L'enfant du lac de Vendée est sorti du coma, sa mère retrouvée morteLe garçon retrouvé inanimé vendredi dans un lac de Vendée est sorti du coma samedi et ses premières déclarations ont permis aux enquêteurs de découvrir le corps de sa mère, au domicile familial, frappée à mort dans des circonstances qui restent à élucider.
Au point mort vendredi soir, l'enquête sur "l'enfant inconnu du lac vendéen" s'est nettement accélérée samedi à la mi-journée lorsque le garçon a repris connaissance. Sortant de plus de 24 heures de coma, il a pu révéler aux enquêteurs qu'il s'appelait Antoine, qu'il avait 8 ans et donner d'autres indications permettant de localiser sa famille.
Ces informations ont conduit les gendarmes jusqu'au domicile familial où ils ont découvert le corps de sa mère, baignant dans son sang. Il portait la trace "de plusieurs coups à la tête", a déclaré le procureur de la Roche-sur-Yon, Pierre Sennes.
"Nous sommes dans le cadre d'une enquête pour homicide" qui a été confiée à la section de recherche d'Angers, a ajouté le magistrat. "En l'état, aucune piste n'est privilégiée".
La gendarmerie a précisé samedi soir que la jeune femme vivait encore "récemment avec un concubin", qui a quitté le domicile de la jeune femme, et est actuellement recherché.
Les enquêteurs cherchaient également pour "l'informer" le père de l'enfant qui vivrait en région parisienne, séparé de la mère, et qui ne s'est pas manifesté depuis vendredi, a indiqué M. Sennes.
La mère vivait seule avec son fils, dans une maison blanche aux tuiles orangées, dans une zone de marais à Bois-de-Céné, au nord-ouest de Challans (Vendée). Son père, le maire du petit village, habite une maison voisine, distante d'environ un kilomètre de toute autre habitation.
La jeune femme, âgée d'une trentaine d'années, exerçait la profession d'aide-soignante à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Elle était plutôt "discrète" et "timide", selon des voisins.
Antoine avait été découvert vendredi à 06H20, flottant à proximité de la base de loisirs du lac d'Apremont, un petit village situé à une trentaine de kilomètres de la maison familiale.
C'est un retraité promenant son chien qui a aperçu le jeune garçon, vêtu d'un pyjama, et l'a sorti de l'eau. La température de son corps, qui ne portait aucune trace de violence apparente, était à 27°c quand les secours l'ont pris en charge.
Souffrant d'hypothermie grave, il a alors été hospitalisé "entre la vie et la mort" au CHU de Nantes, où il ne s'est réveillé que samedi en fin de matinée.
Entre-temps, une cinquantaine de gendarmes ont cherché en vain à établir l'identité de ce garçon blond aux yeux bleus. Ils ont diffusé sa photo dans les médias, mis en place un numéro de téléphone dédié, consulté le fichier des enfants disparus et multiplié le porte-à-porte. Mais à Apremont, qui compte environ 1.300 habitants, "personne ne semble l'avoir jamais rencontré", constatait son maire, Guy Jolli.
Après avoir parlé aux enquêteurs samedi vers 11H00, l'enfant s'est rendormi dans sa chambre d'hôpital, sous la garde de gendarmes. Il est "extrêmement fatigué" mais son état "est satisfaisant", a indiqué le commandant Bertrand Depierre, chargé de la communication de la gendarmerie des Pays de la Loire.