Sans Dieu, la société ne peut rien
Dans son discours d'ouverture de la Vème conférence des évêques d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAM), Benoît XVI a exprimé sa
"préoccupation devant des formes de gouvernement autoritaires, ou inspirées de certaines idéologies que l'on croyait dépassées, et qui ne correspondent pas à la vision chrétienne de l'homme et de la société".
Le pape a condamné les "erreurs destructrices" des "tendances qui ont dominé le siècle dernier": "les systèmes marxistes et capitalistes", tous deux coupables d'avoir "exclu Dieu de leur horizon" et qui ont pour cette raison échoué à instaurer des "structures justes" :
"les structures justes ne peuvent pas fonctionner sans un consensus moral de la société fondé sur des valeurs fondamentales. Là où Dieu est absent, la société ne peut pas trouver le consensus nécessaire sur des valeurs morales ni la force de vivre en conformité à ces valeurs, y compris en acceptant d'aller contre ses intérêts personnels".
"Le système marxiste, quand il a réussi à se frayer un chemin au gouvernement, n'a pas seulement laissé un triste héritage de destruction économique et écologique, mais aussi une douloureuse destruction de l'esprit humain".
Il s'en est aussi pris au capitalisme sauvage et à la mondialisation, qui entraîne une "inquiétante dégradation de la dignité personnelle à travers la drogue, l'alcool, et de fausse illusions de bonheur". Parlant en espagnol et portugais, Benoît XVI a exhorté les évêques à former des élites, pour
"surmonter l'absence notable, dans la sphère politique, le monde des médias et les universités, des voix et initiatives de dirigeants catholiques à la forte personnalité et au dévouement généreux".
"L'annonce de Jésus et de son Evangile n'a pas comporté une aliénation des cultures précolombiennes et n'a pas imposé une culture étrangère [...] les authentiques cultures (...) sont ouvertes et recherchent la rencontre avec d'autres cultures. L'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle ne serait pas un progrès mais une régression".