Le pape Benoît XVI appelle à se convertir à l'amour
CROIRE EN L'AMOUR QUI PARDONNE ET REND JUSTE (réflexions sur les textes de ce jour)
La voilà aux pieds de Jésus, cette pécheresse dont les larmes et les gestes étonnants pourraient être interprétés comme des signes de remords et de rachat de sa vie. Pourtant, quelques mots de Jésus éclairent cette scène d'un jour nouveau : « Ta foi t'a sauvée. Va en paix » ! Les larmes de la femme sont des larmes de joie, ses gestes rendent grâce, parce qu'en entrant, elle est sûre que Jésus va la sauver, la ressusciter. Elle sait que le Christ va lui pardonner beaucoup ; par anticipation, elle manifeste son amour. Elle croit à l'amour ; elle agit alors par amour. Le péché l'avait rendue injuste ; sa foi en l'amour qui pardonne la rend juste : désormais, c'est l'Esprit qui agit en elle ; elle aura à faire fructifier le don reçu (évangile). C'est-à-dire qu'il lui faudra annoncer, par toute sa vie, que la vie du Christ donnée sur la croix nous rend justes si nous avons foi en cet amour donné. Seuls, nous ne pouvons devenir justes par l'observation de la Loi. L'amour révélé sur la croix est nécessaire (deuxième lecture), mais cet amour ne nous justifie que si nous croyons en lui : l'amour de Dieu est toujours premier. Cette foi en l'amour sauveur modifie nos comportements et nous fait accueillir les fruits de l'Esprit. Notre vie selon la justice devient le lieu de vérification de notre foi en un Dieu plus fort que le péché.
Que l'eucharistie soit toujours geste d'amour envers un Dieu qui nous aime le premier, et source de notre amour pour les autres.
Synthèse de l'homélie du Saint Père - Traduction E.S.M. * Traduction non officielle réalisée par nos soins
Le Saint Père Benoît XVI a célébré à 10h la Sainte Eucharistie devant les nombreux fidèles rassemblés sur la place St. François d'Assise, en présence du chef du gouvernement italien Romano Prodi et des autorités locales, puis est allé se recueillir en privé sur la tombe du saint.
La Sainte Messe, a été introduite par les salutations de l'archevêque-Évêque d'Assise-Nocera Ombrie- Gualdo Tadino, S.E. Mons. Domenico Sorrentino. Après la proclamation du Saint Evangile, le Pape a prononcé l'homélie dans laquelle il a évoqué "l'esprit d'Assise" caractérisé par "le refus de l'usage abusif de la religion pour justifier la violence", et qui depuis 1986, sous l'impulsion de Jean-Paul II, "continue à se diffuser à travers le monde". Puis le Saint Père a rappelé que la miséricorde de Dieu a besoin d'une correspondance d'amour avec l'homme pour pouvoir brûler le péché avec le feu de son amour.
"Se convertir à l'amour, c'est passer de l'amertume à la douceur, de la tristesse à la véritable vraie. L'homme est vraiment lui-même et il est pleinement réalisé dans la mesure où il vit avec Dieu et de Dieu, en le reconnaissant et en l'aimant dans ses frères ", a dit le Saint Père.
Le Saint Père a médité sur la conversion, en touchant les points fondamentaux de chacune des lectures et du passage évangélique d'aujourd'hui. "Parler de conversion, signifie aller au coeur du message chrétien et aux racines de l'existence humaine".
En évoquant la figure du roi David, le Pape a rappelé que l'homme "est en vérité grandeur et misère : il est grandeur parce qu'il porte en lui l'image de Dieu et fait l'objet de son amour ; il est misère parce qu'il peut faire un mauvais usage de sa liberté qui est son grand privilège, et terminer, en étant contre son Créateur ".
Ensuite Benoît XVI a médité sur saint Paul, l'Apôtre des Gentils, lui qui "avait compris que dans le Christ, toute la loi est accomplie et celui qui adhère au Christ est uni à Lui. Amener au Christ, et avec le Christ au seul Dieu, tous les gens, c'est se convertir à sa mission ".
"Dans la discussion sur la manière droite de voir et de vivre l'Évangile - a poursuivi Benoît XVI - ce ne sont pas les sujets de notre pensée qui décident; c'est la réalité de la vie qui décide, la communion vécue et partagée avec Jésus, non seulement dans les idées ou dans les paroles, mais depuis le plus profond de notre existence, y compris aussi notre corps, notre chair ".
Sur la miséricorde de Dieu, le Saint Père a souligné que: "il faut remarquer que la miséricorde de Jésus ne s'exprime pas en mettant entre parenthèse la loi morale. Pour Jésus, le bien est le bien, et le mal est le mal. La miséricorde ne change pas le péché, elle le brûle dans un feu d'amour. Cet effet purificateur et assainissant ne se réalise que si l'homme a une correspondance d'amour, qui implique la reconnaissance de la loi de Dieu, le repentir sincère, l'intention d'une vie nouvelle. A la pécheresse de l'Évangile, il est beaucoup pardonné, parce qu'elle a beaucoup aimé. En Jésus, Dieu vient à nous offrir son amour et nous demander notre amour".
Le pape Benoît XVI, rappelant l'initiative de la rencontre des représentants de confessions chrétiennes et d'autres religions, nous dit que Jean Paul II, a rappelé finalement que "à Assise nous dit que la fidélité à la conviction religieuse elle-même, la fidélité surtout au Christ Crucifié et Ressuscité ne s'exprime pas par la violence et l'intolérance, mais dans le respect sincère de l'autre, dans le dialogue, dans une annonce qui fait appel à la liberté et à la raison, dans l'engagement pour la paix et la réconciliation".
Le Saint Père a cependant mis en garde contre la tentation du syncrétisme. Il a, à cet égard, exhorté à privilégier "un authentique dialogue interreligieux", dans des déclarations à l'intention des catholiques tentés de minimiser ce qui les sépare des autres croyants.
Les photos du voyage: Pages 103 et suivantes
Suivre la journée du Saint Père à Assise ► Benoît XVI à Assise: le 17 juin 2007 Texte original de l'homélie du pape Benoît XVI ► Italien ( traduction en cours)