Voici ce qui m'était dit il y a peu: Il y a trop de discordance entre le évangélistes, par exemple dans le récit des femmes qui se rendent au tombeau de Jésus le matin de Sa Résurrection... Ce récit à l'air d'être une construction juste pour faire part de la Résurrection, mais rien ne concorde: Chez Marc et Luc, 3 femmes se rendent au tombeau, 2 chez Matthieu et 1 seule chez Jean ! De plus il y a des fois un ange, puis deux, bref on ne s'y retrouve pas !
Eh bien non ! Les quatre évangiles sont tous complémentaire les uns aux autres et chacun est important et historique. Voici l'ordre dans lequel on peut remettre ce qui s'est passé le matin de Pâque et où tout est cohérent:
C’était un vendredi, veille de la Pâque que Jésus fut crucifié.
Jésus fut mis dans le tombeau qui appartenait à Joseph d’Arimathie. Nicodème y avait déjà
« apporté un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. » (Jn 19, 39).
« C’était un jour de préparation et le sabbat approchait ». (Lc 23, 54).
De ce fait Nicodème et Joseph firent une toilette sommaire du corps avec le draps qui avait servi à transporter Jésus, avant de réaliser un premier embaumement rapide et de l’envelopper du linceul propre.
Note : Jésus a avancé le repas pascal de 24h puisque la vigile n’avait lieu que le vendredi et non le jeudi.
Le sabbat étant fini les femmes travaillaient à la préparation des baumes.
Le dimanche matin, les femmes se mirent en route pour le sépulcre, portant les vases de baumes.
Elles se répartirent en trois groupes :
Marie chemina seule, en éclaireur. Se hâtant vers le tombeau,
« elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court, rejoint Simon-Pierre et Jean, et leur dit : « ils ont enlevé le Seigneur du tombeau, et on ne sait pas où ils l’ont mis ». Alors Pierre sortit, ainsi que l’autre disciple, et ils allèrent au tombeau. » (Jn 20, 1-3).
Pendant ce temps Suzanne et Salomé étaient accourues à leur tour au tombeau. S’approchant, elles découvrirent une créature (un ange)
« ayant l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige. Dans la crainte qu’ils eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts. Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : « Soyez sans crainte, je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit ; venez voir l’endroit, où il gisait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : « il est ressuscité des morts ; et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voilà, je vous l’ai dit. » (Matthieu 28, 3-7).
Les deux femmes s’enfuirent puis se calmèrent un peu et revinrent se réfugier au Cénacle, pleurant et priant, sans rien dire sur le moment à quiconque.
Pendant ce temps Pierre et Jean, suivis de Marie-Madeleine,
« couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au tombeau. Il se penche et voit les bandelettes qui étaient posées là, affaissées. Toutefois il n’entra pas. Arrive à son tour Simon-Pierre qui le suivait : il entre dans le tombeau et considère les bandelettes posées là, et le suaire qui avait maintenu la tête ; celui-ci n’était pas posé avec les bandelettes, mais enroulé à part à une autre place. C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau » (Jean 20, 4-
.
Les deux apôtres sortirent, anéantis, persuadés qu’ils ne verraient plus Jésus sur terre, et s’en allèrent.
« Marie Madeleine était restée dehors, près du tombeau et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se penche vers le tombeau, elle voit deux anges, vêtus de blanc, assis à l’endroit même, où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds. « Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l’ont mis ». Tout en parlant elle se retourne et elle voit Jésus qui se tenait là ». (Jean 20, 11-14).
« Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? ». Mais elle, croyant qu’elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le prendre ». Jésus lui dit : « Marie ! ». Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », ce qui signifie Maître. Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père, qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » (Jean 20, 15-17).
« Marie courut donc annoncer aux deux apôtres : « J’ai vu le Seigneur, et voici ce qu’il m’a dit ». (Jean 20, 18).
Arrivèrent alors également presque en même temps Jeanne, Marie Jacobé mère de Jacques et Marthe (« et leurs compagnes firent aux apôtres le même récit » (Luc 24, 10), le souffle court par leur course, disant elles aussi avoir vu les deux anges, qui leur ont demandé d’informer les disciples de la résurrection du Seigneur (cfr Luc 24, 2-10).
Pierre réfléchissant, secouait la tête et comme Jean, restait dubitatif ! Et ce ne sont pas les dires de Suzanne et Salomé, qui, sorties du Cénacle, osèrent alors raconter ce qu’elles avaient vu, qui simplifièrent les choses : les gardes qui d’abord étaient comme morts, ensuite ne l’étaient plus (ils s’étaient rendus en ville annoncer l’événement aux grands prêtres); les deux anges n’étaient plus qu’un seul ; au lieu de revenir, « Il » les envoyait en Galilée ! Bref les deux apôtres étaient sceptiques (« tinrent ces discours pour du radotage »)