La Tour de Babel - Une Pentecôte inversée ?

Bonjour,

Voici un petit commentaire sur la confusion des langues lors de l'épisode de la Tour de Babel, j'aimerais avoir votre avis à ce sujet. Pour composer ce commentaire je me suis servi du livre de Dominique Tassot "à l'image de Dieu", ainsi que "les cahiers du CESHE" sur la Tour de Babel, ainsi que de la lecture du récit Genèse chapitre 11 de la Bible de Jérusalem.

Le souvenir de l’événement (intervention divine, confusion et dispersion) se retrouve chez les peuples de tous les continents : Coréens, Persans, Iroquois, Aztèques ou Océaniens etc., gage de son universalité.

La vérité est que le crime d’Adam (péché originel) voulant se faire à l’égal de Dieu avait à ce point corrompu ses descendants qu’ils continuaient à se diviniser les uns les autres, et c’est là l’origine de l’idolâtrie. Non pas résultat de l’ignorance d’une humanité à peine sortie de l’animalité, mais péché formel contre l’Esprit, commis par des êtres particulièrement intelligents et puissants, et qui plus est, ayant vu Dieu à l’œuvre. Dieu les trouvant de nouveau dressés contre lui, en bloc, et ne voulant pas, suivant sa promesse (Genèse 9, 11), les détruire dans un nouveau Déluge universel, préféra les diviser afin d’affaiblir leurs forces et les laisser, par ambition, se dresser les uns contre les autres dans des guerres qui éclatèrent immédiatement après la Dispersion.

A l’origine de la Tour de Babel, il y a la scène de l’ivresse de Noé, qui fut ridiculisé par Cham et son fils Chanaan. Après son réveil, Noé les maudit. Ils se jetèrent alors dans l’idolâtrie. Les descendants de Japhet furent moins marqués par les cultes païens. Seuls y échappèrent les descendants de Sem, par Abraham, c’est-à-dire les Hébreux.

C’est Cham qui eut l’idée d’un culte solaire, avec la Tour de Babel, qui fut construite par son fils Misraïm (qui fonda ensuite l’Egypte) et son petit fils Nemrod. Cham comptait en établissant un culte solaire, se soustraire à la malédiction de son père et bénéficier des avantages et de la protection du démon, temporairement maître de ce monde. La tour de Babel était une Ziggurat, pyramide à 7 étages, de 90 m de haut.

Gn 11-2 : Dès leur arrivée en Sennaar (Borsippa, au bord de l’Euphrate, à 100 km au sud de Bagdad), les hommes qui, jusqu’alors, avaient vécu en pasteurs, se déplaçant avec leurs troupeaux (nomades), et qui, au demeurant, dans les montagnes d’où ils venaient avaient trouvé des pierres, songèrent à se construire des demeures plus stables, mais n’ayant plus de pierres dans la plaine, ils utilisèrent à cet effet l’argile, abondante dans le Sennaar ; il la firent non seulement sécher au soleil mais cuire au feu pour lui donner la dureté de la pierre. Ils lièrent ces briques avec le bitume, dont les puits sont nombreux dans ce pays, le paradis des trafiquants de pétrole d’aujourd’hui. Puis, de ces briques, ils firent une ville et une tour, c’est-à-dire Babylone et la Tour de Babel.

La tour, dit-on, devait être élevée jusqu’au ciel. Le mot que l’on a rendu en latin par « caelum » se traduit non seulement ciel mais nues. Comme les nuages sont parfois assez bas et qu’on les voit se profiler à flanc de montagne, il n’était pas impossible de concevoir une tour élevée jusqu’aux nues.

Les hommes voulaient donc faire à cet endroit un monument colossal, une sorte de montagne artificielle qui étonnât les générations futures et rendît leur nom célèbre à ceux qui devaient venir après eux, car, d’après l’exemple des années précédentes, ils s’attendaient à ce que le rapide développement de l’espèce les obligeât à chercher de nouveaux territoires.

Cham avait été divinisé de son vivant. Il y avait là une injure particulièrement grave à Dieu ; c’est celle qui avait valu à Satan l’enfer, à Adam la déchéance et les misères de toutes sortes, aux premiers hommes le Déluge universel dont Cham, avec son père et ses frères, n’avait été sauvé que pour maintenir le culte du vrai Dieu. Cham avait été assimilé au soleil dans sa divinisation ; ce fut Rê, pour les Egyptiens, Chamasch, pour les Chaldéens. Or, dans les représentations de ziggourats, la tour est surmontée d’un soleil. La Tour de Babl était donc un monument idolâtrique dressé contre le ciel et non vers le ciel.

Les mots « descendit pour voir » n’indiquent pas que Dieu dût descendre pour voir, mais que, du Ciel où Il est, Il vit de haut, par un regard descendant, les efforts faits par les hommes terrestres pour élever une grande tour. Car, si Dieu était descendu pour voir la tour, c’est qu’Il aurait déjà su qu’on la construisait et, dès lors, Il n’eût pas eu besoin de descendre pour le savoir.

Remarquons de suite que si, au verset 5, Dieu était déjà descendu pour voir la tour, Il n’avait plus de raison de dire aux versets 6 et 7 : « Descendons et confondons leur langage ». Il y a donc, dans le verset 5, une erreur de traduction de la Vulgate. L’hébreu « descendre » a aussi le sens de s’incliner, de se pencher.

Le sens du verset 5 est donc : « Cependant le Seigneur vit de haut la ville et la tour que bâtissaient les enfants d’Adam ».

Chose remarquable quand, aux versets suivants, Dieu se parle à lui-même, Il emploie le pluriel comme s’il était plusieurs, montrant par là que les trois Personnes Divines vont opérer en cette circonstance grave, comme Elles le firent à la Création et au Déluge. On voit donc ici, dans une même phrase, Dieu désigné au singulier et au pluriel, ce qui est de nature à montrer que dans le récit du Déluge, il a pu être fait usage, par un même rédacteur, du singulier Yahvé, et du pluriel Elohim.

Quand Dieu dit dans ce passage « Descendons », cela signifie : « Opérons en ce lieu inférieur ».

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Nous constatons, par l’étude des langues anciennes, que la langue primitive devait être monosyllabique, ce qui avait pour conséquence que les mêmes syllabes devaient servir à désigner plusieurs choses. Ainsi du mot jour, par exemple, indiquant : 1° la lumière, 2° une période de 24 h, 3° la partie lumineuse de cette période, 4° une unité de temps beaucoup plus vaste et très variable. Les peuples primitifs devaient parer aux confusions possibles en donnant aux mots des accents différents suivant le sens que l’on voulait leur attribuer. Les peuples primitifs devaient parer aux confusions possibles en donnant aux mots des accents différents suivant le sens que l’on voulait leur attribuer. C’est ainsi qu’en laotien le même mot peut se prononcer de six façons différentes et signifier tout autre chose, le mot aBa

Recto tono = 3
Accent aigu = sang
Accent grave = catalogue officiel
Accent descendant = grand-mère
Accent interrogatif = appât empoisonné
Accent tombant = résidu ligneux

Sans rien changer aux racines et à leur pouvoir évocateur, Dieu amena les uns et les autres à choisir une portion de la constellation sémantique attachée aux syllabes, et à sélectionner pour composer leurs pensées tels ou tels affixes et ordres de composition. Ajouté à cela les alternances de consonnes et la mutation des voyelles, il devenait impossible de « s’entendre » mutuellement. La langue primordiale était devenue « confuse » non pas dans sa texture même (les racines n’ont pas varié), mais dans les esprits. Et dans l’impossibilité de s’entendre, les hommes durent se disperser.

La confusion des langues, une Pentecôte inversée :

Que Dieu ait mis un esprit de division entre les hommes et que les uns aient adopté tel accent pour désigner telle chose tandis que d’autres choisissaient un autre accent pour le même objet et voici l’entente impossible.

Le même Esprit, qui, à la Pentecôte, a pu faire que les Apôtres ignorants se soient mis à parler simultanément les langues de tous leurs auditeurs originaires de différents pays, a pu de même faire que des gens qui avaient parlé la même langue ne se comprissent plus. Or, cet Esprit Divin descendit au Cénacle par le véhicule d’un vent impétueux et de la foudre. Ne put-il pas aussi agir à Babel par les mêmes moyens ? Dès lors, quand Dieu dit ici « Descendons », ce mot à son sens propre et la traduction en est cette fois exacte.

Ne pouvant plus s’entendre, les hommes se séparèrent. Ce qui donne bien une idée de la confusion des langues, ce sont les discussions interminables que les linguistes modernes ont eues sur la signification même du mot Babel.

Signification première du mot « Babel » :

Le nom de Babel dut être donné à la ville et non à la tour, car celle-ci n’est pas dite Babel mais Tour de Babel. Nous n’en chercherons pas l’origine dans l’assyrien ou l’acadien non plus que dans l’hébreu, comme l’ont fait les savants, mais dans la langue même des principaux constructeurs de la tour et de la ville : les Egyptiens. En effet, Cham fut adoré sous le nom de Bel et voici pourquoi. Cham ou Hâm était celui qui est brûlant de passion, calidus, en copte Schêm ou Hêm. Mais calidus se dit aussi dans la même langue Berber, mot dont la racine Ber s’est, suivant une règle de linguistique, muée en Bel ; c’est pourquoi les Arabes disent tour Bolsoph au lieu de Borsoph. Le préfixe Ba, dans Babel, égale Pa, qui est la propriété de. Dès lors, Babel, c’est ce qui est la propriété de Bel ou Cham. Voilà ce qui fut le sens premier de la ville voisine de la tour. Quant à Babylone, ce sont les pierres (ône, lapis) qui appartiennent à Bel.

La tour élevée en l’honneur de Bel était donc un autel érigé à la divinisation de la passion charnelle, du vice incarné que Bel avait fait triompher.

Signification du mot « Babĕl » après la Dispersion :

La seconde signification de Babel, celle indiquée par la Bible, dut lui avoir été donnée dès la Dispersion. Il a suffi pour cela, comme le dit Vigouroux d’après Oppert, d’un accent, et Babel est devenu Babĕl, confusion par Dieu, Dieu s’est ainsi « moqué » des hommes ; Il les a ridiculisés par le nom même dont ils s’étaient servis pour se glorifier. D’ailleurs, la Bible ne dit pas que la ville avait été appelée Babĕl, confusion, mais qu’elle fut (donc après la Dispersion) désignée par le nom de Babĕl, confusion.

La Tour de Babel, une ziggurat

Origine de la ziggurat selon Parrot : croit que l’homme est parti d’un temple sans base, puis qu’il y a mis une base simple et successivement une double, une triple, une quadruple, une quintuple, une sextuple, une septuple base.

C’est exactement le contraire de ce qui s’est passé. La première de toutes les ziggurats est celle de Babylone, et elle avait sept étages et un temple supérieur. C’est ce qu’indique le récit d’Hérodote et ce dont témoigne la tablette cunéiforme de l’Esagil.

A ces témoignages s’ajoute celui des monuments analogues de l’Egypte. De l’aveu universel, les pyramides se classent par ancienneté dans l’ordre suivant : 1° celle de Saqqarah, à six étages, 2° celle de Meidoum à trois étages ou plus, 3° celle de Dachour à double plan incliné, 4° toutes les autres pyramides sans étage à forme géométrique parfaite et dont la hauteur est allée sans cesse en diminuant. C’est que les hommes ont d’abord construit grand puis, en thèse générale, de plus en plus petit, car Adam avait été créé parfait, et non demi-brute ; mais il a déchu et ses descendants se sont abrutis et abâtardis.

Les 7 étages de la Tour de Babel avaient un sens que Parrot reconnaît malgré sa fausse conception : ils représentaient les planètes. Celles-ci étaient peut-être les fils de Misraïm. A la vérité, les Anciens ne rangeaient pas la Terre parmi les planètes et Uranus ayant été découverte par Herschel en 1781 de notre ère, il ne restait en compte que Mercure, Mars, Jupiter, Saturne, Neptune et Vénus. Or Mercure ou Hermès n’était autre que Thoth-Ludim ; Mars ou Arès était Schou-Chasluim ; Saturne ou Cronos était Geb-Luhabim ; Neptune était Seth-Naphtuim ; Jupiter, appelé aussi Ammon devait être Anamim ; quant à Vénus Aphrodite, déesse de l’amour, elle a pu représenter Osiris-Phatrusim, dieu de la reproduction. Ainsi la Tour de Babel apparaît comme un monument de caractère principalement égyptien et le rôle des proto-égyptiens dans la dénomination des astres semble avoir été primordial.

Nous ajoutons que le temple du sommet concernait le soleil. C’est ce que prouve la figure d’un cachet que reproduit Parrot à la page 19 de son livre : Et ce qui se retrouve dans une analyse linguistique du nom du temple supérieur, shahuru, où l’on peut voir : Là où est l’éclat du soleil. Le dernier étage était, en effet, doré.

Ainsi le but principal de la ziggurat était d’honorer le soleil et sa cour de planètes divinisées : but païen et astrologique. Une Ziggurat est appelée Sit-Shamshi, ce qui peut s’interpréter : Mettre le soleil dessus. C’est de la même manière que les Egyptiens plaçaient un soleil d’or au-dessus de leurs obélisques. Ce soleil représentait Rê, leur ancêtre divinisé, et cet ancêtre était avant tous Cham, dénommé en babylonien Chamach, le combien grand Cham.

La Bible dit encore qu’en construisant la tour les hommes avaient l’ambition de se faire un nom célèbre. Or, que signifie ziggurat ? Par le copte encore (langue monosyllabique la plus proche de l’originale) : Cis Kha Oou Rakht ; Le mont construit en vue de la gloire.

Tout ceci est éclairé par un texte de Nabuchodonosor : « Nous disons pour l’autre, qui est cet édifice-ci : le temple des sept lumières de la terre, et auquel se rattache le plus ancien souvenir de Borsippa, fut bâti par un roi antique… mais il n’en éleva pas le faîte. Les hommes l’avaient abandonné depuis les jours du Déluge… Le tremblement de terre et le tonnerre avaient ébranlé la brique crue, avaient fendu la brique cuite des revêtements ; la brique crue des massifs s’était ébranlée en formant des collines. Le grand dieu Mérodach a engagé mon cœur à le rebâtir ; je n’en ai pas attaqué les fondations… J’ai mis la main à reconstruire ka tour et à en élever le faîte ; comme jadis elle dut être, ainsi je l’ai refondue et rebâtie ; comme elle dut être dans les temps éloignés, ainsi j’en ai élevé le sommet ».

Si donc le plus ancien souvenir de Borsippa se rattache à la Tour de Babel élevée par le roi le plus antique, c’est bien Cham, le premier roi de Kish après le Déluge, qui l’a construite. Si Nabuchodonosor, qui tenta de la relever et de l’achever, avoue que le tremblement de terre et le tonnerre l’avaient ébranlée, c’est que Dieu l’avait frappée de la foudre. Si la foudre, à la Pentecôte, avait été le véhicule du Saint Esprit descendu sur la Vierge Marie et les Apôtres et si le Saint-Esprit s’était servi du même moyen pour opérer à Babel, Dieu était bien effectivement descendu sur la tour.

La tentative de restauration de Nabuchodonosor fut d’ailleurs vaine puisque une éruption volcanique détruisit encore son œuvre.

La Tour de Babel et la ville de Babylone furent certainement édifiées par des représentants des trois grandes familles humaines alors existantes, celles de Sem, de Cham et de Japheth, autrement la confusion des langues ne se comprendrait pas, non plus que la Dispersion. Mais le fait que ces constructions furent réalisées sur le territoire de Cham et à proximité immédiate des royaumes de Misraïm et de ses fils, montre que les auteurs principaux en furent les proto-Egyptiens.

Dès lors, on s’explique qu’après leur arrivée dans la vallée du Nil, les fils de Misraïm se soient mis à édifier une tour semblable à celle de Babylone, la pyramide à degrés de Sakkarah. Le lien devient, par suite, apparent entre les deux civilisations, la chaldéenne et l’égyptienne. Et ils ont raison ceux qui font venir la seconde de la première ; mais ils n’ont pas tort non plus ceux qui font de la seconde l’institutrice de la première puisque l’égyptienne a tenu dans la chaldéenne un rôle de tout premier plan. Cependant l’une n’est pas antérieure à l’autre : elles sont simultanées.


Le premier commandement donné à Adam, puis à Noé, consistait à croître, multiplier et remplir la terre (Genèse 1 :28, 9 :1). En réunissant tous les hommes autour de lui pour bâtir une cité, Nemrod s’opposait ainsi directement à Dieu, comme le font aujourd’hui ceux qui entendent instaurer un gouvernement mondial.

A peine échappés au Déluge, les hommes ont voulu dresser vers le ciel un mémorial de leur orgueil ; mais le tonnerre du Dieu Tout-Puissant a brisé leur folle entreprise ; non pas un de ces éclairs qui arrachent l’écorce d’un arbre, mais un coup de foudre comme on n’en n’entend pas, comme on n’en voit pas, qui a coupé en deux la ziggourat immense, renversé les échafaudages, pulvérisé les ouvriers, ébranlé la terre.Dieu enleva aux constructeurs une partie de leur intelligence, de façon à leur faire oublier leur langue primitive (proche du copte) et à provoquer la dispersion de peuples incapables de se comprendre (l’intelligence n’est utile que quand elle est utilisée pour la Gloire de Dieu et non pour la gloire et l’orgueil de l’homme).

Terrifiés, les hommes ont fui au plus tôt les lieux où venait d’éclater la colère divine, comme Caïen avait fui après son crime. Ils se sont mis en quête de terres plus propices. Tandis que la plupart des enfants de Japheth se dirigeaient vers le nord, ceux de Sem, vers l’orient ou en Mésopotamie, Cham et le plus grand nombre des habitants du Sennaar s’en allaient à l’occident, le surplus descendant vers le golfe Persique.

Histoire et Préhistoire sont donc les deux faces d’un même drame : celui de la rébellion des hommes contre Dieu. Car si l’homme est libre de céder à Satan, il n’est pas libre d’éviter les conséquences de ces actes. La préhistoire biblique, et elle seule, nous donne l’intelligence du passé lointain, et par là le sens de notre avenir.

La dispersion des peuples marque la fin de la préhistoire et le début des grandes civilisations antiques.