Deuxième sermon pour l'Ascension de Saint Bernard de Clairvaux
1..La solennité de ce jour, mes frères, est glorieuse en même temps que joyeuse, si vous me permettez de le dire; en ce jour, en effet, le Christ reçut une gloire unique, et nous, nous trouvons un sujet tout particulier de joie. Elle est la clôture, la terminaison de toutes les autres fêtes chrétiennes et l'heureux terme du pèlerinage du Fils de Dieu ici-bas.
En effet, c'est le même qui descendait sur la terre, qui remonte aujourd'hui au plus haut des cieux, afin d'accomplir toutes choses (Eph. IV, 10). Après avoir montré qu'il est le maître de tout ce qui est sur la terre, au fond de la mer et dans les enfers, il ne lui restait plus qu'à montrer de même, ou plutôt, par des preuves plus convaincantes encore qu'il est le maître des airs. La terre, en effet, avait reconnu son Sauveur, lorsqu'à ce cri puissant, tombé de ses lèvres: « Lazare, sortez dehors (Joann. XI, 44), » elle rejeta un mort de son sein. La mer le reconnut aussi, lorsqu'elle se fit solide sous ses pas le jour où ses disciples le prenaient pour un fantôme (Matt. XIV, 25). Enfin, les enfers le reconnurent pour leur maître et Seigneur, le jour où il rompit leurs portes de fer (Psal. CVI, 16), et brisa leurs gonds d'airain, le jour, dis-je, où il garrotta l'homicide dont la rage est insatiable, le diable, dis-je, Satan (Apoc. XII, 9 et XX, 2.) Oui, celui qui ressuscita les morts, guérit les lépreux, rendit la vue aux aveugles, fit marcher droit les boiteux, et, d'un souffle, mit en fuite tout le cortége de nos infirmités, s'est montré le maître de toutes choses, en restaurant toutes celles qui s'étaient détériorées, de la même main qui les avait créées. De même, il a bien prouvé qu'il était le Seigneur de la mer et de tout ce qui se meut dans son sein, quand il prédit à son disciple qu'il trouverait une pièce d'argent dans le ventre du poisson qu'il allait prendre (Matt. XVII, 26). Enfin, quand il a traîné à sa suite les puissances de l'air et les a attachées à sa croix, il a fait voir qu'il avait plein pouvoir sur les puissances infernales. Il a passé, en effet, en faisant le bien, et en délivrant les possédés du démon, ce Jésus qui, dans un lieu champêtre, instruisait la foule qui le suivait et devant son juge, se tenait debout pour recevoir un soufflet, et qui, pendant tout le temps qu'il passa sur la terre, vécut parmi des hommes, toujours debout malgré d'innombrables fatigues, et opérait notre salut au milieu de la terre. [...]
Source : abbaye-saint-benoit.ch
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde