La Passion du Seigneur-Réflexion Jules Beaulac prêtre

La Passion du Seigneur Vendredi Saint 6 avril

"C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé" (Isaïe52-13-53,12)

Jésus souffre et meurt

Qui peut rester insensible au Récit de la Passion et de la mort de Jésus ? À l'office de ce Vendredi Saint comme au dimanche des Rameaux, on le proclame et le commente. Le meilleur commentaire est encore de méditer soi-même le récit et d'essayer de se mettre à la place du Christ humilié, bafoué, insulté, injurié, moqué, flagellé, dénudé et enfin crucifié comme un criminel de droit commun. Ceux qui ont vu le film de Mel Gibson, qui a impressionné tant de gens, ont une faible idée des souffrances que Jésus a endurées. Ces souffrances, le prophète Isaîe nous le rappelle, c'étaient les nôtres qu'il portait, c'étaient de nos douleurs qu'il était chargé. Il ne faut pas oublier, car c'est encore vrai aujourd'hui.

Il arrive parfois que, devant tant de souffrances dans notre monde, on se demande où est Jésus, ce qu'il fait, ou plutôt ce qu'il ne fait pas. Jésus est présent dans ces enfants qui meurent de faim par milliers chaque jour, dans ces femmes violées et utilisées comme objets sexuels, dans ces jeunes dont le tourisme sexuel abuse pour son plaisir égoïste ou qu'on fait travailler au lieu de les envoyer à l'école, dans ces adolescents victimes de la drogue venant de vendeurs qui échappent régulièrement à la justice, dans ces personnes qui n'ont plus de pays, dans ces malades gravement atteints, dans ces personnes âgées traitées presque comme une nuisance, dans ces prisonniers qu'on montre du doigt. Le Christ est là dans toutes ces personnes qui portent une "souffrance", connue ou inconnue: " Je complète en ma chair, disait St-Paul, ce qui manque aux épreuves du Christ" (Colossiens 1,24)

Regardez la croix de Jésus. Regardez-la quand vous l'embrasserez à l'église aujourd'hui, quand vous baiserez celle qui est suspendue à votre cou, quand vous toucherez celle qui est accrochée au mur de votre chambre. Regardez-la : c'est elle qui sauve le monde.

Si vous souffrez, unissez votre croix à celle du Christ et regardez-la longuement. Si vous rencontrez une personne souffrante, offrez-la au Seigneur et dites-lui qu'en venant la voir, c'est Jésus lui-même que vous venez voir et offrez-lui une croix à baiser. Jésus sauve encore aujourd'hui de mille façons.

Ô Christ, ta croix n'est pas un simple instrument de mort. C'est surtout un instrument de vie, la tienne, et la nôtre. Merci, Merci beaucoup !

Si tu portes une douleur - et qui n'en a pas- dis-toi le Christ crucifié qui souffre en toi et par toi. Ta douleur n'est pas vaine : avec Jésus, tu sauves le monde.

Jules Beaulac, prêtre
Extraits du livret Jésus Carême 2007 Novalis