PUISSANT SÉISME AU PAKISTAN

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Violent séisme en Asie, des milliers de morts redoutés

PUISSANT SÉISME AU PAKISTAN


ISLAMABAD (Reuters) - On redoute des milliers de morts après le puissant séisme qui a secoué samedi la région du Cachemire à cheval sur le Pakistan et l'Inde, détruisant des villages, provoquant des glissements de terrain et l'effondrement de deux immeubles à Islamabad.

"Le nombre des morts pourrait s'élever à des milliers. Nous n'avons pas de chiffre exact pour les victimes à l'heure qu'il est, mais il est massif", a déclaré le général Shaukat Sultan, porte-parole du président pakistanais Pervez Musharraf, après avoir survolé les zones affectées.

Le tremblement de terre, de magnitude 7,6 sur l'échelle de Richter, s'est produit à 03h50 GMT et son épicentre était situé dans les montagnes du Cachemire pakistanais, près de la frontière indienne, à 95 km environ au nord-est d'Islamabad.

Au cours des dix heures qui ont suivi la première secousse, on a enregistré 18 répliques dont les magnitudes s'établissaient entre 4,6 et 6,3. Ressenties dans tout le sous-continent, elles ont ébranlé des édifices dans les capitales afghane, indienne et bangladaise.

Le centre géologique américain (USGS) a parlé d'un séisme "majeur" survenu à 10 km sous la couche terrestre.

Des promesses de secours internationales ont été enregistrées dans les heures suivantes, mais il était difficile d'obtenir des précisions sur les dégâts par suite des coupures de lignes téléphoniques, de l'encombrement des réseaux de téléphonie mobile, des pluies et des glissements de terrain qui contrarient les opérations de secours.

400 ENFANTS TUES DANS DEUX ECOLES

"Comme les principaux dégâts ont eu lieu dans des zones reculées, les équipes de secours ont du mal à y parvenir", a dit le général Sultan. "Dans certaines régions, l'armée a été (...) déployée et a aussitôt entamé le travail d'assistance.

Dans d'autres secteurs des équipes de secours sont acheminées par hélicoptères, a-t-il ajouté.

Un responsable de police a dit que 500 personnes au moins avaient été tuées et plus de 1.700 autres blessées dans un seul district de la Frontière du Nord-Ouest pakistanaise, où plusieurs villages semblent avoir été réduits à néant.

Le chef de la police de cette province a en outre annoncé la mort d'environ 400 enfants dans l'effondrement de leurs écoles.

"Trois cent cinquante écoliers ont été tués dans une école du district de Manhsera et 50 dans une autre école du même district", a dit Riffat Pashar à Reuters. "La situation est très mauvaise, on craint désormais un millier de morts dans la province de la Frontière du Nord-Ouest."

L'armée pakistanaise a par la suite fait savoir que 200 soldats environ avaient péri dans la même région, frontalière de l'Inde.

Selon l'organisation humanitaire Oxfam, il paraît de plus en plus clair que la région la plus durement frappée est le Cachemire pakistanais, où cinq districts sur sept sont très affectés dans une zone revendiquée par Islamabad et Delhi.

"L'hiver s'installe (...) et les températures nocturnes sont en baisse: des tentes aménagées pour l'hiver vont être nécessaires d'urgence", a déclaré Raphael Sindaye, coordonnateur d'Oxfam, après une réunion d'ONG à Islamabad.

Le Premier ministre pakistanais Shaukat Aziz a également signalé des dégâts étendus à Muzaffarabad, capitale du Cachemire pakistanais. Le ministre de l'Intérieur, Aftab Khan Sherpao, a déclaré à Reuters que l'on enregistrait déjà des centaines de morts et que leur nombre pourrait atteindre un millier.

"Des villages du Cachemire ont été emportés", a dit Sherpo en soulignant que l'état des routes gênait les secours.

"UNE EPREUVE POUR NOUS TOUS", DIT MUSHARRAF

Dans la partie indienne du Cachemire, 300 morts et plusieurs centaines de blessés ont été recensés, a déclaré un porte-parole du gouvernement indien à l'issue d'un conseil des ministre extraordinaire réuni par le Premier ministre Manmohan Singh.

Près de 130 décès ont été enregistrés à Uri, dernière localité d'importance - 25.000 habitants - sur la route qui relie les deux parties de cette région himalayenne en proie aux violences politiques.

Des glissements de terrain ont bloqué une autoroute de 300 km reliant Srinagar, capitale d'été du Cachemire indien, au reste de l'Inde vers le sud. La route Srinagar-Muzaffarabad, rouverte cette année à la circulation après des décennies de fermeture, était aussi bloquée.

A Islamabad, des dizaines de personnes étaient mortes ou prises au piège dans les décombres de deux immeubles d'appartements. "J'ai vu des corps mutilés, j'ai vu des personnes en vie mais écrasées", a dit un officier de l'armée pakistanaise, le capitaine Asam.

Le président Musharraf s'est rendu devant les immeubles effondrés dans la capitale pakistanaise. "C'est une épreuve pour nous tous, a-t-il dit. C'est une épreuve pour moi, le Premier ministre, le gouvernement et toute la nation, (mais) je suis sûr que nous réussirons."

La première secousse, qui a duré une minute environ, a précipité dans les rues des habitants d'Islamabad. Quelques minutes plus tard, des véhicules de secours faisaient retentir leurs sirènes en se rendant sur les lieux touchés dans cette ville d'un million d'habitants.

Dans l'est de l'Afghanistan, une fillette a été tuée par la chute d'un mur, mais les autorités ont fait savoir que le pays semblait avoir échappé au pire.

Ayons une pensée pour tous ces pauvres gens et prions pour toutes les âmes qui ont quitté cette terre.

Leodia

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Pakistan: les survivants du séisme attendent davantage d'aide

Jason Gutierrez

Agence France-Presse

Muzaffarabad, Pakistan

Frigorifiés, affamés ou menacés par des infections, des dizaines de milliers de rescapés du séisme au Cachemire et dans le nord du Pakistan attendaient désespérément vendredi que le monde réponde aux appels pressants de l'Onu pour une opération massive de secours.

Inquiet de la faiblesse de la réponse internationale jusqu'ici, le
coordinateur de l'aide humanitaire d'urgence de l'Onu Jan Egeland était à Bruxelles vendredi pour demander à l'Otan d'envoyer davantage d'hélicoptères afin d'aider les survivants du tremblement de terre qui a fait plus de 51 000 morts et 79 000 blessés au Pakistan et en Inde, principalement au Cachemire.

Des hélicoptères en nombre limité, notamment américains, allemands et japonais, appuyaient encore vendredi des appareils de l'armée pakistanaise qui effectuent des rotations sans relâche depuis le 8 octobre vers des zones reculées dans la montagne pour larguer des vivres et évacuer des victimes.

Jeudi, Jan Egeland avait parlé d'un «cauchemar logistique», «pire» que le tsunami de décembre dernier, et avait pressé la communauté internationale de mettre en place un gigantesque pont aérien sur le modèle de celui qui avait permis la levée du blocus de Berlin en 1949.




Dans les régions affectées de Muzaffarabad et de Balakot, «le terrain est un ennemi», a expliqué l'ambassadeur des États-Unis Ryan Crocker.

Les États-Unis ont promis 19 hélicoptères supplémentaires qui s'ajouteraient aux 12 déjà opérationnels.

«C'est une catastrophe d'une magnitude incroyable qui nécessite une réponse» d'une même ampleur, a ajouté M. Crocker.

Le colonel Rana Sajjad, un porte-parole de l'armée au Cachemire pakistanais, a déclaré que 20 hélicoptères allaient effectuer plus de 100 rotations vendredi. «Il nous en faut davantage», a-t-il dit.

Deux semaines après le séisme, les secouristes se démenaient pour tenter de fournir des tentes et des couvertures en nombre suffisant à quelque trois millions de sans-abri. Il s'agit là d'un des principaux défis des prochaines semaines, alors que l'hiver s'installe.

Des milliers de blessés, en particulier dans la montagne, étaient aussi menacés par la gangrène et des médecins dans les zones affectées ont déclaré avoir réalisé de nombreuses amputations.

Le Pakistan a déclaré vendredi avoir reçu d'Egypte 200.000 doses de vaccin anti-tétanos, tandis que l'organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a dit qu'elle soignait chaque jour des centaines de blessés «en se concentrant plus particulièrement sur les blessures infectées et les fractures».

Le ministère de la Santé a signalé vendredi cinq décès et 42 cas de tétanos parmi des blessés évacués vers Islamabad et la ville voisine de Rawalpindi.

Dans la région dévastée de Balakot, un commandant militaire pakistanais, le colonel Saeed Iqbal, a indiqué que des représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'inquiétaient non seulement du tétanos mais aussi de la propagation des cas de diarrhée.

Depuis le 8 octobre, des ONG pakistanaises et étrangères s'activent jour et nuit pour soulager les souffrances de la population mais des journalistes ont noté que les organisations internationales n'étaient pas aussi massivement présentes que lors de précédentes catastrophes.

Sur le plan politique, l'Inde a déclaré avoir demandé des précisions sur l'idée lancée mardi par le président pakistanais Pervez Musharraf en vue d'une éventuelle ouverture aux civils de la ligne de démarcation entre les deux parties du Cachemire, pour faciliter les secours et la réhabilitation.

«Nous travaillons sur nos propositions que nous enverrons sous peu par la voie diplomatique», a déclaré un responsable pakistanais.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, arrivé jeudi au Pakistan, s'est rendu vendredi dans la ville dévastée de Muzaffarabad, au Cachemire pakistanais.

Son pays s'est engagé à fournir 150 millions de dollars dans le cadre des efforts de réhabilitation. La communauté internationale «doit mettre de côté des ressources pour de telles catastrophes», a-t-il dit.

La Norvège a annoncé qu'elle allait débloquer 180 millions de couronnes (23,1 millions d'euros) supplémentaires.

Source : cyberpresse