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 origine et sens de la fête de Noël...

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MessageSujet: origine et sens de la fête de Noël...   origine et sens de la fête de Noël... EmptyMer 27 Déc 2006, 19:17

Avec un peu de retard... j'ai retrouvé ce texte que je vous partage:
Citation :

La liturgie accepte notre expérience ordinaire et quotidienne du temps : matin, midi, soir ; printemps, été, automne, hiver. L’Eglise, dans ses prières, n’a aucune raison de se servir autrement du « temps », pour la raison évidente qu’elle n’a rien contre lui. Pour comprendre l’attitude du chrétien et de la liturgie envers le temps, nous devons savoir ce que sont l’espérance et la confiance chrétiennes. Le temps ne limite pas la liberté du croyant, mais lui donne la latitude du choix. Pour le chrétien, le temps est donc la sphère où s’exerce sa spontanéité, don sacramentel qui lui permet d’être libre dans la joie, dans la virtuosité créatrice d’un choix qui sait pleinement que Dieu veut que ses fils soient libres, que leur liberté le glorifie. Pour le chrétien, le temps n’est plus celui qui dévore tout. Le culte chrétien est en paix avec lui parce que le cours du temps n’intéresse plus celui dont la vie est « cachée avec le Christ en Dieu


I. INTRODUCTION.

Nous nous proposons dans ce travail d’histoire de la liturgie de mettre en lumière les différentes hypothèses essayant de préciser les raisons qui ont présidé au choix du 25 décembre pour la célébration annuelle de la Nativité du Christ. Cette question paraît à première vue d’une importance très secondaire et réservée à un petit cercle de liturgistes érudits. Et il est vrai, comme nous le verrons, que la question de l’origine de la célébration de Noël le 25 décembre demande une investigation très savante dont nous ne pourrons ici donner qu’un très faible écho. Ceci étant, une question plus importante pour nous est suggérée par ce travail d’histoire de la liturgie : elle se situe au niveau de la compréhension et du sens de la célébration liturgique des évènements de la vie du Christ. Car la célébration de l’année liturgique ne va pas totalement de soi. Le culte véritablement chrétien n’est-il pas une adoration « en esprit et en vérité » ? Le culte spirituel n’est-il pas d’abord l’offrande que le chrétien fait à Dieu de sa propre personne en vue du service de l’évangélisation, de la foi et de l’amour fraternel ? Dès lors, d’où est venu, chez les premières générations chrétiennes, le besoin de célébrer liturgiquement, dans le temps, les évènements de l’histoire du salut ? D’un besoin d’historicisme ? D’une volonté apologétique ? Ou d’une meilleure compréhension de la sacramentalité de la présence de Dieu dans la célébration ecclésiale des mystères ? Nous ne prétendons pas à répondre à toutes ce questions, mais plus simplement à montrer que les questions d’historicité et de sens sont intimement liées et permettent de mieux comprendre l’originalité chrétienne de la célébration du temps comme advenue du Christ.

II. ORIGINES DE LA DATE DU 25 DECEMBRE POUR LA FÊTE DE NOËL.

Notre fête de Noël, célébrée le 25 décembre, était ignorée des chrétiens des trois premiers siècles. Jusqu’au début du IVe siècle, les Eglises d’Orient et d’Occident ne célébraient pas par un culte spécial l’anniversaire de la naissance du Christ qui n’était même pas mentionnée. D’ailleurs, les premiers chrétiens ne faisaient guère mention des anniversaires de naissance. Rappelons-nous que la seule mention d’un anniversaire de naissance relatée dans le Nouveau Testament est celui du roi Hérode au cours duquel Jean le Précurseur fut décapité ! Par contre, les premières générations chrétiennes ont pris l’habitude de célébrer l’anniversaire de la naissance au ciel de leurs martyrs. Cette naissance-ci leur importait davantage que celle-là.
Les évangélistes ne mentionnent pas le jour de la naissance du Christ, et nous n’avons à cet égard aucune autre source. A la rigueur, le récit de la Nativité chez l’évangéliste Luc pourrait nous renseigner sur la saison pendant laquelle Jésus serait né. Sachant qu’en Palestine les bergers sont dans les champs de mars-avril à novembre, on pourrait envisager le printemps, l’été ou l’automne. Mais rien de plus précis ne permet de situer la date de la naissance du Christ.
Mais de toute manière, comme nous l’avons déjà souligné, les premières générations chrétiennes n’accordaient pas une importance telle à la naissance du Christ qu’ils auraient eu le désir de la célébrer liturgiquement. Pour eux, il n’y avait qu’une fête : Pâques, commémoration de la mort et de la résurrection du Christ, accompagnée du cycle de fêtes qui l’entoure immédiatement. Toutefois, les développements théologiques liés aux grandes hérésies christologiques obligèrent l’Eglise à considérer plus particulièrement l’Incarnation du Christ. C’est en partant de ces conceptions christologiques que nous saisissons les premiers linéaments de la fête chrétienne de Noël. Dans ses Stromates (1,21, 145), Clément d’Alexandrie donne la date du 6 janvier de l’an 2 avant notre ère comme la date de la naissance de Jésus. Et dans le passage qui suit immédiatement (1, 21, 146), Clément affirme que les disciples de Basilide, gnostique qui vécut à Alexandrie au second siècle, fêtaient le 6 janvier le jour du baptême de Jésus. Selon Talley, il y a beaucoup de témoignages de la fête de l’Epiphanie en Egypte qui donnent à penser que le thème de la fête était d’abord le baptême de Jésus et non sa naissance. Mais pourquoi ces disciples de Basilide fêtaient-ils le baptême du Christ le 6 janvier ? Notons d’abord que ces hérétiques affirmaient que le Christ divin n’avait été manifesté sur la terre que lors du baptême de Jésus. Dans ces conditions, ils ne parlaient pas de la naissance de Jésus puisqu’elle ne jouait pour eux aucun rôle déterminant dans l’histoire du salut. Mais il serait faux de croire que cette insistance sur le baptême de Jésus ait été caractéristique des seuls cercles « hétérodoxes », car le moment historique de l’incarnation demeure ambigu dans la littérature chrétienne primitive. « Avant l’adoption de la fête du 25 décembre, il semble clair que de Constantinople à la Syrie, en passant par la Cappadoce, l’Epiphanie célébrait à la fois la nativité et le baptême de Jésus » .
Concernant l’introduction de la fête de l’Epiphanie à Rome, il semblerait qu’elle ait d’abord été célébrée en Gaule durant la première moitié du IVe siècle, avant de gagner l’Italie. Ce qui est sûr, c’est que progressivement la fête de l’Epiphanie a été célébrée en Occident comme un doublet de la Nativité, ce qui a conduit à la division de l’histoire de la naissance et à l’attribution de l’adoration des Mages à la date de janvier. Déjà chez Augustin et chez Léon le grand, l’Epiphanie devient la « manifestation du Christ aux païens », thème qui deviendra le thème majeur, sinon le thème unique de la fête en Occident.
Depuis quelques années, des études d’histoire de la liturgie ont relancé les polémiques savantes sur les origines de la fête de la Nativité du Seigneur célébrée le 25 décembre. Il faut bien sûr signaler la thèse de doctorat très bien documentée de Susan K. Roll, intitulée Toward the Origins of Christmas. Quelques années auparavant, le mérite d’avoir relancé les hypothèses sur les origines de la Nativité revient au livre de Thomas J. Talley, Origins of the Liturgical Year. Néanmoins, cette actualité de la recherche sur les origines de la fête de Noël n’apporte pas de réponse définitive à la question de savoir si la date du 25 décembre pour célébrer la Nativité du Christ a été choisie pour christianiser une fête solaire païenne ou parce que cette date est en relation à la date de la mort du Christ. Cette double hypothèse n’est pas neuve. En effet, depuis le 18e siècle déjà, Paul Ernest Jablonski avait formulé l’hypothèse d’une origine païenne de la date du 25 décembre. Leonhard Fendt dans la Theologische Literaturzeitung de janvier 1953 appela ce raisonnement « l’hypothèse tirée de l’histoire des religions ». Cette explication devait recevoir les faveurs de la plupart des historiens de la liturgie, comme Usener, Holl et Botte.
A la fin du 19e siècle, l’hypothèse de l’histoire des religions fut concurrencée par celle de Louis Duchesne appelée « hypothèse du comput ». Dans les Origines du culte chrétien , Duchesne soutenait que la date du 25 décembre avait été fixée à partir de celle de sa conception et de sa mort. Cette hypothèse qui nous semble à première vue quelque peu saugrenu a été relancée par Thomas Talley dans son livre mentionné plus haut.
Avant de procéder à l’examen des deux thèses précitées, il nous faut dans un premier temps regarder de plus près le document appelé le Chronographe de 354 PCN. Le Chronographe est un almanach donnant une liste des jours de fête romains, des consuls, des préfets de la ville, et deux listes d’anniversaires funèbres, l’un des évêques de Rome, l’autre de martyrs. La première date donnée par la liste des martyrs est le 25 décembre : « VIII kal. Ian. Natus Christus in Bethleem Iudee. » La liste des dépositions des martyrs est donnée dans le Chronographe de 354 PCN selon l’ordre chronologique, à l’exception de deux notices dont l’une concernant la déposition de Marc est datée de 336. On peut donc affirmer avec certitude que le calendrier original a été composé en 336 et qu’il y place la fête de la Nativité comme commencement de l’année liturgique le 25 décembre. La date de 336 est donc la mention la plus ancienne que nous connaissons de la célébration de la naissance du Christ le 25 décembre.
Nous pouvons maintenant procéder à l’examen de l’argumentation des deux hypothèses de la datation au 25 décembre de la fête de Noël.


Dernière édition par Minuscule-Lune3 le Mer 27 Déc 2006, 19:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: origine et sens de la fête de Noël...   origine et sens de la fête de Noël... EmptyMer 27 Déc 2006, 19:18

Citation :

1. « Hypothèse tirée de l’histoire des religions. »
L’explication la plus commune de l’origine de la fête de Noël célébrée le 25 décembre la fait dériver d’une fête païenne du solstice d’hiver qui tombait le 25 décembre dans le calendrier julien. Cette fête païenne a été fixée au 25 décembre par l’empereur Aurélien en 274. Pourquoi si tardivement ? Le culte du soleil était-il inexistant avant cette date ? Au 1er siècle avant Jésus-Christ deux fêtes du soleil auraient existées : l’une célébrée à la date du 9 août et l’autre à la date du 28 août. Plus tard, le culte du Sol invictus fut favorisé à Rome par le jeune empereur Héliogabale (Varius Avitus Bassianus, 218-222), petit-fils de Julia Maesa elle-même fille du Grand Prêtre du Soleil Invaincu d’Emèse en Syrie. Héliogabale fit construire un temple au Soleil Invaincu et organisait en son honneur de nombreuses cérémonies. Après l’assassinat d’Héliogabale, le culte syrien du Soleil continua à être célébré. Mais ce fut l’œuvre de l’empereur Aurélien (mort en 275) de rétablir et de romaniser ce culte syrien. En 274, le Soleil fut proclamé le seul divin protecteur de l’empire et de l’empereur. Aurélien lui-même s’identifia avec le Soleil au point d’être le premier empereur à s’être proclamé dieu de son vivant. Mais plus important pour notre propos, il établit un jour de fête annuel en l’honneur du Sol Invictus devant être célébré au temps du solstice d’hiver, peu après les Saturnalia. Il semblerait donc que ce soit l’empereur Aurélien lui-même qui ait attribué à cette date une importance particulière. Le culte du Sol Invictus aurait pu servir à Aurélien de politique compréhensive à l’égard des cultes orientaux qui célébraient le même Sol Invictus. En effet, la religion de Mithra, largement répandue alors dans l’Empire romain, célébrait le 25 décembre, jour du solstice, une fête importante en l’honneur du soleil. Selon cette même explication commune de l’origine de la fête de Noël le 25 décembre, ce serait l’empereur Constantin Ier (qui régna de 301 à 336) qui fut à l’origine de la transposition chrétienne de la fête païenne du Sol Invictus. Grandes auraient été sa piété solaire et sa volonté d’intégrer cette piété dans la nouvelle religion chrétienne dont il s’était fait le protecteur. Il fit faire de lui-même deux statues le représentant sous les traits du Soleil, dans le gloire de ses rayons, et sur le socle il fit apposer cette inscription : « A Constantin, resplendissant tel Hélios ».
C’est également dans cette intention que Constantin a érigé, en l’an 321, le jour du seigneur, appartenant aux chrétiens, en un jour de repos hebdomadaire officiel. En effet, ce jour coïncidait avec un jour consacré au Soleil. Depuis le milieu du second siècle, on trouve attesté l’appellation de « jour du Soleil », remplaçant celle de « jour du seigneur », qui l’avait précédée. La pensée de Constantin était donc bien d’incorporer au christianisme le culte solaire païen.
L’influence de Constantin dans l’établissement de la fête chrétienne de Noël afin de christianiser une fête païenne du Soleil et ce pour des motifs de politique syncrétiste, pose de nombreux problèmes. Cela permet aux défenseurs de l’hypothèse concurrente, comme Thomas Talley, de proposer de sérieuses objections. Dans un sermon pour l’Epiphanie (sermon 202), Augustin évoque la querelle donatiste et leur reproche de ne pas fêter l’Epiphanie « avec nous ». Cela laisserait entendre que les donatistes fêtaient également le 25 décembre, tenue en général pour plus ancienne à Rome que celle de l’Epiphanie et que cette fête se célébrait avant le schisme, c’est-à-dire avant 311. A cette date ou même plus tôt, aussi bien la motivation que la vraisemblance d’une christianisation du Natalis Solis Invicti païen apparaît beaucoup moins probable. En effet, Si nous faisons remonter l’adoption par l’Eglise de la date du 25 décembre pour célébrer la Nativité avant le schisme donatiste, c’est-à-dire avant la protection du christianisme par Constantin, il devient beaucoup plus difficile de comprendre pourquoi l’Eglise aurait adoptée une fête païenne si récente et volontairement syncrétiste. Bien sûr, par la suite, les chrétiens feront l’association entre la fête païenne du Sol Invictus et la naissance du Sol Iustitiae (Ma 3, 20). Mais rien n’oblige à penser que cette association a été première pour fixer la naissance du Christ à la date du 25 décembre.
Mais même si l’introduction de la célébration de la naissance du Christ le 25 décembre est postérieure au schisme donatiste, il reste difficile d’en attribuer l’origine à une politique syncrétiste de l’empereur Constantin. En effet, Constantin est physiquement absent de Rome durant les années où la fête de Noël semble s’être introduite dans le calendrier chrétien. Ce qui remet sérieusement en question l’influence personnelle qu’il aurait pu avoir dans l’introduction de la fête. Un troisième argument qui ne plaide pas en faveur de l’influence de Constantin est que la fête de la Nativité le 25 décembre n’a été célébrée à Constantinople - nouvelle capitale de l’empire, Nova Roma, voulue par Constantin - que vers 380. De plus, c’est à Constantinople qu’on a retrouvé la statue représentant Constantin en Apollon, le dieu soleil.
Ce qui, finalement, fait question est de savoir si le lien établi entre la date du 25 décembre et la naissance du Christ à Bethléem est issu historiquement de la fête païenne d’Aurélien (en 274) ou bien de la fixation antérieure au 25 mars de la date de la passion.
2. « Hypothèse tirée du comput. »
Cette hypothèse postule la valeur symbolique des nombres, considérant que seuls des nombres entiers, et non pas des fractions, peuvent représenter la perfection de l’agir divin. Ainsi, les grands personnages ne peuvent vivre qu’un nombre entier d’années, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent mourir que le jour anniversaire de leur naissance. Jésus ne pouvait donc mourir que le jour de sa conception, trente ans plus tard, le quatrième jour suivant l’équinoxe de printemps, le 25 mars. Remarquant que la date du 25 mars était considérée comme la date de la passion, Louis Duchesne suggéra que l’association de la même date avec la fête de l’Annonciation était basée sur la date pascale et non sur le calcul de la conception qui fait dériver l’Annonciation de la date de la naissance le 25 décembre. Autrement dit, ce ne serait pas la date du 25 décembre qui commanderait, neuf mois plus tôt, la fête de l’Annonciation, mais bien cette fête qui aurait déterminé la date du 25 décembre.
L’ « hypothèse du comput » fut bien sûr attaquée par les tenants de l’ « hypothèse de l’histoire des religions », mais elle reçut un nouveau prestige par les travaux de l’historien de la liturgie, Thomas J. Talley. A l’aide de témoignages anciens, Talley a tenté de montrer que la fête de la Nativité célébrée le 25 décembre résulte de la date de la conception/passion célébrée le 25 mars et que la date du 25 décembre est plus ancienne que ce que prétendent habituellement les tenants de l’hypothèse de l’histoire des religions.
Quels sont les arguments développés par Talley ? Un traité longtemps attribué à Jean Chrysostôme, le De solsticia et aequinoctia conceptionis et nativitatis domini nostri Iesu Christi et désigné plus couramment comme le De solsticiis et aequinoctis, situe la conception du Christ et sa mort à la même occurrence :
Donc notre Seigneur fut conçu le huit des calendes d’avril, au mois de mars, jour qui est celui de la passion du Seigneur et de sa conception. Car c’est au même jour qu’il a été conçu et qu’il a souffert sa passion .
La détermination du jour de la naissance du Christ d’après celui de sa mort et de sa conception, et la validation historique de cette date de la conception en référence à la conception de Jean-Baptiste, tout ceci est établi d’après des sources bibliques et sans aucune référence aux célébrations païennes. D’ailleurs, l’identification par le De solsticiis des mystères de l’Incarnation et de la rédemption aux quatre saisons est corroborée par la présence de fêtes chrétiennes à ces dates : la conception de Jean le Précurseur à l’équinoxe d’automne et sa naissance au solstice d’été , la conception du Rédempteur à l’équinoxe de printemps et sa naissance au solstice d’hiver.
Cette manière de d’identifier les occurrences de la mort et de la naissance du Christ était connue d’Augustin :
Dans l’identification du corps du Seigneur, auquel le seigneur faisait allusion quand il déclarait qu’il restaurerait en trois jours le temple détruit par les Juifs, le nombre six représente une année. Ce n’est pas sans raison. Les Juifs répliquèrent en effet au Seigneur : « Il a fallu quarante-six années pour bâtir le temple. » Or quarante-six fois six égalent cent soixante-seize, ce qui est le nombre de jours contenus dans neuf mois plus six jours. Les femmes enceintes les comptent pour dix mois. Ce n’est pas toutes les femmes qui arrivent à neuf mois et six jours, mais il se trouve que le corps du Seigneur a mis ce nombre de jours pour arriver à terme parfaitement constitué. Ainsi le veut une antique tradition à laquelle se tient l’autorité ecclésiastique. Le huit des calendes d’avril (25 mars) serait le jour de sa conception et aussi de sa passion. A ce compte-là, le tombeau neuf où il fut enseveli, où aucun mort ne fut déposé ni avant ni après, fait pendant au sein virginal où il fut conçu, où aucun mortel ne fut engendré. D’autre part, la tradition le fait naître le huit des calendes de janvier (25 décembre). Or d’une date à l’autre on a deux cent soixante-seize jours, qui égalent quarante-six fois le nombre six .
Les Pères du IVe siècle qui ont introduit la fête de la nativité du Christ en Orient, comme Chrysostome, étaient sûrement persuadés que le 25 décembre était en fait la date historique de la naissance de Jésus, et ils ne font aucune allusion à l’idée que la fête ait pu avoir son origine dans une célébration païenne.
« Si, (...), nous devons être prudents avant de rejeter l’hypothèse de « l’histoire des religions », il ne faut pourtant pas que cette prudence nous cache d’autres données indépendantes de cette hypothèse. Nous avons vu que les textes du IVe siècle qui fixent les dates de l’annonciation et de la passion au 25 mars, date déjà assignée à la passion au IIIe siècle. Nous avons vu aussi que la date de la nativité, neuf mois plus tard, marque le début de l’année liturgique à Rome. En outre, tenant compte des témoignages du De Solsticiis et d’Augustin, deux sources africaines, nous ne devons pas permettre à l’association communément reçue de la fête avec Rome d’exclure toute recherche postérieure de la possibilité d’une origine de la fête en Afrique du Nord ».
3. Interaction des deux hypothèses.
Thomas Talley reconnaît que des interactions se sont certainement produites entre la symbolisme solaire chrétien et l’ancienne fête païenne du Sol Invictus. Un témoin privilégié de cette interaction est le pape Léon le Grand qui fustigeait dans ses sermons de Noël ceux « pour qui la solennité d’aujourd’hui ne serait pas tant consacrée par la nativité du Christ que par la naissance du soleil nouveau » . Mais il demeure difficile de savoir si saint Léon cherchait dans ses sermons à changer l’interprétation de l’ancienne fête chrétienne. La question historique de savoir quel fut le motif de la datation du 25 décembre reste une conjecture.
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MessageSujet: Re: origine et sens de la fête de Noël...   origine et sens de la fête de Noël... EmptyMer 27 Déc 2006, 19:18

Citation :

4. Extension de la célébration de Noël le 25 décembre.
La fête de la Nativité du Christ, le 25 décembre, était célébrée à Constantinople depuis environ le début du règne de Théodose (379). Dès lors, la célébration de Noël le 25 décembre s’étendit sans secousse et rapidement de Constantinople en Cappadoce et à Antioche, tandis que l’ancienne fête du 6 janvier continuait à être célébrée avec le thème du baptême de Jésus. On ne sait pas précisément quand l’Eglise de Jérusalem adopta la date du 25 décembre. En effet, pendant longtemps, Jérusalem fêtait la naissance du Christ le 6 janvier. Il faudra attendre l’ordonnance de l’empereur Justin II (565-578) pour que Jérusalem célèbre la naissance du Christ à la date du 25 décembre.
En ce qui concerne l’Egypte, nous savons par Jean Cassien que les chrétiens y célébraient à la fête de l’Epiphanie à la fois la nativité et le baptême. Dans la dixième de ses Conférences écrites entre 418 et 427, Jean Cassien explique :
C’est en Egypte une antique tradition. Passé le jour de l’Epiphanie, qui, au dire des prêtres de la province, est l’anniversaire à la fois du baptême du Seigneur et de sa naissance selon la chair - et c’est pourquoi ce double mystère ne fait pas chez eux, comme en Occident, l’objet de deux solennités différentes, mais d’une seule et même fête -, l’évêque d’Alexandrie envoie des lettres à toutes les églises du pays, par les villes et par les monastères, afin de faire connaître partout la date du commencement du carême et celle de la Pâque .
Ce fut seulement au Ve siècle que la fête du 25 décembre fut adoptée à Alexandrie. La première mention connue est la prédication de Paul d’Emesse le 25 décembre 432 après le concile d’Ephèse. Il semblerait donc que ce soit pour des motifs christologiques que la fête de Noël fut adoptée par les Eglises d’Egypte.

III. LA FÊTE DE NOËL : MEMORIA OU SACRAMENTUM ?

Toute célébration liturgique est toujours célébration du Christ. C’est lui que nous célébrons lorsque nous nous réunissons en assemblée sainte pour le partage de la Parole et du Pain eucharistié. La liturgie est aussi la célébration de l’œuvre du salut qu’a réalisée pour nous le Christ. Elle n’est pas qu’un vague souvenir de ce qu’a fait Jésus, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, mais sa vivante actualisation pour nous. La liturgie nous met réellement en contact avec le Christ et avec le salut qu’il nous offre . Cette mise en contact avec la personne du Christ n’est possible qu’en vertu de l’Incarnation puisque, grâce à elle, la chair devient l’instrument du salut. Désormais, nous sommes en contact avec la chair du Christ glorifiée et vivifiée par l’Esprit et nous pouvons goûter l’action de Dieu de manière sacramentelle, par les signes. Dès lors, les mystères du salut ne sont pas des actions enfermées dans le passé, mais ils possèdent une véritable puissance d’actualisation qui nous permet d’être en contact le Christ. L’importance donc de l’Incarnation dans la célébration liturgique des mystères du salut nous semble une évidence. Or, la célébration liturgique de l’Incarnation ne fut pas la première fête du calendrier de l’Eglise. Les premières générations chrétiennes n’ont connu que la célébration hebdomadaire de la Résurrection le premier jour de la semaine et la célébration annuelle du Mystère pascal. Seule la célébration de Pâques avait valeur de sacramentum, dans le sens non restrictif de la définition tridentine de nos sept sacrements, mais dans le sens augustinien d’une célébration d’un évènement sauveur qui nous associe au passage du Christ de la mort à la vie. Même lorsque la fête de la nativité du Christ fut introduite dans l’Eglise, tous n’y virent pas la même importance. La vieille depositio martyrum romaine, qu’a reproduite le chronographe de 354, dont nous avons déjà rencontrée, place le Natale du Christ (25 décembre) en tête de liste du sanctoral. « Le cortège des saints martyrs est ouvert par leur Chef, par le Natale de celui de qui ils reçurent la force de témoigner et qu’ils imitèrent ». Noël fut donc d’abord considéré comme une memoria, privilégiée sans doute, mais de même nature que la memoria sanctorum.
C’est seulement dans la seconde moitié du 6e siècle que Rome fixa le début de son année liturgique au 25 décembre, en retirant du sanctoral les deux fêtes de Noël et de l’Epiphanie, pour les placer en tête du temporal, où elles amenèrent avec elles les fêtes intermédiaires alors existantes, celles de saint Etienne, de saint Jean l’Evangéliste et des saints Innocents.
Ces faits obligent à conclure que, dans la liturgie romaine au moins, la fête de Noël fut d’abord considérée comme une simple memoria, analogue à celles qui constituent le sanctoral, plutôt qu’à une célébration annuelle d’un mystère de l’économie du salut. Au début du 5e siècle, saint Augustin énonce le caractère non sacramentel de la fête de Noël comme une vérité évidente qui se passe de preuve. A la différence de Pâques qui est un sacramentum, la fête de Noël n’est qu’une commémoration, un simple anniversaire, une memoria. Mais précise saint Augustin dans un autre sermon, la fête de Noël contient bien un mysterium :
« Dominus noster Iesus qui erat apud Patrem antequam natus esst ex matre, non solum virginem de qua nasceretur, sed et diem quo nasceretur, elegit... Non enim per diem felix factus est qui est natus ; sed felicem fecit diem, quo nasci est ipse dignatus. Nam et dies nativitatis eius, habet mysterium lucis eius ».
Il faudra attendre saint Léon le Grand pour envisager l’importance de la célébration de Noël, non seulement comme simple souvenir doté d’une efficacité spirituelle particulière, mais comme un sacramentum, c’est-à-dire comme une actualisation du mystère du salut dont l’Incarnation est le début de la réalisation. Pour Léon le Grand, Noël est un sacramentum parce qu’il fait partie de l’unique mystère de la rédemption :
« Exultons dans le Seigneur, mes bien-aimés, livrons-nous à la joie spirituelle, car voici que commence à briller pour nous le jour nouveau de notre rédemption, jour depuis longtemps préparé, jour de l’éternel bonheur. Car avec l’année se renouvelle pour nous le mystère de notre salut, mystère promis depuis le début du temps, donné à la fin, pour durer sans fin . »

IV. CONCLUSION.

L’examen de la datation de la fête de Noël nous laisse quelque peu sur notre faim. Nous aurions aimé pouvoir nous faire une opinion fondée sur l’autre ou l’autre hypothèse, mais la complexité du dossier ne permet pas encore de décider quelle fut l’origine historiquement prouvée de la datation de la fête de la Nativité le 25 décembre. Les tenants actuels des deux argumentations sont d’ailleurs les premiers à reconnaître la valeur hypothétique de leurs assertions.
Il reste donc à suivre l’évolution de leurs recherches.
Quant à nous, nous avons voulu également proposer quelques réflexions sur le sens de la célébration liturgique du temps en faisant ressortir une compréhension sacramentelle de l’année liturgique. Peut-être est-ce là le plus important, surtout quand on considère la fête de Noël. En effet, cette solennité s’est tellement entourée de folklore, qu’il n’est sûrement pas vain de vouloir lui redonner sa place dans la célébration du mystère de notre salut. Loin d’être une fête enfantine ou romantique, la célébration de la Nativité nous rappelle l’importance capitale de l’Incarnation dans notre foi. Mais elle fait plus encore que nous le rappeler, elle nous y fait communier afin que dans cet admirabile commercium, nous devenions participants de la divinité de celui qui a pris notre humanité. Si ce thème de la divinisation du chrétien en Christ était davantage mis en valeur par nos célébrations liturgiques de Noël, l’Eglise aurait peut-être encore une chance de « christianiser » notre actuelle fête du sapin et du Père Noël !
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