Homélie 26 de Saint Grégoire le Grand
. «Or Thomas, l’un des Douze, surnommé Didyme, n’était pas avec eux quand vint Jésus.» Ce disciple seul était absent; de retour, il entendit ce qui s’était passé, mais il refusa de croire ce qu’il entendait. Le Seigneur vint une seconde fois; il offrit au disciple incrédule de toucher son côté, il lui montra ses mains, et lui faisant voir la cicatrice de ses blessures, il guérit la blessure de son incrédulité.
Que remarquez-vous, frères très chers, que remarquez-vous donc en cela? Est-ce par hasard, selon vous, que ce disciple choisi est d’abord absent, qu’à son retour il entend [ce récit], que l’entendant il doute encore, que dans son doute il touche, et qu’en touchant il croit? Non, cela n’est pas dû au hasard, mais à une disposition divine. La bonté céleste, en effet, a tout conduit d’une manière admirable, pour que ce disciple, sous l’empire du doute, touche en son Maître les blessures de la chair, et guérisse ainsi en nous les blessures de l’incrédulité. Et l’incrédulité de Thomas a été plus utile pour notre foi que la foi des disciples qui croyaient : quand Thomas est ramené à la foi en touchant [les plaies de Jésus], notre esprit est délivré de tous ses doutes et se trouve conforté en sa foi.
Le Seigneur permit ainsi qu’un disciple doutât après sa Résurrection, sans pourtant l’abandonner dans ce doute, de même qu’il voulut qu’avant sa naissance, Marie [sa mère] eût un époux, qui néanmoins ne consomma pas le mariage. Et le disciple, en doutant puis en touchant, devint le témoin de la vérité de la Résurrection, comme l’époux de la Mère [de Jésus] avait été le gardien de l’inviolable virginité de celle-ci.
8. Thomas toucha et s’écria : «Mon Seigneur et mon Dieu!» «Jésus lui dit : ‹Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru.›» Comme l’apôtre Paul nous dit que «la foi est la réalité des choses qu’on espère, la preuve de celles qu’on ne voit pas» (He 11, 1), il est fort clair que la foi est la preuve des choses qui ne peuvent être vues. Car celles qui sont visibles ne relèvent pas de la foi, mais de la connaissance. Mais puisque Thomas vit et toucha, pourquoi lui dit-on : «Parce que tu m’as vu, tu as cru.» C’est que Thomas vit une chose et en crut une autre. La divinité ne peut être vue par un homme mortel. Thomas vit donc l’homme, et il confessa Dieu, en s’écriant : «Mon Seigneur et mon Dieu!» Il crut en voyant, puisqu’en considérant celui qui était vraiment homme, il proclama qu’il était Dieu, ce qu’il ne pouvait voir. [...]
Source : jesusmarie.free.fr
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde