Ceci est un court extrait du mémoire qui contient 89 pages ! Je l'ai tout lu... et je crois que cet homme est remarquable !
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C’est à ce rêve que nous voulons donner la consistance d’une réalité. La Bible, pour nous, l’emporte sur tout autre document, lorsqu’il s’agit de «l’arbre de la science du bien et du mal», des normes de l’adoration et de l’agir humain. Nous croyons que le Dieu créateur a fait confiance à sa créature en lui conférant autorité pleine et entière sur la création minérale, végétale et animale. Mais il s’est réservé jalousement le domaine des valeurs morales, indissolublement liées à l’immutabilité divine.
Dans sa sagesse et sa générosité, le Créateur a planté au coeur de chacun un germe de cet arbre. Il nous fait apprendre à le décoder pour retrouver ce sens du bien et du mal que nous avons en commun, balise sûre des accommodements raisonnables.
Notre foi va plus loin. Révélées en une époque, selon les modalités de ce temps, ces normes auraient pu subir des interprétations déformantes. Enfants du Québec où l’Église a toujours guidé nos valeurs et a toujours été partie prenante de notre histoire, nous chercherons à juger à travers cette lumière et en tenant compte deceux qui n’y croient plus les problèmes d’accommodements qui se présenteront.
Nous présumons déjà que les questions importantes seront toujours celles-ci: « La valeur en cause a-t-elle un lien réel avec la croyance en Dieu et le culte qui lui est dû? » « Ce lien est-il assez important pour justifier les concessions exigées? » Une réponse loyale à ces deux questions devrait ouvrir, ou fermer, la voie à l’accommodement. En faisant ce choix, nous pensons rester dans la ligne de pensée conforme à l’histoire d’un peuple croyant capable de s’adapter tout en restant fidèle à sa devise «Je me souviens ».
Foi et culture inséparables
Nous abordons la question des accommodements raisonnables dans un milieu précis: celui du Québec, où le Québécois, dans la sphère de sa vie privée, a été et demeure imprégné de croyances religieuses qui lui ont valu sa noblesse. Dans ce contexte, personne ne niera que cette question touche intimement aux valeurs fondatrices de notre société. Le Québec a une histoire, il a des traditions, il a une identité. Cette identité est d’abord enracinée dans son origine française et catholique. Micheline Milot, professeure d’histoire à l’Université du Québec à Montréal, écrit : « Le clergé catholique [...] a rempli une fonction indéniable d’encadrement moral et culturel auprès d’une population catholique largement majoritaire. Cette influence faisait du clergé catholique un acteur puissant dans le jeu des forces sociales [...] ». Micheline Milot note cependant que « l’Église catholique n’a pas eu de pouvoir politique, hormis dans le domaine de l’éducation au Québec ». Mais elle reconnaît que l’Église catholique a exercé une action considérable, en plus des sphères éducatives, dans lesdomaines caritatifs et hospitaliers14, de sorte que l’histoire du Québec, c’est celle de gens principalement animés par la foi catholique.
C’est ce qui explique d’ailleurs que l’âme collective québécoise soit imprégnée du lien entre culture et foi.
Exrait du mémoire des accomodements raisonnables déposé lors de la séance de la Commission Bouchard-Taylor à Ville Saguenay, le maire Jean Tremblay est l'auteur principal.
LIEN INTERNET À LIRE :
http://classiques.uqac.ca/desintegration/tremblay_jean/memoire_accommodements/accommodements.html