Sainte Anna-Maria Taïgi
(1837)
Anna-Maria-Antonia-Jésualda Gianetti, épouse Taïgi, naquit à Sienne, le 30 mai 1769, de parents honnêtes ; En 1775, elle suivit son père à Rome où des revers de fortune l’avaient contraint d'aller se fixer. La petite passa à peine deux ans à l'école où elle n'apprit qu'à lire.
Elle se maria à Rome où elle vécut et mourut en 1837. Elle s’offrit à Dieu en victime et souffrit beaucoup. Elle guérissait les malades par le seul attouchement de sa main, les sortait de leur lit par la seule force de la prière.
Dieu ne prend pas que des religieuses ou des religieux pour faire accomplir sa mission car Anna Maria Taïgi est une mère de famille qui a eu sept enfants et de nombreux petits-enfants. Ses connaissances religieuses ne dépassaient celles du catéchisme élémentaire, or, c’est à cette femme que Dieu va accorder ses faveurs.
Lors de sa réception comme membre du Tiers-Ordre de la Sainte Trinité, la bienheureuse s'était offerte comme victime expiatrice pour les péchés du monde.
Par un privilége unique dans la vie des Saints, Dieu accorda à Anna-Maria, la vision permanente d'un globe ou soleil lumineux qui brillait sans cesse à côté d'elle, dans lequel, elle lisait le passé, le présent, l'avenir, les besoins des âmes, l'état des pécheurs et les périls de l'Église, l'élection, le pontificat et la mort de plusieurs Papes, les événements politiques et religieux du monde entier, les conspirations des sociétés secrètes, les persécutions et les triomphes de l'Eglise, etc.
Ce phénomène extraordinaire dura quarante-sept ans. Surprise au milieu de ses occupations domestiques par les ravissements et les extases, Anna-Maria s'efforçait vainement de s'y soustraire. Grâce à elle, les malades avertis de leur fin prochaine mouraient saintement. Comme le sort des défunts lui était révélé, sa compassion pour eux lui inspirait de multiplier ses pénitences afin de libérer au plus tôt ces pauvres âmes qui venaient la remercier de leur délivrance.
Bien que la bienheureuse Anna-Maria Taïgi souhaitait ardemment rester ignorée de tous, une foule de visiteurs composée de pauvres, de princes, de prêtres, d'évêques, du pape même, accourait pour demander conseil à sa sagesse inspirée. Simple et humble, elle répondait tout bonnement en se dérobant aux louanges, refusant toujours le plus petit cadeau.
Or, celle qui répandait ainsi la sérénité et la lumière autour d'elle, fut privée de consolation spirituelle pendant vingt ans, et éprouvait le sentiment très net d'être reléguée en enfer. Pendant sept mois, les angoisses et les ténèbres de son âme s'étant accrues, Anna-Maria Taïgi expérimenta une véritable agonie, n'en continuant pas moins à diriger sa maison comme si de rien n'était.
Il plut à Dieu de lui révéler aussi, que l’Eglise, après avoir traversé plusieurs douloureuses épreuves, remporterait un triomphe si éclatant que les hommes en seraient stupéfaits ; que des nations entières retourneraient à l’unité de l’Eglise romaine et que la terre changerait de face.
Notre Seigneur lui précisa :
« Je tiens la terre de mes deux mains et passe le genre humain au crible pour le mettre entièrement purifié aux pieds de Mon vicaire. Tous les hommes regarderont vers lui ; le pontife serait assis non plus sur un trône mais au pied de Ma Croix et tous s’inclineront devant lui en disant : voici notre vrai libérateur, le Vicaire de Celui qui nous a racheté tous. Toutes les nations reconnaitront Ma Loi et il n’y aura plus qu’un seul troupeau et un seul Pasteur ».
Voici, d'après les documents et les communications authentiques, quelques vues prophétiques de cette sainte femme :
« Il y aura une terrible persécution que l'Église devait traverser, et une malheureuse époque où l'on verrait une foule de gens que l'on croyait estimables se démasquer. L’Italie traversera plusieurs épreuves douloureuses. Elle demanda quelque fois à Dieu quels seraient ceux qui résisteraient à cette terrible épreuve ? Il lui fut répondu : "Ceux à qui j'accorderai l'esprit d'humilité". C'est pour cela que la servante de Dieu établit dans sa famille l'usage de réciter, après le Rosaire du soir, trois Pater, trois Ave et trois Gloria Patri en l'honneur de la Sainte Trinité, afin d'obtenir l’atténuation du fléau que la justice divine réserve à nos temps malheureux ».
Un jour de 1818, parlant des futurs fléaux de la terre et du ciel, elle précisa qu’ils pourraient, les uns et les autres, être atténués par les prières des âmes pieuses. Anne-Marie prédit que des millions d’hommes sont appelés à mourir par une main de fer, qu’un grand nombre mourront à l’occasion de guerres, de litiges, par traîtrise, et d’autres millions, par des morts imprévues. Des nations entières arriveraient ensuite à l’unité de l’Église catholique. Plusieurs turcs, païens et juifs, se convertiront, en demeurant tout confus devant les Chrétiens, admirant leur ferveur et l’exactitude de leur vie. Elle me dit plusieurs fois que le Seigneur lui fit voir dans le mystérieux soleil, le triomphe et la joie universelle de la nouvelle Eglise, si grands et si surprenants, qu’elle ne pouvait pas l’expliquer.
Anne sera, dans la suite, encore plus précise. Elle indique, en une autre occasion, au chanoine Raymond Pigliacelli, que des temps difficiles s’annoncent pour l’Eglise. À la question du prélat qui porte sur l’identité du pape qui régnera en cette période de mésaventures, Anne répond :
« Le pontife qui régnera, en sera un qui n’est même pas cardinal. De plus, il ne demeurera pas à Rome ».
Elle confirma, quelque temps après, ses propos, à Mgr Imatali, à qui elle avait indiqué la façon de faire face à la persécution que subirait l’église de Rome, à l’intérieur de laquelle l’iniquité serait triomphante :
« Dieu exigera un Pontife saint, choisi selon son coeur, et à qui il communiquerait des lumières tout à fait spéciales ; que celui-ci serait élu d’une manière extraordinaire, qu’il serait assisté et protégé par Dieu, d’une façon particulière, que son nom répandu dans tout l’univers, serait applaudi par les peuples et craint par les rois.
Le Turc lui-même le vénérera, demandera à le féliciter. Il fera des réformes. Il instruira le peuple, recevra des secours de toutes parts. Les impies seront écrasés et humiliés, beaucoup d’hérétiques, sous son pontificat, retourneront à l’unité de la Sainte église Catholique Romaine ».
Elle annonça une succession d’événements funestes qui conduiront au triomphe de l’Eglise :
« 1°) Il n'y aura pas un grand nombre de Papes avant la fin des temps, mais elle n'a pas voulu en fixer le nombre.
2°) Les impies déclencheront une grande révolution à Rome, et le conducteur de la Barque de Pierre aura alors beaucoup à en souffrir.
3°) Dieu enverra un double châtiment : l’un part de la terre, à savoir des guerres, des révolutions et d’autres maux. Les religieux seront persécutés et les prêtres massacrés. Les églises seront fermées, mais seulement pour peu de temps. Le Saint Père sera obligé de quitter Rome.
4°) La France sombrera dans une anarchie effroyable. Les Français s’affronteront en une guerre civile désespérée. Les parties politiques, ayant finalement épuisé leur fureur et leur sang sans avoir obtenu le résultat escompté, accepteront en dernière extrémité et d’un commun accord, d’avoir recours à la médiation du Saint-Siège.
5°) L'autre châtiment part du ciel, à savoir une obscurité épaisse. Celle-ci empêchera de voir quoique ce soit. L’air sera alors empesté par les démons qui apparaîtront sous toutes sortes de formes hideuses. Des ténèbres pestilentielles, horribles, peuplées de visions effroyables envelopperont la terre pendant trois jours. Ces ténèbres feront mourir surtout les ennemis hypocrites ou avoués de la sainte Eglise de Jésus-Christ. Tant que durera l’obscurité, il sera impossible de faire de la lumière ; à ce sujet Anna-Maria a laissé des conseils aux fidèles, et, parmi ces conseils, on remarque celui de se munir de cierges bénits, parce que leur lumière seule luira dans l'obscurité. Seuls, les cierges bénits préserveront de la mort, ainsi que les prières à la Sainte Vierge et aux saints Anges. Quiconque ouvrira la fenêtre par curiosité et regardera dehors ou bien sortira de sa maison, tombera aussitôt raide mort. En ces jours-là, tous doivent rester chez eux, réciter le rosaire et implorer la miséricorde divine. Tous les ennemis de l’Eglise, cachés ou apparents, périront pendant les ténèbres, à l’exception de quelques-uns que Dieu convertira bientôt après. Le fléau de la terre a pu être mitigé par les prières, mais non celui du ciel, qui sera épouvantable et universel. Le Seigneur ne l’a communiqué à aucune âme. Il viendra à l’improviste.
6°) Qu'après les ténèbres, une apparition céleste viendra rassurer les fidèles : saint Pierre et saint Paul se montreront sur les nuées et descendront des cieux, et tous les hommes verront, et la foi au surnaturel rentrera dans leur cœur. Ils prêcheront dans tout l’univers et d'innombrables conversions d'hérétiques doivent s'opérer avec grande édification. Enfin, ils désigneront le Pape ; une grande lumière jaillissant de leurs personnes ira se déposer sur le futur saint Pontife.
7°) Au moment de son élection, le futur Pontife sera encore simple prêtre, et se trouvera dans des contrées lointaines. Le Pontife choisi selon le cœur de Dieu, sera assisté par Lui de lumières toutes spéciales. Il serait élu d'une manière extraordinaire. Son nom sera divulgué, vénéré dans le monde et applaudi par tous les peuples. Le Turc lui-même le vénérerait et l'enverrait complimenter.
8°) Ce Pape est le Pontife saint destiné à soutenir la barque de Saint Pierre contre la tempête déchaînée. Le bras de Dieu le soutiendra et le défendra contre les impies, lesquels seront humiliés et confondus ; il fera de nombreuses réformes. Si les hommes lui en seront reconnaissants, le Seigneur les comblera de bénédictions ; mais s'ils en abusaient, son bras tout-puissant s'appesantirait sur eux pour les punir. À la fin, il aura le don des miracles et son règne durerait vingt-sept ans et environ six mois.
9°) Enfin l'Eglise, après avoir traversé plusieurs douloureuses épreuves, remportera un triomphe si éclatant que les hommes en seront stupéfaits.
10°) En ces temps-là, la religion chrétienne se répandra partout et il n’y aura qu’un seul Pasteur. La Russie se convertira ainsi que l’Angleterre et la Chine. Des nations entières reviendront à l’unité de la foi. Le peuple sera en jubilation en contemplant ce triomphe éclatant de l’Eglise et la face de la terre sera renouvelée par l’Esprit-Saint.
11°) Saint Michel Archange, paraissant sur la terre sous forme humaine, tiendra les démons enchaînés jusqu’à l’époque de la prédication de l’Antéchrist ».
Le R.P. Bessières, biographe d’Anna-Maria Taïgi, écrit :
« Les juifs, dont elle voit un rôle considérable dans les affaires de ce monde, pour le bien et le mal, l’intéressent particulièrement. Elle annonce, parmi eux, un grand mouvement de conversion, le rôle important qu’ils joueront dans le retour des sociétés à l’Evangile ».
Anna-Maria Taïgi vit également :
« La Madone étendre son manteau de Reine sur la Sainte Eglise et sur toute la terre pour les mettre à l’abri de la colère de Dieu ».
Un jour, sainte Anna-Maria Taïgi, répondit au Seigneur :
« Mais Seigneur, deux cents ans ne sont guère suffisants pour que tout ceci arrive ».
Jésus répondit :
« Cela ne sera pas aussi long que vous le croyez ».
De la série d'ouvrages « Veillez et priez car l'Heure est proche » :
« Aux horreurs de la guerre civile succéderont en France la guerre contre l'étranger et les luttes sanglantes des partis de prétendants révolutionnaires, lesquels ne pourront s’entendre sur le choix d’un gouvernement. Et cet état de désolation durera jusqu'à ce que le peuple de France, se décidant enfin à remettre la question à la décision du Souverain Pontife, ira se jeter à ses pieds pour le conjurer d'y mettre fin par sa suprême autorité.
Le Pape enverra alors un légat en France pour y prendre connaissance de l'état des esprits, et sur le rapport qui lui sera fait, il désignera pour occuper le trône de France un roi très chrétien, le vrai descendant de saint Louis.
Le Pape sera réduit à ne posséder que la seule ville de Rome.
Les cadavres des hommes tués aux environs de Rome seront aussi nombreux que les poissons charriés dans cette ville par un récent débordement du Tibre. Des ténèbres pestilentielles peuplées de visions effroyables envelopperont la terre pendant trois jours. Le fléau de la terre aura été atténué par les prières, mais non celui du Ciel, qui sera épouvantable et universel.
Tous les ennemis de l'Eglise, cachés ou apparents, périront dans les ténèbres, à l'exception de quelques-uns que Dieu convertira bientôt après; l'air sera empesté par les démons qui apparaîtront sous toutes sortes de formes hideuses.
Les cierges bénits préserveront de la mort ainsi que les prières à la Sainte Vierge et aux anges. Après les ténèbres, Saint Pierre et Saint Paul descendront des cieux, prêcheront dans tout l'univers et désigneront le Pape. Une grande lumière jaillissant de leur personne ira se déposer sur le futur Pape.
Saint Michel Archange, apparaissant alors sur la terre sous forme humaine, tiendra le démon enchaîné jusqu'à l'époque de la prédication de l'Antichrist. En ce temps-là, la religion étendra partout son empire : Unus Pastor. Les russes seront convertis ainsi que les anglais et la Chine, et le peuple sera dans la jubilation en contemplant ce triomphe éclatant de l'Eglise... ».