Homélie de saint Pierre Canisius
Les jours consacrés à la Mère de Dieu, l’Église les célèbre avec autant de fréquence que de vénération car elle comprend sans hésiter qu’il est agréable à Dieu et digne des chrétiens ce devoir de rendre très souvent et à des moments déterminés de l’année un culte public à la plus sainte de tous les saints et saintes, la Mère de notre Seigneur et Dieu. Parmi tous ces jours qui, depuis des siècles et jusqu’à présent, sont religieusement respectés, la fête de l’Assomption jouit de la plus grande notoriété et tient le premier rang. Assurément aucun jour n’est pour Marie plus joyeux et plus heureux si nous considérons comme il convient la félicité inouïe qui lui fut conférée en ce jour tant pour l’âme que pour le corps. C’est pourquoi, maintenant surtout, comme jamais auparavant, son esprit, son âme et son corps exultent de façon merveilleuse dans le Dieu vivant et Marie peut dire très justement: «Il s’est penché sur son humble servante et désormais tous les âges me diront bienheureuse; le Puissant a fait pour moi des merveilles» (Lc 1, 48-49a).
8. C’est pourquoi, Mère trois fois bienheureuse et vraiment auguste, nous aussi qui vous aimons, vous et votre Fils, nous ne pouvons nous empêcher de réjouir nos cœurs de votre admirable et incomparable bonheur, puisque toutes les choses qui vous furent dites sur vous-même de la part du Seigneur s’achèvent par une si belle mort et se trouvent en tous points accomplies. Heureuse, vous qui non seulement avez cru, mais qui, aujourd’hui, avez obtenu le fruit et le terme de la foi et de toute vertu, vous qui avez mérité de jouir enfin maintenant de la vision - suprême joie de celui que vous avez tant aimé et désiré. Hôtesse, vous avez accueilli l’Emmanuel venant comme un hôte dans la bourgade de ce monde; aujourd’hui en retour, vous êtes accueillie dans son palais royal, et c’est d’abord en tant que mère digne d’un tel Salomon que vous êtes entourée d’honneurs magnifiques.
9. Heureux le jour qui a fait passer du désert de ce monde un don aussi précieux et l’a conduit jusqu’à la cité sainte et éternelle: une joie commune incroyable et une non moins grande admiration naissent pour tous les habitants du ciel. Heureux le jour qui a comblé les désirs aussi ardents que prolongés de l’épouse languissante: elle trouve ce qu’elle cherchait, elle reçoit ce qu’elle désirait, elle possède en toute sûreté ce qu’elle attendait, elle goûte définitivement le repos dans la parfaite vision et jouissance de l’éternel bien suprême. Heureux le jour qui a emporté et élevé si haut la très humble servante du Seigneur: elle est devenue l’incomparable reine du ciel et la maîtresse du monde: monter plus haut, elle ne le peut car, élevée au trône de la royauté, elle siège glorifiée, après le Christ. Heureux et tout à fait vénérable ce jour qui a placé et confirmé dans le Royaume de Dieu cette reine et cette mère à la fois si puissante et si clémente pour nous: nous avons comme mère de Miséricorde sans cesse prête à nous combler, à intercéder auprès du Christ, à veiller fidèlement aux intérêts de notre salut, celle-là même qui demeure toujours la mère du Juge.
Source : leforumcatholique.org/message.php?num=500038
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde