L’Accord de Metz ou pourquoi notre Mère fut muette

(…) Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : « Suis-moi. »
(Jean 21, 15-19)

Que signifient ces paroles mystérieuses? Etaient elles adressées à Pierre en particulier ou bien à la Papauté en général ?

En tant que catholiques, si nous fondons notre foi en l’autorité des papes à partir de ce passage de l’Evangile, nous sommes bien obligés d’admettre que ces paroles ne peuvent pas concerner Pierre uniquement mais bien la Papauté dans son ensemble. Ainsi, lorsque Jésus dit : « quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » ne veut-Il pas signifier par là que vers la fin de l’Eglise, le pape n’aura plus aucune autorité puisque c’est « un autre » qui prendra les initiatives à sa place?
Qui est cet « autre »?

En fait, j’ai comme l’impression qu'actuellement et plus que jamais, le pape n’est plus libre de ses mouvements ce qui fait que beaucoup d’ honnêtes gens qui devraient être ses amis les plus fidèles n’ont même pas (ou plus) confiance en lui alors que d'autres qui se prétendent ses amis en lui faisant dire ce qu’il ne veut pas dire et aller où il ne veut aller pas sont en réalité les ennemis les plus farouches de l’Eglise catholique.

Je pense que c’est là tout le drame que vit l’Eglise d’aujourd’hui. Mais en définitive c’est pour la gloire de Dieu puisque « Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu ».

Enfin, lorsque Jésus dit « Suis-moi. », Il sous entend sans doute que s'ils M'ont crucifié, ils te crucifieront également (l'Eglise avec) avant de ressusciter...

Lorsqu’Il enverra ses anges pour séparer le bon grain de l’ivraie -ce qui ne devrait pas tarder-, le Seigneur saura bien reconnaître les Siens et il pourrait y avoir des surprises!!!

Qu'en pensez-vous?

Cordialement et en union de prières

Philippe

Il est en effet intéressant d'appliquer cette prophétie de l'Evangile à"Pierre" qui est aujourd'hui Benoit XVI ou son successeur.Plusieurs cas de figure sont possibles.Le Pape peut etre empéché de faire ou dire ce qu'il veut par des membres de l'Eglise ou dans un contexte politique de crise comme ce fut le cas dans l'histoire au temps de Napoléon.
Mais je proposerais une autre interprétation à la lumière d'autres prophéties
annonçant d'heureuses surprises venant de l'Est.Vassula prévoit qu'au pire moment de la persécution où l'Eglise semblera avoir disparu de la surface de la terre,"un germe viendra de l'Est" et redonnera à l'Epouse du Christ sa splendeur.Donc,au moment où la papauté n'aura plus de pouvoir,un autre,venu du Levant,viendra lui "remettre sa ceinture"....

Citation :

Mais je proposerais une autre interprétation à la lumière d'autres prophéties
annonçant d'heureuses surprises venant de l'Est.

Eh bien, ça tombe bien, je pensais justement au "Pacte de Metz" conclu en 1962 entre Mgr Tisserant, responsable à l'époque de la Congrégation des églises orientales et le métropolite Nikotim, sous prétexte de parvenir à un rapprochement entre l'Eglise Romaine et celle de Moscou. Cette rencontre avait eu lieu chez Paul Joseph Schmitt, évêque de Metz, d'où pour les rares initiés le nom de "Pacte de Metz". Un piège infernal. En signe d'apaisement, Jean XXIII avait demandé que Moscou accepte que deux éminences de l'Eglise orthodoxe,assistent, en octobre 1962 à la reprise des travaux de Vatican II. Nikotim avait accepté sous deux conditions:

1) L'engagement que VaticanII ne prononcerait aucune condamnation du marxisme ou du communisme soviétique,

2) l'autorité papale ne porterait plus jamais dans l'avenir de telles condamnations
(source : le livre de Pierre de Villemarest "le KGB au coeur du Vatican")

Il semble donc bien que depuis cette date le Magistère Romain ait les pieds et mains liés et là on touche du doigt le problème de la conversion de la Russie abordé sur un autre fil!!! Il y a aussi derrière tout ça la troisième partie du secret de Fatima qui à mon humble avis pas n' été révélée en juin 2000 et pour cause!!!!

L'"Eglise du silence" comme on disait à l'époque pour qui le pape Pie XII demandait instamment de prier ne se trouve pas derrière le rideau de fer mais bien réduite au silence encore aujourd'hui au Vatican même!!! J'espère moi aussi que la renaissance de l'Eglise vienne de l'Est mais assurément nous n'y sommes pas encore et on comprend dans ces conditions pourquoi certains cherchent tant à nous faire prendre des "vessies pour des lanternes" en disant que la Russie est déjà convertie!!!
(je ne parle pas pour toi Franck, bien entendu )

Bien cordialement

Philippe

Citation :

Mais je proposerais une autre interprétation à la lumière d'autres prophéties
annonçant d'heureuses surprises venant de l'Est.

Si surprises en provenance de l'Est il doit y avoir, elles viendront d'Asie car pour ce qui est de la Russie, comme on a pu le voir dans le détail sur un autre fil, les prophéties ont été accomplies.
La provenance asiatique est d'ailleurs logique, en effet c'est là-bas que l'Eglise catholique porte ses espoirs de conversions pour demain.

S'il peut arriver encore aujourd'hui de penser par réflexe à "Russie" dès que le mot "Est" apparaît quelque part, c'est à cause de décennies de propagande mais aussi de prophéties basées sur la peur du bloc soviétique, qui ont laissé parfois des traces indélébiles sur les esprits. Et c'est exactement sur cela que compte la FM, pour que les gens - y compris des chrétiens mal informés - fassent leurs, la propagande idéologique anti-russe actuelle.

Je suis d'accord avec toi Philippe. Quand nous lisons les textes du Magistère écrits avant le Concile Vatican II, nous voyons la différence avec ceux d'aujourd'hui. Lisez dans le Denzinger les encycliques des Papes du XIXe siècle et comparez-les avec les encycliques modernes. Le ton n'y est pas aussi mielleux et "pastoral". L'Église catholique ne se génait pas pour dénoncer la FM, le communisme, le socialisme, l'hérésie protestante et les autres fausses religions. Juste un petit exemple qui semble anodin: l'incinération y est interdite pour les catholiques.

À quand la dernière mention de la FM dans les textes officiels du Vatican? 1983. Il faut également regarder les relations avec l'Église orthodoxe russe pour voir que la vision moderne de l'Église ne mêne à nulle part. La Russie n'est pas convertie, et malheureusement elle continue de déverser sur le monde ses erreurs.

Citation :

Quand nous lisons les textes du Magistère écrits avant le Concile Vatican II, nous voyons la différence avec ceux d'aujourd'hui. Lisez dans le Denzinger les encycliques des Papes du XIXe siècle et comparez-les avec les encycliques modernes. Le ton n'y est pas aussi mielleux et "pastoral".

Il faut bien en convenir. Toutefois la tentation est grande de verser dans le sedevacantisme et la désobéissance en rejetant en bloc l'apport pastoral du concile de Vatican II et c'est là précisément que se trouve le piège infernal tendu par l'Adversaire pour diviser l'Eglise.

Mais aussi, comment ne pas y voir un lien avec la troisième partie du secret de Fatima?
En effet, ce n'est pas pour rien si cette troisième partie du secret aurait due être rendue publique au plus tard en 1960 (c'est à dire peu avant avant le pacte de Metz et le concile Vatican II) ce qui aurait certainement eu pour effet de faire avorter le complot en mettant en lumière le marxisme d'une partie de l'épiscopat comme étant la racine du mal. Maintenant, les engagements ayant été pris il est trop tard.
Par "marxisme", il ne faut pas entendre seulement le communisme soviétique mais aussi et surtout la théorie des illuminés de Weishaupt reprise point par point par Marx. Donc, quand soeur Lucie avait une fois déclaré que les erreurs de la Russie étaient entrain de se propager à travers le monde (y-compris aux Etats-Unis) c'est bien de cela dont elle voulait parler puisque les Etats-Unis n'ont jamais été officiellement communistes! Ainsi, la prétendue opposition Est-Ouest n'était donc qu'un écran de fumée pour endormir les consciences et la chute du mur de Berlin une vaste illusion !!!
L'ivraie a été semée au milieu du bon grain ; tous les papes sans exception avec le concile de Vatican II depuis Jean XXIII semblent spirituellement enchaînés et toute l'Eglise s'en trouve affectée du sommet à la base .

Que faire?

C'est Jésus Lui-même qui nous donne la solution : "... n'arrachez pas l'ivraie de peur d'arracher également les bonnes pousses, laissez-les croître ensemble et le moment de la Moisson venu, J'ordonnerai à Mes Anges de séparer le bon grain de l'ivraie".

Cette parabole eschatologique semble plus que jamais d'actualité.

Amitiés

Philippe

Jean Madiran - L’Accord de Metz ou pourquoi notre Mère fut muette(Éditions de Paris, 75 pages, 15 euros)

Citation :

Au moment où l’affaire Wielgus secoue l’Eglise polonaise et l’opinion publique mondiale, Jean Madiran écrit dans son dernier livre : « L’Internationale communiste a causé à l’Eglise, au XXe siècle, des dégâts dont une grande partie, en ce début du XXe siècle, n’est pas encore réparée ».

L’affaire Wielgus, survenue juste après la publication du livre de Jean Madiran, est une illustration de ces « dégâts » postérieurs.

Le livre de Jean Madiran est consacré principalement à un fait majeur de l’histoire de l’Eglise depuis le concile Vatican II : la non-condamnation du communisme. C’est Jean-Paul II qui apportera la « délivrance » en usant d’une méthode habile : « contre-attaquer le communisme sans le nommer », par ses voyages en Pologne qui suscitent « une massive espérance mobilisatrice », inédite « méthode de réanimation et de gouvernement de l’Eglise » en Pologne.

L’origine de cette non-condamnation se trouve dans ce que Jean Madiran appelle « l’Accord de Metz ». En septembre 1962, à Metz, le cardinal Tisserant et Mgr Nicomède, représentant de l’Eglise orthodoxe russe, ont conclu un accord : les orthodoxes russes répondraient à l’invitation d’envoyer des observateurs au concile Vatican II qui devait s’ouvrir « à la condition de garanties en ce qui concerne l’attitude apolitique du concile ».

C’est Mgr Schmitt, évêque de Metz, qui a révélé l’accord lors d’un entretien au journal local, Le Lorrain (9.2.1963) ; la Croix s’est contentée, à l’époque, de faire discrètement écho à cette révélation.

Durant le concile Vatican II, plusieurs évêques, ignorant l’Accord de Metz, demanderont la condamnation du communisme. Il y a eu, notamment, en 1965 une pétition signée par quelque 450 évêques (parmi lesquels 13 français) ; la pétition sera « égarée » suffisamment longtemps pour ne pouvoir être prise en compte.

Chaque chapitre du livre de Jean Madiran est suivi de « Notes techniques » et de « Documents » qui viennent apporter la preuve de la démonstration. On peut légitimement mettre au compte de « l’esprit du Concile » cette non-condamnation du communisme, même si « l’esprit du Concile » ce fut bien d’autres choses, négatives ou positives. Cette non-condamnation favorisa une non-résistance au communisme.

L’affaire Wielgus est l’illustration non d’une connivence idéologique mais d’une faiblesse face à ce que Pie XI appelait le caractère « intrinsèquement pervers » du communisme.

J'ai lu ce livre de Jean Madiran et sous la patte de Jean Madiran se dessine clairemement le fait qu'il y ait eu des accords ne permettant pas au Concile d'évoquer d'aucune façon que ce fut le problème du communisme mais bien plus encore que cela ne se limitait pas dans le temps.

Cela ne fait qu'ajouter à la Sainteté et à la grandeur de Jean-Paul II qui soutenu par Marie a su trouver le moyen de le combattre sans le nommer.

A lire..

Leodia

La chute du communisme, ou plutôt du régime soviétique et de l'URSS, a été un événement considérable à la fin du XXème siècle. Mais ce n'est qu'une bataille. Le communisme n'est pas mort. Il a pris une autre forme : l'ultra libéralisme économique. On ne peut pas vraiment dire que le libéralisme économique (à ne pas confondre avec le libéralisme mentionné sur un autre fil) est un avatar du communisme mais un moyen pour ce dernier de parvenir à conquérir la planète.

Le communisme est un pur produit du judaïsme talmudique. Il a été mis en application en Russie par les bolchéviques dont la majorité étaient des bourgeois juifs et talmudistes. Leur but était de conquérir le monde afin d'y établir une société idéale. Ce messianisme est celui qui est décrit dans l'Apocalypse de St Jean. Inutile de dire qu'il est contraire au Royaume que Dieu veut établir.

Il n'est pas facile de comprendre que le libéralisme est l'allié du communisme, mais si on regarde du côté de la Chine, on a un aperçu de ce qu'il nous attend au niveau planétaire : l'esclavage pour les populations de base, le libéralisme en ce qui concerne la circulation des marchandises, encore que dans l'avenir elle sera largement contrôlée, et un gouvernement mondial justement pour contrôler le tout.

Sur le plan religieux, ce messianisme prévoit une religion noachide pour tout le monde et une religion mosaïque pour la classe dirigeante composée uniquement de juifs qui seront les prêtres. Le noachisme, c'est la croyance en un Dieu unique, pas en un Dieu trinitaire. Pour atteindre ce but, il faudra abolir un certain nombre de dogmes dans la religion catholique : Jéus ne sera plus qu'un homme, Marie une simple femme qui aura eu un enfant hors mariage, etc. Voilà la triste réalité de demain.

Tout à fait d'accord avec vous Jean concernant les liens du Libéralisme et du Communisme. Pour que la Bête avance il lui faut une "jambe droite" : le libéralisme et une "jambe gauche" le Communisme.

Une dualité de type simplifiée concernant l'idéologie permet de mieux manipuler les masses qui n'aiment pas réfléchir trop longtemps. non pas qu'ils en sont incapables bien au contraire mais la Vérité leur fait peur.

"Bouchons-nous les oreilles de peur que l'on entende et fermons-nous les yeux de peur que l'on voit". Ou "Je ne vois rien, je n'entend rien : tout va bien !"

Juste une petite parenthèse ( j'aime ce pseudo Jean Dendor car il me rappelle un certain personnage que j'aime bien dans Maria Valtorta !)

Question politique, je ne peux rien ajouter, vraiment je ne m'y connais pas....

En fait, je pense que la crise actuelle de l'Eglise ne doit pas être imputée à tort au Concile lui-même mais bien à l'accord de Metz.

(Je me suis permis de rattacher à ce sujet ce qui avait été dit sur un autre fil : "La Papauté prisonnière" où il était question de l'accord de Metz)

Philippe

A propos du livre de Madiran (que je n'ai pas lu) voici, ce que j'ai trouvé sur le site http://denismerlin.blogspot.com/2007/06/madiran-contre-la-libert-religieuse.html :

Citation :

Madiran contre la liberté religieuse

Je dois beaucoup à Monsieur Madiran. Il m'a fait connaître De Koninck et Gilson et m'a ouvert l'esprit vers des pensées totalement inconnues de moi, fils de l'école laïque et d'une famille semi-religieuse et plutôt semi que religieuse.

Cependant, je me suis détaché de ce penseur en m'apercevant qu'il poursuivait d'une rancoeur incompréhensible la hiérarchie ecclésiastique et qu'il était marqué par son maurassisme et donc par l'idéalime kantien de Maurras.

Une des thèses de Monsieur Madiran, c'est que Paul VI et ses amis auraient été des sortes de collaborateurs du communisme. Il vient d'éditer un livre intitulé "L'Accord de Metz". Dans ce livre il s'acharne à vouloir prouver qu'il existait un accord, semi-secret entre l'Eglise et les autorités soviétiques, accord aux termes duquel l'Eglise prenait l'engagement de ne pas attaquer le communisme lors du concile Vatican II alors en préparation.

Or, s'il est vrai que le Concile Vatican II n'a pas parlé officiellement du communisme, il n'a pas plus parlé du libéralisme, du marxisme, de la social-démocratie, du fascisme ou du nazisme (pardonnez-moi si j'en oublie...), il a parlé en revanche de la liberté religieuse.

A cette époque (environ 1961) l'union soviétique est sous l'empire de la constitution de Staline du 10 décembre 1936.

A propos de la liberté religieuse, la constitution dit
[b]"La liberté de pratiquer les cultes religieux et la liberté de la propagande antireligieuses sont reconnues à tous les citoyens. "
(Article 124)
J'ai pris cette ciatation sur le site :

http://www.encyclopedie-marxiste.com/cours_socialismeetcommunisme.htm

Ce site, destiné à la formation des cadres communistes, prétend que cette constitution garantit la "liberté religieuse". Or le terme n'apparaît pas dans cette constitution.

Afin de juger cet article 124 de la constitution soviétique de 1936, le mieux est de donner la définition que donne Dignitatis Humanae, de la liberté religieuse.

Texte pris du site jesusmarie.com



<BLOCKQUOTE>

"2. [Objet et fondement de la liberté religieuse]
Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part soit des individus, soit des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience, ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d'autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'a fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même (2). Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l'ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu'il constitue un droit civil.
En vertu de leur dignité tous les hommes, parce qu'ils sont des personnes, c'est-à-dire doués de raison et de volonté libre, et par suite, pourvus d'une responsabilité personnelle, sont pressés par leur nature même et tenus par obligation morale à chercher la vérité, celle tout d'abord qui concerne la religion. Ils sont tenus aussi à adhérer à la vérité dès qu'ils la connaissent et à régler toute leur vie selon les exigences de cette vérité. Or, à cette obligation les hommes ne peuvent satisfaire, d'une manière conforme à leur propre nature, que s'ils jouissent, outre la liberté psychologique, de l'immunité à l'égard de toute contrainte extérieure. Ce n'est donc pas dans une disposition subjective de la personne mais dans sa nature même qu'est fondé le droit à la liberté religieuse. C'est pourquoi le droit à cette immunité persiste en ceux-là même qui ne satisfont pas à l'obligation de chercher la vérité et d'y adhérer; son exercice ne peut être entravé dès lors que demeure sauf un ordre public juste."</BLOCKQUOTE>
Or reconnaître la liberté de propagande "anti-religieuse" va déjà directement contre la liberté religieuse puisqu'il s'agit d'agresser les croyants. Encore aurait-on dit "la propagande athée ou agnostique", cela aurait été tolérable, et à condition que cette propagande reste dans de justes limites et notamment qu'elle ne soit pas une intimidation ou une persécution.

La liberté religieuse n'est donc pas reconnue en URSS lors de la préparation du concile Vatican II. L'action de Paul VI (qui n'était absolument pas communiste contrairement à ce qu'insinue Madiran) a préparé la mise en oeuvre réelle de la liberté religieuse, qui dès 1975 (dix ans après le concile) est reconnue dans les accords d'Helsinky signés par l'URSS.

Les écrits de Monsieur Madiran ont donc, sur ce point l'effet inverse de celui recherché : en discréditant la hiérarchie ecclésiastique, ils affaiblissent la lutte pour la religion et pour la liberté humaine. Ils jettent injustement le discrédit sur l'Eglise et entraînent de nombreuses âmes dans l'erreur de ceux qui condamnent la liberté religieuse sans en comprendre le concept ; lequel concept est indissosiable de la doctrine sociale catholique. Selon moi, il a fait naufrage dans la foi, celui qui ne reconnaît pas la liberté religieuse, fondée sur la dignité de la nature humaine.

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