... Lu sur Pro liturgia !... Et dire que cela se passe ainsi dans certains diocèses n'est pas un mensonge, juste une réalité
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Me. 2/4/2014 : Témoignage d’un prêtre :
« Un prêtre d’un diocèse voisin m’avait demandé, il y a quelque temps, de venir l’aider à confesser ses paroissiens à l’approche de Pâques. Entendre les confessions étant un ministère important, j’ai bien sûr accepté.
J’y suis donc allé de bon cœur, malgré les 60 km qui me séparent de cette paroisse rurale.
J’entre dans l’église : une quarantaine de personnes âgées étaient déjà là, bavardant joyeusement. Une « laïque engagée » me montre le chemin de la sacristie. J’y vais ; le curé m’accueille gentiment et je m’habille : soutane, amict, aube, cordon, étole violette. Le curé fait de même : aube-sac arrivant à mi-mollets – pas de cordon – étole violette.
Le curé me conduit à mon emplacement : au fond de l’église, devant le confessionnal, où deux chaises en plastique avaient été installées. Deux chaises ? Une pour le confesseur, d’accord, mais pour le pénitent, pas de prie-Dieu ?
Alors je me dis que je confesserai dans le confessionnal plutôt que devant. J’ouvre le confessionnal, et que vois-je ? Des balais, balayettes, serpillières, et autres ustensiles de ménage…
Je pensais que les confessions allaient avoir lieu. Oui, c’était prévu. Mais il y avait d’abord une cérémonie pénitentielle préparatoire : le curé a lu un évangile, des « mamies-bigoudis » ont lu des textes entrecoupés de chansonnettes ; Ginette a lu un examen de conscience, Patricia a lu une prière universelle, Raymond portait un grand crucifix que tout le monde est venu embrasser comme le vendredi saint pendant que Georgette, à l’autel de Saint Joseph, mettait un CD pour toucher davantage la corde sensible. Tout le monde a ensuite récité le « Je confesse à Dieu ». Et, pour gagner du temps, le curé a dit, en étendant les mains sur l’assemblée, la formule d’absolution pour que les prêtres n’aient plus à le redire à chaque pénitent individuellement. Puis il y a eu une chanson finale à la Sainte Vierge et c’était ensuite le moment des confessions individuelles.
Mais personne, personne, personne n’est venu… Puisqu’ils avaient déjà reçu l’absolution, pourquoi aller maintenant se confesser ? La moitié des « fidèles » est partie, l’autre moitié est restée dans l’église à bavarder et blaguer joyeusement pendant que le CD continuait à tourner sur l’autel de Saint Joseph.
Me voyant debout, tout seul, au fond de l’église, Paulette est venue me voir pour me dire : « C’est un peu bruyant, mais voyez-vous, notre église, c’est un lieu de rencontre ». Je lui ai répondu : « Madame, je suis scandalisé ». Je n’ai pas été très aimable, je le reconnais, mais j’étais tellement outré et excédé… Elle me tend alors le bulletin paroissial et je lui réponds pas très gentiment : « Ça ne m’intéresse pas, je suis scandalisé par tout ce que je viens de voir et d’entendre ».
Je rejoins le curé et lui dis, en essayant de modérer ma colère : « Si l’on veut détourner les gens de la confession, c’est effectivement comme ça qu’il faut faire ». Il était tout penaud. Il m’a dit merci d’être venu, mais il ne s’est pas excusé de m’avoir fait venir pour rien : 120 km aller-retour tout de même…
Sur le chemin du retour, je me suis arrêté dans un petit sanctuaire marial en pleine campagne pour me calmer les nerfs. Et j’ai prié pour notre pauvre Eglise qui est très, très, très gravement malade.
Le récit ci-dessus est absolument authentique. Il ne date pas de 1968. Cela s’est passé hier après-midi mardi 1er avril dans un diocèse rural français.
Et ce n’est pas un poisson ! »