Le politiquement correct, voilà l'ennemi !

L'écrivain Richard Millet est interrogé dans La Nef :



J’ai été scandalisé par la récente construction d’une église sans cloche à Sartrouville afin de ne pas choquer les musulmans. Ce genre de problème montre bien jusqu’à quel point on peut descendre quand on baisse sa culotte au nom d’idées de tolérance. Je suis plutôt hostile à Vatican II : je crois profondément au mystère ; lorsqu’on veut démocratiser, vulgariser les mystères, ils disparaissent. Plus de prêtres, plus de mystères, la messe ennuie tout le monde et les chants modernes y sont ridicules. Quand on entre dans une église au Liban, on sent quelque chose qui vibre, comme en Pologne, du moins quand j’y étais, en 2000. Nos églises sont des tombeaux, que c’est vide ! [...]

Un prêtre doit être quelqu’un qui me dépasse infiniment et non un homme comme moi. Cela aussi, c’est un effet de la perversion démocratique qui veut que tout vaille tout, y compris n’importe quoi. [...] Dans la décadence qui altère la démocratie, l’Église, la religion et la littérature, il faut chercher où est l’ennemi. L’ennemi est dans le politiquement correct, au sens où il s’agit d’une entreprise de déstabilisation de toute spiritualité.[...] La ruse suprême du démon, c’est de vous faire croire que vous êtes le diable. La patience est un exorcisme."

Bonsoir Frank,

Oui, je partage ce constat sur beaucoup de points. Par contre, si je ne suis pas d'accord sur une chose, c'est ceci :

Citation :

Je suis plutôt hostile à Vatican II

Certes, je ne suis pas d'accord mais le comprends aisément puisque c'était mon opinion il y a encore seulement un an et quelques mois.
Seulement voilà, il me semble avoir compris depuis qu'en raisonnant ainsi nous ne pouvons plus être en accord avec l'authentique Tradition de l'Eglise sans faire semblant et être ainsi en porte à faux avec le Corps mystique du Christ. La Tradition, en effet, n'est pas quelque chose de statique mais en continuelle évolution sous peine d'avoir une "foi morte".

Maintenant, tout compte fait, je crois que de nos jours le "religieusement incorrect", "aller à contre-courant", c'est la fidélité au véritable "esprit" du Concile.

Fraternellement en NSJC

Philippe

pareil que Philippe et pourtant je n'aurais jamais pensé cela il y a un an. C'est en étudiant la vie de Marthe Robin que j'ai peu à peu modifié mon opinion.

Bonsoir,

J'ai eu pour ma part l'occasion d'assister à une messe en Italie, ces derniers jours.

Dommage qu'elle n'était pas en latin, j'aurais pu la suivre plus facilement.

Le concile a introduit la diversité des langues et donc la division des Chrétiens et c'est vraiment dommage.

Avant, avec un missel, vous suiviez la messe n'importe où dans le monde, maintenant, ce n'est vraiment plus le cas. Et ce , d'autant plus que les paroisses rivalisent d'inventivité.

Bref, à ce niveau, je regrette vraiment ce qui a été fait, de ce qu'il est advenu du Concile Vatican II, qui, pour finir, est un drame pour l'Eglise, par ce que les hommes en ont fait.

Leodia

jr a écrit:

pareil que Philippe et pourtant je n'aurais jamais pensé cela il y a un an. C'est en étudiant la vie de Marthe Robin que j'ai peu à peu modifié mon opinion.

Pour ce qui me concerne, le "déclic" s'est produit surtout après le malentendu qui a suivi le discours de Ratisbonne lorsque certains catholiques ont cru bon d'opposer Benoît XVI à Jean Paul II car il n'est pas possible que 2 papes se réclamant d'un même concile puissent s'opposer sur des points essentiels en matière de foi ou de pastorale (notamment au sujet du dialogue interreligieux).
Cette attitude m'avait beaucoup choquée et c'est à partir de là, que j'ai compris que toutes les dispositions du concile doivent être prises dans leur intégralité.

Aussi, il est bon de rappeler que ce n'est pas le concile qui a abrogé la messe en latin; le but du motu proprio de Benoît XVI (destiné en premier lieu à l'épiscopat) était simplement de ramener les évêques égarés dans le véritable esprit du concile, rien de plus...

Bien amicalement

Philippe