Coeurs unis en Jésus et Marie
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 28 juin Saint Irénée de Lyon

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ami de la Miséricorde
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28 juin Saint Irénée de Lyon Empty
MessageSujet: 28 juin Saint Irénée de Lyon   28 juin Saint Irénée de Lyon EmptyJeu 28 Juin 2012, 08:42

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1403/Saint-Irenee-de-Lyon.html

2. LA LIBERTÉ HUMAINE

La loi de la liberté


Cette parole : «Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, et vous n'avez pas voulu! » illustrait bien l'antique loi de la liberté de l'homme. Car Dieu l'a fait libre, possédant dès le commencement sa propre faculté de décision, tout comme sa propre âme, pour user du conseil de Dieu volontairement et sans être contraint par celui-ci. La violence, en effet, ne se tient pas aux côtés de Dieu, mais le bon conseil l'assiste toujours. Et c'est pourquoi, d'une part, il donne le bon conseil à tous ; d'autre part, il a mis dans l'homme le pouvoir du choix, comme il l'avait fait déjà pour les anges — car ceux-ci sont raisonnables —, afin que ceux qui auront obéi possèdent en toute justice le bien donné par Dieu et gardé par eux, tandis que ceux qui n'auront pas obéi se trouveront dépossédés de ce bien en toute justice et subiront le châtiment mérité. Car Dieu, dans sa bonté, leur avait donné le bien; mais eux, au lieu de le garder avec un soin scrupuleux et de l'estimer à sa valeur, ont méprisé la suréminente bonté de Dieu. Pour avoir rejeté le bien et l'avoir en quelque sorte craché loin d'eux, ils encourront donc le juste jugement de Dieu, comme l'a attesté l'apôtre Paul dans l'épître aux Romains, lorsqu'il dit : « Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ignorant que la bonté de Dieu te pousse à la pénitence ? Par ton endurcissement et ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le Jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu. » « Mais en revanche, dit-il, gloire et honneur pour quiconque fait le bien. »

Dieu a donc donné le bien, comme en témoigne l'Apôtre, et ceux qui le font recevront gloire et honneur pour avoir fait le bien alors qu'ils pouvaient ne pas le faire, tandis que ceux qui ne le font pas subiront le juste jugement de Dieu pour n'avoir pas fait le bien alors qu'ils pouvaient le faire. Si, au contraire, c'était par nature que les uns fussent mauvais et les autres bons, ni ceux-ci ne seraient louables du fait qu'ils seraient bons, puisque tels ils auraient été créés, ni ceux-là ne seraient blâmables, puisqu'ils auraient été ainsi faits. Mais en fait tous sont de même nature, capables de garder et de faire le bien, capables aussi de le rejeter et de ne pas le faire : aussi est-ce en toute justice — déjà devant les hommes régis par de bonnes lois, et bien davantage encore devant Dieu — que les uns sont loués et reçoivent un digne témoignage pour avoir choisi le bien et y avoir persévéré, tandis que les autres sont blâmés et subissent un digne préjudice pour avoir rejeté le bien.

C'est pourquoi les prophètes exhortaient les hommes à pratiquer la justice et à faire le bien, comme nous l'avons longuement montré. Car une telle conduite était à notre portée, mais nous avions été plongés dans l'oubli par suite de notre grande négligence et nous avions besoin d'un bon conseil : ce bon conseil, Dieu, dans sa bonté, nous le procurait par les prophètes.

C'est pourquoi aussi le Seigneur disait : « Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Et encore : « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s'alourdissent dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis matériels. » Et encore : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ! Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir lorsqu'il arrivera et frappera. Heureux ce serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera agissant ainsi ! » Et encore : « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et ne la fait pas, sera battu d'importance . » Et encore : « Pourquoi me dites-vous : Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? » Et encore : « Si un serviteur dit en son cœur : "Mon maître tarde", et qu'il se mette à battre ses compagnons, à manger, à boire et à s'enivrer, son maître viendra un jour où il ne s'y attend pas, et il le retranchera et lui assignera sa part avec les hypocrites. » Et tous les textes analogues qui montrent le libre arbitre de l'homme et le conseil de Dieu : car celui-ci nous exhorte à la soumission envers lui et nous détourne de lui être infidèles, mais il ne nous fait pas violence pour autant. Même l'Evangile, en effet, il est loisible de ne pas le suivre, si l'on veut, encore que ce soit sans profit : car la désobéissance à Dieu et le rejet du bien sont au pouvoir de l'homme, mais comportent un préjudice et un châtiment non négligeables.
Et c'est pourquoi Paul dit : « Tout est loisible, mais tout n'est pas profitable » : il enseigne ainsi la liberté de l'homme, en vertu de laquelle tout est loisible, puisque Dieu ne le contraint pas ; et il souligne aussi l'absence de profit, afin que nous ne nous servions pas de la liberté pour voiler notre malice, car ce serait sans profit. Il dit encore : « Dites la vérité chacun à son prochain. » Et encore : « Qu'il ne sorte de votre bouche ni parole mauvaise, ni propos déshonnête, ni vain discours, ni bouffonnerie, toutes choses qui sont malséantes, mais plutôt une action de grâces. » Et encore : « Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur : conduisez-vous avec décence, en enfants de lumière, sans vous laisser aller aux orgies et aux beuveries, à la luxure et à l'impudicité, aux querelles et aux jalousies. » «Voilà ce que certains d'entre vous ont été ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom de notre Seigneur. » S'il n'était pas en notre pouvoir de faire ou de ne pas faire ces choses, quelle raison aurait donc eue l'Apôtre, et bien avant lui le Seigneur lui-même, de nous conseiller de poser certains actes et de nous abstenir d'autres ? Mais l'homme est libre dans sa décision depuis le commencement — car Dieu aussi est libre dans sa décision, lui à la ressemblance de qui l'homme a précisément été fait — : aussi, en tout temps, lui est-il donné le conseil de garder le bien, ce qui s'accomplit par l'obéissance envers Dieu.

Et ce n'est pas seulement dans les actes, mais jusque dans la foi, que le Seigneur a sauvegardé la liberté de l'homme et la maîtrise qu'il a de soi-même : « Qu'il te soit fait selon ta foi », dit-il, déclarant ainsi que la foi appartient en propre à l'homme par là même que celui-ci possède sa décision en propre. Et encore : « Tout est possible à celui qui croit. » Et encore : « Va, qu'il te soit fait selon ta foi. » Et tous les textes analogues qui montrent l'homme libre sous le rapport de la foi. Et c'est pourquoi « celui qui croit en lui a la vie éternelle, tandis que celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui». C'est donc en ce sens que le Seigneur, tant pour montrer son bien à lui que pour signifier le libre arbitre de l'homme, disait à l'adresse de Jérusalem : « Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu ! C'est pourquoi votre maison va vous être abandonnée. » Ceux qui contredisent cela introduisent un Seigneur impuissant et incapable de faire ce qu'il eût voulu, ou ignorant ceux qui sont « choïques » par nature et ne peuvent recevoir son incorruptibilité.

Liberté et mal

Mais, objecte-t-on, il n'aurait pas dû faire les anges tels qu'ils pussent désobéir, ni les hommes tels qu'ils devinssent aussitôt ingrats envers lui par là même qu'ils seraient doués de raison et capables d'examen et de jugement, et non — comme les êtres dépourvus de raison et de vie qui ne peuvent rien faire par leur propre volonté, mais sont traînés au bien par nécessité et par force — assujettis à une unique tendance et à un unique comportement, inflexibles et privés de jugement, incapables d'être jamais autre chose que ce qu'ils auraient été faits.
Dans une telle hypothèse, répondrons-nous, le bien n'aurait aucun charme pour eux, la communion avec Dieu serait sans valeur, et il n'y aurait rien de désirable dans un bien qui leur serait acquis sans mouvement ni souci ni application de leur part et aurait surgi automatiquement et sans effort; par suite, les bons n'auraient aucune supériorité, puisqu'ils seraient tels par nature plus que par volonté et qu'ils posséderaient le bien automatiquement et non par libre choix ; aussi ne comprendraient-ils même pas l'excellence du bien et ne pourraient-ils en jouir. Car quelle jouissance du bien pourrait-il y avoir pour ceux qui l'ignoreraient? Quelle gloire, pour ceux qui ne s'y seraient pas exercés ? Quelle assurance, pour ceux qui n'y auraient pas persévéré? Quelle couronne enfin, pour ceux qui n'auraient pas conquis celle-ci de haute lutte ?

Et c'est pourquoi le Seigneur a dit que le royaume des cieux est objet de violence, « et ce sont les violents, dit-il, qui s'en emparent», c'est-à-dire ceux qui, par la violence et la lutte, avec vigilance et promptitude, s'en saisissent. C'est pourquoi aussi l'apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que dans les courses du stade tous courent, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Or quiconque veut lutter s'abstient de tout : eux pour une couronne corruptible, nous pour une incorruptible. Pour moi, c'est ainsi que je cours, et non à l'aventure ; c'est ainsi que je combats, et non en frappant dans le vide. Au contraire, je meurtris mon corps et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé. » Ainsi, cet excellent athlète nous invite au combat de l'incorruptibilité, pour que nous soyons couronnés et estimions précieuse cette couronne conquise de haute lutte et non surgie automatiquement ; et plus elle résultera pour nous de la lutte, plus elle aura de prix ; et plus elle aura de prix, plus nous l'aimerons éternellement. Car on n'aime pas de la même manière ce qui s'offre automatiquement et ce qui ne se trouve qu'à grand-peine. Ainsi donc, puisqu'il dépendait de nous d'aimer Dieu davantage, le Seigneur a enseigné et l'Apôtre a proclamé à sa suite que nous avions à le réaliser par une lutte. Au reste, il serait insaisissable pour l'esprit, un bien qui serait nôtre sans que nous ayons eu à nous y exercer. La vue non plus ne serait pas pour nous si désirable, si nous ne savions quel grand mal c'est de ne pas voir ; la santé aussi est rendue plus précieuse par l'expérience de la maladie, tout comme la lumière par le contraste des ténèbres et la vie par celui de la mort. Ainsi le royaume céleste est-il plus précieux pour ceux qui connaissent celui de la terre ; et plus il sera précieux, plus nous l'aimerons ; et plus nous l'aurons aimé, plus nous serons glorieux auprès de Dieu.
C'est donc pour nous que Dieu a permis tout cela, afin que, instruits de toutes manières, nous soyons dorénavant scrupuleusement attentifs en toutes choses et demeurions dans son amour, ayant appris à aimer Dieu en hommes doués de raison : car Dieu a usé de longanimité en présence de l'apostasie de l'homme, et l'homme, de son côté, a été instruit par celle-ci, selon la parole du prophète : « Ton apostasie t'instruira. » Ainsi Dieu a-t-il déterminé toutes choses à l'avance en vue de l'achèvement de l'homme et de la réalisation et de la manifestation de ses « économies », afin que sa bonté éclate et que sa justice s'accomplisse, que l'Eglise soit « configurée à l'image de son Fils », et qu'un jour enfin l'homme en vienne à être assez parfaitement mûr pour voir et saisir Dieu.

Liberté, croissance et perfection

Ici, l'on objectera peut-être : Eh quoi? Dieu n'eut-il pu faire l'homme parfait dès le commencement? — Qu'on sache donc que pour Dieu, qui est depuis toujours identique à lui-même et qui est incréé, tout est possible , à ne considérer que lui. Mais les êtres produits, du fait qu'ils reçoivent subséquemment leur commencement d'existence, sont nécessairement inférieurs à leur Auteur. Impossible, en effet, que soient incréés des êtres nouvellement produits. Or, du fait qu'ils ne sont pas incréés, ils sont inférieurs à ce qui est parfait : car, du fait qu'ils sont nouvellement venus à l'existence, ils sont de petits enfants, et, du fait qu'ils sont de petits enfants, ils ne sont ni accoutumés ni exercés à la conduite parfaite. De même, en effet, qu'une mère peut donner une nourriture parfaite à son nouveau-né, mais que celui-ci est encore incapable de recevoir une nourriture au-dessus de son âge, ainsi Dieu pouvait, quant à lui, donner dès le commencement la perfection à l'homme, mais l'homme était incapable de la recevoir, car il n'était qu'un petit enfant. Et c'est pourquoi aussi notre Seigneur, dans les derniers temps, lorsqu'il récapitula en lui toutes choses, vint à nous, non tel qu'il le pouvait, mais tel que nous étions capables de le voir : il pouvait, en effet, venir à nous dans son inexprimable gloire, mais nous n'étions pas encore capables de porter la grandeur de sa gloire. Aussi, comme à de petits enfants, le Pain parfait du Père se donna-t-il à nous sous forme de lait — ce fut sa venue comme homme —, afin que, nourris pour ainsi dire à la mamelle de sa chair et accoutumés par une telle lactation à manger et à boire le Verbe de Dieu, nous puissions garder en nous-mêmes le Pain de l'immortalité qui est l'Esprit du Père.

Et c'est pourquoi Paul dit aux Corinthiens : «Je vous ai donné du lait à boire, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore la supporter. » Ce qui veut dire : Vous avez bien été instruits de la venue du Seigneur comme homme, mais l'Esprit du Père ne repose pas encore sur vous à cause de votre faiblesse. « Car, poursuit-il, dès lors qu'il y a parmi vous de la jalousie, de la discorde et des disputes, n'êtes-vous pas charnels et ne vous conduisez-vous pas selon l'homme ? » Autant dire que l'Esprit du Père n'était pas encore avec eux à cause de leur imperfection et de la faiblesse de leur conduite. De même donc que l'Apôtre avait le pouvoir de leur donner la nourriture solide — car tous ceux à qui les apôtres imposaient les mains recevaient l'Esprit Saint, qui est la nourriture de vie —, mais qu'ils étaient incapables de la recevoir, parce que faibles et inexercées étaient encore les facultés leur permettant de tendre vers Dieu, ainsi, dès le commencement, Dieu avait-il le pouvoir de donner la perfection à l'homme, mais celui-ci, nouvellement venu à l'existence, était incapable de la recevoir, ou, l'eut-il même reçue, de la contenir, ou, l'eut-il même contenue, de la garder. Et c'est pourquoi le Verbe de Dieu, alors qu'il était parfait, s'est fait petit enfant avec l'homme, non pour lui-même, mais à cause de l'état d'enfance où était l'homme, afin d'être saisi selon que l'homme était capable de le saisir. Ce n'est donc pas du côté de Dieu qu'était l'impuissance et l'indigence, mais du côté de l'homme nouvellement venu à l'existence : car il n'était pas incréé.

En revanche, du côté de Dieu se manifestent à la fois la puissance, la sagesse et la bonté : la puissance, et déjà la bonté, en ce qu'il crée et fait volontairement des êtres non encore existants ; la sagesse, en ce qu'il donne proportion, mesure et organisation aux êtres ainsi produits ; sa suréminente bonté, enfin, grâce à laquelle ces êtres, en recevant accroissement et en se maintenant toujours plus avant dans l'existence, obtiendront la gloire de l'Incréé, Dieu leur octroyant généreusement ce qui est bon. Car, du fait qu'ils sont venus à l'existence, ils ne sont certes pas incréés; mais, du fait de leur persistance à travers la longueur des siècles, ils recevront la puissance de l'Incréé, Dieu leur donnant gratuitement l'éternelle pérennité. Et ainsi Dieu aura la primauté en tout, puisqu'il est seul incréé, qu'il est antérieur à tout et qu'il est cause d'être pour tout. Quant à tout le reste, il demeure dans la soumission à Dieu, et cette soumission à Dieu est l'incorruptibilité, et la permanence de l'incorruptibilité est la gloire de l'Incréé. Tel est donc l'ordre, tel est le rythme, tel est l'acheminement par lequel l'homme créé et modelé devient à l'image et à la ressemblance du Dieu incréé : le Père décide et commande, le Fils exécute et modèle, l'Esprit nourrit et fait croître, et l'homme progresse peu à peu et s'élève vers la perfection, c'est-à-dire s'approche de l'Incréé : car il n'y a de parfait que l'Incréé, et celui-ci est Dieu. Quant à l'homme, il fallait qu'il vînt d'abord à l'existence, qu'étant venu à l'existence il grandît, qu'ayant grandi il devînt adulte, qu'étant devenu adulte il se multipliât, que s'étant multiplié il prît des forces, qu'ayant pris des forces il fût glorifié, et enfin qu'ayant été glorifié il vît son Seigneur : car c'est Dieu qui doit être vu un jour, et la vision de Dieu procure l'incorruptibilité, « et l'incorruptibilité fait être près de Dieu ».
Ils sont donc tout à fait déraisonnables, ceux qui n'attendent pas le temps de la croissance et font grief à Dieu de la faiblesse de leur nature. Dans leur ignorance de Dieu et d'eux-mêmes, ces insatiables et ces ingrats refusent d'être d'abord ce qu'ils ont été faits, des hommes sujets aux passions ; outrepassant la loi de l'humaine condition, avant même d'être des hommes, ils veulent être semblables au Dieu qui les a faits et voir s'évanouir toute différence entre le Dieu incréé et l'homme nouvellement venu à l'existence. Ils sont plus déraisonnables que les animaux sans raison, car ceux-ci ne reprochent pas à Dieu de ne pas les avoir faits hommes, mais chacun rend grâces d'avoir été fait ce qu'il a été fait. Nous, au contraire, nous lui faisons un crime de ce que nous n'avons pas été faits dieux dès le commencement, mais d'abord hommes, et seulement ensuite dieux. Pourtant, dans la simplicité de sa bonté, Dieu a fait même cela, pour que nul ne le croie envieux ou avare, car il a dit : «J'ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut » ; mais, parce que nous étions incapables de porter la puissance de la divinité, il ajoute : « Mais vous, comme des hommes, vous mourrez. » Il exprimait par là ces deux choses : la générosité de son don, d'une part; notre faiblesse et notre libre arbitre, d'autre part. Dans sa générosité, en effet, il a donné magnifiquement le bien et a fait les hommes maîtres d'eux-mêmes à sa ressemblance; dans sa prescience, d'autre part, il a connu la faiblesse des hommes et ce qui devait en résulter ; dans son amour et sa puissance, enfin, il triomphera de la substance de la nature créée. Ainsi fallait-il que d'abord apparût cette nature, qu'ensuite ce qui est mortel fût vaincu et englouti par l'immortalité, et ce qui est corruptible, par l'incorruptibilité, et que l'homme devînt ainsi à l'image et à la ressemblance de Dieu, après avoir reçu la connaissance du bien et du mal.

L'homme, artisan de son destin éternel

Or le bien consiste à obéir à Dieu, à lui être docile, à garder son commandement : c'est la vie de l'homme ; de même, désobéir à Dieu est mal : c'est la mort de l'homme. Dieu ayant usé de longanimité, l'homme a donc connu et le bien de l'obéissance et le mal de la désobéissance, afin que l'œil de son esprit, ayant acquis l'expérience de l'un et de l'autre, fasse choix du bien avec décision et ne soit ni paresseux ni négligent à l'égard du commandement de Dieu : ce qui lui ôte la vie, c'est-à-dire désobéir à Dieu, il saura par expérience que c'est mal et il ne l'entreprendra plus jamais; au contraire, ce qui lui conserve la vie, c'est-à-dire obéir à Dieu, il saura que c'est bien et il le gardera avec un soin scrupuleux. Et c'est pourquoi il a reçu une double faculté possédant la connaissance de l'un et de l'autre, afin de faire choix du bien en connaissance de cause. Cette connaissance du bien, comment aurait-il pu l'avoir, s'il avait ignoré son contraire ? Car plus ferme et plus incontestable est la perception d'objets présents qu'une conjecture résultant d'une supposition. Car, de même que la langue acquiert par le goût l'expérience du doux et de l'amer, que l'œil distingue par la vue le noir du blanc, que l'oreille connaît par l'audition la différence des sons, ainsi l'esprit, après avoir acquis par l'expérience de l'un et de l'autre la connaissance du bien, devient plus scrupuleusement attentif à le conserver en obéissant à Dieu : en premier lieu, par le repentir, il rejette la désobéissance, parce qu'elle est chose amère et mauvaise; ensuite, sachant par une perception immédiate ce qu'est le contraire du bien et du doux, plus jamais il n'entreprendra de goûter de la désobéissance à Dieu. Si tu répudies cette connaissance de l'un et de l'autre et cette double faculté de perception, sans le savoir, tu supprimeras l'homme même que tu es.

Comment, d'ailleurs, seras-tu dieu, alors que tu n'as pas encore été fait homme ? Comment seras-tu parfait, alors que tu viens à peine d'être créé ? Comment seras-tu immortel, alors que, dans une nature mortelle, tu n'as pas obéi à ton Créateur ? Car il te faut d'abord garder ton rang d'homme, et ensuite seulement recevoir en partage la gloire de Dieu : car ce n'est pas toi qui fais Dieu, mais Dieu qui te fait. Si donc tu es l'ouvrage de Dieu, attends patiemment la Main de ton Artiste, qui fait toutes choses en temps opportun — en temps opportun, dis-je, par rapport à toi qui es fait. Présente-lui un cœur souple et docile et garde la forme que t'a donnée cet Artiste, ayant en toi l'Eau qui vient de lui et faute de laquelle, en t'endurcissant, tu rejetterais l'empreinte de ses doigts. En gardant cette conformation, tu monteras à la perfection, car par l'art de Dieu va être cachée l'argile qui est en toi. Sa Main a créé ta substance ; elle te revêtira d'or pur au dedans et au dehors, et elle te parera si bien, que le Roi lui-même sera épris de ta beauté. Mais si, en t'endurcissant, tu repousses son art et te montres mécontent de ce qu'il t'a fait homme, du fait de ton ingratitude envers Dieu tu as rejeté tout ensemble et son art et la vie : car faire est le propre de la bonté de Dieu et être fait est le propre de la nature de l'homme. Si donc tu lui livres ce qui est de toi, c'est-à-dire la foi en lui et la soumission, tu recevras le bénéfice de son art et tu seras le parfait ouvrage de Dieu. Si, au contraire, tu lui résistes et si tu fuis ses Mains, la cause de ton inachèvement résidera en toi qui n'as pas obéi, non en lui qui t'a appelé. Car il a envoyé des gens pour inviter aux noces, mais ceux qui ne l'ont pas écouté se sont eux-mêmes privés du festin du royaume.

Ce n'est donc point l'art de Dieu qui est en défaut, car il peut, à partir de pierres, susciter des fils à Abraham ; mais celui qui ne se plie pas à cet art, celui-là est cause de son propre inachèvement. La lumière non plus n'est pas en défaut à cause de ceux qui se sont aveuglés eux-mêmes, mais, tandis qu'elle demeure semblable à elle-même, ces aveugles sont, par leur propre faute, plongés dans les ténèbres. La lumière ne subjugue personne de force : Dieu ne violente pas davantage celui qui refuserait de garder son art. Ceux qui se sont séparés de la lumière du Père et ont transgressé la loi de la liberté se sont séparés par leur faute, puisqu'ils avaient été faits libres et maîtres de leurs décisions. Et Dieu, qui sait toutes choses par avance, a préparé aux uns et aux autres des demeures appropriées : à ceux qui recherchent la lumière de l'incorruptibilité et courent vers elle, il donne avec bonté cette lumière qu'ils désirent ; mais à ceux qui la méprisent, se détournent d'elle, la fuient et, en quelque sorte, s'aveuglent eux-mêmes, il a préparé des ténèbres bien faites pour ceux qui se détournent de la lumière, et à ceux qui fuient la soumission à Dieu il a préparé un châtiment approprié. Or la soumission à Dieu est l'éternel repos, en sorte que ceux qui fuient la lumière aient un lieu digne de leur fuite et que ceux qui fuient l'éternel repos aient une demeure appropriée à leur fuite. Car, comme tous les biens se trouvent auprès de Dieu, ceux qui fuient Dieu de leur propre mouvement se frustrent eux-mêmes de tous les biens : ainsi frustrés de tous les biens qui se trouvent auprès de Dieu, ils tomberont à bon droit sous le juste jugement de Dieu. Car ceux qui fuient le repos vivront justement dans la peine, et ceux qui ont fui la lumière habitent justement les ténèbres. Il en est comme de cette lumière passagère : ceux qui la fuient sont cause de ce qu'ils sont privés de la lumière et habitent les ténèbres, et ce n'est pas la lumière qui est pour eux cause d'un tel séjour, ainsi que nous l'avons dit plus haut ; de même ceux qui fuient l'éternelle lumière de Dieu qui renferme tous les biens, habiteront par leur faute d'éternelles ténèbres, privés qu'ils seront de tous les biens pour avoir été pour eux-mêmes cause d'un tel séjour.

3. UN SEUL DIEU, JUGE DE TOUS LES HOMMES

Parabole du pasteur qui sépare les brebis d'avec les boucs


Il n'y a donc qu'un seul et même Dieu Père : pour ceux qui aspirent à sa communion et persévèrent dans la soumission à lui-même, il a préparé les biens qui sont auprès de lui; mais pour l'initiateur de l'apostasie, c'est-à-dire le diable, et pour les anges qui apostasièrent avec lui, il a préparé le feu éternel, en lequel le Seigneur dit que seront envoyés ceux qui auront été mis à sa gauche. C'est ce qui a été dit par le prophète : «Je suis un Dieu jaloux, qui fait la paix et crée le mal» : pour ceux qui se repentent et se tournent vers lui, il fait la paix et l'amitié et il établit l'union ; mais pour ceux qui ne se repentent pas et fuient sa lumière, il a préparé un feu éternel et des ténèbres extérieures, qui sont un mal pour ceux qui y tombent.

Si autre était le Père qui donne le repos, et autre le Dieu qui a préparé le feu, leurs Fils aussi seraient différents : l'un enverrait dans le royaume du Père, l'autre, au feu éternel. Mais, puisqu'un seul et même Seigneur a annoncé qu'il séparerait le genre humain tout entier lors du jugement, « comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs», et qu'il dira aux uns : « Venez, les bénis de mon Père, recevez l'héritage du royaume qui vous a été préparé», et aux autres : «Allez-vous-en, maudits, au feu éternel que mon Père a préparé pour le diable et pour ses anges», la preuve est faite avec évidence qu'il n'y a qu'un seul et même Père, qui « fait la paix et crée le mal » en préparant aux uns et aux autres ce qui leur convient, tout comme il n'y a qu'un seul Juge, qui envoie les uns et les autres au lieu qui leur convient.

Parabole de l'ivraie et du froment

C'est ce que le Seigneur a montré dans la parabole de l'ivraie et du froment, en disant : « Comme on ramasse l'ivraie et qu'on la brûle au feu, ainsi en sera-t-il à la consommation du siècle. Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et le grincement des dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. » Le Père, qui a préparé pour les justes le royaume en lequel son Fils a accueilli ceux qui en sont dignes, a donc aussi préparé la fournaise de feu en laquelle ceux qui le méritent seront jetés par les anges envoyés par le Fils de l'homme, suivant l'ordre du Seigneur.

Car celui-ci avait semé de la bonne semence dans son champ — «et ce champ, dit-il, c'est le monde» —. « Mais, pendant que les gens dormaient, l'ennemi vint, sema de l'ivraie au travers du froment et s'en alla. » Car cet ange fut apostat et ennemi, du jour où il jalousa l'ouvrage modelé par Dieu et entreprit de le rendre ennemi de Dieu. C'est pourquoi aussi Dieu retrancha de sa société celui qui, de son propre mouvement, avait secrètement semé l'ivraie, c'est-à-dire introduit la transgression; mais il eut pitié de l'homme, qui avait accueilli la désobéissance par inadvertance et non par malice, et il retourna contre l'auteur de l'inimitié l'inimitié que celui-ci avait voulu fomenter contre lui : cette inimitié fomentée contre lui, il l'écarta de lui-même, pour la retourner et la rejeter contre le serpent. C'est ce qu'indiqué la parole de Dieu au serpent rapportée par l'Écriture : «Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; il observera ta tête et tu observeras son talon. » Cette inimitié, le Seigneur l'a récapitulée en lui-même, en se faisant homme « né d'une femme » et en foulant aux pieds la tête du serpent, comme nous l'avons montré dans notre livre précédent.

Puisqu'il a parlé d'anges du diable pour lesquels a été préparé le feu éternel, et puisqu'il dit encore à propos de l'ivraie : «L'ivraie, ce sont les fils du Malin», il faut reconnaître qu'il a rattaché tous les apostats à celui qui fut l'initiateur de cette transgression. Ce n'est toutefois pas celui-ci qui a fait les anges ou les hommes quant à leur nature. On ne voit pas, en effet, que le diable ait fait quoi que ce soit : lui-même est une créature de Dieu, comme tous les autres anges. Car Dieu a fait toutes choses, comme le dit David à propos de tous les êtres du même genre : « Il a dit, et ils ont été faits ; il a commandé, et ils ont été créés. »

Ainsi donc, puisque toutes choses ont été faites par Dieu et que le diable est devenu cause d'apostasie pour lui-même et pour les autres, c'est à bon droit que l'Ecriture appelle fils du diable et anges du Malin ceux qui demeurent à jamais dans l'apostasie. Car, comme l'a dit un de nos prédécesseurs, le mot « fils » s'entend de deux manières : d'abord selon la nature, s'il s'agit de l'enfant et de l'ouvrage de quelqu'un qui les a produits — encore qu'entre l'enfant et l'ouvrage il y ait cette différence que le premier a été engendré de lui, tandis que le second a été fait par lui — ; ensuite selon l'enseignement, car quelqu'un qui a été instruit par un autre au moyen de la parole est dit fils de celui qui l'a instruit, et ce dernier, père de celui-là. Selon la nature donc, pour ainsi parler, nous sommes tous fils de Dieu, pour ce motif que nous avons tous été faits par lui ; mais selon l'obéissance et l'enseignement, tous ne sont pas fils de Dieu, mais ceux-là seulement qui croient en lui et font sa volonté : ceux qui ne croient pas et ne font pas sa volonté sont les fils et les anges du diable, pour autant qu'ils font les œuvres du diable. Qu'il en soit bien ainsi, il l'a dit en Isaïe : «J'ai engendré des fils et je les ai élevés, mais eux m'ont méprisé. » Il les appelle encore des fils étrangers : « Des fils étrangers m'ont menti. » En effet, selon la nature ils sont ses fils, puisqu'ils ont été faits par lui, mais selon les œuvres ils ne sont pas ses fils.

Dans la société humaine, les fils rebelles à leurs parents sont reniés par ceux-ci : selon la nature ils restent leurs fils, mais selon la loi ils ne sont plus que des étrangers, puisqu'ils n'héritent pas de leurs parents selon la nature. Il en va de même avec Dieu : ceux qui ne lui obéissent pas sont reniés par lui ; ils ont cessé d'être ses fils et, dès lors, ne peuvent avoir part à son héritage. Comme le dit David : « Les pécheurs se sont rendus étrangers dès le sein maternel ; leur colère est à la ressemblance du serpent. » Et c'est pourquoi le Seigneur appelait « race de vipères » des gens qu'il savait être de la race humaine, parce que, à la ressemblance de ces bêtes, ils se comportaient de façon tortueuse et faisaient tort aux autres : « Gardez-vous, disait-il en effet, du levain des Pharisiens et des Sadducéens. » Il disait également à propos d'Hérode : « Allez dire à ce renard... », signifiant par là son astuce et sa fourberie. C'est pourquoi aussi le prophète Jérémie disait : « L'homme, alors qu'il était comblé d'honneur, devint semblable aux. bêtes » ; et encore : « Ils sont devenus des étalons en rut ; chacun hennissait après la femme de son prochain. » Et Isaïe, qui prêchait en Judée et disputait avec Israël, les appelait « princes de Sodome » et « peuple de Gomorrhe » : il signifiait par là que leur transgression était pareille à celle des habitants de Sodome et que les mêmes péchés se trouvaient en eux, et il les désignait du même nom à cause d'une conduite semblable. Et la preuve qu'ils n'avaient pas été faits tels par Dieu quant à leur nature, mais capables d'agir aussi avec justice, c'est que le même Isaïe leur disait, en leur donnant un bon conseil : « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos cœurs de devant mes yeux, cessez vos méchancetés. » C'était leur dire que, s'ils transgressaient et péchaient, ils encourraient le même châtiment que les habitants de Sodome, mais que, s'ils se convertissaient, faisaient pénitence et cessaient de mal faire, ces mêmes hommes pourraient être les fils de Dieu et obtenir l'héritage de l'incorruptibilité accordé par lui. Telle est donc l'acception selon laquelle le Seigneur a appelé anges du Malin et fils du diable ceux qui se fient à celui-ci et font ses œuvres : d'une part, au commencement, tous ont été faits par un seul et même Dieu ; mais, d'autre part, tandis que, s'ils lui sont dociles, persévèrent dans son obéissance et gardent sa justice, ils sont les fils de Dieu, en revanche, s'ils apostasient et deviennent transgresseurs, ils se rattachent au diable, qui est devenu l'initiateur et la cause originelle de l'apostasie tant pour lui-même que pour tous les autres.

Conclusion

Parce qu'il y a beaucoup de paroles du Seigneur qui proclament toutes un seul et même Père, Auteur de ce monde, il nous a fallu confondre par des preuves nombreuses des gens retenus dans de nombreuses erreurs : puissent-ils, grâce à cette abondance de preuves, revenir à la vérité et être sauvés ! Mais à cet écrit il nous faut encore ajouter, à la suite des paroles du Seigneur, les paroles de Paul : nous aurons à scruter sa pensée, à exposer l'Apôtre, à élucider tout ce qui, de la part d'hérétiques ne comprenant absolument rien aux paroles de Paul, a reçu d'autres interprétations, à montrer la stupidité de leur folie, à établir par ce même Paul, dont ils tirent contre nous des difficultés, qu'eux-mêmes sont des menteurs, tandis que l'Apôtre, en prédicateur de la vérité, a enseigné toutes choses en accord avec le message de la vérité, à savoir : un seul Dieu Père, qui a parlé à Abraham, qui a donné la Loi, qui a envoyé par avance les prophètes et qui, dans les derniers temps, a envoyé son Fils et accordé le salut à l'ouvrage par lui modelé, c'est-à-dire à la substance de la chair. Nous disposerons donc dans un autre livre le restant des paroles du Seigneur, en lesquelles il a parlé du Père non en paraboles, mais en termes propres, ainsi que l'explication des épîtres du bienheureux Apôtre, et nous t'offrirons alors en son intégralité, par la grâce de Dieu, notre ouvrage « Dénonciation et réfutation de la Gnose au nom menteur», après nous être exercé et t'avoir exercé avec nous, dans ces cinq livres, à la réfutation de tous les hérétiques.

Source : remacle.org

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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28 juin Saint Irénée de Lyon
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