Extraits de l’homélie « La conversion des enfants de Dieu, » prononcée par Jose Maria lors du premier dimanche de Carême en 1952. Elle fait partie du recueil d’homélies intitulé Quand le Christ passe.
Nous voici entrés dans le temps du Carême : temps de pénitence, de purification, de conversion. Ce n'est pas là une tache aisée. Le christianisme n'est pas un chemin commode : il ne suffit pas d'être dans l'Église et de laisser passer les années. Dans notre vie, dans la vie des chrétiens, la première conversion est importante — ce moment unique, dont chacun se souvient, où l'on découvre clairement tout ce que nous demande le Seigneur ; mais plus importantes encore, et plus difficiles, se révèlent les conversions suivantes. Et pour faciliter l'action de la grâce divine à travers les conversions postérieures, il faut garder une âme jeune, invoquer le Seigneur, savoir écouter, avoir découvert ce qui ne va pas, demander pardon.
Quand le Christ passe, 57, 1
Y a-t-il une meilleure manière de commencer le Carême ? Nous renouvelons la foi, l'espérance, la charité. C'est là la source de l'esprit de pénitence, du désir de purification. Le Carême n'est pas seulement une occasion d'intensifier nos pratiques extérieures de mortification : si nous pensions que ce n'est que cela, son sens profond pour la vie chrétienne nous échapperait ; parce que ces actes extérieurs sont — je le répète — le fruit de la foi, de l'espérance et de l'amour.
Quand le Christ passe, 57, 4
Le Carême nous place, à présent, devant des questions fondamentales : est-ce que je progresse en fidélité au Christ ? En désirs de sainteté ? En générosité apostolique dans ma vie quotidienne, dans mon travail ordinaire parmi mes collègues ?
Quand le Christ passe, 58, 5
Nous ne pouvons considérer le Carême comme une période quelconque, répétition cyclique de l'année liturgique. Ce moment est unique; c'est une aide divine à accueillir. Jésus passe à côté de nous, et attend de nous — aujourd'hui, maintenant —, un grand changement.
Quand le Christ passe, 59, 4
L'appel du Bon Pasteur parvient jusqu'à nous: Ego vocavi te nomine tuo, je t'ai appelé par ton nom. Il faut Lui répondre — car à l'amour doit répondre l'amour — en lui disant : Ecce ego quia vocasti me, tu m'as appelé, me voici. Je suis décidé à ne pas laisser passer ce temps de Carême sans laisser de traces, comme passe l'eau sur les pierres. Je me laisserai imprégner, transformer ; je me convertirai, je me tournerai de nouveau vers le Seigneur en L'aimant comme Il désire être aimé.
Quand le Christ passe, 59, 8