jouissance d'icelui.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyMar 23 Juil 2024, 23:13

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CHAPITRE III

Que la sacrée complaisance donne notre coeur à Dieu, et nous fait sentir un perpétuel désir en la jouissance.


Requérez l'Éternel avec un grand courage,
Sans cesser de toujours rechercher son visage.

On cherche toujours celui qu'on aime toujours, dit le grand saint Augustin; l'amour cherche ce qu'il a trouvé, non afin de l'avoir, mais pour toujours l'avoir. En somme, Théotime, l'âme qui est en l'exercice de l'amour de complaisance, crie perpétuellement en son sacré silence : Il me suffit que Dieu soit Dieu, que sa bonté soit infinie, que sa perfection soit immense; que je meure ou que je vive, il importe peu pour moi, puisque mon cher bien-aimé vit éternellement d'une vie toute triomphante. La mort même ne peut attrister le coeur qui sait que son souverain amour est vivant.

C'est assez pour l'âme qui aime que celui qu'elle aime plus que soi-même, soit comblé de biens éternels, puisqu'elle vit plus en celui qu'elle aime qu'en celui qu'elle anime; ains qu'elle ne vit pas elle-même, mais son bien-aimé vit en elle.

CHAPITRE IV

De l'amoureuse condoléance par laquelle la complaisance de l'amour est encore mieux déclarée.

La compassion, condoléance, commisération ou Miséricorde, n'est autre chose qu'une affection qui nous fait participer à la passion et douleur de celui que nous aimons, tirant la misère qu'il souffre dans notre coeur, dont elle est appelée Miséricorde, comme qui dirait une misère de coeur:

comme la complaisance tire dedans le coeur de l'amant le plaisir et contentement de la chose aimée. Or, c'est l'amour qui fait l'un et l'autre effet par la vertu qu'il a d'unir le coeur qui aime à ce qui est aimé, rendant par ce moyen les biens et les maux des amis communs, et ce qui se passe en la compassion donne beaucoup de clarté à ce qui regarde la complaisance.

La compassion tire sa grandeur de celle de l'amour qui la produit. Ainsi sont grandes les condoléances des mères sur les afflictions de leurs enfants uniques, comme l'Écriture témoigne souvent. Quelle condoléance dans le coeur d'Agar sur la douleur de son Ismaël, qu'elle voyait presque périr de soif au désert! Quelle commisération en l'âme de David sur la mort de son Absalon!

Eh! ne voyez-vous pas le coeur maternel du grand Apôtre : malade avec les malades, brûlent de zèle pour les scandalisés, avec une douleur continuelle pour la perte des Juifs, et mourant tous les jours pour ses chers enfants spirituels ? Mais surtout considérez comme l'amour tire toutes les peines, tous les tourments, les travaux, les souffrances, les douleurs, les blessures, la passion, la croix, et la mort même de notre Rédempteur, dans le coeur de sa très sacrée mère.

Hélas! les mêmes clous qui crucifièrent le corps de ce divin enfant, crucifièrent aussi le coeur de la mère; les mêmes épinés qui percèrent son chef, outrepercèrent (traversèrent) l'âme de cette mère toute douce; elle eut les mêmes misères de son fils par commisération; les mêmes douleurs, par condoléance ; les mêmes passions, par compassion; et en somme l'épée de la mort qui transperça le corps de ce très aimé fils, outreperça de même.

Je(?) de cette très amante mère : dont elle pouvait bien dire qu'il lui était un bouquet de myrrhe au milieu de ses mamelles, c'est-à-dire, en sa poitrine et au milieu de son coeur. Jacob oyant la triste quoique fausse nouvelle de la mort de son cher Joseph. vous voyez quelle affliction il en sent : Ah ! dit-il, je descendrai en regret aux enfers; c'est-à-dire, aux limbes, dans le sein dAbraham, vers cet enfant.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyJeu 25 Juil 2024, 06:58

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CHAPITRE IV

De l'amoureuse condoléance par laquelle la complaisance de l'amour est encore mieux déclarée.


La condoléance tire aussi sa grandeur de celle des douleurs que l'on voit souffrir à ceux que l'on aime; car, pour petite que soit lamitié, si les maux qu'on voit endurer sont extrêmes, ils nous font une grande pitié. On voit pour cela César pleurer sur Pompée, et les filles de Jérusalem ne surent jamais s'empêcher de pleurer sur notre Seigneur, bien que la plupart d'entre elles ne lui fussent pas grandement affectionnées, comme aussi les amis de Job, quoique mauvais amis, firent de grands gémissements, voyant l'effroyable spectacle de son incomparable misère.

Et quel grand cour de douleur au coeur de Jacob de penser que son cher enfant était trépassé d'une mort si cruelle, comme est celle d'être dévoré d'une bête sauvage! Mais la commisération, outre tout cela, se renforce merveilleusement par la présence de l'objet misérable. Pour cela, la pauvre Agar s'éloignait de son fils languissant, afin d'alléger en quelque sorte la douleur de compassion qu'elle sentait, disant : Je ne verrai pas mourir l'enfant; comme au contraire notre Seigneur pleure voyant le sépulcre de son bien-aimé Lazare, et regardant sa chère Jérusalem ; et notre bonhomme Jacob est outré de douleur quand il voit la robe ensanglantée de son pauvre petit Joseph.

Or, autant de causes agrandissent la complaisance. A mesure que l'ami nous est plus cher, nous avons plus de plaisir en son contentement, et son bien entre plus avant en notre âme; que si le bien est excellent, notre joie en est aussi plus grande. Mais si nous voyons l'ami en la jouissance d'icelui, notre réjouissance en devient extrême. Quand le bon Jacob sut que son fils vivait, ô Dieu, quelle joie! son esprit revint en lui, il revécut, et, par manière de dire, il ressuscita. Mais qu'est-ce à dire, il revécut ou il ressuscita?

Théotime, les esprits ne meurent de leur propre mort que par le péché qui les sépare de Dieu, lequel est leur vraie vie surnaturelle; mais ils meurent quelquefois de la mort dautrui, et cela arriva an bon Jacob duquel nous parlons, car l'amour qui tire dans le coeur de l'amant le bien et le mal de la chose aimée, l'un par complaisance, l'autre par commisération, tira la mort de l'aimable Joseph dans le coeur de l'amant Jacob, et, par un miracle impossible à toute autre puissance quà celle de l'amour, l'esprit de ce bon père était plein de la mort de celui qui était vivant et régnant, d'autant que l'affection ayant été trompée devança l'effet.

Or, quand au contraire il sut qu'en vérité son fils était en vie, l'amour, qui avait si longuement tenu le trépas présupposé du fils dans l'esprit de ce bon père, voyant qu'il avait été déçu, rejeta promptement cette feinte mort, et en sa place fit entrer la véritable vie de ce même enfant.

Ainsi donc il revécut d'une nouvelle vie, parce que la vie de son fils entra dans son esprit par complaisance, et l'anima d'un contentement nonpareil, duquel se trouvant assouvi, et ne tenant plus compte d'aucun autre plaisir en comparaison d'icelui : Il me suffit, dit-il, si mon enfant Joseph est en vie. Mais quand de ses propres yeux il vit par expérience la vérité des grandeurs de ce cher enfant en Gessen, penché sur lui, et pleurant assez longtemps sur le cou d'icelui :

Eh ! dit-il, maintenant je mourrai joyeux, mon cher fils, puisque l'ai vu votre face, et que vous vivez encore. O Dieu, Théotime, quelle joie! et que ce vieillard l'exprime excellemment! Car que vent-il dire par ces paroles: Maintenant je mourrai content, puisque j'ai vu ta face; sinon que son allégresse est si grande qu'elle est capable de rendre joyeuse et agréable la mort même, qui est la plus triste et horrible chose du monde?

Dites-moi, je vous prie, Théotime, qui ressent plus le bien de Joseph, ou lui qui en jouit, ou Jacob qui s'en réjouit? Certes, si le bien n'est bien que pour le contentement quil nous donne, le père en a autant et plus que le fils; car le fils, avec la dignité de vice-roi quil possède, a par conséquent beaucoup de soins et d'affaires, mais le père jouit par complaisance, et possède purement ce qui est de bon en cette grandeur et dignité de son fils, sans charge, sans soin et sans peine. Je mourrai joyeux, dit-il. Hélas! qui ne voit son contentement?

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyJeu 25 Juil 2024, 23:59

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CHAPITRE IV

De l'amoureuse condoléance par laquelle la complaisance de l'amour est encore mieux déclarée.


Si la mort même ne peut troubler sa joie, qui la pourra donc jamais altérer? Si son aise vit emmi les détresses de la mort, qui la pourra jamais éteindre? L'amour est fort comme la mort, et les allégresses de l'amour surmontent les tristesses de la mort; car la mort ne les peut faire mourir, ains les avive; si que comme il y a un feu qui par merveille se nourrit en une fontaine proche de Grenoble (La Fontaine ardente, une des merveilles du Dauphiné. Émanation de gaz combustibles qui donnent une flamme de 30 à 40 centimètres d'élévation), ainsi que nous savons fort assurément, et que même le grand saint Augustin atteste, aussi la sainte charité est si forte qu'elle nourrit ses flammes et ses consolations emmi les plus tristes angoisses de la mort, et les eaux des tribulations ne peuvent éteindre son feu.

CHAPITRE V

De la condoléance et complaisance de l'amour en la Passion de notre Seigneur.


Quand je vois mon Sauveur sur le mont des Olives, avec son âme triste jusquà la mort, hé! Seigneur Jésus, ce dis-je, qui a pu porter ces tristesses de la mort dans l'âme de la vie, sinon l'amour, qui excitant la commisération, attira par icelle nos misères dans votre coeur souverain ? Or, une âme dévote voyant cet abîme d'ennuis et de détresses en ce divin amant, comme peut-elle demeurer sans une douleur saintement
amoureuse?

Mais considérant d'ailleurs que toutes les afflictions de son bien-aimé ne procèdent pas d'aucune imperfection ni manquement de force, ains de la grandeur de sa chère dilection, elle ne peut qu'elle ne se fonde toute d'un amour saintement douloureux. Si qu'elle s'écrie, je suis noire de douleur par compassion, mais je suis belle d'amour par complaisance; les angoisses de mon bien-aimé m'ont toute décolorée. Car comme pourrait une fidèle amante voir tant de tourments en celui qu'elle aime plus que sa vie, sans en devenir toute transie, (...) et desséchée de douleur?

Les pavillons des nomades perpétuellement exposés aux injures de l'air et de la guerre sont presque toujours fripés et couverts de poussière; et moi tout exposée aux regrets que par condoléance je reçois des travaux non pareils de mon divin Sauveur, je suis toute couverte de détresse et transpercée de douleur; mais parce que les douleurs de celui que j'aime proviennent de son amour, è mesure quelles m'affligent par compassion, elles me délectent par complaisance.

Car comme pourrait une fidèle amante n'avoir pas un extrême contentement de se voir tant aimée de son céleste époux? Pour cela donc la beauté de l'amour est en la laideur de la douleur. Que si je porte le deuil sur la passion et la mort de mon Roi, toute halée et noire de regret, je ne laisse pas d'avoir une douceur incomparable de voir l'excès de son amour emmi les travaux de ses douleurs; et les tentes de Salomon toutes brodées et recamées (brodées) en une admirable diversité d'ouvrages ne furent jamais si belles que je suis contente, et par conséquent douce, amiable et agréable eu la variété des sentiments d'amour que j'ai parmi ces douleurs.

L'amour égale les amants. Hé ! je le vois, ce cher amant, qu'il est an (eu d'amour, brûlant dans un buisson épineux de douleur, et j'en suis toute de même; je suis tout enflammée d'amour dedans les halliers de mes douleurs, je suis un lis environné d'épines. Hé ! ne veuillez pas regarder seulement les horreurs de mes poignantes douleurs, mais voyez la beauté de mes agréables amours.

Hélas ! il souffre des douleurs insupportables, ce divin amant bien-aimé; c'est cela qui m'attriste et me fait pâmer d'angoisses; mais il prend plaisir à souffrir, il aime ses tourments et meurt d'aise de mourir de douleur pour moi. C'est pourquoi comme ,je suis dolente de ses douleurs, je suis aussi toute ravie d'aise de son amour; non seulement je m'attriste avec lui, mais je me glorifie en lui.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyVen 26 Juil 2024, 23:38

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CHAPITRE V

De la condoléance et complaisance de l'amour en la Passion de notre Seigneur.


Ce fut cet amour, Théotime, qui attira sur l'amoureux séraphique saint François les stigmates, et sur l'amoureuse angélique sainte Catherine de Sienne les ardentes blessures du Sauveur, la complaisance amoureuse ayant aiguisé les pointes de la compassion douloureuse, ainsi que le miel rend plus pénétrante et sensible l'amertume de l'absinthe: comme au contraire la suave odeur des roses est affinée par le voisinage des aulx qui sont plantés près des rosiers.

Car de même l'amoureuse complaisance que nous avons prise en l'amour de notre Seigneur, rend infiniment plus forte la compassion que nous avons de ses douleurs, comme réciproquement, repassant de la compassion des douleurs à la complaisance des amours, le plaisir en est bien plus ardent et relevé.

Alors se pratique la douleur de l'amour, et l'amour de la douleur: alors la condoléance amoureuse, et la complaisance douloureuse, comme d'autres Esaü et Jacoh, débattant à qui fera plus d'efforts, mettent l'âme en des convulsions et agonies incroyables, et se fait une extase amoureusement douloureuse, et douloureusement amoureuse.

Aussi ces grandes âmes de saint François et sainte Catherine sentirent des amours nonpareils en leurs douleurs, et des douleurs incomparables eu leurs amours, lorsqu'elles furent stigmatisées; savourant l'amour joyeux d'endurer pour l'ami, que leur Sauveur exerça au suprême degré sur l'arbre de la croix. Ainsi naît l'union précieuse de notre coeur avec son Dieu, laquelle comme un Benjamin mystique est enfant de douleur et de joie tout ensemble.

Il ne se peut dire, Théotime, combien le Sauveur désire d'entrer dans nos âmes par cet amour de complaisance douloureuse. Hélas ! dit-il, ouvre-moi, ma chère soeur, mon amie, ma colombe, ma toute pure, car ma tête est toute pleine de rosée, et mes cheveux des gouttes de la nuit. Qui est cette rosée, et qui sont ces gouttes de la nuit, sinon les afflictions et peines de sa Passion ?

Les perles, certes comme nous avons dit assez souvent, ne sont autre chose que gouttes de la rosée, que la fraîcheur de la nuit éploie sur la face de la mer, reçues dans les écailles des huîtres ou mères perles ( Inutile de dire que cette opinion populaire sur l'origine des perles n'est pas conforme aux données scientifiques .

Hé ! veut dire le divin amour de l'âme, je suis chargé des peines et sueurs de ma Passion qui se passa presque toute, ou ès ténèbres de la nuit, ou en la nuit des ténèbres que le soleil s'obscurcissant fit au plus fort de son midi. Ouvre donc ton coeur devers moi, comme les mères perles leurs écailles du côté du soleil, et je répandrai sur toi la rosée de ma Passion qui se convertira en perles de consolation.

CHAPITRE VI

De l'amour de bienveillance que nous exerçons envers notre Seigneur par manière de désir.


En l'amour que Dieu exerce envers nous, il commence toujours par la bienveillance, voulant et faisant en nous tout le bien qui y est; auquel par après il se complaît. Il fit David selon son coeur par bienveillance, puis il le trouva selon son coeur par complaisance.

Il créa premièrement l'univers pour l'homme, et l'homme en l'univers, donnant à chaque chose le degré de bonté qui lui était convenable, par sa pure bienveillance; puis il approuva tout ce quil avait lait, trouvant que tout était tels bon, et il se reposa par complaisance en son ouvrage.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 27 Juil 2024, 22:37

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CHAPITRE VI

De l'amour de bienveillance que nous exerçons envers notre Seigneur par manière de désir.


Mais notre amour envers Dieu commence au contraire par la complaisance que nous avons en la souveraine bonté et infinie perfection que nous savons être eu la Divinité; puis nous venons à l'exercice de la bienveillance. Et comme la complaisance que Dieu prend en ses créatures, n'est autre chose qu'une continuation de sa bienveillance envers elles, aussi la bienveillance que nous portons à Dieu, n'est autre chose qu'une approbation et persévérance de la complaisance que nous avons en lui.

Or, cet amour de bienveillance envers Dieu se pratique ainsi. Nous ne pouvons désirer d'un vrai désir aucun bien à Dieu, parce que sa bonté est infiniment plus parfaite que nous ne saurions ni désirer ni penser. Le désir n'est que d'un bien futur, et nul bien n'est futur en Dieu, puisque tout bien lui est tellement présent, que la présence du bien en sa divine Majesté n'est autre chose que la Divinité même. Ne pouvant donc point faire aucun désir absolu pour Dieu, nous en faisons des imaginaires et conditionnels en cette sorte :

Je vous ai dit, Seigneur, vous êtes mon Dieu, qui, tout plein de votre infinie bonté, ne pouvez avoir indigence, ni de mes biens, ni des choses quelconques; mais si, par imagination de chose impossible, je pouvais penser que vous eussiez besoin de quelque bien, je ne cesserais jamais de vous le souhaiter, au prix de ma vie, de mon être, et de tout ce qui est au monde.

Que si étant ce que vous êtes, et que vous ne pouvez jamais cesser d'être, il était possible que vous reçussiez quelque accroissement de bien, ô mon Dieu, quel désir aurais-je que vous l'eussiez ! alors, ô Seigneur éternel, je voudrais voir convertir mon coeur cil souhait, et sa vie en soupir, pour vous désirer ce bien-là.

Ah! mais pourtant, ô le sacré bien-aimé de mon âme, je ne désire pas de pouvoir désirer aucun bien à votre Majesté; ains je me complais de tout mon coeur en ce suprême degré de bonté que vous avez, auquel, ni par désir, ni même par pensée, on ne peut rien ajouter. Mais si ce désir était possible, ô Divinité infinie, ô Infinité divine ! mon âme voudrait être ce désir, et n'être rien autre que cela, tant elle désirerait de désirer pour vous ce qu'elle se comptait infiniment de ne pouvoir pas désirer, puisque l'impuissance de faire ce désir provient de l'infinie infinité de votre perfection, qui surpasse tout souhait et toute pensée.

Hé ! que j'aime chèrement l'impossibilité de vous pouvoir désirer aucun bien, ô mon Dieu, puisqu'elle provient de l'incompréhensible immensité de votre abondance, laquelle est si souverainement infinie, que s'il se trouvait un désir infini, il serait infiniment assouvi par l'infinité de votre bonté qui le convertirait en une infinie complaisance. Ce désir donc, par imagination de choses impossibles, peut être quelquefois utilement pratiqué emmi les grands sentiments de ferveurs extraordinaires. Aussi dit-on que le grand saint Augustin en faisait souvent de pareille sorte.

C'est encore une sorte de bienveillance envers Dieu, quand considérant que nous ne pouvons l'agrandir en lui-même, nous désirons de l'agrandir en nous, c'est-à-dire, de rendre de plus en plus et toujours plus grande la complaisance que nous avons en sa bonté. Et alors, mon Théotime, nous ne désirons pas la complaisance pour le plaisir qu'elle nous donne, mais par ce seulement que ce plaisir est en Dieu.

Car comme nous ne désirons pas la condoléance pour la douleur qu'elle met en nos coeurs, mais parce que cette douleur nous unit et associe à notre bien-aimé douloureux; ainsi n'aimons-nous pas la complaisance, parce qu'elle nous rend du plaisir, mais d'autant que ce plaisir se prend en l'union du plaisir et bien qui est en Dieu, auquel pour nous unir davantage nous voudrions nous complaire d'une complaisance infiniment plus grande, à l'imitation de la très sainte reine et mère d'amour, de laquelle l'urne sacrée magnifiait et agrandissait perpétuellement Dieu.

Et afin que l'on sût que cet agrandissement se faisait par la complaisance qu'elle avait en la divine bonté, elle déclare que son esprit avait tressailli de contentement en Dieu son Sauveur.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyDim 28 Juil 2024, 23:59

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CHAPITRE VII

Comme le désir dexalter et magnifier Dieu nous sépare des plaisirs inférieurs,et nous rend attentifs aux perfections divines.


Donc l'amour de bienveillance nous fait désirer d'agrandir en nous de plus en plus la complaisance que nous prenons en la bonté divine; et pour faire cet agrandissement, l'âme se prive soigneusement de tout autre plaisir, pour s'exercer plus fort à se plaire en Dieu. Un religieux demanda au dévot frère Gilles, l'un des premiers et
plus saints compagnons de saint François, ce qu'il pourrait faire pour être plus agréable à Dieu; et il lui répondit en chantant: L'une à l'un, l'une à l'un.

Ce que par après expliquant, donnez toujours, dit-il, toute votre âme qui est une à Dieu seul qui est un. L'âme s'écoule par les plaisirs, et la diversité d'iceux la dissipe et l'empêche de se pouvoir appliquer attentivement à celui qu'elle doit prendre en Dieu. Le vrai amant n'a presque point de plaisir, sinon en la chose aimée. Ainsi toutes choses semblaient ordure et boue au glorieux saint Paul, en comparaison de son Sauveur.

Et l'Épouse sacrée n'est toute que pour son bien-aimé: Mon cher ami est tout à moi, et moi je suis toute à lui. Que si l'âme qui est en cette sainte affection rencontre les créatures, pour excellentes (...) voire même quand ce seraient les anges, elle ne s'arrête point avec icelles sinon autant qu'il faut pour être aidée et secourue en son désir.

Dites-moi donc, leur fait-elle, dites-moi, je vous en conjure, avez-vous point vu celui qui est l'ami de mon âme ? La glorieuse amante Magdeleine rencontra les anges au sépulcre, qui lui parlèrent sans doute angéliquement, c'est-à-dire, bien suavement, voulant apaiser l'ennui auquel elle était.

Mais au contraire toute éplorée, elle ne sut prendre aucune complaisance ni en leur douce parole, ni en la splendeur de leurs habits, ni en la grâce toute céleste de leur maintien, ni en la beauté tout aimable de leurs visages, ains toute couverte de larmes, ils m'ont enlevé mon Seigneur disait-elle, et je ne sais où ils lont mis: et se tournant, elle voit son doux Sauveur, mais en forme de jardinier, dont son coeur ne se peut contenter; car toute pleine de l'amour de la mort de son Maître, elle ne vent point de fleurs, ni par conséquent de jardinier.

Elle a dedans son coeur la croix, les clous, les épines; elle cherche son crucifié. Hé! mon cher maître jardinier, dit-elle, si vous aviez peut-être point planté mon bien-aimé Seigneur trépassé comme un lis froissé et fané entre vos fleurs, dites-le-moi vitement, et moi je l'emporterai. Mais il ne l'appelle pas plus tôt par son nom, que toute fondue en plaisir, hé! Dieu, dit-elle, mon Maître! Rien, certes, ne la peut assouvir, elle ne saurait se plaire avec les anges, non pas même avec son Sauveur, s'il ne parait en la forme en laquelle il lui avait ravi son coeur.

Les Mages ne peuvent se complaire ni en la beauté de la ville de Jérusalem, ni en la magnificence de la cour d'Hérodes, ni en la clarté de l'étoile ; leur coeur cherche la petite spélonque (grotte, en latin Spelunca.) et le petit enfant de Bethléem. La mère de belle dilection et l'époux de très saint amour ne se peuvent arrêter entre les parents et amis, ils vont toujours en douleur cherchant l'unique objet de leur complaisance.

Le désir d'agrandir la complaisance retranche tout autre plaisir pour plus fortement pratiquer celui auquel la divine bienveillance lexcite. Or, pour encore mieux magnifier ce souverain bien-aimé, l'âme va toujours cherchant la face d'icelui; c'est-à-dire, avec une attention toujours plus soigneuse et ardente, elle va remarquant toutes les particularités des beautés et perfections qui sont eu lui, faisant un progrès continuel en cette douce recherche de motifs qui la paissent perpétuellement presser de se plaire de plus en plus en l'incompréhensible bonté quelle aune.

Ainsi David cote par le menu les oeuvres et merveilles de Dieu en plusieurs de ses psaumes célestes et l'amante sacrée arrange ès cantiques divins, comme une armée bien ordonnée, toutes les perfections de son époux, l'une après l'autre, pour provoquer son âme à la très sainte complaisance, afin de magnifier plus hautement son excellence, et d'assujettir encore tous les autres esprits à l'amour de son ami tant aimable.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyMar 30 Juil 2024, 00:23

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CHAPITRE VIII

Comment la sainte bienveillance produit la louange du divin Bien-Aimé.


L'honneur, mon cher Théotime, n'est pas en celui que l'on honore, mais en celui qui honore. Car combien de fois arrive-t-il que celui que nous honorons n'en sait rien, et n'y a seulement pas pensé ! Combien de fois louons-nous ceux qui ne nous connaissent pas ou qui dorment !

Et toutefois, selon l'estime commune des hommes et leur ordinaire façon de concevoir, il semble que c'est faire du bien à quelqu'un quand on lui fait de l'honneur, et qu'on lui donne beaucoup quand on lui donne des titres et des louanges; et nous ne faisons pas difficulté de dire qu'une personne est riche d'honneur, de gloire, de réputation, de louange, encore qu'en vérité nous sachions bien que tout cela est hors de la personne honorée, et que bien souvent elle n'en reçoit aucune sorte de profit, suivant ce mot attribué au grand saint Augustin:

O pauvre Aristote; tu es loué où tu es absent, et tu es brûlé où tu es présent ! Quel bien revient-il, je vous prie, à César et Alexandre le Grand de tant de vaines paroles que plusieurs vaines âmes emploient à leur louange?

Dieu, comblé d'une bonté qui surmonte toute louange et tout honneur, ne reçoit aucun avantage ni surcroît de bien pour toutes les bénédictions que nous lui donnons; il n'en est ni plus riche, ni plus grand, ni plus content, ni plus heureux : car son heur, son contentement, sa grandeur et ses richesses ne sont ni ne peuvent être que la divine infinité de sa bonté.

Toutefois parce que, selon notre appréhension ordinaire, l'honneur est estimé l'un des plus grands effets de notre bienveillance envers les autres, et que par icelui, non seulement nous ne présupposons point d'indigence en ceux que nous honorons, mais plutôt nous protestons qu'ils abondent en excellence; partant nous employons cette sorte de bienveillance envers Dieu, qui non seulement l'agrée, mais la requiert comme conforme à notre condition, et si propre pour témoigner l'amour respectueux que nous lui devons, que même il nous a ordonné de lui rendre et rapporter tout honneur et gloire.

Ainsi donc l'âme qui a pris une grande complaisance en l'infinie perfection de Dieu, voyant qu'elle ne peut lui souhaiter aucun agrandissement de bonté, parce qu'il en a infiniment plus qu'elle ne peut désirer ni même penser, elle désire au moins que son nom soit béni, exalté, loué, honoré et adoré de plus en plus, et commençant par son propre coeur, elle ne cesse point de le provoquer à ce saint exercice :

et, comme une avette (abeille) sacrée, elle va voletant çà et là sur les fleurs des oeuvres et excellences divines, recueillant d'icelle une douce variété de complaisances; desquelles elle fait naître et compose le miel céleste de bénédictions, louanges et confessions honorables, par lesquelles, autant qu'elle peut, elle magnifie et glorifie le nom de son bien-aimé, à l'imitation du grand Psalmiste, qui ayant environné et comme parcouru en esprit les merveilles de la divine bonté, immolait sur l'autel de son coeur l'hostie mystique des élans de sa voix par cantiques et psaumes d'admiration et bénédiction : Mon coeur volant çà et là

Des ailes de sa pensée,
Ravi d'admiration,
D'une voix haut élancée.
Un sacrifice immola,
Sur la harpe bien sonnée
Chantant bénédiction
Au Seigneur Dieu de Sion.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyMar 30 Juil 2024, 22:40

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CHAPITRE VIII

Comment la sainte bienveillance produit la louange du divin Bien-Aimé.


Mais ce désir de louer Dieu que la sainte bienveillance excite en nos coeurs, Théotime, est insatiable; car l'âme qui en est touchée, voudrait avoir des louanges infinies pour les donner à son bien-aimé, parce qu'elle voit que ses perfections sont plus qu'infinies, si que se trouvant bien éloignée de pouvoir satisfaire son souhait, elle fait des extrêmes efforts d'affection pour en quelque sorte louer cette bonté toute louable, et ces efforts de bienveillance s'agrandissent admirablement par la complaisance car à mesure que l'âme trouve Dieu bon, savourant de plus en plus la suavité d'icelui, et se complaisant en son infinie beauté, elle voudrait aussi relever plus hautement les louanges et bénédictions qu'elle lui donne.

Or, à mesure aussi que l'âme s'échauffe à louer la douceur incompréhensible de Dieu, elle agrandit et dilate la complaisance qu'elle prend en icelle, et par cet agrandissement elle s'anime de plus fort à la louange. De sorte que l'affection de complaisance et celle de louange, par ces réciproques poussements (poussées, efforts) et mutuelles inclinations qu'elles font l'une à lautre, s'entre-donnent des grands et continuels accroissements.

Ainsi les rossignols se complaisent tant en leur chant, au rapport de Pline, que pour cette complaisance quinze jours et quinze nuits durant ils ne cessent jamais de gazouiller, s'efforçant de toujours mieux chanter à l'envi les uns des autres; de sorte que lorsqu'ils se dégoisent (tirent des sons du gosier, gazouillent) le mieux, ils y ont plus de complaisance, et cet accroissement de complaisance les porte à faire de plus grands efforts de mieux gringotter (fredonner), augmentant tellement leur complaisance par leur chant, et leur chant par leur complaisance, que maintes fois on les voit mourir, et leur gosier éclater à force de chanter; oiseaux dignes du beau nom de Philomèle, puisqu'ils meurent ainsi en l'amour et pour l'amour de la mélodie.

O Dieu ! mon Théotime, que le coeur ardemment pressé de l'affection de louer son Dieu reçoit une douleur grandement délicieuse et une douceur grandement douloureuse, quand après mille efforts de louange il se trouve si court! Hélas! il voudrait, ce pauvre rossignol, toujours plus hautement lancer ses accents et perfectionner sa mélodie, pour mieux chanter les bénédictions de son cher bien-aimé.

A mesure qu'il loue, il se plaît à louer, et à mesure qu'il se plaît à louer, il se déplaît de ne pouvoir encore mieux louer; et pour se contenter au mieux qu'il peut en cette passion, il fait toute sorte d'efforts entre lesquels il tombe en langueur, comme il advenait au très glorieux saint François, qui emmi les plaisirs qu'il prenait à louer Dieu et chanter ses cantiques d'amour, jetait une grande affluence de larmes, et laissait souvent tomber de faiblesse ce que pour lors il tenait eu main, demeurant comme un sacré Philomèle à coeur failli (en défaillance, évanoui), et perdant souvent le respirer à force d'aspirer aux louanges de celui quil ne pouvait jamais assez louer.

Mais oyez une similitude agréable sur ce sujet, tirée du nom que ce saint amoureux donnait à ses religieux, car il les appelait cigales, à raison des louanges qu'ils rendaient à Dieu emmi la nuit. Les cigales, Théotime, ont leurs poitrines pleines de tuyaux, comme si elles étaient des orgues naturelles, et pour mieux chanter elles ne vivent que de la rosée, laquelle elles ne tirent pas par la bouche, car elles n'en ont point, ains la sucent par une petite languette qu'elles ont au milieu de lestomac, par laquelle elles jettent aussi tous leurs sons avec tant de bruit qu'elles semblent n'être que voix.

Or, l'amant sacré est comme cela, car toutes les facultés de son âme sont autant de tuyaux qu'il y a eu sa poitrine pour résonner ( et plus bas: retentisse les louanges, sont pris pour: faire résonner, retentir.) les cantiques et louanges du bien-aimé:

sa dévotion au milieu de toutes est la langue de son coeur, selon saint Bernard, par laquelle il reçoit la rosée des perfections divines, les suçant et attirant à soi comme son aliment par la très sainte complaisance qu'il y prend, et par cette même langue de dévotion il fait toutes ses voix d'oraison, de louange, de cantiques, de psaumes, de bénédiction, selon le témoignage d'une des plus insignes cigales spirituelles qui ait jamais été ouïe, laquelle chantait ainsi:

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyJeu 01 Aoû 2024, 01:15

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CHAPITRE VIII

Comment la sainte bienveillance produit la louange du divin Bien-Aimé.


Bénis Dieu, saintement poussée,
mon âme ! et vous, mes esprits,
Que je n'aie aucune pensée
Ni force au dedans ramassée,
Qui du Seigneur taise le prix.

Car n'est-ce pas comme s'il eût dit: je suis une cigale mystique? Mon âme, mes esprits, mes pensées et toutes les facultés qui sont ramassées au dedans de moi sont orgues.

O qu'à jamais tout cela bénisse le nom et retentisse les louanges de mon Dieu!

Ma bouche à jamais sera pleine
Du bruit de sa gloire hautaine,
Et n'aura bien qu'à le chanter;
La troupe d'ennuis oppressée.
Humble de coeur et de pensée
Prendra plaisir à m'écouler.

CHAPITRE IX

Comme la bienveillance nous fait appeler toutes les créatures à la louange de Dieu.


Le coeur atteint et pressé de désir de louer plus qu'il ne peut la divine bonté, après divers efforts, sort maintes fois de soi-même pour convier toutes les créatures à le secourir en son dessein. Comme nous voyons avoir fait les trois enfants en la fournaise, en cet admirable cantique de bénédictions, par lequel ils excitent tout ce qui est au ciel, en la terre et sous terre, à rendre grâce à Dieu éternel en le louant et bénissant souverainement.

Ainsi le glorieux Psalmiste, tout ému de la passion saintement déréglée qui le portait à louer Dieu, va sans ordre sautant du ciel à la terre et de la terre au ciel, appelant pêle-mêle les anges, les poissons, les monts, les eaux, les dragons, les oiseaux, les serpents, le feu, la grêle, les brouillards, assemblant par ses souhaits toutes les créatures, afin que toutes ensemble s'accordent à magnifier pieusement leur Créateur, les unes célébrant elles-mêmes les divines louanges, et les autres donnant le sujet de le louer par les merveilles de leurs différentes propriétés, lesquelles manifestent la grandeur de leur facteur, si que ce divin psalmiste royal ayant composé une grande quantité de psaumes avec cette inscription:

Louez Dieu; après avoir discouru parmi toutes les créatures pour leur faire les saintes semonces de bénir la majesté céleste, et parcouru une grande variété de moyens et instruments propres à la célébration des louanges de cette éternelle bonté; enfin, comme tombant en défaillance d'haleine, il conclut toute sa sacrée psalmodie par cet élan :

Tout esprit loue le Seigneur, c'est-à-dire, tout ce qui a vie ne vive ni ne respire que pour le Créateur, selon l'encouragement qu'il avait donné ailleurs:

Sus donc, d'une bouche animée,
Célébrons tous la renommée
De l'Eternel, à qui mieux, mieux:
Notre voix ensemble mêlée,
Bien haut sur la voûte étoilée,
Elève son nom glorieux.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyVen 02 Aoû 2024, 00:23

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CHAPITRE IX

Comme la bienveillance nous fait appeler toutes les créatures à la louange de Dieu.


Ainsi le grand saint François chanta le cantique dix soleil et cent autres excellentes bénédictions, pour invoquer les créatures à venir aider son coeur tant alangouri, de quoi il ne pouvait à son gré louer Je cher Sauveur de son âme. Ainsi la céleste épouse se sentant presque évanouie entre les violents essais qu'elle faisait de bénir et magnifier le bien-aimé roi de son coeur :

Eh! criait-elle à ses compagnes, ce divin époux m'a menée par la contemplation en ses celliers à vin, me faisant savourer les délices incomparables des perfections de son excellence, et je me suis tellement détrempée et saintement enivrée par la complaisance que j'ai prise en cet abîme de beauté, que mon âme va languissante, blessée d'un désir amoureusement mortel, qui nie presse de louer à jamais une si éminente bonté.

Hélas! venez, je vous supplie, au secours de mon pauvre coeur qui va tout maintenant définir (finir), soutenez-le de grâce, et l'appuyez de toutes fleurs; confortez-le, et l'environnez de pommes; autrement il tombe pâmé.

La complaisance tire les suavités divines dedans le coeur, lequel se remplit si ardemment qu'il en est tout éperdu. Mais l'amour de la bienveillance fait sortir notre coeur de soi-même, et le fait exhaler en vapeurs de parfums délicieux, c'est-à-dire, en toutes sortes de saintes louanges, et n'en pouvant néanmoins tant pousser comme il désirerait :

O, dit-il, que toutes les créatures viennent contribuer les fleurs de leurs bénédictions, les pommes de leurs actions de grâces, de leurs honneurs et de leurs adorations, afin que de toutes parts on sente les odeurs répandues à la gloire de Celui duquel linfinie douceur surpasse tout honneur, et que nous ne pouvons jamais bien dignement magnifier.

C'est cette divine passion qui fait tant faire de prédications, qui fait passer entre tant de hasards les Xavier, les Berzée, les Antoine ( saint François Xavier, Berzée, Antoine Possevin, jésuites prédicateurs et auteurs des premiers temps de l'institut.), cette multitude de jésuites, de capucins, et de religieux et autres ecclésiastiques de toutes sortes, ès Indes, au Japon, en Maragnan (partie du fleuve des Amazones. (Amérique méridionale.)), afin de faire connaît, reconnaît et adorer le nom sacré de Jésus emmi ces grands peuples.

C'est cette passion sainte qui fait tant écrire de livres de piété, tant fonder d'églises, d'autels, de maisons pieuses, et en somme qui fait veiller, travailler et mourir tant de serviteurs de Dieu entre les flammes du zèle qui les consume et dévore.

CHAPITRE X

Comme le désir de louer Dieu nous fait aspirer au ciel.

L'âme amoureuse voyant qu'elle ne peut assouvir le désir qu'elle a de louer son bien-aimé, tandis qu'elle vit entre les misères de ce monde, et sachant que les louanges qu'on rend au ciel à la divine bonté se chantent d'un air incomparablement plus agréable

O Dieu! dit-elle, que les louanges répandues par ces bienheureux esprits devant le trône de mon Roi céleste sont louables! que leurs bénédictions sont dignes d'être bénites!

O que de bonheur d'ouïr cette mélodie de la très sainte éternité, en laquelle par une très souefve (suave) rencontre de voix dissemblables et de tons dispareils, se font ces admirables accords esquels toutes les parties avançant les unes sur les autres par une suite continuelle et incompréhensible liaison de chasses (poursuites, reprises), on entend de toutes parts retentir les perpétuels alleluia!

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyVen 02 Aoû 2024, 23:42

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CHAPITRE X

Comme le désir de louer Dieu nous fait aspirer au ciel.


Voix, pour leur éclat, comparées aux tonnerres, aux trompettes, au bruit des vagues de la mer agitée; mais voix qui aussi, pour leur incomparable douceur et suavité, sont comparées à la mélodie des harpes délicatement et délicieusement sonnées par la main des plus excellents joueurs; et voix qui toutes s'accordent à dire le joyeux cantique pascal alleluia, louez Dieu, amen, louez Dieu. Car sachez Théotime, qu'une voix sort du trône divin, qui ne cesse de crier aux heureux habitants de la glorieuse Jérusalem céleste : Dites à Dieu louange, ô vous qui êtes ses serviteurs et qui le craignez, grands et petits; à quoi toute cette multitude innombrable des saints, les choeurs des anges et les choeurs des hommes assemblés, répond chantant de toute sa force, alleluia, louez Dieu.

Mais quelle est cette voix admirable qui sortant du trône divin, annonce les alleluia aux élus, sinon la très sainte complaisance, laquelle étant reçue dedans l'esprit, leur fait ressentir la douceur des perfections divines, ensuite de laquelle naît en eux l'amoureuse bienveillance, source vive des louanges sacrées? Ainsi, par effet (en réalité), la complaisance procédant du trône, vient intimer les grandeurs de Dieu aux bienheureux, et la bienveillance les excite à répandre réciproquement devant le trône les parfums de louange. C'est pourquoi, par manière de réponse, ils chantent éternellement alleluia, c'est-à-dire: louez Dieu. La complaisance vient du trône dans le coeur, et la bienveillance va du coeur au trône.

O que ce temple est aimable où tout retentit en louange! Que de douceur à ceux qui vivent en ce sacré séjour où tant de philomèles et rossignols célestes chantent avec cette sainte contention d'amour les cantiques d'éternelle suavité !

Le coeur donc qui ne peut en ce monde ni chanter, ni ouïr les louanges divines à son gré, entre en des désirs non pareils d'être délivré des liens de cette vie pour aller en l'antre où on loue si parfaitement le bien-aimé céleste, et ces désirs s'étant emparés du coeur, se rendent quelquefois si puissants et pressants dans la poitrine des amants sacrés, que bannissant tous autres désirs, ils mettent en dégoût toutes choses terrestres, et rendent l'âme tout alangourie et malade d'amour, voire même cette sainte passion passe aucunes fois si avant, que, si Dieu le permet, on en meurt.

Ainsi ce glorieux et séraphique amant saint François ayant longuement été travaillé de cette forte affection de louer Dieu, enfin en ses dernières années, après qu'il eut assurance, par une très spéciale révélation, de son salut éternel, il ne pouvait contenir sa joie, et. s'allait de jour en jour consumant, comme si sa vie et son âme se fût évaporée, ainsi que l'encens, sur le feu des ardents désirs qu'il avait de voir son maître pour le louer incessamment; en sorte que ces ardeurs prenant tous les jours de nouveaux accroissements, son âme sortit de son corps par un élan qu'elle fit vers le ciel : car la divine Providence voulut qu'il mourût en prononçant ces sacrées paroles Hé ! tirez hors de cette prison mon âme, ô Seigneur, afin que je bénisse votre nom; !es justes m'attendent jusqu'à ce que vous me rendiez la tranquillité désirée.

Théotime, voyez de grâce cet esprit, qui comme un céleste rossignol enfermé dans la cage de son corps, dans laquelle il ne peut chanter à souhait les bénédictions de son éternel amour, sait qu'il gazouillerait et pratiquerait mieux son beau ramage s'il pouvait gagner l'air pour jouir de sa liberté et de la société des autres philomèles entre les gaies et florissantes collines de la contrée bienheureuse.

C'est pourquoi il exclame hélas! ô Seigneur de ma vie, hé! par votre bonté toute douce, délivrez-moi, pauvre que je suis, de la cage de mon corps, retirez-moi de cette petite prison, afin qu'affranchi de cet esclavage, je puisse voler où mes chers compagnons m'attendent là-haut au ciel, pour me joindre à leurs choeurs et m'environner de leur joie. Là, Seigneur, alliant ma voix aux leurs, je ferai avec eux une douce harmonie d'air et d'accents délicieux, chantant, louant et bénissant votre Miséricorde. Cet admirable saint, comme un orateur qui veut finir et conclure tout ce qu'il a dit par quelque courte sentence, mit cette heureuse fin à tous ses souhaits et désirs, desquels ces dernières paroles furent l'abrégé, paroles auxquelles il attacha si fortement son âme, qu'il expira en les soupirant. Mon Dieu! Théotime, quelle douce et chère mort fut celle-ci, mort heureusement amoureuse, amour saintement mortel!

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptySam 03 Aoû 2024, 23:36

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CHAPITRE XI

Comme nous pratiquons l'amour de bienveillance ès louanges que notre Rédempteur et sa Mère donnent à Dieu.


Nous allons donc montant en ce saint exercice de degré en degré, par les créatures que nous invitons à louer Dieu, passant des insensibles aux raisonnables et intellectuelles, et de l'Église militante à la triomphante, en laquelle nous nous relevons entre les anges et les saints, jusqu'à ce qu'au-dessus de toits nous ayons rencontré la très sainte Vierge, laquelle d'un air incomparable loue et magnifie la Divinité plus hautement, plus saintement et plus délicieusement que tout le reste des créatures ensemble ne saurait jamais faire.

Étant, il y a deux ans (1614), à Milan, où la vénération des récentes mémoires du grand archevêque saint Charles m'avait attiré avec quelques-uns de nos ecclésiastiques, nous ouïmes en diverses églises plusieurs sortes de musique.

Mais en un monastère de filles nous ouïmes une religieuse de laquelle la voix était si admirablement délicieuse, qu'elle seule répandait incomparablement plus de suavité dans nos esprits que ne fit tout le reste ensemble, qui, quoique excellent, semblait néanmoins n'être fait que pour donner le lustre et rehausser la perfection et l'éclat de cette voix unique.

Ainsi, Théotime, entre tous les coeurs des hommes et tous les coeurs des anges on entend cette voix hautaine de la très sainte Vierge, qui, relevée au-dessus de tout, rend plus de louange à Dieu que tout le reste des créatures. Aussi le Roi céleste la convie tout particulièrement à chanter :

Montre-moi ta face, dit-il, ô ma bien-aimée : que ta voix sonne à mes oreilles; car ta voix est toute douce, et ta face toute belle.

Mais ces louanges que cette Mère dhonneur et de belle dilection, avec toutes les créatures ensemble, donne à la Divinité, quoique excellentes et admirables, sont néanmoins si infiniment inférieures au mérite infini de la bonté de Dieu, qu'elles n'ont aucune proportion avec icelui; et partant, quoiqu'elles contentent grandement la sacrée bienveillance que le coeur amant a pour son bien-aimé, si est-ce quelles ne l'assouvissent pas.

Il passe donc plus avant, et invite le Sauveur de louer et glorifier son Père éternel de toutes les bénédictions que son amour filial lui peut fournir.

Et lors, Théotime, l'esprit arrive en un lieu de silence; car nous ne savons plus faire autre chose qu'admirer. O quel cantique du Fils pour le Père ! ô que ce cher bien-aimé est beau entre tous les enfants des hommes!

Ô que sa voix est douce, comme procédante des lèvres sur lesquelles la plénitude de la grâce est répandue. Tous les autres sont parfumés, mais lui il est le parfum même; les autres sont embaumés, mais lui il est le baume répandu. Le Père éternel reçoit les louanges des autres comme senteurs de fleurs particulières; mais au sentir des bénédictions que le Sauveur lui donne, il s'écrie sans doute :

O voici l'odeur des louanges de mon Fils comme l'odeur d'un champ plein de fleurs que j'ai bénit. Oui, mon cher Théotime, toutes les bénédictions que l'Église militante et triomphante donne à Dieu, sont bénédictions angéliques et humaines: car si bien elles s'adressent au Créateur, toutefois elles procèdent de la créature; niais celles du Fils, elles sont divines, car elles ne regardent pas seulement Dieu comme les autres, ains elles proviennent de Dieu.

Le Rédempteur est vrai Dieu; elles sont divines, non seulement quant à leur fin, mais quant à leur origine; divines, parce qu'elles tendent à Dieu; divines, parce qu'elles procèdent de Dieu, Dieu provoque l'âme, et donne la grâce requise pour la production des autres louanges mais celles du Rédempteur, lui qui est Dieu, les produit lui-même, c'est pourquoi elles sont infinies.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 EmptyLun 05 Aoû 2024, 00:05

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 5 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

CHAPITRE XI

Comme nous pratiquons l'amour de bienveillance ès louanges que notre Rédempteur et sa Mère donnent à Dieu.


Celui qui le matin ayant ouï assez longuement entre les bocages voisins un gazouillement agréable d'une grande quantité de serins, linottes, chardonnerets et autres tels menus oiseaux, entendrait enfin un maître rossignol, qui en parfaite mélodie remplirait l'air et l'oreille de son admirable voix, sans doute qu'il préférerait ce seul chantre bocager à toute la troupe des autres.

Ainsi, après avoir ouï toutes les louanges que tant de différentes créatures, à l'envi les unes des autres, rendent unaniment à leur créateur; quand enfin on écoute celle du Sauveur, on y trouve une certaine infinité de mérites de valeur, de suavité qui surmonte toute espérance et attente du coeur; et l'âme alors, comme réveillée d'un profond sommeil, est tout à coup ravie par l'extrémité de la douceur de telle mélodie.

Eh ! je l'entends, ô la voix, la voix de mon bien-aimé ! voix reine de toutes les voix, voix au prix de laquelle les autres voix ne sont qu'un muet et morne silence. Voyez comme ce cher ami s'élance, le voici qui vient tressaillant ès plus hautes montagnes, outrepassant les collines.

Sa voix retentit au-dessus des séraphins et de toute créature; il a la vue de chevreuil pour pénétrer plus avant que nul autre en la beauté de l'objet sacré qu'il veut louer; il aime la mélodie de la gloire et louange de son Père plus que tous; c'est pourquoi il fait des tressaillements, des louanges et bénédictions au-dessus de tous. Tenez, le voilà ce divin amour du bien-aimé, comme il est derrière le paroi de son humanité; voyez qu'il se fait entrevoir par les plaies de son corps et l'ouverture de son flanc, comme par des fenêtres et comme par un treillis au travers duquel il nous regarde.

Oui, certes, Théotime, l'amour divin assis sur le coeur du Sauveur comme sur son trône royal, regarde par la fente de son côté percé tous les coeurs des enfants des hommes. Car ce coeur étant le roi des coeurs, tient toujours ses yeux sur les coeurs. Mais comme ceux qui regardent au travers des treillis voient et ne sont qu'entrevus, ainsi le divin amour de ce coeur, ou plutôt ce coeur du divin amour voit toujours clairement les nôtres et les regarde des yeux de sa dilection, mais nous ne le voyons pas pourtant, seulement nous l'entrevoyons.

Car, ô Dieu ! si nous le voyions ainsi qu'il est, nous mourrions d'amour pour lui, puisque nous sommes mortels, comme lui-même mourut pour nous, tandis qu'il était mortel, et comme il en mourrait encore, si maintenant il n'était immortel.

O si nous oyions ce divin coeur comme il chante d'une voix d'infinie douceur le cantique de louange à la divinité ! Quelle joie, Théotime, quels efforts de nos coeurs pour se lancer afin de le toujours ouïr ! Il nous y semond (excite), certes, ce cher ami de nos âmes : Sus, lève-toi, dit-il, sors de toi-même, prends le vol devers moi, ma colombe, ma trés belle, en ce céleste séjour où toutes choses sont joie, et ne respirent que louanges et bénédictions.

Tout y fleurit, tout y répand de la douceur et du parfum: les tourterelles, qui sont les plus sombres de tous les oiseaux, y résonnent néanmoins leur ramage: viens, ma bien-aimée toute chère; et pour me voir plus clairement, viens ès mêmes fenêtres par lesquelles je te regarde :

viens considérer mon coeur en la caverne de l'ouverture de mon flanc, qui fut faite lorsque mon corps, comme une maison réduite en masure, fut si piteusement démoli sur l'arbre de la croix, viens et me montre ta face. Eh! je la vois maintenant sans que tu me la montres; mais alors et je la verrai et tu me la montreras, car tu verras que je te vois: fais que j'écoute ta voix, car je la veux allier avec la mienne, ainsi ta face sera belle, et ta voix très agréable. O quelle suavité à nos coeurs, quand nos voix unies et mêlées avec celle du Sauveur participeront à l'infinie douceur des louanges que ce Fils bien-aimé rend à son Père éternel!

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