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| Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge | |
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ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 05 Avr 2021, 23:19 | |
| Rappel du premier message :
PREMIÈRE PARTIE SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A DIEU
INTRODUCTION
«Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils ». Gen., XXVII, 3.
Place de saint Joseph dans l'ordre de l'Incarnation
Pour arriver à se faire une idée des grandeurs de saint Joseph, il faut commencer par connaître la place qui lui appartient dans l'ordre de l'Incarnation. Car l'Incarnation est la première et la plus parfaite des œuvres divines, dans laquelle se reflètent, comme dans un océan de beauté, les attributs de Dieu : sa sagesse, sa justice, sa puissance et sa bonté. Aussi l'Incarnation est-elle la mesure de toute vraie gloire et de toute noblesse. Plus une créature se rapproche du Verbe incarné, plus est élevée la place qu'elle occupe dans l'ordre du monde spirituel.
Or, une personne peut appartenir à l'ordre de l'Incarnation de deux manières : intrinsèquement et extrinsèquement. Intrinsèquement, soit en réalisant en soi la substance même de l'Incarnation, soit en coopérant à la réalisation de cet auguste mystère. Le Christ, Notre-Seigneur, par le fait même de l'union hypostatique, réalise en lui ce chef-d'œuvre ineffable, étant, dans l'unité de personne, Dieu et homme tout ensemble.
Il appartient donc intrinsèquement et substantiellement à l'ordre de l'Incarnation. Il en est lui-même la raison d'être. La très sainte Vierge, sa Mère, appartient, elle aussi, intrinsèquement à cet ordre, non pas d'une manière substantielle, comme son Fils, mais par sa coopération réelle et vitale, ayant fourni, sous l'action du Saint-Esprit, son sang virginal pour former le corps du Verbe incarné.
A cet ordre de l'Incarnation appartiennent extrinsèquement tous ceux qui ont contribué à mettre en relief ce mystère incomparable. Ce sont d'abord les Prophètes, les Apôtres et les Evangélistes, qui ont annoncé la venue du Christ ou qui l'ont prêché aux Gentils; les martyrs qui ont versé leur sang en témoignage de sa divinité; les ministres du Nouveau Testament, qui, par les sacrements de l'Eglise, continuent sa mission rédemptrice; enfin les fidèles, qui s'efforcent de reproduire en eux-mêmes l'image admirable de l'Homme-Dieu.
Cependant, au-dessus de tous ces personnages, il en est un qui, par la mission toute spéciale qui lui fut confiée, se rattache plus intimement encore, bien que toujours d'une manière extrinsèque, au grand mystère de l'Incarnation. C'est saint Joseph, cet homme choisi par Dieu pour être l'Epoux de la Vierge Mère, de Celle qui, dans les desseins du ciel, ne devait concevoir le ,Verbe, qu'en tant qu'elle serait unie, par les liens d'un véritable mariage, à cet auguste Patriarche.
Voilà donc la place qu'occupe saint Joseph dans l'œuvre de l'Incarnation, place unique après celle de la très sainte Vierge, son Epouse. Or, comme l'union légitime de l'homme avec la femme, telle que Dieu l'a voulue dès le principe quand il donna au mariage sa sanction divine, établit entre les deux une relation de parenté la plus étroite qui puisse exister, il s'ensuit que saint Joseph est en quelque sorte admis à participer aux privilèges attachés à la dignité de la Mère de Dieu. C'est pourquoi, bien que cette coopération de saint Joseph à l'œuvre de l'Incarnation ne soit pas intrinsèque, comme celle de la Vierge Mère, elle ne cesse pas néanmoins d'être le fondement et la raison d'être de toutes ses prérogatives.
Ceci étant, notre premier soin, dans notre étude sur le glorieux Patriarche, sera d'examiner ses relations avec Marie, son épouse, et conséquemment avec Jésus-Christ, le vrai fils de Marie.
Source : Livres-mystiques.com https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Lepicier/StJoseph.html
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde
Dernière édition par ami de la Miséricorde le Ven 16 Avr 2021, 09:10, édité 1 fois | |
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ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 09 Aoû 2021, 22:40 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
Le bienheureux transitus de saint Joseph
Le moment de la mort est le plus important de toute la vie. En règle ordinaire, la mort ressemble à la vie. Ceux qui ont vécu dans l'impiété ou dans l'oubli de Dieu ont d'habitude une fin malheureuse; ceux, au contraire, qui ont passé leur vie dans le service de Dieu et dans la pratique des vertus, ont coutume de recevoir, au dernier moment, un secours divin spécial, qui rend leur trépas tranquille et même quelquefois joyeux : aussi est-il écrit : « Précieuse aux yeux du Seigneur est la mort de ses Saints. »
Saint Joseph passa tout le temps de sa vie dans la pratique de l'amour de Dieu et du prochain ; nous n'avons donc aucune difficulté à admettre la commune tradition, qui nous le représente expirant doucement dans les bras de Jésus et de Marie, qui l'assistèrent avec amour et le consolèrent par l'espoir d'être bientôt admis à jouir dans le ciel de la vision béatifique.
C'est pourquoi on est convenu, dans le langage ecclésiastique, d'appeler la mort de saint Joseph du nom de passage, transitus, de même qu'on désigne celle de Marie du nom de dormition, dormitio; et c'est avec raison que le saint Patriarche est invoqué, dans l'Eglise universelle, comme le patron de la bonne mort.
Toutefois, s'il n'est pas permis de douter de la sainteté de la mort du glorieux Patriarche cette vérité étant profondément enracinée dans le cœur de tous les fidèles, quand il s'agit, au contraire, de déterminer le temps et le lieu de cet événement, la chose est plus difficile, rien de bien précis ne se rencontrant, sur ce sujet, soit dans l'Ecriture, soit dans la tradition.
Nous nous efforcerons de tirer, du peu que les saints Evangiles ont écrit, par rapport au Père nourricier de Jésus, les conclusions qui nous semblent les plus accréditées.
Diverses opinions sur l'époque de la mort de saint Joseph
Pour commencer par la question la plus difficile, celle qui regarde l'époque de la mort de saint Joseph, il nous faut d'abord exclure plusieurs opinions que nous pouvons considérer comme erronées. Elles sont au nombre de trois.
La première fait mourir le saint Patriarche durant les toutes premières années de la vie du divin Sauveur. Cette opinion doit être abandonnée, car elle est en opposition directe avec ce que nous lisons du voyage de saint Joseph à Jérusalem, en compagnie de son Epouse et du divin Enfant qui comptait alors douze ans accomplis. Il est donc certain qu'à cette époque il était encore en vie.
D'autres ont cru que le saint Patriarche mourut peu de temps après cet événement. Leur raison est qu'il n'en est pas fait mention parmi les parents du Christ, dont saint Marc raconte qu'ils étaient désireux de le voir. Mais ceci prouverait, tout au plus, que saint Joseph n'était plus de ce monde quand cet événement se passa, c'est-à-dire, au commencement de la vie publique du Sauveur.
Il est à peine nécessaire de mentionner la raison que d'autres apportent à l'appui de cette opinion, à savoir que saint Joseph, à l'époque dont nous parlons, était arrivé à l'âge décrépit, puisque, disent-ils, il avait à peu près quatre-vingts ans quand il s'est uni en mariage à la sainte Vierge. Nous avons vu que cette opinion, qui est celle de saint Epiphane, ne se soutient pas.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mar 10 Aoû 2021, 23:02 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
Diverses opinions sur l'époque de la mort de saint Joseph
Une troisième opinion pèche, au contraire, par excès. Elle voudrait que saint Joseph fût encore en vie au temps de la passion du Sauveur. S'il en eût été ainsi, le saint Patriarche n'aurait certainement pas manqué de suivre Jésus sur le Calvaire, et là, en compagnie de sa chaste Epouse, d'assister à sa mort sur la croix.
Bien plus, comme l'a fait observer saint Epiphane, le Christ, dans ce cas, aurait recommandé sa Mère non à saint Jean, mais à Joseph lui-même, comme l'exigeait la loi de nature.
Nous avons donc deux dates extrêmes entre lesquelles il faut placer la mort du saint Patriarche : l'une, le retour de la sainte Famille à Nazareth après la douzième année de Jésus-Christ; l'autre, l'époque de la passion du Sauveur.
Opinion de ceux qui croient que saint Joseph est mort immédiatement avant la vie publique de Jésus-Christ
Plus commune et plus probable aussi est l'opinion de ceux qui croient que la carrière mortelle de saint Joseph s'est terminée au commencement de la vie publique du Sauveur. Leur raisonnement procède a priori. La mission du saint Patriarche, disent-ils, consistait précisément à garder et aider le Messie dans son jeune âge et dans sa vie privée, et saint Jérôme nous dit que, jusqu'à l'âge de trente ans, Jésus se contenta de la pauvreté de Marie et de Joseph.
Sa présence n'était donc plus nécessaire quand le Sauveur entra dans sa vie publique. On peut citer également, à l'appui de cette opinion, l'autorité de Bernardin de Busto, qui dit que « personne n'a jamais joui de la compagnie du doux Jésus et de sa benoîte Mère, comme Joseph, qui, comme on le croit, a conversé avec eux pendant trente ans dans ce monde; car, ajoute-t-il, c'est l'opinion commune, qu'il est mort peu avant le baptême du Christ ».
De son côté, Bernardin de Sienne écrit que Dieu avait disposé que saint Joseph mourût avant la passion de Jésus-Christ, surtout pour lui épargner l'immense douleur qu'il en aurait ressentie.
Malgré ces autorités nous nous permettons de présenter, comme plus probable encore, une autre opinion, à laquelle nous arriverons par degrés. Nous disons d'abord que
Saint Joseph vivait encore, lors du baptême de Notre-Seigneur
Cette opinion s'appuie d'abord sur ces paroles de saint Luc : « Or, Jésus lui-même avait environ trente ans, lorsqu'il commença son ministère; étant, comme on le croyait le fils de Joseph », etc., ici donc l'Evangéliste, faisant ouvertement appel à l'opinion publique, ne mentionne aucunement la mort du saint Patriarche, comme il semble bien qu'il aurait dû faire, si celui-ci avait déjà été mort.
Nous avons en outre dans saint Jean un passage assez significatif. Quand, peu de temps après que Jésus eut été baptisé dans le Jourdain, les premiers disciples accouraient vers lui, Philippe s'adressant à Nathanael, lui dit: « Nous avons trouvé Jésus, fils de Joseph de Nazareth », laquelle manière de s'exprimer laisse également entendre que saint Joseph était alors encore en vie.
Mais nous pouvons aller plus loin et fixer, d'une manière approximative la date de la mort du saint Patriarche.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mer 11 Aoû 2021, 22:33 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
Il est probable que saint Joseph n'est mort qu'après la deuxième Pâque de la vie publique de Notre-Seigneur Jésus-Christ
Lorsque Jésus vint au Jourdain pour y être baptisé par saint Jean-Baptiste, lisons-nous dans les saints Evangiles, il laissa sa ville de Nazareth, et n'y retourna qu'après la seconde Pâque de sa vie publique.
Observons ici qu'il est souverainement improbable que Jésus, après son baptême, soit retourné deux fois dans sa ville natale, ainsi que l'ont affirmé quelques auteurs, qui ont voulu voir deux événements différents dans ce que racontent, d'un côté, saint Luc, et de l'autre saint Matthieu et saint Marc. Nous avons démontré, dans un autre ouvrage, que les deux narrations se rapportent au même fait.
Ce point étant acquis, nous lisons dans saint Matthieu qu'à son arrivée à Nazareth, Jésus fut mal reçu par ses concitoyens, qui s'exprimèrent ainsi: « Celui-ci n'est-il pas le fils du charpentier ? Sa Mère ne s'appelle-t-elle pas Marie ? Et ses frères Jacques, et Joseph, et Simon, et Jude ? D'où donc lui sont venues toutes ces choses ? »
En pesant bien ces expressions, on s'apercevra, d'abord, que toutes les personnes ici désignées, soit en particulier, soit en général, sont censées être encore en vie, pendant que les Nazaréens parlaient ainsi.
Mais surtout ce qui est dit du charpentier a une signification toute particulière. Dans le grec, il est désigné par l'article, ce qui nous donne le sens suivant : Celui-ci, Jésus, n'est-il pas le fils du charpentier, que tous nous connaissons?
Pour comprendre toute la force de ce raisonnement, il faut nous rappeler qu'au temps de Notre-Seigneur, comme d'ailleurs maintenant encore, il n'y avait, dans les petites bourgades comme celle de Nazareth, qu'un seul charpentier reconnu par tout le monde comme tel, une sorte de charpentier officiel, à la mort duquel un autre lui succédait dans la même profession.
Si donc, à l'époque dont nous parlons, saint Joseph eût été déjà mort, Jésus n'aurait pas pu être désigné par ce seul nom de fils du charpentier, mais il aurait fallu ajouter le nom de Joseph, pour indiquer de quel charpentier il s'agissait.
A plus forte raison, pour éviter toute confusion, ce nom aurait-il dû être ajouté, s'il y avait eu alors à Nazareth plusieurs autres charpentiers et que Joseph ne fût plus de ce monde.
Rappelons-nous que ceci arrivait après la deuxième Pâque de la vie publique de Jésus-Christ, c'est-à-dire, avant qu'il envoyât ses Apôtres pour la première fois prêcher le royaume de Dieu.
Notre raisonnement acquiert une force encore plus grande, si nous considérons les paroles rapportées à cette occasion par saint Luc, chez qui le nom de charpentier est absent. Selon cet Evangéliste, les Nazaréens auraient dit simplement : « Celui-ci n'est-il pas le fils de Joseph ? » Paroles qui, prises dans leur sens naturel, font supposer que saint Joseph fut encore en vie.
On peut encore citer, à l'appui de cette thèse, l'épisode étrange que nous trouvons dans saint Marc, là ou il est dit: « La foule vint de nouveau, de sorte qu'ils ne pouvaient même pas manger le pain. Et comme les siens avaient entendu ceci, ils sortirent pour le tenir; ils disaient, en effet, qu'il est tourné en fureur. »
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Ven 13 Aoû 2021, 05:48 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
Il est probable que saint Joseph n'est mort qu'après la deuxième Pâque de la vie publique de Notre-Seigneur Jésus-Christ
Parmi les diverses interprétations données à ce texte, la suivante nous semble la plus probable. Selon la loi romaine, lorsque les parents d'un homme jugeaient que leur fils était devenu fou, ils avaient le droit de l'enfermer et de le garder strictement, afin qu'il ne fît de tort ni à lui-même, ni aux autres.
C'est pourquoi les cousins de Jésus, le voyant opprimé par la foule et voulant le délivrer, répandirent le bruit qu'il était tombé en démence, et ceci pour pouvoir le rendre à Joseph et à Marie.
Si cela était, il faudrait déduire que saint Joseph était encore en vie, puisque c'était à lui, comme au père putatif de Jésus, qu'il appartenait de conduire dans sa maison et de garder à vue son fils qui était censé avoir perdu la raison.
Rappelons-nous ce que nous avons déjà dit que ni Joseph, ni Marie, n'adoptèrent cette manière de voir, que seul un zèle indiscret avait suggérée.
Mais, si cette explication n'est pas absolument certaine, il n'en est pas moins avéré que la mission de saint Joseph avait pour but de couvrir, comme d'un voile, aux yeux des Juifs charnels, le mystère de la conception et de la naissance virginales du Sauveur.
Il convenait donc souverainement que, quand celui-ci commença son ministère évangélique, tout doute sur son origine fût écarté, chose que le fait de la survivance du saint Patriarche, au moins dans les premiers temps de la vie publique de Jésus-Christ, pouvait seul mettre en pleine lumière.
On pourrait objecter qu'aux noces de Cana, aucune mention n'est faite de saint Joseph, tandis que Jésus, sa Mère et les disciples sont expressément nommés- Mais il est facile de répondre qu'on ne peut rien déduire de ce silence de l'Evangéliste, car il n'y avait pas lieu de nommer alors le saint Patriarche.
En effet, il fallait bien d'abord mentionner Marie, puisque c'est à sa prière qu'un grand miracle devait se produire; on devait également faire mention des disciples, car cet événement extraordinaire devait être un puissant motif .
Quant à saint Joseph, il n'y avait aucune raison de le mentionner.
Mais, dira-t-on, il n'est pas, non plus, fait mention de saint Joseph quand l'Evangéliste raconte que Jésus, immédiatement après, descendit à Capharnaum avec sa Mère, ses frères et ses disciples. - On peut répondre que saint Joseph eut, lui aussi, l'intention de se rendre à Capharnaum; mais que, pour une raison ou pour une autre, il fut empêché d'exécuter ce dessein.
Conséquences découlant de la doctrine précédente
De ce que nous venons d'exposer sur la survivance probable du saint Patriarche au moins jusqu'à la seconde Pâque de la vie publique du Sauveur, on peut inférer qu'il reçut des divins enseignements de Jésus, de notables accroissements de grâce, de science et de vertu.
Source : Livres-mystiques.com | |
| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Ven 13 Aoû 2021, 22:54 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH Conséquences découlant de la doctrine précédente
Même s'il n'accompagna pas Jésus dans ses courses apostoliques, les doctrines prêchées par le divin Maître ne purent manquer d'arriver jusqu'à ses oreilles, ainsi que les œuvres merveilleuses qu'il accomplissait en confirmation de cette doctrine. Il put également connaître les travaux et les fatigues que Jésus dut supporter, ainsi que son immense charité et son infinie miséricorde pour les pécheurs : toutes choses qui augmentaient merveilleusement en lui son amour pour son Fils putatif.
Dans l'hypothèse que nous venons d'exposer, saint Joseph put encore connaître l'admirable vocation à l'apostolat de plusieurs des disciples de Jésus; il put les aider de ses prières et peut-être encore de ses pieuses exhortations. D'un autre côté, il put se faire une idée de ce que devaient être, dans un avenir prochain, l'envie et la haine des pharisiens contre le Messie; il put entrevoir, de cette manière, combien sa passion serait douloureuse; aussi bien put-il dès lors s'unir, en esprit de vive compassion, aux futures souffrances du Verbe incarné.
Une autre conséquence qu'il nous est permis de tirer du fait de la survivance de saint Joseph jusqu'après la deuxième Pâque de la vie publique de Notre-Seigneur, regarde, d'un côté, la réception, de la part du saint Patriarche, des sacrements de baptême et de mariage; de l'autre, une connaissance, plus explicite et plus détaillée, du Sacrement de l'Eucharistie; car, c'est avant la troisième Pâque que le Sauveur prononça son célèbre discours sur ce sujet.
Cette faveur était bien due à celui qui, par ses soins tout paternels, nous a conservé le froment des élus et le pain du ciel qui possède en soi toutes les douceurs et tous les goûts les plus exquis.
Pourquoi Dieu a-t-il voulu que saint Joseph n'assistât pas à la passion du Sauveur ?
On se demandera peut-être pourquoi Dieu n'a pas voulu que saint Joseph assistât à la passion du Sauveur.
Sans prétendre sonder à fond les desseins de la Providence, et avec toute l'humilité que nous devons avoir quand il s'agit de découvrir les motifs qui la dirigent dans le gouvernement du monde, nous pouvons dire qu'il ne convenait pas qu'aucune personne humaine prit part à une œuvre aussi grande qu'est celle de la Rédemption, si ce n'est l'Immaculée, Mère de Dieu, la Bienheureuse Vierge Marie.
La mission confiée à saint Joseph avait pour but, avons-nous dit, de couvrir comme d'un voile le mystère de l'Incarnation, pour empêcher les regards indiscrets et moqueurs d'une génération incrédule. A cette mission était attaché le noble et si important office de nourrir le divin Enfant, de le défendre et de protéger sa vie, en un mot, de le conserver en vue du grand sacrifice.
Mais, à l'approche du temps, établi par Dieu, où le Sauveur, de sa propre volonté, s'acheminerait vers la mort, la mort de la Croix, cette mission de saint Joseph devait cesser. Le saint Patriarche devait alors disparaître, pour laisser seule la Mère de Jésus associée au grand sacrifice, offrant au nom du genre humain, la divine Victime du Seigneur.
Aussi l'office de coopérer immédiatement avec Jésus à l'œuvre de notre rachat devait appartenir exclusivement à cette femme admirable, qui lui avait donné notre nature. Il fallait donc que, au moment où cette tragédie solennelle devait se dérouler, saint Joseph fût éloigné du théâtre de la Rédemption, pour laisser en pleine lumière les deux grandes causes de notre salut, causes parfaitement subordonnées : le Christ et sa Mère.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 15 Aoû 2021, 07:59 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH Pourquoi Dieu a-t-il voulu que saint Joseph n'assistât pas à la passion du Sauveur ?
Cependant, si saint Joseph n'a pas assisté à la passion du Sauveur, du moins l'a-t-il aperçue de loin, compatissant ainsi de tout son cœur à ses souffrances, autant que le meilleur des pères peut compatir aux souffrances du meilleur de ses fils.
Saint Joseph est mort probablement à Jérusalem, vers la troisième Pâque de la vie publique de Jésus-Christ
D'après tout ce que nous avons dit, la conclusion qui nous semble la plus probable est que le saint Patriarche non seulement n'est pas mort avant que ne commençât la vie publique de Jésus-Christ, mais aussi qu'il vécut assez, pour être témoin, sinon de visu, au moins de auditu, des merveilleux faits et dits de sa mission apostolique.
Voulant préciser encore davantage l'époque de sa mort, nous devons d'abord rechercher en quel endroit cet événement a eu lieu, car c'est de ce second point que dépend le premier.
Nous disons donc que saint Joseph est mort à Jérusalem ; et comme il n'y avait aucune raison pour l'attirer dans cette capitale de la Judée sinon la célébration de la Pâque, nous en concluons qu'il est mort vers la troisième Pâque de la vie publique du Sauveur, à l'occasion de son pèlerinage à la ville sainte.
Nos autorités pour dire que saint Joseph est mort à Jérusalem, sont, d'abord le Martyrologe Romain qui, le 19 mars, s'exprime : « En Judée, le jour de la naissance de saint Joseph, Epoux de la Bienheureuse Vierge Marie, Confesseur ». Or, on ne voit guère, en dehors de Jérusalem, dans quel endroit de la Judée saint Joseph aurait dû se rendre alors.
Bien plus explicite est le témoignage qu'apportent, à ce sujet les auteurs des Actes des Saints. Les Bollandistes écrivent : « Bède (le Vénérable) dit que le lieu de la sépulture (de saint Joseph) fut dans la vallée de Josaphat : or, il n'est pas improbable que le Ciel ait disposé les circonstance de sa mort, de manière à la faire coïncider avec l'époque de l'année où, selon la coutume de la fête de Pâque, le saint Patriarche était monté à Jérusalem, avec son Epouse et son Fils, pour y adorer le Seigneur.
De cette manière, il put être enseveli dans le sépulcre de ses ancêtres, chose que les Hébreux avaient souverainement à cœur. D'autre part, ce n'aurait pas été chose facile pour un homme réputé pauvre et ne possédant aucune fortune, d'être transporté, après sa mort, de la Galilée (à Jérusalem).
Nous pouvons d'ailleurs facilement nous persuader que ses funérailles se sont faites bien simplement, comme celles d'un ouvrier quelconque.
Quel jour saint Joseph est-il mort ?
Selon une tradition conservée chez les Coptes et décrite par Papebrochius, saint Joseph serait mort le 20 juillet, chose qu'on lit également dans sa vie écrite par les Coptes dans Isidore de Isolanis.
Mais, comme cette vie est remplie de contes fabuleux, une telle tradition ne mérite guère notre croyance; bien plus, on peut soupçonner ici une équivoque, provenant de ce que, en ce jour, on fait mémoire de la mort d'un autre Joseph, surnommé Juste, qui fut proposé pour l'apostolat avec Mathias à la place du traître Judas.
Le Père Patrignani raconte que les Florentins, mus par leur grande dévotion envers le saint Patriarche, avaient l'habitude de célébrer, en ce même jour, la fête de la mort (transitus) de saint Joseph; ce qu'ils faisaient avec beaucoup de solennité dans la Basilique de la très sainte Annonciation des Serviles de Marie, où ils avaient coutume de visiter la chapelle de ce Saint, en même temps que celle où l'on conserve l'image miraculeuse de l'Annonciation de la Vierge.
Source : Livres-mystiques.com
Bonne fête de l'Assomption à tous !
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 16 Aoû 2021, 07:38 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
Quel jour saint Joseph est-il mort ?
Gerson dit, au contraire, que, dans les régions d'outremer, la mémoire de saint Joseph se célébrait l'octave de la Purification, c'est-à-dire, le 9 février; il ajoute cependant qu'à Milan, les frères Augustins la célébraient le 19 mars, coutume qui se pratiquait dans bien d'autres endroits encore, ainsi que nous en informent les martyrologes cités par Papebrochius et d'autres encore.
En vérité, l'opinion la plus probable semble bien que saint Joseph soit mort le 19 mars. Car c'est le jour où 1'Eglise Romaine, dans sa liturgie, célèbre cet événement quand elle chante : « C'est en ce jour même que Joseph mérita les joies de la vie éternelle. »
Or, s'il est vrai que les dates fixées dans le Calendrier ne correspondent pas toujours à celles de la mort des Saints qu'on célèbre, puisqu'elles coïncident quelquefois avec l'anniversaire de leur translation, ou, dans le cas d'un Pontife, avec celui de son élection épiscopale, néanmoins, comme la date fixée dans la liturgie pour la mort de saint Joseph est reconnue par presque toutes les églises latines, vouloir sans preuves contraires, écarter cette commune opinion, serait pour le moins téméraire.
Rappelons-nous d'ailleurs ce que nous avons dit plus haut, que c'est probablement à Jérusalem, vers le temps de Pâque que mourut saint Joseph; ce qui nous met à l'aise avec la date marquée. Ajoutons qu'à Bologne, en Italie, où semble-t-il, fut inauguré le culte public du saint Patriarche, cette fête, de temps immémorial, se célébrait précisément le 19 mars.
Comment mourut saint Joseph
Pour ce qui est du genre de mort auquel saint Joseph dut succomber, comme nous ne lisons pas qu'il ait été frappé de mort violente, nous ne pouvons mieux faire que suivre le sentiment commun des fidèles, sentiment que l'Eglise elle-même semble encourager, à savoir que le saint Patriarche a succombé aux conséquences d'une maladie mortelle, et qu'il mourut, assisté par Jésus et Marie lui prodiguant les soins les plus affectueux : ce qui rend cette mort la plus enviable que l'on puisse imaginer.
C'est là précisément ce que chante l'Eglise le jour de sa fête : « Heureux êtes-vous, ô saint Patriarche, trois fois heureux, pour avoir, à votre heure dernière, reçu les soins empressés du Christ et de la Vierge, vous réconfortant par leur céleste affection. »
Belles paroles de saint François de Sales
« On ne peut quasi pas bonnement douter, écrit saint François de Sales, que le grand saint Joseph ne fust trespassé avant la Passion et Mort du Sauveur, qui, sans cela, n'eust pas recommandé sa Mère à saint Jean. Et comme pourroit-on donq imaginer que le cher Enfant de son cœur, son Nourrisson bien-aymé, ne l'assistât à l'heure de son passage? BIENHEUREUX SONT LES MISERICORDIEUX, CAR ILS OBTIENDRONT MISERICORDE.
Hélas, combien de douceur, de charité et de Miséricorde furent exercées par ce bon Père nourricier envers le Sauveur Ihors qu'il nasquit petit enfant au monde! et qui porroit donq croire, qu'iceluy sortant de ce monde, ce divin Filz ne lui rendist la pareille au centuple, le comblant de suavités célestes?
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Sam 04 Sep 2021, 23:14 | |
| CHAPITRE VII - MORT BIENHEUREUSE DE SAINT JOSEPH
Belles paroles de saint François de Sales
« Les cigoignes sont un vray portrait de la mutuelle piété des enfans envers les pères et des pères envers les enfans; car, comme ce sont des oiseaux passagers, elles portent leurs pères et mères vieux, en leurs passages, ainsy qu'estant encore petites leurs pères et mères les avoyent portées en mesme occasion.
Quand le Sauveur estoit encore petit enfant, le grand Joseph son père nourricier, et la très glorieuse Vierge sa Mère, l'avoyent porté maintefois, et spécialement au passage qu'ils firent de Judée en Egypte et d'Egypte en Judée : hé, qui doutera donq que ce saint Père, parvenu à la fin de ses jours, n'ayt réciproquement esté porté par son divin Nourrisson au passage de ce monde en l'autre, dans le sein d'Abraham, pour de là le transporter dans le sein, à la gloire, le jour de son Ascension?
« Un saint qui avoit tant aviné en sa vie ne pouvoit mourir que d'amour : car son âme ne pouvant à souhait aviner son cher Jésus entre les distractions de cette vie, et ayant achevé le service qui estoit requis au bas cage d'iceluy, que restoit-il sinon qu'il dist au Père éternel : O Père, J'AY ACCOMPLI L'OEUVRE QUE VOUS M'AVIES DONNÉE EN CHARGE; et puis au Fils : O mon Enfant, comme votre Père céleste remit vostre cors entre mes mains, au jour de votre venue en ce monde, ainsy en ce jour de mon départ de ce monde JE REMETZ MON ESPRIT ENTRE LES VÔTRES »
Le sépulcre de saint Joseph
Quant à l'endroit où le corps de saint Joseph fut enseveli, il est bien difficile de rien préciser, car les éléments nous manquent pour établir une thèse dans un sens ou dans un autre.
Nous devons donc nous en tenir à ce qui nous semble être l'opinion la plus probable, c'est-à-dire, que le corps du saint patriarche fut enseveli dans la vallée de Josaphat, dans le sépulcre de famille, où reposaient déjà les corps de Joachim et d'Anne et qui plus tard, devait recevoir, bien que pour de brefs instants, celui de la Mère de Dieu.
A l'appui de cette opinion, de graves auteurs apportent le fait que probablement le jardin de Gethsémani, près duquel se trouve ce sépulcre, aurait appartenu à la sainte Famille, comme on peut le déduire du fait que Notre-Seigneur s'y rendait fréquemment avec ses disciples; d'autre part, ce jardin n'était pas loin de la maison des saints Joachim et Anne, où la tradition veut que la sainte Vierge soit née.
A qui objecterait la pauvreté des saints Epoux, peu compatible avec la possession d'un champ tel que le Gethsémani, on peut faire observer que cette pauvreté n'était pas telle qu'ils fussent destitués de tout bien.
Marie, fille unique, héritière de ses parents, pouvait très bien posséder ce jardin destiné, selon la coutume des Hébreux, à l'ensevelissement des morts de la famille.
Quoi qu'il en soit, et quelque opinion que l'on veuille adopter par rapport au sépulcre de saint Joseph, on ne peut rien déduire de cela contre le fait de sa résurrection dont nous allons parler; car, comme l'observe Papebrochius, ce sépulcre est maintenant dépourvu de ses restes précieux.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 05 Sep 2021, 22:28 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH
Question à résoudre
Jusqu'ici nous avons parlé des insignes perfections dont il a plu au Seigneur d'enrichir l'âme du Père putatif de Jésus, et en particulier de la grâce dont il l'a comblé et en vertu de laquelle le saint Patriarche s'est acquis une très belle gerbe de mérites, jusqu'au moment où il termina, par une très sainte mort, une vie pleine de bonnes œuvres.
Il nous faut maintenant entretenir le lecteur de la gloire incomparable par laquelle le Seigneur a voulu couronner tant d'actions vertueuses. Mais, auparavant, comme sujet d'introduction, nous devrons exposer le fait d'un privilège exceptionnel dont le saint Patriarche a été l'objet : nous voulons parler de sa glorieuse résurrection, en vertu de laquelle nous croyons qu'il est au ciel en corps et en âme.
Puis, après avoir parlé du degré de gloire qu'il possède au ciel, nous examinerons les conséquences de cette gloire, qui sont, d'un côté, la joie dont il jouit, et, d'un autre, les auréoles qui, comme une joie accidentelle, complètent la félicité de certains bienheureux.
Résurrection corporelle de saint
Pour commencer par la résurrection corporelle de saint Joseph, on peut très bien croire que le glorieux Patriarche fut compris parmi les Saints qui ressuscitèrent avec Notre-Seigneur. Le texte de saint Matthieu, qui nous relate cet événement est le suivant : «Beaucoup de corps de Saints qui s'étaient endormis, ressuscitèrent, et sortant de leurs tombeaux après la résurrection du Seigneur, ils vinrent dans la ville sainte, et apparurent à beaucoup de personnes. »
Ces paroles, comme l'observe saint Thomas, doivent se prendre comme étant dites par anticipation, ce mode de parler étant fréquent dans la sainte Ecriture; c'est-à-dire qu'elles se rapportent, non au moment de la mort du Sauveur, mais à celui de sa résurrection.
Car le Christ étant, comme s'exprime saint Paul : « les prémices de ceux qui dorment », personne, avant lui, n'a jamais joui du même privilège. Ceux qui, comme Lazare, ont été rappelés à la vie, devaient plus tard mourir une seconde fois.
Or, la résurrection des Saints, dont parle ici saint Matthieu, avait pour objet de rendre témoignage à la résurrection de Jésus-Christ et, pour ainsi dire, d'en rehausser l'éclat; elle devenait ainsi une preuve évidente de la résurrection finale de la chair; il fallait donc que cette résurrection fût parfaite.
D'ailleurs, si ces mêmes Saints avaient dû, après une période de temps, mourir de nouveau, leur résurrection, au lieu d'être pour eux un bienfait, les aurait exposés à une nouvelle période de douleurs et de tentations et au péril de perdre le salut éternel.
Cette opinion touchant la résurrection parfaite des Saints dont parle saint Matthieu, bien qu'elle ne plaise pas à saint Augustin, n'en a pas moins pour soi l'assentiment de plusieurs écrivains ecclésiastiques de marque tels que Origène, Clément d'Alexandrie et saint Thomas, sans compter les commentateurs plus récents, qui la présentent comme extrêmement probable.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 06 Sep 2021, 22:07 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH Question à résoudre
Résurrection corporelle de saint
En réalité, nous pouvons retenir en toute sûreté que ces heureux personnages ressuscitèrent avec Notre-Seigneur le jour de Pâques pour ne plus mourir, et qu'avec lui ils montèrent au ciel le jour de l'Ascension. Que saint Joseph fût de leur nombre, c'est une chose dont nous pouvons à peine douter.
Le saint Patriarche n'était-il pas le père bien-aimé du Rédempteur, qu'il avait gardé avec tant de soin et servi avec tant de fidélité; et son témoignage en faveur de la divinité du Christ ne devait-il pas avoir un poids prépondérant? D'autre part, l'absence de reliques du saint Patriarche est encore une preuve que son corps, comme celui de sa sainte Epouse, ont été finalement glorifiés par Dieu.
Le pieux Gerson, commentant ce passage de saint Paul : « Les femmes ont recouvré leurs morts par la résurrection », dit avec beaucoup d'à propos, que Marie, à la résurrection de Jésus, reçut non seulement son Fils unique, mais aussi son chaste Epoux. Et nous pouvons croire que la première visite que fit saint Joseph, dans cette matinée de joie et d'exultation, fut, comme celle de Jésus, pour Marie, que le Seigneur voulut alors récompenser comme il sait le faire, par des consolations d'une douceur infinie.
Il n'est pas inutile de rappeler, à ce propos, le trait rapporté par Bernardin de Busto. Un jour que saint Bernardin de Sienne était à Padoue et prêchait sur le saint Patriarche, tout à coup il s'exclama : « Saint Joseph est glorieux au ciel, en corps et en âme. » Immédiatement on vit paraître, sur la tête du Saint, une croix d'or resplendissante, comme témoignage céleste de la vérité de cette assertion.
Belles paroles de saint François de Sales sur la résurrection de saint Joseph
Les belles paroles de saint François de Sales, par rapport à la résurrection de saint Joseph, méritent d'être citées ici : « Que nous reste-t-il plus à dire maintenant, écrit-il sinon que nous ne devons nullement douter que ce glorieux Sainct n'ait beaucoup de crédit dans le ciel auprès de celuy qui l'a tant favorisé que de l'y eslever en corps et en âme; ce qui est d'autant plus probable que nous n'en avons nulle relique ça bas en terre, et il me semble que nul ne peut douter de ceste vérité; car comme eust peû refuser ceste grace à S. Joseph celuy qui luy avoit clé si obeyssant tout le temps de sa vie?
Sans doute que nostre Seigneur, descendant aux limbes, fut arraisonné par S. Joseph en ceste sorte : Monseigneur, ressouvenez-vous, s'il vous plaist, que quand vous vinstes du Ciel en terre, je vous receus en ma maison, en ma famille; et que dés que vous fustes nay, je vous receus entre mes bras; maintenant que vous devez aller au Ciel, conduisez-moy avec vous; je vous receus en ma famille, recevez-moy maintenant en la vostre, puis que vous y allez; je vous ay porté entre mes bras, maintenant prenez-moy sur les vostres; et comme j'ay eu soin de vous nourrir et conduire durant le cours de vostre vie mortelle, prenez soin de moy et de me conduire en la vie immortelle.
Et s'il est vray, ce que nous devons croire, qu'en vertu du tres Sainct Sacrement que nous recevons, nos corps ressusciteront au jour du jugement, comment pourrions-nous douter que nostre Seigneur ne fist monter quant et luy au ciel en corps et en âme le glorieux S. Joseph, qui avoit eu l'honneur et la grace de le porter si souvent entre ses benits bras; ausquels nostre Seigneur se plaisoit tant ?... S. Joseph donc est au ciel en corps et en âme, c'est sans doute.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mar 07 Sep 2021, 22:57 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH
La translation des os de l'ancien Joseph, figure de la résurrection de saint Joseph
Ce que nous disons de la résurrection de saint Joseph peut trouver une confirmation dans ces paroles de l'Ecclésiastique, se rapportant à l'ancien Patriarche, fils de Jacob : « Et ses os furent visités et après sa mort ils prophétisèrent ».
Au sens littéral, ces paroles veulent dire que quand les fils d'Israël partirent de l'Egypte pour se rendre dans la terre de Chanaan, ils se conformèrent à la demande que Joseph avait formulée sur le point de mourir, à savoir de transporter ses os avec eux, ce qu'ils firent en réalité.
De cette manière, par le fait même, venait à se vérifier la prophétie que Joseph avait faite, quand il avait dit[ : « Dieu vous visitera : transportez mes os avec vous hors de ce lieu », ce qui contenait une annonce de la résurrection future, puisque si ces os étaient tenus en honneur, cela n'était pas tant parce qu'ils avaient été le temple de Dieu par la grâce, que parce qu'ils devaient le devenir d'une manière bien plus parfaite dans la gloire.
Si maintenant nous nous souvenons du canon déjà énoncé plus haut que, dans l'ancien Patriarche Joseph, il nous faut reconnaître une figure du nouveau Joseph, Epoux de Marie, nous pourrons voir dans ce fait un trait frappant de la singulière Providence de Dieu envers la dépouille mortelle de celui qu'il avait voulu élever à la haute dignité de Père putatif de son Fils incarné.
Car si les descendants de l'ancien Joseph furent poussés par un sentiment de piété à transporter religieusement ses ossements vénérables dans la terre promise, un sentiment de piété pareil n'a pu manquer d'exciter le divin Sauveur à faire sortir du sépulcre la charpente osseuse du très saint et très pur époux de sa Mère, pour l'introduire bientôt après, impassible, immortel, subtil et rayonnant de gloire, avec lui dans le ciel.
Ce que nous venons de dire de la glorieuse résurrection corporelle du saint Patriarche nous invite à tirer la conclusion qui se dégage de tout ce que nous avons exposé au sujet de ses admirables perfections, conclusion qui n'est autre que celle que nous avons énoncée plus haut, quand nous parlions de sa prédestination. La seule différence est que nous considérions alors la gloire du Saint telle que Dieu l'avait, dans sa sagesse, décrétée de toute éternité; maintenant, nous la considérons telle qu'elle résulte des insignes mérites que lui ont valu ses vertus et ses souffrances.
Saint Joseph surpasse en gloire tous les Saints et tous les Anges
En effet, la gloire de la patrie n'est autre chose que la grâce consommée de cette vie, grâce qui nous est donnée gratuitement par Dieu, mais que nous pouvons augmenter en nous par notre correspondance et l'exercice constant des vertus de notre état.
Le Seigneur ayant donc, de toute éternité, prédestiné saint Joseph à la dignité d'époux de Marie et de Père putatif de Jésus, dignité qui, dans son estime, le plaçait d'emblée au-dessus de toutes les créatures, lui accorda, nous l'avons vu, de remplir sa mission avec toute la perfection possible, l'élevant en grâce de degré en degré, jusqu'à ce qu'il atteignît la somme de mérites, fixée dans les décrets divins, et qui lui donnât droit à la couronne céleste qui lui était destinée. Saint Joseph, dans l'ordre de l'exécution, accomplit parfaitement tout ce qui avait été décrété par Dieu dans cet ordre d'idées. De cette manière, la place unique qu'il occupe dans le ciel est en même temps un don gratuit de Dieu et le fruit de ses propres mérites.
Source : Livres-mystiques.com | |
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mer 08 Sep 2021, 21:51 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH
Saint Joseph surpasse en gloire tous les Saints et tous les Anges
Cette conclusion ne pourra faire aucune difficulté, si l'on considère comment personne, excepté la très sainte Vierge, ne s'est approchée plus près de Jésus-Christ, source et distributeur de toutes les grâces, que le saint Patriarche Joseph, dont il a voulu être considéré comme le fils, non seulement par les hommes, mais par Dieu lui-même et auquel furent confiés, par rapport au Verbe incarné, les droits et les offices de Père, non pour ce qui regarde la génération temporelle, mais pour un ordre de choses bien plus élevé.
On peut donc affirmer, en toute sûreté, que la primauté de saint Joseph sur tous les bienheureux, excepté Marie, est une vérité correspondant au sentiment de l'Eglise Catholique.
Cette même vérité trouve sa confirmation dans l'affinité qui existe entre Joseph et Marie. Généralement parlant, l'épouse suit la condition de son mari et non pas le mari la condition de l'épouse; mais quand une épouse est ornée d'une très haute dignité, c'est le contraire qui a lieu : le mari alors participe, autant qu'il est possible, à la condition de son épouse, selon le vieil adage : « Celui qui se marie avec une reine, devient par conséquent roi. »
Or, d'un côté, un vrai mariage exista entre Marie et saint Joseph; d'un autre, la Mère de Dieu est reconnue, par toute l'Eglise, comme surpassant en gloire tous les Anges et tous les Saints. Il est donc juste de revendiquer, pour le saint Patriarche, la première place dans le ciel après Marie.
« Je ne crois pas qu'il soit téméraire, ni improbable, dit Suarez, mais au contraire c'est une chose pieuse et vraisemblable de penser que saint Joseph surpasse tous les autres Saints en grâce et en béatitude; car il n'y a rien dans l'Ecriture, et je ne trouve rien dans les Pères, qui s'oppose à cette opinion. »
Ajoutons que saint Joseph a été solennellement déclaré le Patron de l'Eglise catholique, c'est-à-dire de l'Eglise universelle; en d'autres termes, non pas seulement de l'Eglise militante, mais aussi de l'Eglise triomphante, qui comprend tous les Bienheureux, qu'ils soient hommes ou anges. Or, un patron est toujours supérieur à ceux sur qui il exerce son patronage. Il faut donc reconnaître, dans le saint Patriarche, une supériorité sur tous les élus, en exceptant toutefois la très sainte Vierge, son Epouse; et cette supériorité se mesure par la gloire dont il jouit au ciel.
Il ne faudrait pas cependant conclure de cela que, de même que nous invoquons la Bienheureuse Vierge Marie, Reine de tous les Anges et de tous les Saints, nous puissions également appeler saint Joseph Roi de tous les Anges et de tous les Saints, cette manière de parler n'étant pas admise dans l'Eglise. Car il y a entre la sainte Vierge et saint Joseph cette différence, que Marie, à cause de la divine maternité est placée dans un ordre à part, ce qui ne peut se dire du saint Patriarche; aussi ce titre : Roi de tous les Saints, d'un commun consentement, est réservé à Jésus-Christ.
Joie de saint Joseph dans le ciel
Un des principaux effets de la charité, même dès cette vie, est la joie, une joie spirituelle, une joie qui remplit le cœur de suavité et l'élève bien au-dessus des choses de ce monde. Mais quand la charité est consommée dans le ciel, alors cette joie est pleine et entière, sans ombre de tristesse ou de crainte. C'est de cette joie que parlait Jésus-Christ, quand il disait: « Que ma joie soit en vous, et que votre joie soit pleine. » Or, c'est bien de cette joie qu'est remplie, au ciel, l'âme du glorieux Patriarche.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Jeu 09 Sep 2021, 22:00 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH
Joie de saint Joseph dans le ciel
La joie dont nous parlons ne peut être pleine, que quand il ne reste plus rien à désirer. Or, tant que nous sommes en ce bas monde, observe saint Thomas, nous avons toujours quelque désir, puisque nous ne nous rapprochons de Dieu, source de tout bien, que par degré; mais quand nous arriverons à la béatitude parfaite, aucun désir n'agitera plus notre âme.
Et alors nous éprouverons une joie pleine et entière; une joie plus grande que celle que nous aurions jamais pu désirer; aussi ce n'est pas tant la joie qui entre dans l'âme des Bienheureux, que l'âme des Bienheureux qui entre dans cette joie, comme il est dit : « Entre dans la joie de ton Seigneur. »
Rien n'est plus agréable que de contempler la joie de saint Joseph dans le ciel, joie proportionnée au sublime degré de gloire qu'il possède en compagnie de sa chaste Epouse.
« Il ne faut pas douter, écrit saint Bernardin de Sienne que Jésus-Christ, vivant sur la terre, n'ait montré envers saint Joseph, des marques de familiarité, de respect et d'estime très hautes, telles qu'un fils les doit à son père, et qu'au ciel encore il ne les lui refuse pas; au contraire, il les complète et les consomme.
C'est pourquoi il est dit : Entre dans la joie de ton Seigneur, pour nous faire entendre mystiquement que non seulement cette joie est en lui, mais qu'elle l'entoure et l'absorbe de toutes parts, le noyant comme dans un abîme infini.»
Ceci regarde la joie essentielle de saint Joseph, qui a sa raison d'être dans la vision béatifique; mais le saint Patriarche eut encore une autre source de joie accidentelle, provenant de la possession d'une splendide auréole qui orne son front virginal, l'auréole de la virginité. Mais d'abord, qu'est-ce qu'une auréole ?
Auréole des martyrs, des docteurs et des vierges
On appelle auréole une joie accidentelle, provenant, chez les Bienheureux, d'une victoire remportée par eux dans des circonstances spécialement difficiles. Le mot aureola est un diminutif de aurea.
L'aurea désigne la joie essentielle des Bienheureux, consistant dans la vision béatifique et correspondant à la couronne de vie promise à ceux qui auront combattu le bon combat.
L'auréole, au contraire, est décernée à certains Bienheureux, pour les récompenser de la victoire qu'ils ont remportée sur les ennemis du salut.
Or, ces ennemis sont de trois sortes : le monde, le démon et la chair, selon ce que dit saint Jean : « Tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, et concupiscence des yeux, et orgueil de la vie; et cela ne vient pas du Père, mais du monde. »
On distingue donc trois auréoles : celle des martyrs, correspondant à la victoire remportée sur le monde; celle des docteurs, décernée à ceux qui, par la prédication de la foi, s'efforcent d'évincer le démon du cœur des hommes; celle des Vierges qui, combattant vigoureusement contre la chair, ont réussi à la soumettre à l'esprit.
Voyons maintenant laquelle de ces auréoles appartient à saint Joseph.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Ven 10 Sep 2021, 23:13 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH
L'auréole des martyrs ne convient pas à saint Joseph
D'abord, pour ce qui est de l'auréole des martyrs, quelques auteurs ont cru devoir l'attribuer au saint Patriarche, à cause des souffrances qu'il a endurées. Mais il semble plus exact de ne pas admettre cette opinion, car on ne lit pas que saint Joseph ait succombé à une mort violente, ayant, au contraire, été assisté, dans sa dernière maladie, par Jésus et Marie. On ne peut donc pas dire qu'il ait été martyr dans le sens propre du mot.
Il ne faudrait pas non plus lui attribuer ce genre de martyre que l'on nomme imparfait, et qui consiste en ceci, qu'un homme ait souffert des tourments suffisants en eux-mêmes à lui donner la mort, bien que celle-ci, par une disposition spéciale de la Providence, n'ait pas lieu.
C'est ainsi que 1'Eglise honore comme martyrs, mais sine sanguine, c'est-à-dire imparfaitement, saint Jean l'Evangéliste, saint Eusèbe, saint Marcel, etc. Nous ne lisons pas, en effet, que saint Joseph ait dû subir des tourments tels qu'ils auraient dû amener sa mort.
Si donc saint Joseph est quelquefois appelé martyr, ceci ne doit pas s'entendre dans le sens propre du mot, mais au figuré, de la même manière que nous appelons Marie, la Reine des Martyrs ; car, de même que sa sainte Epouse, il eut le cœur transpercé du glaive de la douleur.
« Pour parler de la palme du martyre selon la coutume de l'Eglise militante, dit Isidore de Isolanis, on ne peut ni penser ni prêcher de saint Joseph qu'il fut martyr ; mais si nous parlons de son mérite devant Dieu, nous ne doutons pas que la couronne du martyre ne lui appartienne. »
Pour préciser, davantage ce que nous venons d'expliquer, nous dirons que saint Joseph, comme la très sainte Vierge, ne fut pas martyr dans le sens propre du mot, soit qu'on parle du martyre parfait ou du martyre imparfait; il le fut cependant dans le sens impropre ou figuré, ce qui veut dire que, avec sa sainte Epouse, il a souffert plus que tous les autres Saints.
L'auréole des Docteurs ne convient pas à saint Joseph
Si l'on ne peut reconnaître à saint Joseph l'auréole des martyrs, peut-on dire que celle des docteurs lui appartient ?
Plusieurs écrivains, tels que Bernardin de Busto et Isidore de Isolerais, l'ont pensé. Leur raisonnement est que le saint Patriarche a travaillé à arracher l'erreur du cœur des hommes, pour y implanter la bonne racine de la vérité quand, par exemple, il annonça l'excellence du Christ aux pasteurs et aux Mages et qu'il proclama en Égypte la fausseté des idoles. Ceci, pourtant, ne suffit pas.
D'abord, il n'appert pas, d'après les saintes Ecritures, que saint Joseph ait ainsi prêché la vérité de la mission de Jésus-Christ.
Même si l'on admet, ce qui est à croire, qu'il n'ait pas perdu une occasion de faire connaître aux hommes le mystère de l'Incarnation, il ne le fit pas d'office, ex professo, comme les Apôtres ou les Docteurs de l'Eglise qui, par leurs prédications et leurs écrits, sont considérés comme les hérauts de l'Evangile.
Sa mission n'était pas de prêcher Jésus-Christ; d'ailleurs, le temps n'était pas encore venu où la doctrine du royaume des cieux dût être prêchée par les Apôtres aux Juifs et aux Gentils.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 12 Sep 2021, 00:15 | |
| CHAPITRE VIII - RÉSURRECTION ET GLOIRE DE SAINT JOSEPH
L'auréole des Docteurs ne convient pas à saint Joseph
D'abord, il n'appert pas, d'après les saintes Ecritures, que saint Joseph ait ainsi prêché la vérité de la mission de Jésus-Christ.
Même si l'on admet, ce qui est à croire, qu'il n'ait pas perdu une occasion de faire connaître aux hommes le mystère de l'Incarnation, il ne le fit pas d'office, ex professo, comme les Apôtres ou les Docteurs de l'Eglise qui, par leurs prédications et leurs écrits, sont considérés comme les hérauts de l'Evangile. Sa mission n'était pas de prêcher Jésus-Christ; d'ailleurs, le temps n'était pas encore venu où la doctrine du royaume des cieux dût être prêchée par les Apôtres aux Juifs et aux Gentils.
Qu'on ne dise pas que si saint Joseph n'a pas formellement annoncé le Christ par la parole, il l'a cependant prêché par l'exemple, montrant aux hommes, par sa vie vertueuse, ce que peut faire, dans les âmes, la doctrine du Sauveur.
En effet, si cela était suffisant pour assurer à un homme l'auréole de docteur, il faudrait également donner ce titre à tous les chrétiens de sainte vie, ce qui est contraire au sens de l'Eglise.
Saint Joseph possède au ciel l'auréole de la virginité
Mais, si nous ne pouvons admettre, dans saint Joseph, l'auréole du martyre ni celle du doctorat, il faut, sans aucun doute, lui reconnaître celle de la virginité, et cela dans un degré très élevé.
Car la théologie nous enseigne que non seulement le saint Patriarche est demeuré vierge toute sa vie, mais aussi qu'il a, de même que sa sainte Epouse, consacré à Dieu, par un vœu irrévocable, le propos qu'il avait formé de s'abstenir de toute action qui pût porter offense à cette belle vertu, qu'il pratiqua dans toute sa perfection.
Car la virginité est déjà en elle-même une vertu morale; mais elle n'est parfaite, que si elle est accompagnée d'un vœu. Ce vœu, saint Joseph a été, parmi les hommes, le premier pour l'avoir formulé; il le fit, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, au milieu d'un peuple aux aspirations terrestres, et avec la seule intention de servir Dieu plus librement et plus fidèlement.
Aussi, digne compagnon et gardien de Jésus, qui fait paître son troupeau parmi les lis et s'avance entouré de vierges, saint Joseph se distingue-t-il maintenant dans le ciel par la splendide auréole dont est ceint son front virginal.
Saint Joseph élevé dans les cieux, au-dessus de tous les Anges et de tous les Saints
Ces considérations sur la gloire ineffable de saint Joseph, sur la joie dont son âme est remplie, sur l'auréole de virginité qui orne son front, confirment ce que nous avons dit au commencement de cet ouvrage, de la primauté du saint Patriarche sur tous les Anges et sur tous les Saints, primauté proclamée solennellement par, le glorieux Pape Pie IX : « En raison de la sublime dignité que Dieu avait conférée à son très fidèle serviteur le bienheureux saint Joseph, dit-il, l'Eglise l'a toujours honoré et loué après la Vierge Marie, son Epouse. »
On pourrait peut-être objecter, contre ce que nous avons dit de la prééminence, dans l'ordre de la gloire, de saint Joseph sur tous les Anges et les Bienheureux, la disposition que nous trouvons dans les litanies des Saints, où son nom est mentionné non seulement après celui des Anges, mais aussi après celui de saint Jean-Baptiste.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 12 Sep 2021, 22:34 | |
| Saint Joseph élevé dans les cieux, au-dessus de tous les Anges et de tous les Saints
Mais il faut observer que ces litanies représentent non point l'ordre de la hiérarchie céleste, mais celui de la hiérarchie ecclésiastique, dans lequel les esprits bienheureux et le Précurseur sont placés avant tous les autres Saints, comme formant des ordres spéciaux, quoi qu'il en soit de la sainteté et de la gloire de chacun d'eux, connue de Dieu seul, et en raison de laquelle les hommes, bien que d'une nature inférieure, peuvent surpasser, dans la gloire, les esprits bienheureux eux-mêmes. On se tromperait donc, si l'on voulait voir, dans l'ordre où les Saints sont nommés, une règle sûre pour connaître leur place en paradis.
D'ailleurs, saint Joseph, soit dans ces mêmes litanies, soit dans la Collecte pour demander les suffrages des Saints, est placé avant les Apôtres eux-mêmes, lesquels cependant, nous dit saint Paul, auront le privilège de juger les Anges, bien que, dans les litanies, leurs noms soient récités après ceux des Anges. Dans les anciens Rituels, aux litanies composées pour obtenir aux malades la grâce d'une bonne mort, le nom de saint Joseph se trouve placé après celui de saint Jean-Baptiste et avant ceux des Apôtres. C'est sous le pontificat de Clément XI que cet usage s'est introduit pour les litanies générales des Saints.
De ce que la primauté de saint Joseph dans la gloire a été, dans ces derniers temps, universellement reconnue, il ne faudrait pas trop se hâter de vouloir introduire des modifications dans ces parties de la liturgie qui ont été rédigées à une époque où le culte du saint Patriarche n'était pas encore développé, ni sa primauté sur tous les Bienheureux ouvertement reconnue.
Car l'Eglise, procède avec une sage lenteur. C'est ainsi que, lorsque de pieux clients du saint Patriarche demandèrent à la Sacrée Congrégation des Rites, en 1869, que son nom fût placé, dans les litanies, avant celui de saint Jean-Baptiste, cette demande ne fut pas accordée. La même Congrégation rejeta la pétition qui lui avait été présentée, d'introduire, dans l'Ordinaire de la Messe, c'est-à-dire, au Confiteor, au Suscipe sancta Trinitas et au Canon, le nom de saint Joseph après celui de la très sainte Vierge.
Toutefois, ces refus ne veulent pas dire que l'Eglise hésite à reconnaître la primauté du saint Patriarche sur toute la cour céleste ; mais seulement qu'elle procède avec lenteur, quand il s'agit de changer les dispositions de la liturgie. Ceci toutefois n'empêche pas d'espérer qu'un jour viendra où les modifications indiquées seront officiellement adoptées. Mais c'est à l'Eglise, dont l'Esprit Saint guide les destinées, de fixer le temps le plus opportun pour ces sortes d'innovations.
TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
INTRODUCTION
Après avoir considéré saint Joseph dans ses relations avec le mystère de l'Incarnation et dans ses perfections et grandeurs personnelles, il nous reste à parler de ses rapports avec l'Eglise catholique, rapports de vigilance et de protection, d'une part; rapports de reconnaissance et de culte, d'autre part.
Car, du fait que saint Joseph fut prédestiné pour être le gardien de la virginité de Marie et de la vie temporelle du Fils de Dieu fait homme, il résulte qu'il commença, dès son mariage avec la très sainte Vierge, à exercer son patronage sur la sainte Famille, qui, à son tour, eut pour lui les sentiments d'amour et de vénération que peuvent avoir la meilleure des épouses envers son époux très cher et le meilleur des fils envers son père bien-aimé.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 13 Sep 2021, 22:37 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
INTRODUCTION
Mais l'Eglise catholique est elle-même instituée et comme calquée sur le modèle de la sainte Famille dont elle est, pour ainsi dire, la continuation et le développement naturel.
Les caractéristiques qui la distinguent, la subordination hiérarchique, la dérivation des grâces d'un même principe vital, le magistère doctrinal, le courant ininterrompu de vie spirituelle, l'échange de sentiments de charité entre le chef et les membres, tout cela se trouvait en principe dans la sainte Famille de Nazareth, envers laquelle saint Joseph déploya toutes les ressources de son patronage.
D'autre part, Jésus et Marie connaissant toute la perfection de saint Joseph, ne cessèrent de lui prodiguer les marques de leur reconnaissance et de leur vénération.
Ce qui est dit de l'ancien Joseph, qu'il vit en songe le soleil et la Lune s'inclinant pour l'adorer], s'applique très bien à Jésus, le soleil de justice, sol justitiae, et à Marie qui est belle comme la lune, pulchra ut fana; tous deux offrant leurs hommages au saint Patriarche et se laissant guider et protéger par lui.
Ordre à suivre dans cette partie
Ce double objet de notre considération, ce que fit saint Joseph pour protéger et défendre la sainte Famille, et ce que fit la sainte Famille pour montrer à saint Joseph sa reconnaissance et ses hommages, nous ouvre la voie pour traiter des relations du saint Patriarche avec l'Eglise catholique, relations qui se réduisent à deux chefs très distincts : en premier lieu, le patronage de saint Joseph sur l'Eglise catholique ; en second lieu, le culte dû par l'Eglise catholique au glorieux saint Joseph.
Avertissement
Nous examinerons donc, en deux articles distincts, ce double aspect des relations qui existent entre saint Joseph et l'Eglise catholique. Mais, auparavant, nous devons de nouveau inculquer ce que nous avons dit plus haut des écueils à éviter, en traitant un sujet si délicat.
D'un côté, rien ne doit s'avancer qui ne soit appuyé sur les solides principes de la tradition et de la théologie, car saint Joseph n'a pas besoin de notre mensonge, lui qui possède de si grands privilèges ; d'un autre, sa grandeur dans le ciel et son influence sur le cœur de son Fils sont si grandes, qu'il ne faut pas trop s'étonner des titres d'honneur que l'Eglise lui reconnaît et du culte, particulier qu'elle lui consacre.
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Saint Joseph notre Corédempteur et médiateur
Au sommet des relations qui rattachent saint Joseph à l'Eglise catholique, il nous faudrait placer la part que le saint Patriarche a eue dans l'accomplissement du Mystère de l'Incarnation et de la Rédemption.
Car, saint Joseph est sous ce rapport, bien que d'une manière plus limitée, ce qu'est sa très sainte Epouse.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mar 14 Sep 2021, 22:08 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Saint Joseph notre Corédempteur et médiateur
Jésus-Christ se rattache au genre humain à deux titres : au titre de Rédempteur, pour avoir payé le prix de notre rançon, et à celui de Médiateur entre Dieu et nous, entre le ciel et la terre. Marie également appartient au genre humain, et comme Corédemptrice, et comme médiatrice auprès de son divin Fils.
La même chose doit se dire, toutes proportions gardées, du saint Patriarche Joseph. Il est, bien mieux que tout autre Saint, notre Corédempteur, puisqu'il a gardé, avec un soin jaloux, au péril de sa vie, la grande victime du sacrifice; il est notre médiateur auprès de Jésus et de Marie, puisqu'il a, par son action très efficace, coopéré ministériellement à notre réconciliation avec Dieu.
Mais ces offices d'un caractère plus général, nous les avons déjà expliqués dans la première partie de cet ouvrage, lorsque nous parlions des relations du saint Patriarche avec Marie et Jésus.
C'est pourquoi nous nous limiterons ici à parler de l'office de patron, qui est une extension des offices de corédempteur et de médiateur, office qu'il exerce sur chacun des individus de la race humaine, pour peu qu'ils choisissent de se placer librement sous son patronage. Mais, d'abord, qu'est-ce que l'on entend par patronage ?
Ce que représente l'idée de patronage
Les relations qui nous rattachent à saint Joseph, en tant que le saint Patriarche déverse sur chacun de ses dévots clients les trésors de ses bienfaits, sont comprises, avons-nous dit, dans ce que nous appelons le patronage, mot dérivé du latin patronus, dont l'office est de protéger quelqu'un dans le péril, comme tenant, pour ainsi dire, la place de son père.
C'est pourquoi il appartient à un patron de défendre son client en jugement, de lui suggérer, au besoin, les moyens de revendiquer son droit, de le visiter dans ses difficultés, de diriger ses affaires, de prendre sa cause en mains, comme si c'était sa propre cause.
On se sert parfois de plusieurs noms pour désigner un patron : on l'appelle avocat, procureur, orateur, conseiller, intercesseur, selon qu'il est appelé à exercer l'un ou l'autre des devoirs ou offices inhérents à sa qualité.
Nous exposerons ici ces différents offices, que remplit envers nous le saint Patriarche : d'abord, celui de défenseur né de ses clients ; en second lieu, celui d'intercesseur pour eux auprès du trône de la Divine Miséricorde; en troisième lieu, celui de protecteur dans leurs entreprises temporelles.
Comme on le voit, le fait du patronage de saint Joseph à notre égard est une vérité de souveraine importance, étant ordonné par Dieu comme moyen très efficace pour procurer notre salut.
Il nous conviendra donc de rechercher, d'abord, si l'Ancien Testament ne nous fournit pas quelques figures de cet attribut du glorieux Patriarche, car nous voyons que, en règle générale, les grands événements de la Loi nouvelle, ont été annoncés, dans l'ancienne Loi, par quelques figures spéciales.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mer 15 Sep 2021, 22:05 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Le Patronage de saint Joseph, annoncé par trois des figures de l'Ancien Testament
En réalité, on peut voir dans l'histoire de l'ancien Patriarche Joseph, là où il est dit qu'après avoir expliqué les songes de Pharaon, il fut soudainement élevé à la première place après le roi, une annonce prophétique de l'office de patron que saint Joseph devait exercer sur les hommes rachetés par le sang de Jésus-Christ.
Les paroles du texte sacré méritent d'être citées ici. Pharaon s'adressa ainsi à Joseph : « Tu auras l'autorité sur ma maison, et à ta parole tout le peuple obéira ; et c'est par le trône royal seulement que j'aurai sur toi la préséance.
Le Pharaon dit encore à Joseph : Voici que je t'établis sur toute la terre d'Egypte. Et il ôta l'anneau de sa main et le mit à la main de Joseph; il le revêtit aussi d'une robe de fin lin, et lui mit au cou un collier d'or.
Il le fit monter sur son second char, un héraut criant que tout le monde devait fléchir le genou devant lui, et que tous devaient reconnaître qu'il avait été établi sur toute la terre d'Egypte. Le roi dit encore à Joseph : Moi, je suis le Pharaon; mais, sans ton commandement, nul ne remuera la main ou le pied dans toute la terre d'Egypte.
Et il changea son nom, l'appelant, en langue égyptienne, le Sauveur du monde. Il lui donna pour épouse Aséneth, fille de Putiphar, prêtre d'Héliopolis. »
C'est donc en raison de la sagesse avec laquelle l'ancien Joseph avait expliqué les songes énigmatiques de Pharaon, que, délivré des ténèbres de la prison, il fut couronné de gloire et d'honneur.
Son habit sordide fut remplacé par une tunique de fin lin et ses fers par un collier d'or, auquel le roi ajouta son propre anneau. À son état d'abjection succède une pompe et une puissance sans limites, et le roi lui confie le soin de gouverner son peuple, changeant son nom en celui de Sauveur du monde.
Semblablement, le nouveau Joseph, en raison de la charité qui l'enflammait, à laquelle correspond le don de sagesse, fut revêtu par Dieu d'un manteau de gloire.
Il reçut dans l'Eglise une puissance souveraine, avec le soin de pourvoir aux besoins des fidèles. Aussi voyons-nous vérifiée en lui la prophétie de Jacob : « Je te donne une part outre celle qui te revient comme à tes frères », comme s'il disait, explique Denys le Chartreux « à cause de tes insignes vertus, et pour les bienfaits que tu m'as faits à moi et aux miens au temps de la famine, je te confie, à toi, plutôt qu'à tes frères, comme don spécial, un héritage... en signe de l'affection spéciale que j'ai pour toi ».
En réalité, la joie accidentelle que saint Joseph ressent en raison du Patronage qui lui a été confié dans l'Eglise universelle, pour n'être qu'une très petite chose, par rapport à sa gloire essentielle, n'en est pas moins un signe du grand amour que Jésus-Christ eut pour lui.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Sam 18 Sep 2021, 09:00 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH Le Patronage de saint Joseph, annoncé par trois des figures de l'Ancien Testament En réalité, on peut voir dans l'histoire de l'ancien Patriarche Joseph, là où il est dit qu'après avoir expliqué les songes de Pharaon, il fut soudainement élevé à la première place après le roi, une annonce prophétique de l'office de patron que saint Joseph devait exercer sur les hommes rachetés par le sang de Jésus-Christ. Les paroles du texte sacré méritent d'être citées ici. Pharaon s'adressa ainsi à Joseph : « Tu auras l'autorité sur ma maison, et à ta parole tout le peuple obéira ; et c'est par le trône royal seulement que j'aurai sur toi la préséance. Le Pharaon dit encore à Joseph : Voici que je t'établis sur toute la terre d'Egypte. Et il ôta l'anneau de sa main et le mit à la main de Joseph; il le revêtit aussi d'une robe de fin lin, et lui mit au cou un collier d'or. Il le fit monter sur son second char, un héraut criant que tout le monde devait fléchir le genou devant lui, et que tous devaient reconnaître qu'il avait été établi sur toute la terre d'Egypte. Le roi dit encore à Joseph : Moi, je suis le Pharaon; mais, sans ton commandement, nul ne remuera la main ou le pied dans toute la terre d'Egypte. Et il changea son nom, l'appelant, en langue égyptienne, le Sauveur du monde. Il lui donna pour épouse Aséneth, fille de Putiphar, prêtre d'Héliopolis. » C'est donc en raison de la sagesse avec laquelle l'ancien Joseph avait expliqué les songes énigmatiques de Pharaon, que, délivré des ténèbres de la prison, il fut couronné de gloire et d'honneur. Son habit sordide fut remplacé par une tunique de fin lin et ses fers par un collier d'or, auquel le roi ajouta son propre anneau. À son état d'abjection succède une pompe et une puissance sans limites, et le roi lui confie le soin de gouverner son peuple, changeant son nom en celui de Sauveur du monde. Semblablement, le nouveau Joseph, en raison de la charité qui l'enflammait, à laquelle correspond le don de sagesse, fut revêtu par Dieu d'un manteau de gloire. Il reçut dans l'Eglise une puissance souveraine, avec le soin de pourvoir aux besoins des fidèles. Aussi voyons-nous vérifiée en lui la prophétie de Jacob : « Je te donne une part outre celle qui te revient comme à tes frères », comme s'il disait, explique Denys le Chartreux, « à cause de tes insignes vertus, et pour les bienfaits que tu m'as faits à moi et aux miens au temps de la famine, je te confie, à toi, plutôt qu'à tes frères, comme don spécial, un héritage... en signe de l'affection spéciale que j'ai pour toi ». En réalité, la joie accidentelle que saint Joseph ressent en raison du Patronage qui lui a été confié dans l'Eglise universelle, pour n'être qu'une très petite chose, par rapport à sa gloire essentielle, n'en est pas moins un signe du grand amour que Jésus-Christ eut pour lui. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 19 Sep 2021, 07:51 | |
| CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Déclaration de l'Eglise
Nous avons dit que ce patronage a été confié à saint Joseph par Jésus-Christ lui-même. En effet, l'Eglise, par sa déclaration, n'a fait que reconnaître solennellement ce que Dieu avait établi de toute éternité.
Cette déclaration se trouve dans le Décret de Pie IX, du 8 décembre 1870, dans lequel on lit les paroles suivantes : « De même que Dieu avait établi l'ancien Joseph, fils du patriarche Jacob, gouverneur de toute la terre d'Egypte, afin qu'il conservât le froment pour le peuple, de même aussi, quand la plénitude des temps fut venue, où il devait envoyer sur la terre son fils unique, le Sauveur du monde, il choisit un autre Joseph, dont le premier avait été la figure, pour l'établir Seigneur et Prince de sa maison et de ses possessions, et pour le faire le gardien de ses principaux trésors.
En effet, il eut pour Epouse l'Immaculée Vierge Marie, dont est né, par l'opération du Saint-Esprit, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, aux yeux des hommes, a daigné être considéré comme son fils et qui lui fut soumis. Celui que tant de rois et de prophètes avaient désiré voir, celui-là non seulement Joseph le vit, mais il conversa avec lui, il l'embrassa et le baisa avec une affection toute paternelle, lui que le peuple fidèle devait recevoir comme un pain descendu du ciel en vue d'obtenir la vie éternelle.
« L'Eglise, en raison de cette sublime dignité, que Dieu a accordée à son très fidèle serviteur, le Bienheureux Joseph, l'a toujours entouré, après sa sainte Epouse, la Vierge-Mère, d'un suprême honneur, accompagné de louanges, implorant son intervention dans les choses difficiles. Mais, comme dans ces temps de tristesse, l'Eglise elle-même, assaillie de tous côtés par ses ennemis, est opprimée de si graves calamités, que des hommes impies ont pensé que les portes de l'enfer prévaudraient enfin contre elle, les vénérables Prélats du monde catholique tout entier ont présenté au Souverain Pontife leur supplique et celle des fidèles confiés à leurs soins, pour obtenir que saint Joseph fût nommé Patron de l'Eglise catholique.
« De plus, les mêmes postulations et vœux ayant été réitérés avec plus d'insistance encore dans le saint Concile œcuménique du Vatican, notre très saint Père, le Seigneur Pie IX, Pape, ému par la triste condition des choses présentes, a décidé de satisfaire aux vœux des susdits prélats, afin de confier sa personne et tous les fidèles au très puissant patronage du saint Patriarche Joseph, et il l'a solennellement déclaré Patron de l'Eglise Catholique. »
A cette déclaration solennelle, Isidore de Isolanis avait déjà préludé quand il écrivait : « Joseph a porté l'image du Christ en figure, lui qui a été député à la garde de la sainte Eglise, qui n'a ni tache, ni ride. »
Universalité et efficacité du patronage de saint Joseph
Il ne faudrait pas croire, cependant, que le patronage de saint Joseph embrasse seulement les fidèles qui font actuellement partie de l'Eglise militante, les Saints qui sont au ciel n'ayant aucun besoin de son secours, et les âmes du Purgatoire étant directement soumises au tribunal de Dieu. D'un autre côté, dira-t-on les Anges bienheureux ne doivent rien au saint Patriarche.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 19 Sep 2021, 22:11 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Universalité et efficacité du patronage de saint Joseph
En réalité, les paroles de Pie IX, par lesquelles il a solennellement proclamé saint Joseph Patron de l'Eglise Catholique, ont une très grande signification, et ce n'est pas à nous d'en limiter la portée. En effet, comme saint Joseph est le véritable époux de Marie et le Père putatif de Jésus, il s'ensuit que son patronage s'étend à tous ceux qui doivent leur rachat au Christ et à sa Mère, puisqu'il a été le gardien de l'un et de l'autre. C'est pourquoi ce patronage s'étend à tous ceux qui participent, qui ont participé ou qui participeront à l'avenir aux fruits de la Rédemption.
Pour les fidèles qui militent encore sur cette terre, la chose n'offre aucune difficulté. Quant aux Saints qui sont dans les cieux, ceux-ci ne peuvent pas méconnaître les obligations qu'ils ont envers lui; aussi, du fait qu'ils ne peuvent plus pécher, ils ne cessent d'être ses clients; pour eux donc, saint Joseph est un patron d'honneur. D'autre part, les âmes qui sont en Purgatoire peuvent encore être aidées par lui et obtenir, par ses suffrages, une prompte délivrance de leurs tourments.
Nous pouvons encore aller plus loin. II serait inexact d'exclure de l'influence de ce patronage les Pères mêmes de l'Ancien Testament. Car c'est par le Christ qu'ils ont été sauvés, et par le Christ né d'une Vierge unie en mariage à Joseph, à ce même Joseph, qui a sauvé la vie du Sauveur, et qui n'a cessé de veiller sur elle. Les Anges eux-mêmes ne sont pas entièrement en dehors de l'influence du saint Patriarche. Car, s'ils n'ont pas reçu leur confirmation dans le bien par la grâce du Christ, la gloire dont ils jouissent ne leur a pas été décernée sans égard à celle du Sauveur, et conséquemment à celle de saint Joseph, puisque leur prédestination est inférieure en dignité à celle du saint Patriarche qui, par conséquent, est aussi, dans un certain sens, leur Patron.
D'autre part, de même que le patronage de saint Joseph s'étend à l'Eglise universelle, de même aussi son efficacité ne connaît pas de limites : aussi, quiconque s'adresse à lui peut-il être sûr d'être exaucé. Et c'est cette efficacité universelle qui marque la différence entre son patronage et le patronage des autres Saints.
D'ailleurs, l'exercice du patronage appartient aux œuvres de Miséricorde. Or, aucun patron, aucun avocat mortel ne peut prendre en main la cause de tous ceux qui auraient besoin de son appui.. Un patron ordinaire doit nécessairement se limiter dans le choix de ses clients ; et même, par rapport à ceux-ci, son appui est soumis à certaines restrictions : il ne peut subvenir à leurs besoins futurs, et quant aux nécessités présentes, il ne peut les secourir toutes. Saint Joseph, au contraire, embrasse, dans son souci paternel, tous ceux qui recourent à lui ; il les aide dans toutes leurs peines ; il va même jusqu'à ménager pour l'avenir des secours opportuns, comme le fait la très sainte Vierge elle-même, dont la bénignité, selon le beau mot de Dante ne secourt pas seulement ceux qui en font la demande, mais bien des fois prévient librement la demande elle-même.
Nous pouvons donc conclure ce que nous disons de l'universalité et de l'efficacité du patronage de saint Joseph, pax ces, mots de l'Ecclésiastique : « Personne n'est né sur la terre tel que... Joseph, qui est né pour être le prince de ses frères et l'appui de sa famille, le guide de ses frères et le soutien de sa race. »
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 20 Sep 2021, 23:10 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Belles paroles de Léon XIII
Nous ne pourrons mieux décrire la nature du patronage de saint Joseph, la place qu'il tient dans l'économie de la Rédemption et les bienfaits qui en dérivent dans l'Eglise, qu'en citant ici les belles et profondes paroles de Léon XIII dans sa célèbre Encyclique du 15 août 1889, Quanquam pluries. « Les raisons et les motifs spéciaux, dit-il, pour lesquels saint Joseph est nommément le patron de l'Eglise et qui font que l'Eglise espère beaucoup, en retour, de sa protection et de son patronage, sont que Joseph fut l'Epoux de Marie et qu'il fut réputé le Père de Jésus-Christ. De là ont découlé sa dignité, sa grâce, sa sainteté et sa gloire...
« De cette double dignité découlaient d'elles-mêmes les charges que la nature impose aux pères de famille, de telle sorte que Joseph était le gardien, l'administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine, à laquelle il était préposé. Il exerça de fait ces charges et ces fonctions pendant tout le cours de sa vie mortelle.
Il s'appliqua à protéger, avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne, son Epouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l'un et à l'autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l'Enfant menacé par la jalousie d'un roi, en lui procurant un refuge où il fût en sûreté ; dans les incommodités des voyages et les amertumes de l'exil, il fut constamment le compagnon, l'aide, le soutien et le consolateur de la Vierge et de Jésus.
« Or, la divine maison que Joseph gouverna, pour ainsi dire, avec l'autorité d'un père, contenait les prémices de l'Eglise naissante. De même que la très sainte Vierge est la Mère de Jésus-Christ, de même aussi est-elle la Mère de tous les chrétiens, qu'elle a enfantés, sur le mont du Calvaire, au milieu des souffrances suprêmes du Rédempteur ; Jésus-Christ, de son côté, est comme le premier-né des chrétiens, qui, par l'adoption et la rédemption, sont ses frères.
« Telles sont les raisons pour lesquelles le bienheureux Patriarche regarde comme lui étant particulièrement confiée la multitude des chrétiens qui compose l'Eglise, c'est-à-dire, cette immense famille répandue par toute la terre, sur laquelle, parce qu'il est l'Epoux de Marie et le Père de Jésus-Christ, il possède comme une autorité paternelle.
Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu'il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l'entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende l'Église de Jésus-Christ. »
Sur quelles personnes principalement s'exerce le patronage de saint Joseph
Bien que saint Joseph étende sur tous les fidèles qui s'adressent à lui son puissant patronage, néanmoins il y en a qui en ressentent tout particulièrement les bienfaits : ce sont les personnes dont l'état ou la condition leur donne une certaine ressemblance avec lui.
Ce sont d'abord tous ceux qui, désirant entretenir dans leurs cœurs l'esprit de ferveur, se consacrent tout entiers au service divin par la pratique des vœux de religion. Comme par un instinct naturel, ces âmes recourent avec confiance au saint Patriarche et reçoivent de lui des secours opportuns pour se maintenir dans l'esprit de leur sublime vocation.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mar 21 Sep 2021, 22:50 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH
Sur quelles personnes principalement s'exerce le patronage de saint Joseph
Saint Joseph est aussi le patron spécial de ceux qui, sentant fortement en eux-mêmes les tentations de la chair, veulent néanmoins se maintenir chastes, pour plaire à Dieu et conserver la dévotion spirituelle, à laquelle le péché d'impureté fait une guerre à outrance. Ceux-ci trouvent également, dans le saint Patriarche, gardien et père des vierges, un appui très efficace dans leurs besoins spirituels.
Mais c'est surtout à l'heure de la mort que le Père putatif du Verbe incarné exerce son bienveillant patronage, lui qui fut assisté, à cette heure suprême, par, Jésus et Marie. Invoqué avec confiance, il ne manque pas de demander à Dieu, pour ses dévots clients, la grâce d'une bonne et sainte mort, grâce qui leur fasse surmonter les assauts de l'ennemi qui, à ce moment décisif, redouble de fureur pour jeter l'âme dans le désespoir.
C'est d'ailleurs la doctrine de Benoît XV qui dit[456] : « Saint Joseph est justement reconnu comme un secours très efficace pour les mourants, lui qui a été assisté, à la mort, par Jésus et Marie. »
Il ne faut donc pas nous étonner si le saint Patriarche est invoqué avec tant de confiance par les fidèles de toutes les conditions. Mais il n'est pas hors de propos de mentionner ici quelques-uns de ceux qui ont le plus contribué à promouvoir la dévotion envers ce grand Saint.
Saints et écrivains ecclésiastiques qui ont particulièrement contribué à promouvoir la dévotion envers saint Joseph
Citons, en premier lieu, le pieux et dévot Gerson, chancelier de l'université de Paris (1363-1429), qui dans ses écrits ne se lasse pas de célébrer l'efficacité du patronage de saint Joseph.
Comme clôture du célèbre sermon qu'il tint au Concile de Bâle sur la Nativité de la sainte Vierge, il proposa aux Pères assemblés que, pour obtenir enfin la paix dans l'Eglise, on eût recours à la puissante intercession du saint Patriarche, joignant à cette proposition le vœu qu'une fête spéciale fût instituée en son honneur. Déjà, observe Gerson, quand on ajouta l'octave à la fête de la nativité de Marie, la paix fut raffermie par l'intercession de la Vierge : aussi lit-on dans la Collecte de cette fête : « Que la solennité votive de sa nativité nous accorde une augmentation de paix. »
De même pouvait-on espérer, par l'intercession d'un Patron si puissant auprès de la Vierge, que le Souverain Pontife ayant été redonné à sa ville de Rome après le long exil d'Avignon, la sainte Eglise serait enfin rendue à son unique, véritable et certain Epoux, le Pape, le Vicaire de Jésus-Christ.
Après Gerson, il nous faut mentionner sainte Thérèse de Jésus, qui affirme éloquemment toute sa dette de reconnaissance envers ce grand Saint, soit pour l'avoir tirée de bien des difficultés, soit pour l'avoir aidée dans la réforme de son Ordre. Les paroles de la grande mystique sont trop éloquentes, pour que nous omettions de les citer ici.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mer 22 Sep 2021, 22:55 | |
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CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH Saints et écrivains ecclésiastiques qui ont particulièrement contribué à promouvoir la dévotion envers saint Joseph
« J'ai pris pour mon avocat et protecteur, écrit-elle, le glorieux saint Joseph, auquel je me suis recommandée de tout mon cœur; et j'ai vu depuis clairement que ce Père et Seigneur m'a délivrée, mieux que je n'aurais su le lui demander, non seulement de cette difficulté où je me trouvais, mais encore d'autres plus grandes, d'honneur et de perte d'âme.
Je ne me rappelle pas que je lui aie demandé jusqu'ici aucune chose qu'il ait omis d'accorder. C'est quelque chose d'étonnant, que les grandes grâces obtenues de Dieu par l'intercession de ce charitable Saint, et la multitude de dangers d'âme et de corps dont il m'a délivrée.
Aux autres Saints il semble que le Seigneur ait accordé la grâce de nous secourir dans une seule nécessité particulière; mais à ce glorieux Saint il a accordé, selon que je l'ai éprouvé moi-même, de nous secourir dans toutes les nécessités ; et le Seigneur veut nous faire connaître que, après lui avoir été soumis sur la terre (puisqu'en portant le nom de père et en étant son gouverneur, Joseph pouvait lui commander), ainsi, continue-t-il encore dans le ciel, à exaucer toutes les demandes que lui fait le saint Patriarche. »
Rien d'étonnant que, précisément à cause de sa tendre dévotion envers saint Joseph, cette vierge sage et forte ait été choisie par Dieu pour propager, en Occident, le culte envers le saint Patriarche : chose qui rentrait d'ailleurs parfaitement dans les attributions de l'Ordre des Carmes auquel elle appartenait, puisque cet Ordre, dès l'origine de ses lointaines traditions, a toujours nourri, envers l'Epoux de Marie, une dévotion toute spéciale.
Parmi les écrivains qui ont le plus contribué à faire connaître l'efficacité du patronage du glorieux Patriarche, il faut mentionner le célèbre évêque de Meaux, Bossuet, dont les panégyriques en l'honneur du gardien de Jésus et de Marie demeureront longtemps les plus beaux chefs-d'œuvre de ce genre. C'est à lui que l'on doit d'avoir si bien plaidé la cause du patronage de saint Joseph, que le roi de France consentit à reconnaître sa fête comme chômée, ou d'obligation, dans tout le royaume.
Mais nous n'en finirions pas, si nous voulions énumérer tous les ouvriers dont se servit la Providence pour développer, au sein du peuple chrétien, le culte envers le trône de la Divine Miséricorde, car c'est surtout par les prières qu'il offre pour nous, qu'il déploie les merveilles de son bienfaisant patronage.
Puissance d'intercession de saint Joseph le glorieux Patriarche.
Contre l'hérétique Vigilance, qui prétendait que les justes peuvent prier les uns pour les autres tant qu'ils vivent sur la terre, mais non pas après leur mort, et pareillement contre les Réformateurs du XVIe siècle, luthériens et calvinistes, qui osèrent affirmer que non seulement il est inutile d'invoquer les Saints, mais aussi qu'une telle action est injurieuse au Christ, l'Eglise Catholique enseigne que les Saints, qui règnent avec Jésus-Christ dans le ciel, offrent à Dieu leurs prières pour nous, et que, par conséquent, c'est une impiété de nier qu'ils prient Dieu pour nous, même individuellement.
Car, comme toute l'efficacité de leurs prières dérive des mérites de Jésus-Christ, il s'ensuit que cet acte ne lui est nullement injurieux; tout au contraire, il sert à rehausser considérablement la vertu de sa passion; d'ailleurs, aucune œuvre ne porte mieux empreinte sur elle-même le caractère de la divinité, que la coopération au salut des hommes.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Lun 04 Oct 2021, 22:56 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH Puissance d'intercession de saint Joseph
Pour être complet, il nous faut ajouter que les Saints, dans le ciel, ne se contentent pas de prier en invoquant les mérites qu'ils ont acquis en cette vie, ou seulement par cet acte d'intense amour pour Dieu que la vision béatifique excite en eux. Ils prient par un acte formel de supplication, offrant à Dieu, d'une manière détaillée, les vœux et les postulations qu'ils forment pour nous, la prière n'étant autre chose que l'humble exhibition de la propre volonté, afin que Dieu daigne combler nos désirs.
À la lumière de cette consolante doctrine, on ne peut douter que saint Joseph n'offre pour nous, au trône de Dieu, ses prières et ses supplications, et cela avec une efficacité supérieure à celle de tous les Saints, si l'on excepte la Vierge Marie. Car, dit saint Thomas, plus est grande la charité des Saints dans la patrie, plus ils prient pour nous qui avons besoin de leur secours; et plus ils sont près de Dieu, plus leurs prières sont efficaces.
Or, saint Joseph surpasse au ciel tous les Saints; aucun, après Marie, ne s'approche autant que lui de la divinité; il prie donc pour nous avec plus de ferveur et d'efficacité que tous les autres Saints du Paradis. Aussi, peut-on lui appliquer, éminemment, ce bel éloge du prophète Jérémie, que nous lisons dans le deuxième livre des Macchabées : « Voici l'ami de ses frères et du peuple d'Israël; voici celui qui prie pour le peuple et pour toute la sainte cité, Jérémie, le prophète de Dieu. »
Nous allons plus loin, et nous disons que l'on peut très bien attribuer au saint Patriarche, toute proportion gardée, ce beau titre que la piété des fidèles attribue à la Mère de Dieu, d'être la Toute-puissance suppliante.
Comment saint Joseph nous secourt dans nos difficultés temporelles
Le patronage du glorieux saint Joseph ne se limite pas seulement à nous secourir dans nos nécessités spirituelles; il s'exerce également à notre avantage dans nos besoins temporels, ainsi que nous le démontre une expérience de tous les jours.
On ne peut que constater, avec admiration l'empressement et la générosité avec lesquels le saint Patriarche vient au secours des œuvres de miséricorde temporelle, que la charité chrétienne ne cesse de susciter au sein de l'Eglise. C'est là, en réalité, un des faits les plus merveilleux de notre siècle, où nous voyons d'innombrables institutions charitables surgir, se développer et se fortifier sous le patronage du glorieux Patriarche.
On peut voir une figure et comme une illustration anticipée de l'exercice de cette providence corporelle de la part de saint Joseph, dans l'histoire de l'ancien Patriarche du même nom. Etant entré dans les bonnes grâces et ayant obtenu l'entière confiance de son seigeur, il fut par lui placé à la tête de sa maison. Plus tard, établi sur toute l'Egypte avec pleins pouvoirs, il procura, pendant le temps de la famine, du blé à tout le peuple.
Or, la puissance du nouveau Joseph n'est pas moins grande que celle de l'ancien Patriarche du même nom. Il pourvoit merveilleusement aux besoins temporels de ceux qui s'adressent à lui avec confiance et l'on dirait que Jésus-Christ lui-même nous invite à recourir à sa médiation, par les paroles que Pharaon adressait autrefois à son peuple : « Allez à Joseph et faites tout ce qu'il vous dira », tandis que les fidèles, entendant cette consolante invitation, se tournent eux-mêmes pleins de confiance vers le saint Patriarche, lui disant, comme autrefois les fils de Jacob : « Notre salut est entre vos mains; il suffit que notre seigneur nous regarde et avec joie nous servirons le roi. »
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mar 05 Oct 2021, 22:11 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH Saint Joseph proposé en exemple à tous les fidèles
Le patronage universel de saint Joseph ne se borne pas aux prières qu'il offre pour nous au trône de Dieu et à l'empressement qu'il met à nous assister ; il s'exerce encore par les exemples de vertus que le saint Patriarche met continuellement sous nos yeux. C'est ce que rappelait si éloquemment le glorieux Pape Léon XIII : « Au sujet de cette dévotion, dont Nous parlons publiquement pour la première fois aujourd'hui (la dévotion à saint Joseph), Nous savons sans doute que, non seulement le peuple y est incliné, mais qu'elle est déjà établie et en progrès.
Nous avons vu, en effet, le culte de saint Joseph que, dans les siècles passés, les Pontifes Romains s'étaient appliqués à développer peu à peu et à propager, Nous l'avons vu, disons-nous, croître et se répandre à notre époque, surtout après que Pie IX, d'heureuse mémoire, Notre prédécesseur, eut proclamé, sur la demande d'un grand nombre d'Evêques, le très saint Patriarche patron de l'Eglise Catholique. »
Mais ce sont les prêtres surtout qui sont en droit de puiser, dans la vie de saint Joseph, des exemples de vertus, conformes à la sainteté de leur état. C'est ce que rappelle très bien le célèbre père Frédéric Guillaume Faber « Considérez le parallèle entre saint Joseph et le sacerdoce catholique. Etait-il l'intendant de la maison de Dieu ? Les prêtres le sont également.
Etait-il le dispensateur des dons divins, comme l'Eglise l'appelle ? Ils le sont aussi. Etait-il le gardien du pain de vie ? Eux aussi le sont pareillement. A-t-il pris dans ses bras, a-t-il porté, élevé et déposé le corps de Jésus ? Ils font la même chose. Si Jésus lui était soumis, il leur est soumis à eux aussi, et même d'une façon plus merveilleuse encore. S'il baisait Jésus, ils n'auront pas la même hardiesse, mais ils baisent la patène où Jésus reposait hier et où il reposera aujourd'hui. S'il lava et vêtit Jésus, ils doivent, avec respect, se tenir un peu à l'écart, et laver les vases et linges sacrés, revêtir son ciboire, voiler son tabernacle et orner son trône couronné de fleurs. »
Citons encore ces paroles si célèbres de la glorieuse vierge d'Avila : « Je ne connais personne de vraiment dévot à saint Joseph et qui lui rend des hommages particuliers, sans qu'on remarque combien elle s'avance toujours davantage dans la vertu, parce que ce saint aide grandement les âmes qui se recommandent à lui... Je ne demande qu'une chose pour l'amour de Dieu, c'est que, si quelqu'un ne me croit pas, qu'il essaie par lui-même, et il verra, par expérience, le grand bien qu'il y a à se recommander à ce glorieux Patriarche et à lui être dévot; mais surtout les personnes d'oraison devraient lui être affectionnées... Si quelqu'un n'a pas de maître pour lui enseigner l'oraison, qu'il prenne pour maître ce glorieux Saint, et il ne se trompera pas de voie. »
Belles paroles de Léon XIII
Terminons par les belles paroles, par lesquelles Léon XIII rappelait au monde catholique comment toutes les conditions peuvent trouver, dans la vie du saint Patriarche, des exemples à imiter. « Les pères de famille, dit-il trouvent en Joseph la plus belle personnification de la vigilance et de la sollicitude paternelle ; les époux un parfait exemple d'amour, d'accord et de fidélité conjugale; les vierges ont en lui, en même temps que le modèle, le protecteur de l'intégrité virginale.
Que les nobles de naissance apprennent de Joseph à garder, même dans l'infortune, leur dignité; que les riches comprennent, par ses leçons, quels sont les biens qu'il faut désirer et acquérir au prix de tous les efforts !
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Mer 06 Oct 2021, 21:53 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE PREMIER - PATRONAGE DE SAINT JOSEPH Belles paroles de Léon XIII
« Quant aux prolétaires, aux ouvriers, aux personnes de condition médiocre, ils ont comme un droit spécial à recourir à Joseph et à se proposer de l'imiter. Joseph, en effet, de race royale, uni par le mariage à la plus grande et à la plus sainte des femmes, regardé comme le Père du Fils de Dieu, passe néanmoins sa vie à travailler et demande à son labeur d'artisan tout ce qui est nécessaire à l'entretien de sa famille.
« Il est donc vrai que la condition des humbles n'a rien d'abject, et non seulement le travail de l'ouvrier n'est pas déshonorant, mais il peut, si la vertu vient s'y joindre, être grandement ennobli. Joseph, content du peu qu'il possédait, supporta les difficultés inhérentes à cette médiocrité de fortune, avec grandeur d'âme, à l'imitation de son Fils qui, après avoir accepté la forme d'esclave, lui, le Seigneur de toutes choses, s'assujettit volontairement à l'indigence et au manque de tout.
« Au moyen de ces considérations, les pauvres et tous ceux qui vivent du travail de leurs mains, doivent relever leur courage et penser juste.
S'ils ont le droit de sortir de la pauvreté et d'acquérir une meilleure situation par des moyens légitimes, la raison et la justice leur défendent de renverser l'ordre établi par la Providence de Dieu.
Bien plus, le recours à la force et les tentatives par voie de sédition et de violence sont des moyens insensés, qui aggravent la plupart du temps ces mêmes maux, pour la suppression desquels on les entreprend.
Que les pauvres, donc, s'ils veulent être sages, ne se fient pas aux promesses des hommes de désordre, mais plutôt à l'exemple et au patronage du bienheureux Joseph, et aussi à la maternelle charité de l'Eglise, qui prend chaque jour de plus en plus souci de leur sort ! »
CHAPITRE II - CULTE DÛ A SAINT JOSEPH
Idée du culte catholique
Après avoir exposé les bienfaits que l'Eglise catholique reçoit du patronage de saint Joseph, il nous faut parler du culte qu'elle-même doit à ce saint Patriarche, culte qui, dans les derniers temps, a pris un développement extrêmement considérable.
Car, c'est pour nous un devoir de justice et d'équité d'honorer tout particulièrement les personnes constituées en dignité surtout si ces personnes se sont rendues illustres par de glorieux exploits ou par une vie pleine de vertus et de mérites.
Dans le cas de saint Joseph, ce n'est pas un personnage ordinaire qui est l'objet des hommages des fidèles; c'est le gardien de la sainte Famille, l'Epoux de Marie, le Père putatif du Verbe incarné; c'est un homme qui, sans avoir étonné le monde par d'éclatantes actions, a mérité, par son insigne sainteté, d'être « aimé de Dieu et des hommes ».
Il est donc juste de mettre en relief les titres du glorieux Patriarche à un culte particulier de la part des fidèles, d'autant plus que le déploiement de ce culte apporte avec lui des bienfaits considérables aux individus ainsi qu'à la société. Mais, d'abord, qu'entend-on par culte ?
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Jeu 07 Oct 2021, 21:00 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE II - CULTE DÛ A SAINT JOSEPH
Idée du culte catholique
Le culte est un acte appartenant à la vertu d'observance, vertu qui a pour objet de reconnaître, dans les personnes constituées en autorité, une certaine excellence, avant son origine première dans le gouvernement divin. C'est ainsi que nous entourons de notre respect et de notre vénération nos parents selon la chair; c'est ainsi que les soldats vénèrent et honorent leurs chefs, les disciples leurs maîtres.
Le culte, cependant, n'est pas tout à fait la même chose que l'honneur. Car l'honneur est simplement une reconnaissance de l'excellence d'une personne, reconnaissance qui se manifeste par un signe, un témoignage ou une protestation de la bonté de cette même personne. Le culte, au contraire, consiste dans l'hommage que nous rendons à cette personne, en lui obéissant et en payant de retour les bienfaits que nous en avons reçus.
Il faut encore distinguer l'honneur de la louange, distinction que saint Thomas met très bien en relief. « La louange, dit-il[469], se distingue de l'honneur de deux manières. D'abord, parce que la louange s'exprime seulement par des paroles, tandis que l'honneur consiste en n'importe quels signes extérieurs.
Ensuite, la manifestation de l'honneur nous fait rendre témoignage à l'excellence d'une personne d'une façon absolue; mais par la louange, nous rendons témoignage à la bonté d'une personne, selon qu'elle est ordre à la fin, comme nous louons celui qui agit bien en vue de la fin; tandis que l'honneur porte aussi sur ce qu'il y a d'excellent, sans être ordonné à la fin, mais qui est déjà établi en sa fin. »
Quant à la gloire, elle est un effet de l'honneur et de la louange. En effet, par le fait que nous rendons témoignage ou que nous donnons des signes extérieurs de la bonté de quelqu'un, cette bonté vient à la connaissance de plusieurs. Et c'est ce qu'implique le mot gloire car on dit gloire, comme on dirait une chose claire (en latin gloria ou claria). Aussi définit-on la gloire, « une connaissance claire accompagnée de louange », clara notitia cum lande, définition qui est demeurée classique.
Le culte de latrie et le culte de dulie
Pour mieux connaître de quelle forme de culte il convient d'honorer saint Joseph, il nous faut encore distinguer le culte de latrie, qui est un culte suprême dû au Créateur seulement, et le culte de dulie, qui est d'une nature inférieure et par lequel nous honorons les créatures constituées en dignité.
À ne considérer que les noms eux-mêmes, il n'y aurait pas de différence entre latrie et dulie; car, en grec, ces deux noms signifient la même chose; mais l'usage, observé généralement dans la sainte Écriture, veut que le premier terme serve à désigner le culte dû à Dieu seul, et le second, le culte dû aux créatures.
Observons encore que le culte de latrie est un seulement, une seule étant l'excellence divine; le culte de dulie, au contraire, peut être multiple, selon les diverses formes d'excellence que l'on rencontre en ce monde. - Pour le moment, nous ne considérons que l'excellence surnaturelle, pour laquelle nous vénérons les Saints, soit qu'ils vivent encore sur cette terre, soit qu'ils soient déjà glorifiés dans les cieux.
Il était nécessaire de bien préciser ces notions pour montrer comment et de quel culte nous devons honorer saint Joseph.
Source : Livres-mystiques.com | |
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Ven 08 Oct 2021, 23:44 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE II - CULTE DÛ A SAINT JOSEPH
Saint Joseph doit être honoré d'un culte spécial de dulie
Le culte de dulie, avons-nous dit, est un hommage de servitude que nous devons à une créature raisonnable, en tant qu'elle participe à une certaine ressemblance avec le domaine divin.
Or, on ne peut douter que saint Joseph ne jouisse en quelque manière d'une certaine ressemblance avec le domaine divin, étant lui-même le véritable Epoux de Celle qui, en sa qualité de Mère de Dieu, est la Reine de toutes choses, soit sur la terre, soit dans le ciel. L'Epoux d'une reine n'est soumis à personne; au contraire, il participe nécessairement aux privilèges de son épouse.
On peut donc appliquer au glorieux Patriarche, en renversant les termes, cet adage d'Ulpien, célèbre jurisconsulte romain : « Le prince n'est pas tenu aux lois; la reine, bien qu'elle y soit soumise, reçoit cependant du prince les mêmes privilèges qu'il possède lui-même. »
En d'autres termes, de même que Marie a reçu de Jésus-Christ, son Fils et son Epoux, tous les privilèges que celui-ci possède, et en particulier le droit de domaine sur l'univers tout entier; de même aussi saint Joseph reçoit de Marie, dont il est le très fidèle Epoux, un certain droit de suprématie sur toutes les créatures, et c'est pourquoi un culte spécial de dulie doit lui être rendu.
Mais, comment pouvons-nous douter qu'un culte spécial soit dû à saint Joseph, quand nous voyons que Jésus et Marie eux-mêmes ont eu à cœur d'honorer, sur la terre, le saint Patriarche, le reconnaissant, dans l'intimité de la sainte Famille, comme l'interprète de la volonté divine et payant de retour les bienfaits qu'ils en recevaient ?
En honorant ainsi saint Joseph, nous ne faisons qu'imiter la très sainte Vierge et son Fils, sur lesquels rejaillit l'honneur que nous rendons au saint Patriarche.
Un autre motif d'honorer saint Joseph est l'insigne sainteté qui le distingue parmi tous les Saints, car c'est précisément dans la grâce et la gloire, que se trouve la raison d'être du domaine divin, dont le culte de dulie est la reconnaissance explicite.
Il est donc juste, pour ce motif encore, que nous honorions tout spécialement le saint Patriarche.
Un dernier motif qui doit nous convaincre de l'opportunité, nous dirons plus, de la nécessité, d'honorer d'un culte spécial le glorieux saint Joseph, est la manière dont les divines Ecritures parlent de lui.
Son nom est exprimé quatorze fois dans les saints Evangiles : sept fois dans saint Matthieu, cinq fois dans saint Luc, deux fois dans saint Jean, presque aussi fréquemment il est mentionné avec des expressions comme celles-ci : son père, ses parents, l'Epoux de Marie, bien que dans plusieurs endroits, surtout dans saint Jean, il soit fait allusion à son humble profession de charpentier : signe que les plus humbles emplois ne sont pas incompatibles avec les plus hautes dignités.
D'ailleurs, puisque ce nom béni est presque toujours associé aux saints noms de Jésus et de Marie, c'est bien là pour nous un motif pour ne pas le séparer, dans nos hommages, de son Fils putatif et de sa très chaste épouse.
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| Sujet: Re: Traité Théologique : St Joseph, Epoux de la Très Sainte Vierge Dim 10 Oct 2021, 07:11 | |
| TROISIÈME PARTIE - SAINT JOSEPH CONSIDÉRÉ PAR RAPPORT A L'ÉGLISE CATHOLIQUE
CHAPITRE II - CULTE DÛ A SAINT JOSEPH
Excès à éviter en parlant du culte dû à saint Joseph
Quelques écrivains, considérant l'insigne dignité de saint Joseph et son affinité avec la Mère de Dieu, ont cru devoir lui attribuer le genre de culte dont l'Église a coutume d'honorer Marie, et que l'on appelle culte d'hyperdulie. Mais il y a là une exagération à éviter.
La très sainte Vierge, en concevant de son sang très pur et en donnant au monde le Christ, notre Sauveur, est parvenue en quelque manière, par son opération, aux confins de la divinité; aussi le culte qui lui est dû revêt-il une forme particulière : on l'appelle culte d'hyperdulie.
C'est de ce même culte qu'on honore l'humanité de Notre-Seigneur, quand on la considère abstraction faite de la divinité; car si on la considère comme hypostatiquement unie à la personne du Verbe, c'est le culte de latrie qui lui est dû.
Mais saint Joseph, bien que prédestiné pour être le gardien du Christ et de sa Mère et conséquemment le ministre choisi de l'Incarnation, n'a pas une part intrinsèque dans ce mystère et n'appartient pas, même indirectement (reductive) à l'ordre hypostatique.
Aussi, bien qu'il soit, parmi les prédestinés, le premier, après sa chaste épouse, il ne forme pas par lui-même un ordre à part et ne doit pas être honoré d'un culte spécialement distinct du culte dû aux autres Saints.
Que dire maintenant du culte de suprême ou protodulie, que plusieurs ont cru devoir lui attribuer ?
Nous répondons que si, par ces mots, on entend attribuer au saint Patriarche un culte qui soit formellement de dulie, distinct simplement en degré du culte attribué aux autres Saints, rien ne s'oppose à ce qu'on appelle ainsi le culte dû à saint Joseph.
Mais, comme l'intention de ceux qui proposaient cette innovation était d'introduire une forme de culte qui fût quelque chose de spécifiquement distinct du culte de dulie et de celui d'hyperdulie attribué à la très sainte Vierge, la Sacrée Congrégation des Rites, à laquelle la question avait été déférée, refusa d'admettre cette proposition.
D'ailleurs, la différence formelle qu'il y a entre l'hyperdulie due à la très sainte Vierge et la dulie due à saint Joseph, trouve son écho dans la liturgie ecclésiastique, dans laquelle aucune action sacrée ne s'accomplit, aucune prière publique ne se fait, sans qu'on y introduise le nom béni de la très sainte Vierge, chose que l'on ne pourrait pas affirmer également du nom de saint Joseph.
Raisons du retard apporté à la manifestation du culte de saint Joseph
On se demande parfois pourquoi le culte de saint Joseph s'est développé si tard dans l'Eglise, tandis que celui de la Mère de Dieu remonte aux premières années du Christianisme.
La réponse à cette question ne peut être pleinement catégorique, puisque le développement de ce culte est dû originairement à la Volonté divine, dont nous ne pouvons pénétrer les secrets desseins et qui, pour chaque chose, a fixé des temps précis. Il nous est cependant permis de rechercher, en toute humilité, et pour donner louange à Dieu, les raisons de convenance de ce retard.
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