Homélie de Saint Grégoire le Grand
Jn 8, 46-59
5. Tout à l’encontre, l’orgueil dit en notre cœur : «Quelle honte! On t’insulte, et tu te tais! Tous ceux qui te voient te taire lorsqu’on t’outrage, loin de penser que tu fais preuve de patience, s’imaginent que tu te reconnais coupable.» D’où procède en notre cœur cette voix opposée à la patience, sinon du fait que nous ne prêtons d’attention qu’aux choses d’en bas, et que recherchant notre gloire sur la terre, nous ne nous soucions pas de plaire à celui qui nous voit du haut du Ciel? Quand nous recevons des injures, mettons donc en pratique cette parole de Dieu : «Moi, je ne cherche pas ma gloire : il y a quelqu’un qui la cherche et qui juge.»
Ce qui est écrit du Seigneur : «Il se déroba», peut aussi être compris autrement. Il avait prêché beaucoup de choses aux Juifs, mais ceux-ci se moquaient des paroles de sa prédication. Bien plus, cette prédication les avait rendus pires, au point qu’ils voulaient lui lancer des pierres. En se dérobant, le Seigneur fait comprendre que lui, la Vérité en personne, se dérobe à ceux qui dédaignent d’observer ses paroles. Il fuit l’âme qu’il ne trouve pas humble. Et combien aujourd’hui réprouvent la dureté des Juifs qui ne voulurent pas écouter la prédication du Seigneur, et commettent pourtant vis-à-vis des œuvres ce qu’ils reprochent aux Juifs vis-à-vis de la foi! Ils entendent les commandements du Seigneur, ils connaissent ses miracles, mais ils refusent de sortir de leurs dérèglements. Voici que le Seigneur appelle, et nous ne voulons pas revenir. Voici qu’il nous supporte, et nous feignons d’ignorer sa patience. Pendant qu’il en est encore temps, mes frères, que chacun renonce à sa vie déréglée, et qu’il craigne fort la patience de Dieu, de peur d’être un jour dans l’impossibilité d’échapper à la colère de celui dont il dédaigne maintenant la tranquille douceur.
Source : jesusmarie.free.fr
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde