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| Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon | |
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ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 17 Juil 2019, 22:08 | |
| Rappel du premier message :
Introduction
A NOTRE-DAME DES ANGES
Grande Reine du paradis, Souveraine des bienheureux esprits qui jouissent d'un repos éternel et d'une félicité incompréhensible, prosterné à vos pieds, le lieu de tout secours, où les plus grands pécheurs trouvent leur refuge, les plus persécutés leur asile, les plus affligés leur consolation, les plus faibles leur appui, les plus abandonnés une puissante protection ; pieds sacrés, où l'infidèle rencontre la foi, l'hérétique la soumission à la sainte Église catholique, le pécheur sa conversion, le tiède la ferveur, l'aveugle la clarté, et l'impuissant la vertu et la force, le juste la véritable sainteté ; pieds glorieux, où les âmes les plus éminentes puisent les plus belles lumières du paradis, apprennent les plus pures maximes de Jésus-Christ, Dieu, votre Fils, s'instruisent des plus solides vérités de la religion, sont embrasées des plus vives flammes du pur amour et se trouvent revêtues d'une justice consommée ; aimables pieds, où je veux vivre et mourir comme aux pieds de ma bonne et fidèle maîtresse ; prosterné, dis-je, à vos pieds, ô ma puissante protectrice !
Je vous offre et vous y donne, je vous y dédie et consacre ce petit ouvrage, tout dédié et consacré en l'honneur de tous les neuf choeurs des anges, vos fidèles sujets, et les illustres princes de votre divine cour.
Comme vous êtes leur aimable princesse, leur auguste impératrice et glorieuse dame, c'est avec justice que je dédie à vos grandeurs ce qui regarde leurs intérêts et ce qui touche leur gloire.
Et puis, ma sainte dame, vous savez que je n'ai rien qui ne soit à vous ; c'est une vérité qu'il m'est doux de répéter et de publier hautement en toutes sortes d'occasions, tenant à un honneur incomparable la qualité de votre serviteur, que je veux conserver inviolablement, et que je préfère de toute l'étendue de mon coeur à tout ce qu'il y a de plus grand et de plus glorieux sur la terre.
Bénissez, ô la toute sainte, ce petit ouvrage de vos plus saintes bénédictions, y étant intéressée comme à une chose qui vous appartient et qui est toute à vous.
Obtenez une onction de grâces pour ceux qui le liront ; faites, en vertu de Jésus, votre fils bien-aimé, qu'il serve à établir et accroître la dévotion à tous les choeurs des anges ; pour l'honneur et la gloire de Dieu seul, notre principe et notre unique fin en toutes choses. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.
À MON BON ANGE GARDIEN
Mon seigneur et fidèle guide de ma vie, quand je pense à ce que vous êtes, à ce que je suis, à mes ingratitudes, à vos incroyables bontés, mon esprit se trouve comme dans un abîme : je ne sais que devenir et je ne puis que dire.
Vous êtes une belle intelligence de la bienheureuse éternité, un pur esprit, un esprit tout de lumière et de clarté, un esprit du pur amour, un grand prince de l'empyrée et l'un des grands rois du paradis ; et je ne suis que poussière et que cendre, qu'un chétif morceau de boue, qu'un misérable aveugle, qu'un très grand pécheur et le dernier de tous les pécheurs.
Je reconnais en votre sainte présence, et je le veux dire devant tous les hommes et le donner au public, que je me vois non-seulement mériter la dernière place de la terre, mais la dernière place de l'enfer ; je me vois au-dessous de tous les démons et me reconnais pour la dernière créature de tout le monde. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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Auteur | Message |
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ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 28 Sep 2019, 08:14 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
Ayons donc une singulière dévotion à nos bons anges gardiens : en vérité, il est bien difficile de s'en défendre ; et il faut n'avoir plus du tout de lumières, et être sans coeur pour ne pas entrer, à leur égard, dans tous les sentiments possibles d'une entière et parfaite reconnaissance. Honorons beaucoup tous les anges gardiens des infidèles, et allons de temps en temps en esprit pour converser avec eux, et leur tenir compagnie, pour leur marquer les regrets de nos coeurs sur l'infidélité des personnes qu'ils gouvernent.
Hélas ! bien loin de les remercier de leurs soins amoureux, ces pauvres infidèles ne savent pas même qu'ils en sont assistés. Admirez ces princes du ciel, et leur patience infatigable : considérez-en tant de millions dans ces terres étrangères, qui veillent sans se lasser sur tous ces misérables, sans que jamais ils en reçoivent la moindre reconnaissance ; tâchez de suppléer, le moins mal qu'il vous sera possible, à leur oubli ; que ces ingratitudes, ou cette ignorance, vous remplissent le cur de mouvements d'amour pour ces esprits d'amour.
Communiez de temps en temps en leur honneur ; faites des mortifications, donnez des aumônes, entendez la messe, et faites-la célébrer ; surtout comme nous l'avons déjà dit, tenez-leur compagnie en esprit, allez souvent leur rendre visite. Ah ! si les princes de la terre, si les rois du monde étaient en quelque lieu où vous puissiez avoir l'honneur de les saluer, de les entretenir à votre aise, de gagner leur amitié, et ensuite d'en être considérés, que feriez-vous ? Voici des princes et des rois de l'Empyrée que vous pouvez saluer à loisir, dont vous pouvez avoir les bonnes grâces, qui sauront bien récompenser tôt ou tard l'affection que vous aurez pour eux. Comme ils sont délaissés, ils en auront plus de sujet de vous aimer davantage. Un grand roi et bien généreux qui recevrait hors de son royaume et dans l'abandonnement de ses sujets, des services considérables, ne manquerait pas de les reconnaître hautement quand il serait paisible dans ses États ; jugez de là ce que vous devez attendre de ces nobles esprits.
Faites des dévotions en leur honneur, pour obtenir de la divine bonté, la conversion des peuples qui sont sous leur charge ; afin que connaissant l'adorable Jésus et l'aimable Marie, ils connaissent aussi et révèrent ces grands de la cour céleste. Je vous dis la même chose des anges gardiens des hérétiques, des anges gardiens de tant de pauvres gens de la campagne, qui n'ont guère plus de lumières sur les saints anges, que ceux qui vivent au milieu des terres infidèles. Entrez dans les mêmes pratiques à leur égard, et priez souvent que leur dévotion s'établisse par leur connaissance et leur amour.
Ayez de la dévotion aux anges gardiens de vos amis ; ils vous rendent en bien des rencontres des assistances plus grandes que vous ne pensez, et quelquefois même ils vous donnent des secours que vous ne recevez pas de votre propre ange gardien : il y a des occasions où ils s'intéressent pour le bien de ceux dont ils ont soin, sachant que votre amitié leur est utile pour le salut de leurs âmes.
Comme il n'y a rien que ces saints esprits aient plus en horreur que les amitiés mauvaises ou dangereuses, une des choses aussi qui les console davantage, est une sainte union pour l'intérêt de Dieu. Les diables travaillent, autant qu'ils peuvent, à lier de mauvaises amitiés, et les bons anges à les rompre. Les saints anges unissent avec soin les personnes qui vont à Dieu, et les diables n'oublient rien pour les séparer, et y mettre quelque désunion. Une sainte personne ayant contracté une amitié fort chrétienne avec une autre, le diable, envieux du bien qui en arrivait, en prit une, et la jeta du haut d'un degré par terre.
L'ange gardien de la personne amie accourut bien vite à son secours, et empêcha qu'elle ne fût blessée ; mais ce qui est remarquable, c'est que ce fut l'ange de la personne amie, et non pas le gardien de celle qui fut précipitée par le démon.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 29 Sep 2019, 01:02 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
Dans ce nombre de vos amis, les directeurs spirituels y doivent tenir l'un des premiers rangs ; priez leurs bons anges qu'ils leur inspirent des conseils purs et conformes à la divine volonté : vous devez aussi bien considérer ceux de vos pères, mères, parents, ceux des autres personnes dont vous avez affaire, et qui vous rendent ou peuvent rendre quelque service ; l'honneur que vous rendrez à leurs anges ne sera pas sans effet, et vous obtiendrez par leurs moyens ce que vous ne gagneriez jamais par une autre voie.
Souvenez-vous bien aussi des anges gardiens de toutes les personnes qui vous obligent ou qui vous ont obligés ; ces anges ont plus de part que vous ne croyez aux bienfaits que vous en avez reçus. Honorez les anges de vos ennemis, de ceux qui vous sont opposés en quelque manière que ce soit, c'est le vrai moyen de leur adoucir le coeur ; ou, s'il est plus de la gloire de Dieu que vous en souffriez, ces glorieux esprits vous obtiendront des grâces spéciales pour faire un bon usage de vos souffrances, et pour aimer cordialement ceux qui vous haïssent, ou qui vous font de la peine.
N'oubliez pas de rendre vos respects aux princes du ciel, qui gouvernent le Souverain Pontife, les évêques et autres personnes qui veillent sur l'Église, les rois, princes, gouverneurs et autres administrateurs des choses temporelles.
Les archanges des royaumes et des provinces doivent encore faire le sujet de vos dévotions ; comme aussi ceux des villes et villages où vous demeurez, et par où vous passez.
C'était la dévotion du saint homme, le P. Le Fèvre, premier compagnon de saint Ignace ; et saint François de Sales en fait une honorable mention, en son livre de l'Introduction à la vie dévote.
Saint François Xavier, allant aux Indes, fit ses dévotions au saint archange de ces pays ; et étant encore à Rome, il fut visité et exhorté puissamment de passer en ces terres étrangères par un ange habillé en Indien. Ce Macédonien, qui parut à saint Paul, et qui le pressait d'aller en Macédoine, pour y prêcher l'Évangile était sans doute l'archange de ce pays-là !
Nous avons dit ci-devant, qu'il y avait des anges qui prennent soin des cieux, du soleil, du feu, de l'air, des eaux, de la terre, et même des autres créatures qui sont dans le monde.
Et l'angélique Docteur tient que Dieu se sert du ministère des esprits du ciel, pour tout ce qu'il fait ordinairement ici-bas en terre.
C'est par eux que les fléaux de sa divine justice sont détournés, que les embrasements et les incendies s'éteignent, que les inondations cessent, que la peste s'apaise, que l'air se purifie, que les terres deviennent fertiles, et enfin que toutes sortes de biens nous arrivent, et que nous sommes préservés d'une infinité de maux ; et souvent tout cela sans que nous nous en apercevions, sans que nous sachions les obligations que nous en avons aux saints anges.
Prenons donc aujourd'hui une bonne résolution de les en remercier quelquefois, et de les invoquer et faire invoquer par des prières publiques et particulières, en temps de famine, de guerre, ou de peste, dans les autres maladies et besoins, pour la sécheresse et la pluie, pour les grains de la terre, et en toutes sortes de nécessités.
Nous avons aussi dit que c'étaient les protecteurs à qui nous devons avoir recours en toutes choses, et les plus puissants que le ciel nous ait donnés pour détruire toute la puissance de nos adversaires.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 29 Sep 2019, 22:35 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
Nos églises ont des anges qui les gardent, et les autels mêmes ; et ils se rendent à grandes troupes auprès des tabernacles, où repose le très-saint sacrement de l'autel, pour y faire la cour à leur souverain. Plusieurs saints les ont vus rendre leurs adorations à leur grand Roi et au nôtre. Un saint ermite apprit de la bouche même d'un ange, qu'il gardait un autel, et qu'il n'en était point parti depuis sa consécration.
C'est à ces anges que nous devons souvent avoir recours, afin qu'ils suppléent à nos négligences, à nos tiédeurs, et à notre peu de respect devant le Dieu d'infinie majesté, au très saint sacrement, afin qu'ils apaisent sa colère justement irritée, pour tant d'irrévérences qui se commettent en nos églises, afin qu'ils ouvrent les yeux à la plupart des Chrétiens qui font si peu d'attention à la vénération qui est due à nos temples.
Il est bon de s'unir à ces esprits célestes, à leurs respects, à leurs amours ; et, à l'imitation du Psalmiste, chanter les louanges de Dieu en leur présence.
Ô mon Seigneur et mon Dieu, souffrez ici que mon coeur se répande et soupire devant votre majesté, sur le déplorable aveuglement que l'on remarque parmi votre peuple, qui est le peuple de lumière.
Est-ce donc vous, ô Dieu infiniment adorable ! qui êtes caché avec toutes vos grandeurs sous le voile des espèces de la divine Eucharistie ? Est-ce votre corps, votre sang, votre âme, votre divinité, qui est réellement et véritablement au très-saint sacrement de l'autel ? Reste-t-il encore quelque peu de foi pour ces vérités si indubitables ?
Mais est-ce une illusion ce que nous voyons, ce que nous touchons, ce que nous apercevons si souvent dans le traitement que vous recevez des hommes en cet auguste mystère ?
Les cheveux dressent, et il n'y a partie dans tout le corps qui ne tremble de frayeur, quand l'on considère les abominables profanations que font les sorciers, de ce sacrement d'amour, et les impiétés horribles des hérétiques, à l'égard de ce mystère adorable.
Mais qui pourra jamais concevoir les irrévérences des fidèles, des personnes qui croient et qui craignent, et qui se disent prêts de mourir pour cette vérité ; que vous êtes, ô mon Dieu, ô adorable Jésus, très présent en la divine Eucharistie.
Anges du firmament, quel spectacle est-ce pour vous que la vue d'un tel aveuglement ? Ah ! Quil faut bien dire que votre patience prend ces mesures de celle de ce débonnaire Sauveur, pour souffrir de telles irrévérences !
Non, il le faut dire à la face du ciel et de la terre, on ne peut en revenir ; il n'est pas possible, il faut se perdre d'étonnement lorsque l'on considère des ténèbres si effroyables.
Ô mon Dieu ! Ô mon Dieu ! Vivons-nous dans un pays catholique ? Nos églises et nos autels sont-ils entre les mains des fidèles ?
Ces peuples qui s'y rendent en foule, ont-ils quelque reste de foi ? Sommes-nous enchantés dans la découverte que nous faisons de ce qui se passe ; et si ce sont des vérités, pouvons-nous vivre ?
Est-il possible que nous puissions rester dans un lieu où notre Maître est si étrangement traité ?
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 30 Sep 2019, 22:34 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE
Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
Écoutez, Chrétiens, mais écoutez-le bien : C'est une chose hors de doute, que sous la moindre petite parcelle du très saint sacrement de l'autel, le grand Dieu des éternités y est très véritablement ; tous les catholiques en demeurent d'accord.
Mais quels soins apporte-t-on pour empêcher les profanations qui en peuvent arriver ? Oh ! Combien de prêtres, peu instruits des saintes rubriques, ou peu appliqués aux soins du corps adorable d'un Dieu, ne font presque point d'attention pour recueillir soigneusement les parcelles qui peuvent rester sur la patène ou sur le corporal !
La plupart des autels portatifs sont si petits, que l'on ne peut pas retirer le saint calice un peu à côté ou en arrière pour avancer la patène sur le corporal, et pouvoir lever ledit corporal, et en faire tomber les parcelles qui y restent sur la patène, en sorte que très souvent le corps du Fils de Dieu y demeure, et tombe par terre, ou bien est porté à l'eau, quand il les faut blanchir.
Combien trouve-t-on de corporaux troués, ou dans une saleté qui fait bondir le coeur ?
L'expérience fait voir dans les maisons religieuses, où l'on se sert à la grille d'une patène quand l'on communie, ou de quelque taffetas rouge ou vert, parce que la couleur du linge ne permet pas de voir les parcelles de la sainte hostie, qui sont de la même couleur ; l'expérience, dis-je, fait connaître que souvent plusieurs parcelles se détachent insensiblement du très saint sacrement, et que par suite, dans les lieux où il n'y a qu'une nappe ordinaire, elles tombent, ou sur cette nappe, ou par terre, à moins que le prêtre ne veille extraordinairement à porter le ciboire de telle manière, qu'il soit toujours au-dessous de la sainte hostie, ce qui n'est pas presque possible en plusieurs occasions.
Si elles tombent sur la nappe, elles tombent aussi par terre ; car à chaque fois que l'on communie, on laisse aller la nappe, et l'on n'y fait pas davantage de réflexion ; ensuite on la plie, on ne la regarde pas, et quand on le ferait, les petites parcelles qui sont presque imperceptibles, ne se pourraient pas voir, à raison de la couleur blanche du linge.
Voilà donc le corps d'un Dieu foulé aux pieds, et quelquefois sous les souliers d'une chétive créature. Combien de tabernacles pleins d'araignées ou de poussière, et si peu fermés, que l'on ne voudrait pas en sa maison avoir des armoires si peu sûres et si sales pour y renfermer les moindres choses !
Combien de prêtres en laissent-ils la clef dans l'église, sans être enfermée sous quelque autre clef, que l'on doit emporter, si l'on n'emporte pas celle du tabernacle ? Et combien de profanations arrive-t-il de ce peu de soin ?
Nous parlons des choses que nous savons. Combien de ciboires, honteusement couverts de méchants haillons, pour y mettre la divinité, le corps et le sang de l'adorable Jésus ? Cependant les Chrétiens savent et voient ces choses, et presque personne ne pense à y apporter remède. L'on entend, hé mon Dieu !
Combien de fois l'ai-je entendu ? combien de fois me l'a-t-on dit ? Il n'y a point d'argent pour avoir même un peu de linge pour faire des corporaux ou purificatoires ! Les plus pauvres paysans en trouveront pour leur avoir des chemises et des collets ; mais pour vous, mon Dieu, vous n'avez pas ce crédit.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 01 Oct 2019, 22:54 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
(...) Ô Messieurs et Mesdames, qui avez tant de beau linge, tant de beaux meubles, tant de vaisselle d'argent, et qui en avez quelquefois pour les plus bas usages, que direz-vous au jour du jugement ? Pasteurs qui avez le soin de ce corps adorable, que lui direz-vous ? Sera-ce une excuse pour vous, de dire en ce jour redoutable, que l'Église n'avait pas d'argent pour avoir des corporaux, pour avoir quelque petit ciboire ou calice ? L'épargne d'un festin, de quelque repas, ou quelque autre dépense, y serait plus que suffisante ; je dis pour des calices et des ciboires ; car deux écus, ou moins, vous suffiraient pour avoir des corporaux, qui quelquefois sont si étroits, que le prêtre, après la consécration, à peine peut-il y tenir les mains.
On verra dans la chapelle d'un gentilhomme un calice d'étain ; dans celle de plusieurs ecclésiastiques, qui en ont de bons revenus, la même chose, et presque point de corporaux ou d'ornements pour le saint autel. Mais est-il bien possible que ces choses que nous avançons soient véritables ? Y a-t-il encore quelque foi du très saint sacrement parmi les Chrétiens ? Nos coeurs peuvent-ils bien subsister après cela, sans se feindre de douleur ? Qui me donnera une voix de tonnerre, pour crier par toute la terre aux enfants des hommes, et leur reprocher leur dureté et leur insensibilité ?
Ô Anges du paradis, je m'adresse à vous, sachant bien que les hommes sont des endurcis : ayez donc soin, je vous en conjure, je vous demande cette grâce, prosterné à vos pieds, dans le regret de mon coeur, et baigné de larmes ; ayez soin du corps de notre Souverain. Ayez soin de toutes les parcelles des saintes hosties ; donnez de saints mouvements aux prêtres pour les bien nettoyer avant de les consacrer, et pour se servir ensuite de tous les moyens possibles, afin que celles qui restent après la consécration ne soient pas profanées.
Inspirez de fortes vues aux prélats, aux archidiacres et aux visiteurs, pour tenir la main pour trouver des moyens à ce que le corps d'un Dieu soit traité, soit gardé avec toute sorte de respect. Donnez de plus en plus des lumières à ceux qui élèvent les ecclésiastiques dans les séminaires, à y donner les instructions nécessaires sur un sujet de telle importance ; faites que dans les conférences des ecclésiastiques l'on s'en entretienne, l'on en parle, l'on avise aux remèdes ; touchez le coeur des personnes qui ont quelque commodité, à ce que dans les diocèses l'on s'unisse ensemble pour faire quelque fonds pour avoir des ciboires, calices, corporaux.
Je sais, dans l'expérience que j'en ai, par un grand nombre de visites que mon ministère m'oblige de faire tous les ans, que si l'on avait un peu de zèle, il serait facile en quelques années, par les soins d'un prélat, des archidiacres, des curés, de la noblesse et de quelques personnes accommodées, d'avoir des tabernacles décents, des ciboires d'argent ; ou dans les lieux qui sont sujets à être volés, des ciboires de cuivre, dont la concavité serait remplie d'une façon de coupe d'argent, qu'il est facile d'approprier au ciboire fort au juste, et de l'y attacher proprement pour y mettre les saintes hosties, et cela pour peu de dépense, deux écus y pouvant suffire.
Ces sortes de ciboires sont aussi propres que les petites boites d'argent, et sont plus d'usage, à raison qu'ils contiennent un plus grand nombre d'hosties, qui n'y sont pas exposées, comme dans les petites boîtes, à plusieurs périls que l'on voit en arriver, lorsque l'on s'en sert pour communier à Pâques, ou en d'autres fêtes solennelles, quand il y a grand nombre de personnes qui approchent de la sainte table ; il serait aisé, dis-je, d'avoir des tabernacles raisonnables, aussi bien que des ciboires, et de ne se servir plus que de calices d'argent, et de fournir toutes les églises et chapelles de corporaux et purificatoires qui seraient en bon ordre. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 02 Oct 2019, 21:59 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
Sublimes intelligences, aimables gardiens des chapelles, faites connaître le désordre où elles sont ; faites-en faire la visite exacte ; car très souvent on ne les visite point, l'on se contente de celles des paroisses, ce qui fait qu'à peine sait-on ceux qui en sont les titulaires, qui souvent n'y viennent point, qui en mangent le revenu impunément, qui laissent les fondations, qui ne s'en acquittent que d'une partie et qui ne font aucune dépense pour ces chapelles ou prieurés qui sont dans un état pitoyable, sans ornements, sans décoration, qui paraissent plutôt des étables ou des granges, que des chapelles destinées à la consécration du corps et du sang d'un Dieu. Oh ! Quel compte les prélats rendront-ils de tous ces lieux, où il se commet des irrévérences perpétuelles contre le plus auguste de nos mystères, par le peu de soin qu'ils en ont.
Je ne puis ici m'empêcher que je ne dise une remarque que j'ai faite en mes visites.
S'il manque à une église une bannière ou un drap de mort, l'on voit un grand empressement pour trouver de l'argent pour en avoir ; si l'on parle sur ce sujet, l'on est écouté, l'on est aidé ; chacun crie que c'est un désordre, et quoique la dépense soit assez considérable, l'on trouve les moyens de la faire : faut-il deux écus pour mettre un ciboire dans la décence, en la manière que nous l'avons dit, ou pour avoir des corporaux, chacun ne dit mot, personne n'y veut entendre.
Voilà où va l'aveuglement des Chrétiens, ce qui marque assez et la dureté des coeurs, et le manque de foi.
Quelquefois même l'on s'opposera à avoir un calice d'argent, ou un ciboire ; l'on criera qu'il suffit bien d'en avoir un d'étain ; que l'on s'en est bien contenté par le passé, et l'on voudra mettre l'argent de la fabrique en rente.
Je laisse à penser à toutes les âmes de piété, à ce qu'elles feront pour travailler à remédier à des choses si déplorables, et je convie avec larmes, toutes celles qui sont touchées de la gloire de l'adorable Jésus au très saint sacrement, de faire quantité de dévotions en l'honneur des saints anges, et spécialement de ceux qui résident dans nos églises, qui sont auprès du très saint sacrement, qui en gardent les autels, afin qu'ils demandent pardon à la majesté divine de nos irrévérences, de nos froideurs, de notre aveuglement, de notre dureté, et à ce qu'ils inspirent des moyens convenables pour faire rendre les respects qui lui sont dus dans ce mystère d'amour.
Ce que rapporte le P. de Bary Jésuite, en son digne livre de la Dévotion des anges, fait bien voir que les communautés ou congrégations ont aussi des anges qui en prennent soin. Il assure donc avoir appris du confesseur d'un jeune homme de la ville d'Eu, que ce jeune homme étant fort malade vers l'heure de midi, un jour de mercredi, deux anges, pleins de majesté et de beauté, lui apparurent, et qu'ils le consolèrent jusqu'au moment de sa mort, qui fut le samedi suivant, comme ils lui avaient prédit. Or l'un de ces anges lui dit qu'il était son ange gardien, et l'autre, le tutélaire de la congrégation de la très sacrée Vierge, établie en cette ville, au collège de la Compagnie de Jésus.
L'ange de la congrégation lui dit de plus, qu'ils étaient envoyés par le commandement de la très sainte Mère de Dieu, pour l'assister de la sorte, à raison de la patience qu'il avait eue dans un mauvais traitement de son père et de sa mère, particulièrement ayant pu l'éviter, s'il eût voulu, et parce qu'il avait fidèlement observé les règles de la congrégation. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 03 Oct 2019, 21:45 | |
| PREMIÈRE PRATIQUE Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés
C'est une sainte pratique d'implorer le secours des anges du diocèse dans lequel on est, et des anges de celui qui en est le prélat ; et de ses officiers, afin qu'ils obtiennent l'établissement du règne de Jésus-Christ dans les fidèles qui y demeurent, la destruction de l'empire de Satan, et les lumières et la force nécessaires pour gouverner saintement le diocèse ; et afin qu'ils empêchent la malice et les ruses des diables, qui travaillent toujours à détruire les moyens dont Dieu veut se servir pour l'établissement de ses divins intérêts. Enfin, il faut être dévot aux anges, pour en obtenir la pureté de corps et d'esprit, la charité envers le prochain, et la patience ; aux archanges, pour en obtenir le zèle de l'intérêt de Dieu pour nous et pour les autres, spécialement pour les princes de l'Église et l'État séculier, pour les personnes publiques, pour le bien spirituel et temporel des royaumes et provinces ; aux principautés, pour la réforme de notre intérieur.
L'homme est un petit monde, et il doit commander à ses passions, et les gouverner en roi. Mais comme sa puissance est merveilleusement affaiblie par le péché, il a besoin d'être soutenu, pour ne se pas laisser vaincre à soi-même.
Les principautés qui portent à cette glorieuse qualité, par le commandement que Dieu leur a donné sur les anges inférieurs, lui rendront de puissants secours, s'il tâche à ne s'en pas rendre indigne : mais pour cela il faut honorer, avec de profonds respects, ces grands princes du paradis.
DEUXIÈME PRATIQUE Honorer particulièrement les puissances, les vertus et les dominations La seconde hiérarchie est composée des puissances, des vertus et des dominations ; ou, selon quelques-uns qui mettent les vertus dans la dernière hiérarchie, des principautés, des puissances et des dominations. Les dominations, comme seigneurs ou premiers de la seconde hiérarchie, donnent les ordres dans les choses de Dieu ; les vertus donnent des forces pour les exécuter, et les puissances résistent aux diables qui s'y opposent, détruisant leur pouvoir, et surmontant tous les obstacles qui s'y rencontrent. C'est donc les dominations qui, donnant les ordres de Dieu, nous font connaître sa sainte volonté.
Oh ! Que nous serions heureux, si nous pouvions bien discerner la volonté divine d'avec la nôtre ! Combien de fois l'amour de nous-mêmes et de la créature, qui ne peut produire en nous que de l'aveuglement, nous donne-t-il le change, et nous fait-il prendre notre volonté pour celle de Dieu ?
Une âme un peu touchée du divin amour a de la peine, quand elle connaît bien la divine volonté, à s'y opposer : mais la nature corrompue vient secrètement, et nous fait penser facilement que ce que nous voulons est dans l'ordre de Dieu.
Nous voudrions bien que la volonté de Dieu fût faite ; mais nous serions bien aises que la nôtre se fit aussi ; ainsi l'on tâche d'accorder la volonté divine avec la sienne. Ce désordre est bien plus grand que plusieurs ne pensent parmi les spirituels : la dévotion aux dominations y est un grand remède, puisque c'est le propre de ces esprits de lumière de nous faire connaître les ordres de Dieu ; ils sont comme les secrétaires d'État du grand roi Jésus.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 04 Oct 2019, 21:52 | |
| DEUXIÈME PRATIQUE Honorer particulièrement les puissances, les vertus et les dominations
Mais ce n'est pas assez de savoir les ordres de Dieu, il en faut venir à l'exécution. Celui qui connait la volonté de son maître, et ne la fait pas, sera grandement châtié. Ô mon Dieu ! Qu'il est juste que vos créatures vous soient parfaitement assujetties ! Ô Seigneur ! Qui est semblable à vous ? Qui peut paraître en votre divine présence, et y être considéré ?
Tout l'univers devant vous n'est qu'une goutte de rosée, et toutes les nations qu'un pur néant. Quelle misère de ne pas voler au moindre signe de votre bon plaisir ! Ô bon plaisir divin ! Puisses-tu être à jamais notre unique plaisir. Allons, mon âme, allons, tirons toujours de ce côté-là : que le monde, et tout ce qu'il y a au monde, soit pour vous à jamais un sujet d'horreur. Oh ! Que votre volonté se fasse, ô mon Dieu ! En la terre comme au ciel ! Cependant avec tous nos bons desseins, nous ne faisons rien qui vaille ; nos vues sont plus longues que nos bras. L'on voit du haut d'une tour un chemin très fâcheux par où il faut passer ; et la vue en est plus facile sans doute, que la peine qu'il faut souffrir lorsqu'on y marche actuellement. Il en va de même dans nos raisons ; il nous semble que rien ne nous arrêtera ; et lorsqu'il faut combattre, de petits nains font perdre le cur à ceux qui défaisaient, en leurs pensées, des géants et des monstres.
Nous ne sommes que pure faiblesse ; nos sens, nos inclinations nous gouvernent. Vous verrez des personnes de dévotion, qui semblent faire des merveilles, rendre les armes à une petite inclination, se laisser abattre à un je ne sais quoi ; cela fait la dernière pitié : après tout cela, notre impuissance ne nous est pas encore connue ; nous sommes encore plus faibles que jamais nous ne pouvons penser. Que la dévotion aux vertus soit donc notre ressource, pour être soutenus de ces fortes intelligences. Invoquons-les dans nos faiblesses ; conseillons-en la dévotion à tous ceux qui tombent si souvent, quelques bons désirs qu'ils aient ; appelons-les à notre aide ; aimons-les, et les bénissons quand nous aurons surmonté quelque attache, ou résisté à quelque inclination de la nature. Saint Grégoire estime que c'est par les vertus que Dieu ordinairement fait la plupart des miracles ; ayez donc bien de l'amour pour ces anges ; et dans les besoins extraordinaires du corps et de l'esprit, dans les maladies publiques et autres maux, ayez recours à eux. C'est encore par eux que Dieu gouverne les saisons, et généralement les cieux et les éléments, quoiqu'il y ait des anges de la dernière hiérarchie qui en prennent un soin particulier. Dans le temps de la peste, d'inondations et choses semblables, une des meilleures choses que l'on puisse faire, c'est de les prier et de les honorer. Nous avons dit ailleurs les différentes tentations des démons, leurs ruses, leurs malices et leurs forces, et qu'il ne nous est pas possible de résister à ces forces invisibles, de nous-mêmes ; nous avons dit que les saints anges nous étaient donnés pour en triompher. Mais il faut dire ici que c'est au choeur particulièrement des puissances, que Dieu adonné un pouvoir très spécial de détruire tous les efforts des malins esprits ; et l'un des plus grands secrets de la vie spirituelle est de s'appliquer avec soin à honorer les bienheureux esprits en choeur. Il n'est ni en mon pouvoir ni en celui des autres hommes, de faire voir assez hautement les merveilleux effets qui en proviennent.
Selon ma petite lumière, c'est l'une des dévotions qu'il faut le plus insinuer, que celle des puissances, comme l'une des plus nécessaires et des plus avantageuses. Quand l'on voit des orages s'élever dans l'Église ou dans l'État, des soulèvements contre des gens qui travaillent à la gloire de Dieu, des oppositions extraordinaires qui se forment aux grands biens que l'on pensait à faire dans les diocèses, dans les villes, campagnes et provinces, pour lors il faut faire quantité de dévotions en l'honneur de ces puissances du ciel, afin qu'elles détruisent et renversent toute la puissance et les misérables desseins de l'enfer.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 05 Oct 2019, 21:40 | |
| TROISIÈME PRATIQUE
Avoir de profonds respects et des amours extraordinaires pour les trônes, chérubins et séraphins La première hiérarchie est composée des séraphins, des chérubins et des trônes ; elle reçoit immédiatement les lumières de Dieu, et c'est par elle qu'elles sont communiquées aux deux autres hiérarchies.
Les séraphins excellent dans le pur amour de Dieu seul ; aussi leur nom ne veut dire qu'incendie, ardeur.
Tous les anges sont admirables dans le divin amour ; mais les séraphins y sont incomparables. Tous ces esprits angéliques aiment grandement, mais l'amour des séraphins dit une ferveur d'amour sans comparaison (l'on excepte toujours la très sacrée Vierge, la reine du saint amour).
L'amour séraphique, dit un amour excessif, qui brûle et porte des incendies partout où il se rencontre. Le grand saint Denis en rapporte huit propriétés, qu'il compare à celles du feu. Le feu est toujours dans le mouvement, les esprits des séraphins sont continuellement dans une tendance ineffable vers Dieu.
Le feu agit toujours : les séraphins sont toujours occupés de Dieu seul, sans jamais s'occuper, non pas même pendant le moindre instant, d'eux-mêmes, ni d'aucune chose créée.
Le feu est inflexible ; l'amour des séraphins est immuable, rien ne petit lui contrarier.
Le feu a beaucoup de chaleur ; l'amour des séraphins est tout plein d'ardeur.
Le feu, demeurant feu, ne perd jamais sa lumière ; la force de l'amour séraphique demeure toujours en son entier.
Le feu est pénétrant ; l'amour des séraphins ne se contente pas d'une union commune avec Dieu, mais ils désirent la plus intime et la plus étroite.
Le feu, non-seulement pénètre ce qui est combustible, mais il le pénètre en toutes ses parties ; l'amour séraphique se plonge, se perd et s'abîme en la divinité, par une glorieuse transformation.
Le feu échauffe et purge ; les séraphins portent l'amour et la clarté dans tous les churs des anges inférieurs. On attribue spécialement aux chérubins la science, comme l'on fait l'amour aux séraphins : ils ne sont pas seulement appelés les savants de la belle science du ciel, mais saint Grégoire assure qu'ils en ont la plénitude.
La divine lumière leur donne des connaissances admirables, et les saintes clartés dont ils sont remplis, rejaillissent avec abondance sur les autres hiérarchies.
Ils sont représentés chez le prophète Ézéchiel sous une figure sensible, qui a des yeux de toutes parts, parce que ces esprits sont tout de lumière et de clarté.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 06 Oct 2019, 22:47 | |
| TROISIÈME PRATIQUE
Avoir de profonds respects et des amours extraordinaires pour les trônes, chérubins et séraphins
Les trônes sont appelés de la sorte, par rapport aux trônes des souverains de la terre ; parce que comme les trônes matériels sont élevés de terre, de même ces trônes célestes sont dans une élévation très sublime, proche de la gloire de la majesté de Dieu ; avec cette différence, que les grands de la terre sont assis, se tiennent fermes, et se reposent dans leurs trônes ; mais au contraire, les trônes du ciel prennent leur fermeté et tout leur repos du souverain du paradis.
On ne laisse pas de dire, assure saint Bernard, que Dieu est assis sur ces esprits de paix.
Et c'est pourquoi on les appelle trônes ; mais Dieu, ajoute ce Père, n'y serait pas assis, s'ils ne l'étaient eux-mêmes : de là vient cette paix incompréhensible qu'ils possèdent, qui surpasse tout ce que l'on en peut penser.
Il faut dire de plus, que comme les rois se font porter quelquefois dans leur chaise royale, de même Dieu, en quelque manière, porte son esprit par ces anges, et le communique aux anges inférieurs, et aux hommes : comme les rois donnent leurs jugements sur leurs trônes, c'est aussi du milieu de ces trônes que Dieu prononce ses ordres ; c'est là où les dominations les apprennent, c'est là où ses divins jugements et ses conseils se manifestent. Après cela, disons qu'il faut aimer, à quelque prix que ce soit, les trônes, les chérubins et les séraphins ; et s'il est bien juste d'avoir du respect et de l'amour pour tous les anges, il faut pour ceux-ci avoir des respects nonpareils, et des amours extraordinaires.
Le Seigneur, dit l'Écriture, a choisi sa demeure dans la paix.
Portez donc, dans le temps des guerres, vos dévotions vers les trônes, pour obtenir cette paix que le monde ne peut donner ; priez-les pour l'avoir avec vous-mêmes, avec Dieu, et avec votre prochain : mais souvenez-vous que la paix de Dieu n'est pas comme le monde l'estime ; car souvent ce qui fait la paix avec Dieu, nous fait une forte guerre avec les hommes.
Si je plaisais aux hommes, disait le grand Apôtre, je ne serais plus serviteur de Jésus-Christ.
Il y a certaines gens, des prédicateurs, des supérieurs, des personnes en charge dans l'Église, qui ont si grande peur de déplaire aux créatures, et qui veulent tellement les contenter, qui craignent si fort la censure du monde, et le jugement que l'on peut faire d'eux ; qui sont dans une telle frayeur des contradictions, qu'ils laissent faire la guerre à Dieu par le péché et par l'infidélité dans les emplois de ceux qui sont sous leur charge.
C'est cette paix que le Fils de Dieu proteste hautement n'être pas venu apporter en terre : aussi cet aimable Sauveur y a toujours été un signe de contradiction.
On ne l'y a pu souffrir, et enfin il lui en a coûté sa divine vie. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 07 Oct 2019, 22:00 | |
| TROISIÈME PRATIQUE Avoir de profonds respects et des amours extraordinaires pour les trônes, chérubins et séraphins
Pour être établi fortement dans cette paix divine, que tous les diables et les hommes ne peuvent troubler, il faut, en peu de mots, ne craindre rien, et n'espérer rien d'aucune créature vivante.
Ce peu de paroles renferme une paix qui surpasse tout sentiment. Disons encore : Croyez uniquement en Dieu, espérez uniquement en Dieu, aimez uniquement Dieu seul ; ne croyez jamais au monde, ni à ses discours, à ses maximes ; n'espérez jamais rien du monde, ni de ses honneurs, ni de ses plaisirs, ni de ses biens : n'aimez jamais le monde, et vous voilà dans une profonde paix.
Ne faites plus d'état de toutes les choses créées ; ne les regardez jamais que dans leur néant ; ne désirez jamais avoir aucune part ni dans l'estime, ni dans le cœur de qui que ce soit ; que les bons sortent de votre cœur, aussi bien que les autres ; ne faites aucune exception ; soyez prêt de souffrir de toutes les créatures, sans réserve de vos plus intimes, aussi bien que de vos ennemis ; ne croyez pas qu'on vous puisse faire tort : soyez dans un entier abandon à la divine Providence, pour entrer dans toutes les voies les plus affligeantes, soit extérieures, soit intérieures ; ne faites pas de réserve pour aucune croix : n'ayez plus aucun désir ; perdez-les tous dans le bon plaisir divin ; que Dieu seul vous suffise, vous voilà dans une paix du paradis.
Souvenez-vous ici que le trouble de la partie inférieure peut bien compatir avec la paix qui réside dans le fond de l'âme, et qui même quelquefois nous est cachée : ainsi il arrive que nous ne sommes jamais mieux en bien des rencontres, que lorsque nous pensons être le plus mal. Le diable donne une fausse paix, qui tôt ou tard n'empêche pas l'inquiétude et le trouble.
Au reste, si la paix est le don des dons, et si Notre-Seigneur se sert des bienheureux trônes pour ordonner, il n'y a plus à douter qu'on ne doive avoir pour ces esprits de paix une dévotion toute singulière. Je dis de même pour les chérubins, puisque ce sont les anges des plus belles lumières du paradis, et qui savent mieux nous instruire dans la belle science des saints.
L'on dit, et il est vrai, que nous en savons plus que nous ne faisons ; que dans les voies de la vertu, il y a plus de lumière que de pratique : cependant il est aussi vrai que la parfaite lumière est rare, et vous auriez de la peine à le croire. Oh ! Non, je ne parle pas ici de la lumière de ces savants, qu'ils ont puisée seulement dans leurs livres : l'on n'ignore pas que dans notre siècle elle est très commune ; mais de celle des saints, que l'on rencontre plus facilement dans quelque pauvre frère convers, dans quelque simple femmelette bien mortifiée, que parmi les doctes.
Oh ! Qu'il est rare, non-seulement d'aimer le mépris, l'abjection, la pauvreté, le renoncement de soi-même, la vie cachée et inconnue ; mais encore d'être bien persuadé de l'excellence de ces choses ! L'on en parlera bien dans l'occasion, par la lecture que l'on en a faite, par conférences que l'on a entendues ; mais ce ne sera pas par une entière persuasion de l'esprit : ou si l'âme est touchée de ces vérités, ce n'est que fort superficiellement.
C'est aux pieds de Jésus-Christ crucifié, que s'apprend cette science ; et cela, non pas tant par le raisonnement de l'oraison, du discours, ou de la méditation, que par une vive lumière surnaturelle qui est donnée, et qui n'est guère donnée qu'aux pauvres, qu'aux abjects, qu'aux personnes fort humiliées. Peu de personnes, parmi même celles qui font profession de dévotion, apprennent cette grande leçon de l'école de Dieu : Qu'il est bon qu'on ne sache pas si nous sommes au monde, d'y être entièrement inconnus, ou de n'y être connus que pour être crucifiés, et y passer pour l'opprobre des hommes ; qu'il n'y a rien de plus grand que d'y être foulés aux pieds ; que la grande consolation est d'y souffrir de terribles croix à l'intérieur et extérieur ; que tout ce qui y est, n'est rien.
À peine verrez-vous des directeurs qui, n'estimant plus que Dieu seul, que Jésus crucifié, et étant fortement persuadés qu'il n'y a rien sur la terre, ni honneurs, ni plaisirs, ni richesses qui méritent l'occupation d'une âme chrétienne, aident les âmes à marcher par les sûres voies du néant.
S'il s'en rencontre quelques-uns, à même temps tout l'enfer conspire contre eux ; il en donne des frayeurs ; on les craint sans en savoir la cause ; il en fait courir mille bruits, il tâche de les rendre suspects : mille autres directeurs, ou prédicateurs, ne font pas tant de peur aux diables, que l'un de ces gens-là.
Un démon forcé par l'autorité de l'Église avoua que l'homme de la terre qu'il craignait le plus, était le saint homme le P. Jean de la Croix, parce que, disait cet esprit de l'enfer, il enseigne d'aller à Dieu seul par le chemin du rien : aussi l'on vit bientôt les effets de la rage de ces esprits diaboliques, contre l'homme de Dieu, par les calomnies qu'ils lui suscitèrent, par les informations que firent ses supérieurs contre sa vie, et par les mauvais traitements qu'il en reçut.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 08 Oct 2019, 22:20 | |
| TROISIÈME PRATIQUE Avoir de profonds respects et des amours extraordinaires pour les trônes, chérubins et séraphins
Comme les chérubins sont les sacrés ministres des lumières de Dieu, les séraphins le sont de son amour. Quiconque donc aspire au pur amour, doit avoir une liaison très particulière, et des amours extraordinaires pour ces aimables esprits.
Les saints qui ont le plus excellé dans le pur amour, en ont reçu des assistances prodigieuses, comme saint François et sainte Thérèse. Ce fut un séraphin, comme il a été dit, qui imprima à saint François les plaies du Sauveur ; ce fut un séraphin qui transperça amoureusement d'une flèche sacrée le coeur généreux de la grande Thérèse.
Tous les grands amants du Fils de Dieu, ceux même qui ont été les premiers des plus grands saints, n'ont point de plus grande gloire dans le ciel, que celle d'être élevés dans le choeur de ces esprits tout d'amour.
C'est à leur heureuse compagnie que les âmes les plus éminentes peuvent aspirer. Feu monsieur Gallemant, homme tout apostolique, et l'un des premiers supérieurs du saint ordre des Carmélites en France, disait que cet ordre était destiné pour remplir le choeur des séraphins, s'il faisait bon usage de l'éminence de sa grâce.
L'on a vu dans les apparitions miraculeuses, dont la sainte Vierge a favorisé le vénérable Jean de la Croix, cette reine des anges, qui tenant un paquet, ou comme un livre d'une blancheur merveilleuse, posé sur la tète d'un séraphin, le donnait à sainte Thérèse, et à cet homme de Dieu qui paraissait à ses pieds.
Or, ce paquet marquait assez la règle du Carmel : il était posé sur la tête d'un séraphin, pour apprendre que ceux qui la devaient observer, étaient obligés de vivre comme des séraphins en terre ; aussi ce séraphin paraissait sans couronne, à raison qu'il représentait des personnes qui sont encore dans la voie ; l'on en voyait au-dessus de couronnés, pour faire voir en même temps, qu'après cette vie, ces séraphins de la terre participeraient aux couronnes des séraphins du ciel, et rempliraient les sièges des esprits apostats de ce choeur, qui en ont été malheureusement précipités.
QUATRIÈME PRATIQUE Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre anges qui sont auprès du trône de Dieu Saint Michel a pris la défense de l'honneur de Dieu contre Lucifer, au sujet de l'incarnation du Verbe, et saint Jean Chrysostome estime qu'il fut aussi des premiers à lui rendre ses hommages au jour de son humble naissance en la crèche de Bethléem.
C'est lui qui est l'archange tutélaire de l'Église, et c'est avec grande raison qu'il passe pour être aussi celui de la France. Les signalés secours que ce royaume en a reçus en sont de fortes preuves.
Ce grand prince du paradis a voulu même avoir un lieu en ce royaume, dans le diocèse d'Avranche, qui lui fût particulièrement consacré, qui est à présent vulgairement appelé le mont Saint-Michel ; lieu célèbre par le concours extraordinaire des peuples qui y arrivent de toutes parts, pour honorer ce saint archange.
C'est lui qui assiste les âmes à l'heure redoutable de la mort, et qui, selon la doctrine de saint Augustin et de saint Bonaventure, ne les assiste pas seulement en ce moment décisif de l'éternité, mais encore les introduit après la mort dans le ciel.
Il est bon ici de remarquer qu'il attend les ordres de l'auguste Mère de Dieu, pour assister plus spécialement les âmes qu'elle favorise davantage ; c'est le sentiment de saint Bonaventure : et le ciel a bien voulu réserver cette faveur à la reine du ciel.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 09 Oct 2019, 22:17 | |
| QUATRIÈME PRATIQUE Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre anges qui sont auprès du trône de Dieu
Oh ! Qu'il est doux de vivre et mourir sous la protection d'une si aimable et si aimante protectrice ! C'est enfin saint Michel qui est estimé le premier de tous les anges en gloire, et le plus élevé des séraphins. Si nous aimons donc l'intérêt de Dieu seul, il le faut aimer ; car c'est le grand saint de l'intérêt de Dieu, et de Dieu incarné.
Si nous aimons l'Église, si nous nous aimons nous-mêmes, si nous avons soin de notre salut, si nous voulons être secourus au dernier moment de la vie : il le faut beaucoup honorer dans les besoins de l'Église, pour la destruction des schismes et des hérésies, pour l'établissement de la vigueur de la discipline ecclésiastique, pour la sainteté des murs des prélats, et spécialement du Souverain Pontife, pour la conservation et augmentation de la foi dans les pays où elle est établie, pour la publication de l'Évangile dans les terres des infidèles. Saint Gabriel est aussi l'un des premiers séraphins ; et quand on l'appelle archange, comme l'on fait aussi saint Michel, il faut savoir que ce n'est pas que l'on entende qu'il soit simplement du huitième choeur des archanges ; mais ce nom d'archange est commun à ceux qui sont les plus considérables entre les princes du ciel, de même que l'est le nom d'ange à tous ces esprits bienheureux, de quelque ordre qu'ils soient, aussi bien aux séraphins qu'aux anges du neuvième et dernier choeur.
C'est saint Gabriel qui a été choisi de Dieu pour traiter du mystère de l'Incarnation ; et ceux qui donnent à la reine du ciel un ange gardien estiment que ç'a été ce glorieux prince qui en a eu soin.
Et même dans l'opinion de ces savants, qui pensent que la Mère de Dieu n'avait pas d'ange gardien, mais des troupes d'anges servants, c'est saint Gabriel qui était l'un des premiers de ces troupes bienheureuses à servir celle à qui un Dieu n'a pas fait de difficulté de s'assujettir. Saint Raphaël est encore un des sept premiers princes qui sont auprès du trône de la divine Majesté, comme l'Écriture nous l'enseigne (Tob. XII, 15) ; il n'y a aucun lieu d'en douter. Il ne faut que lire dans l'Écriture les services qu'il a rendus à Tobie, pour être saintement passionné de cet esprit du ciel.
Il est bien difficile de ne pas se sentir le cur amoureusement attendri à la vue des charitables assistances qu'il lui a rendues. Le père de Tobie l'envoyant à la ville de Ragès, et lui ayant recommandé de chercher un guide fidèle pour l'accompagner en son voyage, saint Raphaël lui apparut visiblement, en forme d'un jeune homme d'une grande beauté, et lui tint compagnie durant tout son voyage, le consolant l'instruisant, le délivrant de grands périls, et le comblant de mille et mille faveurs.
De prime abord il le salue, en lui disant : Que la joie soit toujours avec vous (Tob. V, 2) ; il le délivre du monstre marin qui pensa le dévorer ; il lui procure de l'argent et une épouse, il empêche les démons de lui nuire, il redonne la vue à son père ; il lui donne, et à toute sa famille, des bénédictions d'une paix céleste, d'une joie du paradis, et une abondance de tous biens pour cette vie et pour l'autre.
Il a conduit, comme il a été dit, saint Macaire le Romain durant trois ans visiblement jusque bien avant dans les déserts, lui ayant toujours tenu compagnie depuis sa sortie de Rome, d'où il s'était enfui, ayant quitté son épouse le jour de ses noces pendant qu'on tenait le bal. Il a délivré du mal caduc un novice de Saint-Dominique, à condition qu'il serait bien chaste.
Il a délivré des mains des voleurs un pèlerin français qui allait à Saint-Jacques en Galice ; et enfin, il ne faut que lui être dévot pour en ressentir les faveurs qu'il départ avec une libéralité surprenante. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 10 Oct 2019, 22:19 | |
| QUATRIÈME PRATIQUE Avoir une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël, et aux autres quatre anges qui sont auprès du trône de Dieu
Il y a de plus quatre autres princes du ciel, outre saint Michel, saint Gabriel, saint Raphaël, qui sont les plus proches du trône de Dieu, et dont l'on ne sait pas bien les noms.
Quelques-uns pourtant disent que le quatrième s'appelle Uriel, et ils prennent leur fondement du livre d'Esdras, comme saint Ambroise et saint Bonaventure.
Le P. de Barri rapporte qu'on a dédié un temple à Dieu, en l'honneur de ces sept princes en la ville de Panorme, capitale de la Sicile, et qu'il y en a eu un autre en la ville de Rome dédié par Jules III ; qu'il y a eu même une confrérie dressée en leur honneur en la ville de Panorme, dont nous venons de parler.
Il rapporte de plus qu'on leur a assigné des symboles particuliers pour apprendre aux peintres à les peindre, et qu'on les voit représentés à merveille en la susdite ville de Panorme, à Anvers et en d'autres lieux.
Saint Michel, foulant aux pieds Lucifer, porte en la main gauche une palme verdoyante, et tient en la droite une lance, au bout de laquelle est un étendard blanc comme neige, avec une croix incarnadine au milieu.
Saint Gabriel paraît avec un flambeau fermé dans une lanterne qu'il a en sa main droite, la gauche étant occupée à montrer un miroir de jaspe vert, parsemé de taches de diverses couleurs.
Saint Raphaël se fait voir ayant en bouche un poisson, en la main gauche une boite, et avec la main droite conduisant le jeune Tobie.
Uriel, ou le quatrième ange, garde en sa main droite une épée nue, et sa gauche pendante, est entourée de flammes.
Le cinquième est en la contenance d'un suppliant, baissant modestement les yeux.
Le sixième a une couronne d'or en sa main droite, et un fouet à trois cordons noirs en l'autre.
Le septième a au bout de son manteau replié quantité de roses blanches.
J'ai bien voulu rapporter ces emblèmes des anges ; peut-être cela donnera-t-il envie à quelqu'un de les faire peindre, et il est bien certain que la vue même des tableaux ou images des anges porte à la pureté et à l'amour du ciel. Enfin, il est assuré qu'il y a sept princes auprès du Dieu de toute grandeur, puisque l'Écriture nous l'enseigne, et qu'ils ont une puissance spéciale d'assister les hommes, puisque dans le commencement de l'Apocalypse, la grâce et la paix sont données au nom de ces sublimes intelligences. Il ne reste plus qu'à les bien honorer et à implorer leurs secours dans les voies du salut. L'amour-propre est le plus grand ennemi que nous ayons : il a été révélé que saint Michel est député de Dieu pour le détruire, aussi bien que saint Gabriel pour établir l'amour de Dieu.
Voilà les deux grandes choses nécessaires pour le salut, la haine de nous-mêmes et l'amour de Dieu. Pour cela, il faut être quitte de tout péché et avoir les vertus. Il faut avoir recours à ces sept princes du paradis, afin qu'ils nous obtiennent la grâce d'éviter les sept péchés capitaux, et nous obtiennent les sept dons du Saint-Esprit. Ceux qui font voyage doivent recourir souvent à saint Raphaël ; et dans l'ordre de la Providence, il paraît que Dieu veut se servir de cet ange pour assister les pèlerins et les voyageurs. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: 12 octobre : Saint Dismas Le Bon Larron Ven 11 Oct 2019, 23:40 | |
| CINQUIÈME PRATIQUE
Converser intérieurement avec les saints anges La vie du Chrétien est une vie spirituelle : si nous vivons donc de l'esprit, pourquoi ne marchons-nous pas et n'agissons-nous pas en esprit ? Nous sommes élevés à un état surnaturel, et, dans un état si divin, faut-il mener une vie toute sensuelle ?
Malheur à nous, qui sommes tous plongés dans la chair et le sang, qui sommes comme des idoles des païens, qui ont des yeux et ne voient point, des oreilles et n'entendent pas.
Nous agissons comme des gens sans foi ; cet il spirituel de notre âme (c'est de la sorte que saint Augustin parle de la foi) demeure en nous inutile et presque sans effet. Quand nous vivrions au milieu des ténèbres du paganisme, nous ne serions pas plus attachés aux sens et dans un plus grand oubli du monde intérieur.
Ah ! Que de saintes beautés se découvrent dans ce monde spirituel, que de grandeurs, que de raretés, que de gloire !
Mais il faut avouer que les saints anges en font une belle partie, et que si notre conversation, selon le témoignage de l'Apôtre, doit être céleste, nous sommes obligés de converser souvent avec ces aimables esprits du ciel. C'était bien le sentiment du grand dévot des anges, saint Bernard, lorsqu'exhortant ses frères à la dévotion de ces esprits angéliques, il leur dit : « Rendez-vous, mes chers frères, la conversation des anges familière, et pensez à eux souvent »; et de vrai, à quoi pensons-nous, quand nous ne pensons pas à ses éclatantes beautés du paradis ?
Ô mon Dieu ! les créatures d'ici-bas aiment tant ce qui est beau, et prennent tant de plaisir à s'y arrêter ; elles ont tant de peine à s'en détacher : l'on converse si volontiers avec les personnes aimables de la terre, et voici que le monde est plein d'anges du paradis, puisque chaque homme a le sien, sans parler de tant d'autres que Dieu y envoie
Et ces anges sont parfaitement beaux, doués d'une puissance admirable ; ils ont pour les hommes des douceurs toutes charmantes ; ils possèdent toutes les qualités imaginables qui peuvent donner saintement de l'amour ; au reste, ce sont les rois et les princes de l'empyrée ; et cependant , hélas ! presque personne n'y pense, et il est bien rare de trouver des hommes qui conversent souvent avec les anges.
« Est-ce, dit encore le saint que je viens de citer, que nous doutons de leur présence, parce que nous ne les voyons pas ? Mais devons-nous juger de la présence des choses par les yeux seulement de nos corps ?
Est-ce que les hommes n'ont point des âmes, parce qu'on ne voit pas les âmes ?
Est-ce que Dieu n'est point partout, parce que nos sens ne l'y aperçoivent pas ? » C'est que nous n'avons pas de foi, me direz-vous, et il est vrai.
Disons encore que c'est que nous sommes trop attachés aux choses de la terre, et pleurons ensuite amèrement de notre peu de foi et de nos attaches.
Les saints solitaires conversaient familièrement avec les anges ; c'est qu'ils menaient une vie angélique ; et, misérables que nous sommes, à peine y pouvons-nous penser un quart d'heure ; c'est que notre vie est toute terrestre. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 13 Oct 2019, 08:05 | |
| CINQUIÈME PRATIQUE Converser intérieurement avec les saints anges
Cette pratique tend à apporter quelque remède à ce malheur. Une personne étant à une fenêtre qui donnait sur une rue où passait bien du monde, fut frappée d'un rayon de lumière qui lui toucha sensiblement le coeur : elle vit, dans ce rayon de grâce, que les hommes étaient dans un oubli incroyable du monde de la grâce ; et, étant ainsi pénétrée, elle s'appliquait à entendre ce que disaient toutes les personnes qui passaient par cette rue ; et elle n'entendit pas un seul mot de Dieu et des choses de Dieu.
Chacun ne parlait que de la terre, que de beau temps, de mangeaille, d'habits, de chevaux et de choses semblables.
Oh ! Que d'anges, disait-elle, qui passent ici, et qui accompagnent ces pauvres gens ! Est-il possible que pas un de tous ces gens ne pense à ces princes du paradis ? Cette vue la toucha beaucoup, et ensuite elle s'en alla en une foire, qui se tenait en ce pays, dans le dessein d'y aller rendre ses civilités aux anges de tant de personnes qui y venaient en foule de tous côtés.
Elle soupirait bien de remarquer, dans une assemblée aussi nombreuse, si peu d'attention au grand nombre d'anges qui y étaient. Elle allait de place en place pour les saluer, pour les entretenir. Oh ! Que voilà bien, s'écriait-elle, d'autres spectacles à regarder que toutes les raretés et marchandises de la foire ! Cette pratique est bien digne de nos imitations : nous sommes dans une ville, nous marchons dans des rues pleines de monde ; eh ! Que ne regardons-nous intérieurement les anges qui tiennent compagnie à ce monde ? Que n'allons-nous quelquefois tous à dessein pour aller les y entretenir ? Vous entrez dans une église, dans quelque assemblée nombreuse : mon Dieu, que ne vous élevez-vous au-dessus de vos sens pour y voir tous les saints anges ? Vous faites voyage avec quelques personnes, vous leur parlez, vous les entretenez : pourquoi ne faites-vous pas de même avec les anges qui les gardent ?
J'ai appris d'une personne qui était forte dans ces pratiques, qu'elle prenait plaisir à compter le nombre des personnes avec qui elle se rencontrait, pour avoir lieu de savoir le nombre des anges qui sans doute étaient présents ; et, dans la suite des temps, Dieu tout bon, voulant favoriser sa dévotion , les rendait quelquefois aussi sensibles comme si elle les eût vus de ses yeux corporels ; elle me disait que quelquefois, en dînant même, et à la table, tout à coup les anges se faisaient connaître à elle d'une manière qu'elle ne pouvait expliquer, mais plus évidente que si les sens y avaient eu part.
Vous allez par le chemin ; tous les villages ont autant d'anges qu'il y a de personnes qui y demeurent. Hélas ! Voilà bien des grands du ciel en tous ces lieux : ces pauvres gens de la campagne, à peine le savent-ils, bien loin d'y penser avec dévotion ; que ne faites-vous donc votre cour à tous ces rois du beau paradis ? (...)
Il y a bien des anges, dans ces villages, à qui jamais l'on ne pensera ; si vous les honorez, ils seront bien obligés de vous en reconnaître ; et puis ces esprits bienheureux ne savent ce que c'est qu'ingratitude, et ils sont les nonpareils en reconnaissance.
Vous seriez bien aise d'avoir l'honneur de la reconnaissance de quelque prince du sang royal, ou de quelques grands rois de la terre ; à quoi tient-il que vous ne fassiez belles habitudes avec mille et mille rois de la cour céleste ?
Vous dites quelquefois que vous voudriez bien, dans vos voyages, avoir le divertissement de quelque honnête compagnie : en vérité, pouvons-nous en avoir un plus doux, un plus agréable que celui de la conversation que vous pouvez avoir avec ces aimables intelligences ? Vous allez à la campagne, que ne prenez-vous de certains temps pour y entretenir en esprit les anges qui y sont ? Que ne vous retirez-vous quelquefois en votre jardin, que ne faites-vous quelque promenade seul pour jouir de cette grâce ? Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 13 Oct 2019, 21:43 | |
| CINQUIÈME PRATIQUE Converser intérieurement avec les saints anges
Mais que dites-vous de la présence de votre saint ange gardien ? Est-ce qu'il pensera continuellement à vous, et que vous ne penserez presque jamais à lui ? Croyez-vous qu'une petite prière le soir et le matin soit une reconnaissance digne de ses faveurs ? Je veux que vous me répondiez sérieusement à ce que je vous demande : En bonne vérité, si l'un des princes de la terre venait vous rendre visite, le laisseriez-vous depuis le matin jusqu'au soir tout seul, et croiriez-vous bien vous acquitter de vos devoirs, de lui faire la révérence une ou deux fois le jour ?
Particulièrement, si durant tout le jour il vous suivait partout, et vous obligeait en toutes les manières possibles ; et que d'autre part vous fussiez quelque pauvre malheureux, tout gâté et puant de sales maladies, et le rebut des hommes, et condamné au gibet pour vos crimes ; si sans cesse vous tourniez le dos à cet obligeant prince, dans quel étonnement mettriez-vous tous ceux qui seraient instruits d'une incivilité et d'un mépris si extraordinaires ?
Je vous demande de plus, votre imagination ne vous donne-t-elle pas de l'indignation d'un tel procédé ? Répondez-moi, en seriez-vous capable ? Hélas nenni ! Lon n'a point ces duretés pour la terre, il n'y a que pour le ciel : cependant c'est ce que vous faites à l'égard du grand prince du ciel qui vous garde.
Ô anges du paradis, pouvez-vous bien souffrir des rebuts si étranges ? Il est donc bien juste de les entretenir : c'est une chose insupportable que de les laisser sans dire mot. Prenez donc quelquefois un quart d'heure, une demi-heure, une heure, ou plus, et après vous être retiré, prenez votre temps pour causer avec votre bon ange : mettez-vous à genoux devant lui ; prosternez-vous par terre ; et il est bon de temps en temps d'user de cette pratique, lorsqu'on est seul ; demandez-lui pardon de vos ingratitudes ; demandez-lui sa sainte bénédiction ; dites-lui tout ce qu'un bon coeur peut dire à un fidèle et charitable ami.
Tantôt, parlez-lui de vos besoins, de vos misères, de vos tentations, de vos faiblesses. Tantôt, parlez-lui du divin amour, et des saintes voies qui conduisent à Dieu. Quelquefois entretenez-le des offenses que les hommes commettent contre leur Souverain, et des divins intérêts de l'adorable Jésus et de sa très digne Mère ; et d'autres fois considérez à loisir les obligations que vous lui avez, les bontés qu'il a pour vous, ses beautés, ses perfections, ses admirables qualités.
Agissez avec lui comme avec un bon père, une mère pleine de tendresse, un véritable frère, un ami incomparable, un amant zélé, un vigilant pasteur, un charitable guide, un témoin de vos plus importants secrets, un savant médecin pour guérir toutes vos plaies, un avocat et un puissant protecteur, un juge favorable, un roi tout occupé à vous faire du bien.
Invoquez-le selon toutes ces qualités, et les autres que votre amour suggérera. Elles peuvent vous servir d'autant de considérations qui vous feront passer le temps bien plus agréablement qu'avec les créatures de la terre. Nous disons qu'il nous ennuie quelquefois, que l'on ne saurait à qui parler et que faire : voilà bien de quoi nous occuper, voilà bien avec qui converser.
L'on demandait à une religieuse, qui était sans parents, sans amis et sans connaissance de personnes qui lui vendissent visite, si elle n'avait point quelque peine quand elle voyait les autres religieuses visitées.
Hélas nenni, répondit-elle ; car j'ai une personne fort aimable avec qui je m'entretiens ; et quand j'apprends que l'on demande une religieuse au parloir, aussitôt je pars pour lui rendre visite. Et comme l'on ne savait ce qu'elle voulait dire, elle mena à une image du saint ange qui était dans le monastère : « Voilà, dit-elle, mon père, ma mère, toute ma parenté et toutes mes connaissances. C'est là où je viens parler pendant que mes soeurs parlent à la grille, et je sors pour le moins aussi contente qu'elles de mes entretiens. »
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 14 Oct 2019, 22:30 | |
| CINQUIÈME PRATIQUE Converser intérieurement avec les saints anges
Il faut encore aller se promener en esprit dans les terres des infidèles, dans les pays hérétiques, pour converser avec tous les anges de ces personnes ; hélas ! ils sont bien abandonnés ; pour regretter avec eux l'aveuglement et l'infidélité de ces gens, pour leur parler du royaume de Dieu, pour les prier de travailler à son établissement dans tous ces royaumes.
L'on peut de la sorte parcourir toute la terre, honorant un jour tous les anges d'un royaume, et en un autre les anges d'un autre pays.
Tantôt ceux du Canada, tantôt ceux de la Chine, quelquefois ceux du Japon, d'autres fois ceux des Indes.
Il ne faut pas aussi oublier les anges des royaumes chrétiens, et puis ensuite, c'est une chose bien douce d'aller en esprit à la Jérusalem céleste, s'entretenant quelquefois une heure avec les Séraphins, une autre avec les Chérubins, et ainsi allant de choeur en choeur par toutes les hiérarchies célestes. Ce que nous en avons dit peut fournir de sujet d'entretien.
Enfin, c'est un exercice bien louable que de s'accoutumer à saluer les saints anges des personnes que nous rencontrons.
Si en faisant chemin nous trouvons un grand seigneur, on le salue, ou quelque personne qui nous soit amie ; si nous rencontrons cent fois ces personnes, nous ne manquons pas autant de fois à leur rendre nos civilités : faut-il qu'à l'égard des princes du ciel, et nos plus véritables amis, nous soyons seulement insensibles ?
La chose est aisée ! Vous n'en ferez pas plus de révérences, il ne faut que prendre une bonne fois l'intention et faire un pacte sacré, que vous renouvellerez une fois au moins toutes les semaines, qu'autant de fois que vous saluerez quelqu'un, vous entendrez saluer son saint ange.
Quand vous vous en souviendrez, en même temps que vous rendrez le salut à qui que ce soit, tout bas en vous-même, dites à son saint ange que vous le saluez.
Pour ce sujet, accoutumez-vous à voir par les yeux de l'esprit les anges de ceux que vos yeux corporels vous feront voir : peu à peu le souvenir des saints anges vous sera très facile, et vous en recevrez toutes sortes de bénédictions.
En entrant dans une église, dans un lieu où il y a bien du monde, ne manquez pas d'y saluer tous les anges ; et même quand vous serez avec des personnes qui vous sont familières, il sera bon de dire les unes aux autres, tout haut : Je salue votre saint ange.
J'ai vu par ce moyen cette pratique saintement établie ; en sorte que dans les compagnies, en y entrant ou sortant, l'on disait hautement tous les uns aux autres : Je salue votre saint ange.
Il y en a qui ne manquent jamais, quand ils écrivent à quelqu'un, de mettre au bas de leur lettre quils saluent le saint ange de la personne à qui ils écrivent ; et même quelquefois on le prie réciproquement de la part des uns et des autres, de faire ses civilités aux anges des lieux où l'on demeure.
Mon Dieu, n'est-ce pas ce que nous faisons tous les jours à l'égard des chétives créatures nos semblables ? Pourquoi ne rendons-nous pas au moins ce respect à ces favoris de Jésus et de Marie ?
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 15 Oct 2019, 20:41 | |
| CINQUIÈME PRATIQUE
Converser intérieurement avec les saints anges
L'on dira que ce sont des dévotions extraordinaires ; je l'avoue ; mais aussi il faut avouer qu'elles devraient être très ordinaires.
C'est une chose extraordinaire que de voir un véritable saint, une véritable sainte ; c'est une chose extraordinaire que de voir des familles, quoique chrétiennes, des bourgades et villes du christianisme même, où l'amour de Dieu règne, et dont le péché soit banni. Hélas ! Tout le monde est dans la malignité ; pour cela faut-il crier, si l'on exhorte à cet extraordinaire ?
Faut-il trouver à redire si l'on prêche la sainteté, l'amour de Dieu et la destruction du péché ? Il est vrai que la dévotion aux saints anges est rare, que la conversation intérieure avec ces esprits célestes est extraordinaire ; mais c'est ce qu'il faut regretter avec larmes. Partout, dans les lettres des Turcs, le nom de Mahomet y paraît ; et les Chrétiens, qui font profession d'une piété singulière, invectiveront contre une lettre où le nom de Dieu se fera remarquer, où l'on tâchera d'y rendre ses respects aux saints anges !
On a vu, à la fin du siècle dernier, le célèbre saint homme le P. de Royas, confesseur en la cour d'Espagne de la reine Marguerite, non-seulement saluer hautement toutes les personnes de cette cour par ces paroles, Ave, Maria, mais même il en établit si fortement la pratique, que la reine saluait ordinairement le roi par ces mêmes paroles ; et Dieu voulut récompenser la dévotion de cette grande reine, et autoriser cette pratique de piété par un signalé miracle, qui se lit en la personne de cette princesse, au salut que lui donna son confesseur par ces saintes paroles.
Cet homme de Dieu les mettait au commencement de toutes ses lettres, et sans doute qu'il ne manqua pas de contradictions, car vous verrez des gens qui désapprouvent tout ce qu'ils ne font pas ; mais Dieu après sa mort a bien fait voir, par les miracles dont il l'a honoré, que souvent le ciel donne son approbation à ce que les hommes de la terre condamnent.
SIXIÈME PRATIQUE
Faire des neuvaines en l'honneur des neuf chœurs des anges Les catholiques enseignent qu'il ne faut pas s'arrêter superstitieusement aux nombres, et c'est la doctrine de la sainte Église ; mais l'on peut dire, sans superstition, qu'il y a de certains nombres mystérieux et consacrés par la piété des fidèles, comme celui de quarante, que les saints Pères remarquent avoir été sanctifié en la personne de Notre-Seigneur, et en celle des anciens prophètes ; celui de trois qui, étant multiplié par trois, compose le nombre neuvième, qui nous représente la très sainte Trinité ; c'est pourquoi dans le ciel il y a trois hiérarchies d'anges, et chaque hiérarchie est composée de trois churs ; et c'est parmi ces neuf chœurs que les élus seront placés.
L'usage des fidèles a rendu ensuite dans ces vues la dévotion des neuvaines célèbre, et la séraphique sainte Thérèse nous apprend qu'elle pratiquait cette dévotion, qu'elle faisait quantité de neuvaines en ses besoins. C'est donc une louable pratique de faire des neuvaines, et spécialement en l'honneur des neuf chœurs des anges, y ayant des motifs tout particuliers qui nous y doivent exciter. Je suis témoin des grâces extraordinaires qui ont été accordées par cette dévotion.
J'ai vu des choses merveilleuses arriver pendant que l'on honorait tous les saints anges par cet exercice, et la puissance des démons ruinée en des choses d'importance ; et c'est un moyen très efficace pour obtenir les secours du ciel dans les calamités publiques et dans les besoins particuliers. Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 16 Oct 2019, 21:49 | |
| SIXIÈME PRATIQUE
Faire des neuvaines en l'honneur des neuf chœurs des anges
Nous avons assez dit que les saints anges nous assistent dans tous nos besoins, soit corporels, soit spirituels, et nous en dirons encore quelque chose dans la suite de ce traité ; et parmi ces troupes célestes, les Archanges et les Principautés doivent être particulièrement invoqués pour le bien des royaumes et des provinces, et pour ceux qui les gouvernent : Les Anges qui prennent le soin plus immédiat des cieux, des éléments et des saisons, dans le temps des guerres, des pestes et des famines, et autres malheurs publics ; les Puissances, contre les sorciers, magiciens et leurs maléfices ; contre les diables, leur rage et leur malice ; les Vertus, pour obtenir de Dieu tout bon les secours extraordinaires en nos nécessités, puisque c'est de ces esprits bienheureux que Dieu se sert souvent pour opérer ses merveilles et ses miracles, selon le témoignage de saint Grégoire, comme il a été remarqué ci-dessus.
On peut voir ce que nous avons dit touchant les neuf choeurs des anges, aux trois premiers chapitres de ce second traité, et lire, la veille de chaque jour de la neuvaine, ce qui y est rapporté du chur que l'on doit honorer le lendemain. Pour en dire ici en peu de mots quelque chose, le premier jour de la neuvaine on honorera les anges du dernier choeur ; on peut leur demander la foi, qui est le commencement et le fondement de la vie spirituelle.
Le second, les Archanges ; l'on demandera le zèle de l'intérêt de celui que la foi nous fait connaître, et on souhaitera la même connaissance par la foi à tous les fidèles et hérétiques.
Le troisième, les Principautés ; on priera pour la conservation et augmentation de la foi dans les pays catholiques ; et comme la foi doit être accompagnée de la bonne vie, on offrira ses voeux pour l'anéantissement du péché, et pour la réformation de l'intérieur.
Le quatrième, les Puissances ; on invoquera leur secours contre la force des démons qui nous combattent dans les voies de la foi, et dans les desseins que nous prenons de la mortification chrétienne.
Le cinquième, les Vertus ; on en implorera l'assistance pour surmonter les difficultés que la chair et le monde nous livrent dans le chemin de la vie spirituelle, et pour obtenir une sainte générosité dans la pratique des vertus chrétiennes.
Le sixième, les Dominations, afin que nous connaissions les ordres de Dieu, ce qu'il demande de nous, et afin que sa divine volonté nous soit manifestée.
Le septième, les Trônes, afin qu'ils nous obtiennent un parfait assujettissement et un entier abandon à la divine volonté, en quoi consiste cette paix qui surpasse tout sentiment.
Le huitième, les Chérubins, pour l'établissement de la lumière de Jésus-Christ en nous, et l'éloignement de toutes les maximes du monde qui lui sont opposées.
Le neuvième, les Séraphins, pour le règne et le triomphe du pur amour dans nos coeurs.
L'on peut pratiquer la même dévotion dans les calamités publiques, qui nous arrivent et continuent parce que nous n'en regardons pas assez la cause. L'on s'en prend aux uns et aux autres, et il faut s'en prendre à soi-même et à ses péchés.
Dieu ne nous frappe que pour être regardé, et l'on n'arrêta les yeux que sur les créatures. On demande sa paix, et on lui fait toujours la guerre ; nos vies ne changent pas, et nos péchés s'augmentent.
Oh ! que le secours des saints anges nous est nécessaire, et qu'il est bon de leur faire des neuvaines, les priant d'apaiser la juste colère de Dieu, et de travailler à la destruction du péché, son cruel ennemi, et à ruiner les desseins des puissances de l'enfer ! Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 17 Oct 2019, 22:05 | |
| SEPTIÈME PRATIQUE.
Prendre de certains jours tous les mois et toutes les semaines, pour honorer plus spécialement les saints anges, et célébrer tes fêtes avec tous les respects possibles.
Je sais une sainte communauté de religieuses carmélites, où tous les mois l'on prend l'un des neuf choeurs des saints anges pour l'honorer ; et comme il en reste trois, y en ayant douze en l'année, l'on applique ces trois mois qui restent à quelqu'un des choeurs qui touche le plus, comme par exemple, à celui des Séraphins. Mon cher lecteur, il ne tiendra qu'à vous de faire la môme chose, et elle est bien facile.
Si vous voulez, vous pourrez choisir les neuf premiers jours de chaque mois, pour rendre vos respects à ces esprits angéliques ; et ensuite quelques jours pour invoquer les anges à qui vous avez plus d'obligation ; ou bien, si vous étiez d'assez bonne volonté, le dimanche vous seriez appliqué aux Séraphins, Chérubins et Trônes ; le lundi aux Dominations,Vertus et Puissances ; le mardi aux Principautés, Archanges et Anges ; le mercredi, aux anges des infidèles et hérétiques ; le jeudi, aux anges des royaumes et provinces, des églises et autels, et spécialement de ceux qui tiennent compagnie à notre divin Roi, au très-saint Sacrement ; le vendredi, aux anges de vos ennemis, ou dos personnes qui vous font quelque peine, ou de qui vous avez sujet de craindre quelque mal ; le samedi, aux anges de vos parents et amis, de ceux avec qui vous êtes le plus souvent ; si vous demeurez en une communauté, des personnes avec lesquelles vous y vivez, surtout de vos amis spirituels et de votre directeur.
Ces anges s'intéressent bien plus à votre bien que vous ne pensez. N'oubliez pas les anges des villes et villages où vous faites voire séjour. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Sam 19 Oct 2019, 09:01 | |
| SEPTIÈME MOTIF Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité
II n'y a, à proprement parler, qu'une seule affaire, qui est l'affaire des affaires, la seule grande et unique affaire, et c'est l'affaire de l'éternité. Tout ce qui ne tend pas là n'est rien, et c'est de la manière qu'il en faut penser et qu'il en faut parler.
Oh ! Que les honneurs, les plaisirs et les biens de ce monde périssable sont donc à mépriser !
Oh ! Que tout ce qui passe est indigne de l'occupation d'une âme chrétienne ! En vérité, en vérité, tout le monde, et tout ce que le monde a de plus doux ou de plus affligeant, ne mérite pas que nous nous détournions un moment pour le regarder.
Que nous verrons clairement ces vérités au moment de notre mort, et que nous les verrons dans peu ; car nous serons bientôt étonnés qu'il n'y aura plus de monde pour nous !
Ô la folie du cur humain de s'y arrêter ! Plût à Dieu que cette vérité de l'Écriture ne partit jamais de devant nos yeux : Le monde passe et sa convoitise (I Joan. II, 17), et que nous entendissions une bonne fois que tout ce qui passe ne doit point avoir de place dans nos curs.
L'éternité, est la seule chose qui nous doit remplir l'esprit ; et les services que l'on nous rend pour y arriver heureusement sont les grands services que nous devons considérer.
C'est ici que l'amour des anges est tout triomphant ; c'est en ce sujet qu'ils montrent bien qu'ils sont nos véritables amis, et que les secours qu'ils nous donnent sont tout à fait à estimer.
Ces bienheureux esprits s'appliquent avec un zèle incroyable à nous procurer la vie de la grâce, qui est la vie de la glorieuse éternité.
On les a vus pour ce sujet presser amoureusement des hommes apostoliques, pour aller annoncer l'Évangile aux peuples qui marchaient dans les ombres de la mort, comme il paraît en saint Paul et en saint François Xavier ; et dans cette vue ils ont bien même voulu accompagner les ouvriers divins qui travaillaient à établir la vie de l'éternité dans les âmes, comme il est rapporté de saint Martial, qui avait pour compagnons de ses fonctions apostoliques douze anges qui l'assistaient visiblement.
Combien d'âmes reçoivent le saint baptême par leurs charitables soins, qui seraient mortes dans la mort du péché originel sans leur ministère ! Le P. de Loret, de la compagnie de Jésus, rapporte sur ce sujet un exemple bien remarquable.
Au mois de janvier de l'an 1634, en la ville de Vienne, en Autriche, trois âmes délivrées du purgatoire apparurent à un religieux de la même compagnie, pour le remercier de ce que par ses prières et par ses mortifications elles allaient jouir du repos éternel.
« Le jour de votre naissance, lui dirent-elles, nos bons anges nous en apportèrent la nouvelle, et nous promirent que vous seriez un jour notre libérateur, ce qui nous consola fort.
Au reste, sachez que vous êtes bien obligé à votre ange gardien, parce que sans lui vous n'eussiez pas reçu le baptême.
La sage-femme vous avait tellement serré la poitrine et la gorge que vous eussiez été suffoqué, si cet aimable guide n'eût lâché quelque peu de langes pour vous donner la liberté de respirer. »
Source : Livres-mystiques.com
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| | | ami de la Miséricorde Assidu
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 20 Oct 2019, 07:30 | |
| SEPTIÈME MOTIF Les saints anges nous rendent de grands services pour l'éternité II n'y a, à proprement parler, qu'une seule affaire, qui est l'affaire des affaires, la seule grande et unique affaire, et c'est l'affaire de l'éternité. Tout ce qui ne tend pas là n'est rien, et c'est de la manière qu'il en faut penser et qu'il en faut parler.
Oh ! Que les honneurs, les plaisirs et les biens de ce monde périssable sont donc à mépriser !
Oh ! Que tout ce qui passe est indigne de l'occupation d'une âme chrétienne ! En vérité, en vérité, tout le monde, et tout ce que le monde a de plus doux ou de plus affligeant, ne mérite pas que nous nous détournions un moment pour le regarder.
Que nous verrons clairement ces vérités au moment de notre mort, et que nous les verrons dans peu ; car nous serons bientôt étonnés qu'il n'y aura plus de monde pour nous !
Ô la folie du cur humain de s'y arrêter ! Plût à Dieu que cette vérité de l'Écriture ne partit jamais de devant nos yeux : Le monde passe et sa convoitise (I Joan. II, 17), et que nous entendissions une bonne fois que tout ce qui passe ne doit point avoir de place dans nos coeurs.
L'éternité, est la seule chose qui nous doit remplir l'esprit ; et les services que l'on nous rend pour y arriver heureusement sont les grands services que nous devons considérer.
C'est ici que l'amour des anges est tout triomphant ; c'est en ce sujet qu'ils montrent bien qu'ils sont nos véritables amis, et que les secours qu'ils nous donnent sont tout à fait à estimer. Ces bienheureux esprits s'appliquent avec un zèle incroyable à nous procurer la vie de la grâce, qui est la vie de la glorieuse éternité.
On les a vus pour ce sujet presser amoureusement des hommes apostoliques, pour aller annoncer l'Évangile aux peuples qui marchaient dans les ombres de la mort, comme il paraît en saint Paul et en saint François Xavier ; et dans cette vue ils ont bien même voulu accompagner les ouvriers divins qui travaillaient à établir la vie de l'éternité dans les âmes, comme il est rapporté de saint Martial, qui avait pour compagnons de ses fonctions apostoliques douze anges qui l'assistaient visiblement.
Combien d'âmes reçoivent le saint baptême par leurs charitables soins, qui seraient mortes dans la mort du péché originel sans leur ministère ! Le P. de Loret, de la compagnie de Jésus, rapporte sur ce sujet un exemple bien remarquable.
Au mois de janvier de l'an 1634, en la ville de Vienne, en Autriche, trois âmes délivrées du purgatoire apparurent à un religieux de la même compagnie, pour le remercier de ce que par ses prières et par ses mortifications elles allaient jouir du repos éternel.
« Le jour de votre naissance, lui dirent-elles, nos bons anges nous en apportèrent la nouvelle, et nous promirent que vous seriez un jour notre libérateur, ce qui nous consola fort.
Au reste, sachez que vous êtes bien obligé à votre ange gardien, parce que sans lui vous n'eussiez pas reçu le baptême.
La sage-femme vous avait tellement serré la poitrine et la gorge que vous eussiez été suffoqué, si cet aimable guide n'eût lâché quelque peu de langes pour vous donner la liberté de respirer. » Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 20 Oct 2019, 22:14 | |
| HUITIÈME PRATIQUE Visiter les églises ou oratoires qui sont consacrés à Dieu en l'honneur des saints anges (...) Les hérétiques, à qui toute piété est odieuse, blâment les pèlerinages que la sainte Église catholique approuve, et qui les a en telle considération que le Souverain Pontife, qui en est le chef, dans le temps même qu'il accorde ses pouvoirs, se réserve souvent la dispense des voeux des pèlerinages de Rome, de Jérusalem et de Saint-Jacques en Galice.
Dieu fait assez paraître combien ces dévotions lui agréent, puisqu'il y attache tant de grâces et de faveurs particulières, qu'il ne donne pas en d'autres lieux. On peut, à la vérité, et on doit recourir à sa bonté paternelle, implorer la protection de la très sacrée Vierge, des anges et des saints en toutes sortes d'endroits, en toutes les églises et chapelles ; mais on ne peut pas nier qu'il y ait de certains lieux que ce Dieu de Miséricorde honore de miracles, ce qu'il ne fait pas autre part, approuvant par ces témoignages d'une puissance et d'une bonté extraordinaires la dévotion des pèlerins qui y viennent en foule de tous côtés. Nous avons des saints reconnus pour tels par l'Église catholique, qui ont passé la meilleure partie de leur vie dans ces sortes de dévotions ; et le grand archevêque de Milan, saint Charles Borromée, en avait une telle estime, quil a fait plusieurs pèlerinages, quoique longs et fâcheux, avec de très grandes peines, tout chargé qu'il était de grandes affaires qu'il avait entre les mains, et avec les contradictions des premières personnes du monde. L'église du mont Gargan, dédiée à Dieu en l'honneur de saint Michel, est l'un de ces lieux célèbres où les pèlerins abordent de toutes parts ; et Othon III, tout empereur qu'il était, y alla nu-pieds de la ville de Rome, quoiqu'elle en soit fort éloignée. Mais comme il y a peu de personnes qui soient en état de faire de si longs voyages, l'on peut y suppléer en allant en dévotion à quelque chapelle ou autel dédié en l'honneur de ce prince de la milice céleste, ou des autres saints anges.
Depuis quelques années, il a plu à Notre-Seigneur de réveiller dans les coeurs la dévotion à ces bienheureux esprits en la ville de Rouen, capitale de la Normandie, et il s'est servi pour cette fin de ce moyen, donnant le mouvement à quantité de personnes de piété d'aller tous les mois visiter une chapelle qui est bâtie sur une haute montagne assez proche de cette grande ville, en l'honneur de l'archange saint Michel.
Voici, selon que je l'ai appris, comme la chose est arrivée. Deux ou trois serviteurs de Dieu, allant faire leurs dévotions à une église célèbre, où la très sainte Vierge est invoquée sous le titre de Notre-Dame de Bon-Secours, se sentirent incités à aller faire leurs prières à la porte de la susdite chapelle de Saint-Michel, qui n'en est pas fort éloignée, et en même temps furent puissamment touchés devoir cette chapelle délaissée ; la dévotion y ayant été si grande, à ce que l'on peut apprendre par le témoignage des anciens, et par la vue même d'un chemin pavé de grandes pierres, que l'on y avait fait tout exprès avec beaucoup de dépense et de difficulté, et dont on remarque encore les restes.
Cela les obligea à prendre résolution d'y venir de temps en temps, et ayant communiqué leur dessein à quelques autres personnes, elles y entrèrent facilement. Or il a plu au Dieu de toutes bontés d'y donner une telle bénédiction, que dans la suite de peu d'années, y ayant très peu que cette dévotion a commencé, il se trouve un si grand nombre de personnes au jour que l'on prend au commencement de chaque mois, que l'on est obligé de faire le sermon au dehors de la chapelle : l'on est sensiblement touché de voir tout ce monde assis avec modestie sur le sommet de cette montagne, entendre dans un profond silence les discours qui s'y font à la louange des saints anges ; car l'on ne manque pas de s'assurer d'un prédicateur pour tous les mois, comme aussi d'y faire célébrer la sainte messe où il se fait quantité de communions.
Cette dévotion ayant été inspirée ensuite d'un voyage à Notre-Dame de Bon-Secours, l'on peut croire avec fondement que c'est une faveur de cette souveraine des anges, et un effet signalé de son bon secours. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Lun 21 Oct 2019, 21:04 | |
| HUITIÈME PRATIQUE
Visiter les églises ou oratoires qui sont consacrés à Dieu en l'honneur des saints anges
J'ai vu dans une autre ville, que vers la fête de Saint-Michel, ou au commencement de mars, l'on députait pendant neuf jours des personnes pour aller rendre leurs respects aux saints anges en l'une de leurs chapelles, et quelquefois même neuf personnes s'acquittaient tous les jours de ce devoir, sans parler de plusieurs autres qui y allaient offrir leurs vux le matin et le soir ; l'on y faisait célébrer tous les jours le saint sacrifice de la messe, et on y faisait brûler chaque jour neuf cierges.
NEUVIÈME PRATIQUE
Avoir une grande confiance en la protection des saints anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels ou spirituels Ceux qui se confient au Seigneur seront inébranlables comme le mont de Sion, celui qui a établi sa demeure en la céleste Jérusalem sera à jamais immuable en sa fermeté ; Dieu l'environne de montagnes sacrées, et le Seigneur se met lui-même à l'entour de son peuple. (Psal. CXXIV, 1, 2)
Or ces montagnes qui servent comme de boulevards et de forteresses imprenables à l'âme qui met toutes ses espérances au Dieu des Miséricordes, ne sont autres que les saints anges ; ce sont ces saintes montagnes du Psalmiste (Psal. XIX, 3), dont il assure que lui venait son secours.
Oh ! Que bienheureuse est l'âme qui vit sous une telle protection ! Elle sera délivrée des pièges des chasseurs, les frayeurs nocturnes ne lui feront aucune peur, elle ne recevra aucun mal de ces flèches qui volent durant le jour, ni des conseils qui se prennent dans les ténèbres, non plus que du démon du midi.
Pendant que mille tombent à la droite, et dix mille à la gauche, elle demeurera ferme, parce qu'elle est à la garde des anges, elle foulera aux pieds les aspics et les basilics, elle marchera par-dessus le ventre des lions et des dragons, sans en être endommagée. Sa demeure est si sûre et si élevée que le mal n'en peut approcher ; elle volera comme les aigles au milieu des airs sans aucune crainte, et prendra son essor jusqu'au plus haut des cieux, soutenue de ces glorieuses puissances célestes.
Qu'elle aille et qu'elle revienne, les anges partout lui serviront de corps de garde ; ce sont ces soldats dont parle le prophète Zacharie, qui environnent la puissance du Seigneur : ils la tiendront au milieu d'eux, comme autrefois ce généreux Machabée, et la couvriront de leurs armes, faisant main-basse sur ses adversaires, lançant des traits et des foudres redoutables sur tous ses ennemis.
« Pourquoi donc craindre, disait saint Bernard, ayant des amis si fidèles, si sages et si puissants ? » La joie soit toujours avec vous, disait saint Raphaël archange à Tobie, je vous conduirai et reconduirai. (Tob. V, 11)
Il est vrai que je ne vois pas comme nous pouvons jamais être tristes, étant assistés en toutes nos voies d'un si puissant secours.
Que les monstres sortent pour nous dévorer, nos fidèles gardiens nous en tireront sans peine. Que tout l'enfer conspire contre nous, que tous les hommes s'arment pour nous détruire ; nos coeurs doivent être sans frayeur, si les choeurs des anges nous donnent leur protection.
Quelle douceur de penser à ce grand nombre d'anges dont nous avons parlé dans le premier traité de ce petit ouvrage, et de savoir qu'ils sont tous au service des hommes ! Quelque part donc que j'aille, et en quelque lieu que je sois, j'ai les mille millions de ces soldats célestes qui veillent à ma défense. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mar 22 Oct 2019, 21:15 | |
| NEUVIÈME PRATIQUE
Avoir une grande confiance en la protection des saints anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels ou spirituels
Ô mon âme ! Pourquoi te troubles-tu ? Pourquoi toutes ces inquiétudes ? Ne vois-tu pas que tout le ciel combat pour ton salut ?
Tu penses quelquefois être bien seule et bien délaissée, bien dépourvue de secours humains ; mais ne songes-tu pas que tu as des armées terribles, composées d'une multitude innombrable de soldats invincibles, qui t'accompagnent et te défendent ?
Pendant que nous dormons, il y a plus d'yeux ouverts pour notre garde, qu'il n'y a d'étoiles au firmament.
L'on nous dit que de tous les côtés les créatures de la terre s'élèvent contre nous : il y a plus d'anges du paradis qui nous soutiennent, qu'il n'y a d'atomes aux rayons du soleil et de gouttes d'eau dans l'Océan.
Disons donc, ô mon âme ! Nous en avons plus avec nous, que nos adversaires n'en ont avec eux.
Mais, ô aveuglement des hommes ! Rien ne nous touche que ce que nous voyons par les yeux de la chair.
Nous sommes tout à fait sensibles aux approches des créatures de la terre ou à leur éloignement ; quand nous en voyons un bon nombre pour nous ou contre nous, nos pauvres curs s'ouvrent à la joie ou se trouvent fermés par la tristesse.
L'on a beau nous dire et nous parler des secours du ciel, nous n'entendons rien à ce langage : en cela semblables au serviteur d'Élisée, qui, voyant des troupes d'élite et un grand nombre de soldats aguerris de l'armée du prince de Syrie qui étaient venus pour prendre son maître, ne pouvait se rassurer, quelque chose que lui pût dire le saint prophète pour lui ôter sa crainte.
Il avait beau lui dire qu'ils en avaient plus avec eux pour leur défense, ce pauvre valet ne s'arrêtait qu'à ce qu'il voyait ; les troupes invincibles du Dieu des armées ne lui donnaient aucune assurance, parce qu'il ne les voyait pas, bien au contraire de l'homme de Dieu qui agissait par la foi, et dont la confiance en cette rencontre a été si hautement louée par saint Ambroise, qu'il s'écrie lorsqu'il la considère : « Ô la foi du saint prophète ! »
Il ne craint pas ses ennemis qu'il voit, parce qu'il sait que les anges de Dieu sont avec lui, quoiqu'il ne les voie pas.
Mais, ô la bonté de Dieu ! la sainteté d'un homme, ajoute ce Père, lui attire plus de défenseurs du ciel, que la malice des hommes ne lui suscite d'adversaires sur la terre. »
Qu'il serait nécessaire de nous mettre en prière dans nos ténèbres, comme ce saint homme fit au sujet du peu de foi de son serviteur, et de dire avec lui : Ô Seigneur !
Ouvrez les yeux, non pas pour en obtenir un miracle, et découvrir des montagnes pleines de chevaux et de chariots de feu, mais pour nous augmenter la foi et nous en faire vivre et agir en toutes choses par cette vertu. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Mer 23 Oct 2019, 21:31 | |
| NEUVIÈME PRATIQUE
Avoir une grande confiance en la protection des saints anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels ou spirituels
Il faut que j'avoue ici que je ne sors pas d'étonnement, quand je considère le peu de confiance des hommes en la protection du ciel. « Ô l'avarice du coeur humain, » dit une fois Notre-Seigneur à sainte Thérèse, « il lui semble que la terre lui manquera ! » L'on ne remarque que des inquiétudes, et pour le temporel, et pour le spirituel.
Quand il n'y aurait aucune Providence, l'on ne s'attacherait pas davantage aux moyens humains. Mais quelle pitié de voir des personnes spirituelles, sous prétexte de prudence, être si plongées dans les soins de ce qui les touche, et faire tant d'appui sur leur industriel ! Ô maudite prudence de la chair, je te déteste pour jamais ! Ô amoureuse prudence de mon Dieu, je m'abandonne sans réserve entre vos mains ! Que les hommes disent et fassent ce qu'ils voudront, qu'ils s'unissent tant qu'il leur plaira contre nous, je sais, mon Dieu, je sais, et je n'en puis douter, et je le sais plus certainement que je ne connais que j'écris ces lignes, que malgré tous leurs efforts et toute la rage des démons, vos divins conseils s'exécuteront.
Celui que vous voulez sauver ne sera jamais perdu, s'il ne le veut lui-même ; les hommes ont beau l'abattre, lorsqu'ils pensent qu'il ne s'en relèvera jamais, c'est pour lors que vous le rendez plus glorieux. Vous l'élevez de la poussière et de la boue, de l'ordure de la terre où ses humiliations le mettent, pour le faire asseoir avec les princes de votre peuple, et lui donner un trône de gloire.
Oh ! Qui est comme vous, qui habitez dans les cieux, et qui regardez avec plaisir de votre sanctuaire les choses les plus viles du monde, ôtant les puissances de leur siège, pour y élever les abjects ? Vous faites bien voir, comme il est écrit en la Sagesse, ce que vous êtes, donnant la mort aux ennemis de votre peuple, et mettant en déroute leurs adversaires avec de simples mouches, pendant que vous rendez victorieux vos enfants et tous vos serviteurs, et que le venin le plus dangereux des dragons ne leur fait aucun mal. Mettons donc toutes nos pensées au Seigneur et tous nos soins en sa divine providence, qui veille sur nous par ses saints anges, avec des bontés ineffables. Levons nos mains et nos yeux vers ces saintes montagnes, en tous lieux et en toutes sortes d'occasions.
Nous avons assez fait voir les puissants secours que nous en recevons, soit pour le spirituel, soit pour le temporel : j'ajouterai seulement ici quelque chose de ce qui a été dit, qu'en mille rencontres les anges se sont rendus visibles pour porter les misérables pécheurs à la confession de leurs fautes, et au sacrement de Pénitence.
Ils ont souvent administré le très-saint Sacrement de l'autel, comme à saint Onuste, à qui ils le portaient tous les huit jours dans le désert. Ils assistent au saint sacrifice de la messe en grandes troupes, comme le témoigne saint Nilus ; et il rapporte que saint Jean Chrysostome les a vus aider avec soin les prêtres, lorsqu'ils communiaient le peuple.
Ils répondent quelquefois à la sainte messe, comme il se voit en la personne de saint Oswald évêque. Ils s'unissent avec les hommes dans leurs prières, et les récitent avec eux, comme il arriva au grand saint Ouen, archevêque de Rouen, qui a été singulièrement dévot à la très sacrée Vierge leur reine ; car ce saint homme ayant commencé un verset du Psalmiste dans l'Église de Saint-Pierre de Route, il entendit les anges qui l'achevèrent.
Ils font voir à ceux qui combattent pour Jésus-Christ, les glorieuses couronnes qui leur sont préparées.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Jeu 24 Oct 2019, 22:11 | |
| NEUVIÈME PRATIQUE
Avoir une grande confiance en la protection des saints anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels ou spirituels
Quand un coeur a de la peine à se donner parfaitement à Dieu seul, il ne faut que s'adresser à eux. Saint Ignace s'en trouva bien, et ce fut le moyen dont il se servit pour gagner saint François Xavier ; ainsi c'est à ces glorieux esprits que le Japon a l'obligation de son apôtre.
Le saint ordre des Carmélites a donné à notre France des âmes admirables en sainteté : l'on en est encore obligé aux anges ; et Saint Michel, le premier de ces sublimes intelligences, partit tout armé, et comme une personne qui viendrait du combat, à la vénérable Anne de Saint-Barthélemy, quand la résolution fut prise d'amener ces saintes filles du royaume d'Espagne en notre France, malgré toutes les oppositions que l'enfer y fit, cet archange voulant faire connaître la victoire qu'il avait remportée sur les démons, et sur les obstacles que les hommes y formaient.
Enfin, Notre-Seigneur s'étant servi des anges en sa naissance, en sa vie, après sa mort et en son ascension, il nous apprend qu'en toutes nos actions et en toutes nos voies, nous devons recourir à eux, et implorer leur assistance.
DIXIÈME PRATIQUE
Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du purgatoire, en l'honneur des saints anges
Que pourrait-on faire de plus agréable aux anges, que de travailler avec eux à l'établissement de la gloire de notre divin Maître ?
C'est la vue de cette gloire qui occupe le nombre presque infini de ces purs esprits à veiller avec tant d'attention sur des créatures chétives et mortelles, et qui les arrête tous, selon le témoignage de l'Apôtre (Hebr, I, 14), au service des hommes.
Celui qui connaît Dieu ne peut trouver rien de bas, quand il s'agit de ses divins intérêts ; et s'il est difficile de comprendre la charité, la patience et les emplois des anges à l'égard de si viles créatures comme nous, cessons de nous étonner, lorsque nous considérons que c'est la gloire de leur Souverain qui leur fait faire et souffrir des choses si surprenantes.
Le moindre petit degré de la gloire de Dieu, l'ombre même de ses intérêts mérite toutes les souffrances du monde et les anéantissements de toutes les créatures. Ô mon Dieu, que ne vous connaît-on ?
Mais que notre terre est bien la terre d'oubli à l'égard de ce que vous êtes et de ce que vous méritez !
L'on ne peut pas y penser sans ressentir de grands désirs d'en sortir bien vite, pour entrer dans le pays des lumières, où l'on verra, mais bien tard, qu'il fallait oublier toutes choses, ou n'y penser que pour vous.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Ven 25 Oct 2019, 22:03 | |
| DIXIÈME PRATIQUE
Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du purgatoire, en l'honneur des saints anges Regardons donc avec les saints anges l'intérêt de Dieu dans les âmes ; et dans ce regard faisons tout pour y faire glorifier notre Souverain.
Un Dieu-Homme ayant donné sa vie au milieu d'une infinité de tourments indicibles pour ce sujet, il faut renoncer au christianisme, ou il faut donner tout ce que l'on peut donner dans son ordre pour y établir sa gloire. L'on doit ici s'en prendre à ses yeux, et pleurer inconsolablement dans la vue de ce qui s'y passe. Quelles dépenses ne fait-on pas pour un malheureux corps qui s'en va tous les jours dans la pourriture, pour le nourrir et orner, pour l'ambition et la vanité ?
Que de revenus tous les ans employés, que de sommes immenses par toute la terre, pour la terre ! Considérez en passant ce qui en reviendra dans cent ans à tous les hommes qui vivent à présent, et considérez cette vérité à loisir, et dans le recueillement.
Après cela, perdons-nous dans un abîme d'étonnement, voyant le peu de part que l'intérêt de Dieu a en toutes ces dépenses.
Perdons-nous dans un abîme de douleur, voyant même que les biens consacrés uniquement à l'honneur de Dieu, comme les revenus ecclésiastiques, sont employés, ou pour mieux dire, prodigués en tout autre usage.
Ah ! Cieux, déchirez-vous, et soyez grandement étonnés sur l'épouvantable aveuglement et endurcissement du cur des Chrétiens. L'on a vu imprimé, dans une relation de la Grèce qui a été distribuée dans les premiers lieux du christianisme, que mille écus de revenu suffiraient pour y entretenir toutes les missions nécessaires, et je ne sais si dans tout le christianisme ce revenu s'est trouvé.
Ô Chrétiens, il s'agit d'acquérir de nouveaux empires à Jésus-Christ et sa très-sacrée Mère ; je le répète, de nouveaux empires, (hélas ! Pour la conquête d'une seule ville, que ne l'ait-on pas !) en contribuant de quelque chose pour les missions étrangères dans les Indes, la Chine, le Japon, ou dans le Canada ; et vous y êtes insensibles !
Presque toutes nos campagnes sont désolées par le règne du péché et l'ignorance de nos saints mystères : quelque contribution, pour y faire des missions, serait un grand remède, et il y a bien peu de personnes qui s'en mettent en peine. Oui, pour un mouchoir, l'on trouvera des sommes considérables, pour un habit, pour le jeu, pour des chevaux, pour des meubles, pour de la vaisselle, pour entretenir des chiens : il n'y a que pour l'intérêt de mon Dieu que l'on n'a rien, et que l'on ne peut rien.
Ô Chrétiens ! Mais en vérité, savez-vous ce que vous faites ? Et vous, ô bénéficiers, pouvez-vous vivre ? Pouvez-vous prendre un moment de repos, voyant en vos logis tant de beaux meubles, de beaux tableaux, de belle vaisselle d'argent, voyant les autres dépenses que vous faites du patrimoine des pauvres ? Si vous preniez vingt sous à un pauvre, dix sous même pour vous en réjouir, que diriez-vous ? que dirait-on ? Si vous alliez dans les troncs des églises y prendre un écu pour vos plaisirs, si vous preniez des offrandes que l'on y fait la même somme, n'auriez-vous pas quelque trouble en votre âme ?
Et vous prenez tous les ans aux pauvres et aux églises des sommes effroyables au-dessus de votre nécessaire, et vous en avez de réserve en vos coffres ; et vous gardez tous ces buffets magnifiques, ces tableaux, qui sont le prix de cet argent ; et peut-être mourrez-vous dans cet état sans en faire restitution, les laissant à vos héritiers, et pillant de la sorte les biens des églises et des pauvres après votre mort même ; et après cela vous riez, vous passez le temps sans crainte. Ô l'horreur et la désolation ! Je vois bien, mon Dieu, la vérité de vos paroles, qu'il y en a bien peu de sauvés.
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 27 Oct 2019, 06:56 | |
| DIXIÈME PRATIQUE
Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du purgatoire, en l'honneur des saints anges
L'exemple des saints anges est étrangement puissant, non-seulement pour nous faire tout faire et tout donner pour la gloire de Dieu dans les âmes, mais encore pour ne se lasser jamais, pour jamais ne se rebuter des peines que l'on y souffre.
L'Apôtre nous enseigne qu'il faut instruire les âmes en toute sorte de patience et de doctrine. Ce peu de paroles renferme tout : qui dit toute sorte de patience et de doctrine, n'excepte ni peine ni mépris, ni travail, ni aucune instruction, soit en public, soit en particulier, soit par sermons, soit par catéchisme.
Hélas ! les anges pensent toujours à nous, quoique nous ne pensions presque jamais à eux ; sans cesse ils nous recherchent, nonobstant nos rebuts et nos mépris.
Après avoir offensé Dieu durant tout le cours de notre vie, ce qui est grandement les offenser, ils ne laissent pas de nous bien faire, et leur amour triomphe en toute rencontre.
C'est pourquoi saint Ignace le proposait à ses enfants, pour les encourager quand leurs emplois seraient sans effet. En vérité, toutes nos ferveurs ne sont que glaces, si on les compare aux belles flammes du pur amour qui animent ces esprits.
Où trouverez-vous un directeur, un prédicateur qui, après avoir donné cent et cent avis pendant plusieurs années, et n'en ayant reçu que des affronts, continue à en donner avec la même bonté ? Et les anges persévèrent avec une fidélité inviolable, après quarante et soixante années, après les mille millions d'inspirations qu'ils nous auront données.
Ils voient bien que tant d'infidèles et hérétiques dont ils prennent soin s'en vont en enfer, et que toutes leurs peines demeureront inutiles ; cela ne les empêche pas de veiller avec amour sur eux jusqu'au dernier soupir de leur vie.
Redisons encore ici : Où est le jardinier qui arrosât un arbre avec soin, s'il savait qu'il ne porterait jamais de fruit ? Mais les bontés des anges sont incomparables. Tous les directeurs, prédicateurs, confesseurs, missionnaires, et tous ceux qui travaillent en quelque manière que ce suit pour le prochain, doivent leur être bien dévots, pour obtenir quelque part à leur charité et à leur patience infatigable.
Comme les soins de ces esprits immortels s'étendent même au delà des temps et après la mort, ils sont aussi bien imitables en cet amour persévérant. C'est leur faire un grand plaisir, que d'aider les âmes qui brûlent dans le feu du purgatoire après cette vie ; et ils reçoivent une consolation toute particulière de nous voir portés à leur soulagement.
Secourez donc ces pauvres âmes par le saint sacrifice de la messe, par des oraisons ou prières, par des aumônes et visites des pauvres, que vous ferez à leur intention, par des jeûnes et mortifications, par des indulgences que vous leur appliquerez.
Si vous avez quelque médaille bénite, examinez les indulgences qui y sont appliquées pour les trépassés ; achetez, pour ce sujet, le petit livre qui les rapporte, et faites usage souvent de ce trésor pour ces pauvres âmes.
Comme il y a plusieurs indulgences accordées aux médailles, je parle des indulgences même ordinaires, et que l'on peut appliquer aux trépassés, quand on récite, les ayant sur soi, cinq fois le Pater et l'Ave, en l'honneur des cinq plaies de Notre-Seigneur ; ou trois fois le Pater et l'Ave, en l'honneur de la très sainte Trinité, devant quelque image de Notre-Seigneur ou de Notre-Dame ; il vous sera facile, plusieurs fois par jour, de donner quelque soulagement à ces âmes si tourmentées. Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable Boudon Dim 27 Oct 2019, 20:44 | |
| DIXIÈME PRATIQUE
Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du purgatoire, en l'honneur des saints anges
Je connais des personnes qui, allant à l'église, ne manquent pas à cette pratique, qui ne se couchent pas sans s'en acquitter ; et il est aisé de le faire, puisqu'il suffit d'avoir une de ces médailles, et qu'il est facile de trouver une image de notre Sauveur ou de sa sacrée Mère, qui se rencontrent ; dans toutes les heures et bréviaires et autres livres de piété, quand il n'y en a pas dans la chambre où l'on se trouve, ce qui ne doit jamais être.
J'en connais qui passent quelque temps à dire et redire plusieurs fois ces prières, pour gagner davantage pour ces âmes captives de la justice divine : car posons pour exemple qu'il y eût cent jours ou dix ans de rémission de peine à chaque fois qu'on les dirait, ce serait beaucoup d'années qu'on leur ôterait, si on les récitait dévotement pendant une demi-heure, ou une heure. J'en connais qui voulant obtenir quelque chose de Dieu, tâchent de fléchir sa Miséricorde par cette Miséricorde qu'ils exercent auparavant. Hélas ! si un chien brûlait, il vous ferait pitié ; si une maison brûlait, chacun courrait à l'eau pour en éteindre le feu ; il n'y a ni nuit, ni mauvais temps qui en détournent ; tout le monde y vole avec empressement : et après tout, tant l'aveuglement des Chrétiens est prodigieux, ce qui est ordinaire en toutes les choses spirituelles, les âmes faites à l'image de Dieu brûlent impitoyablement, votre père, votre mère, votre mari, votre femme, votre meilleur ami, et l'on ny pense pas !
Les premiers jours après la mort, parce que c'est la coutume, l'on y songe, ou durant une année, et après cela on les laisse brûler tout à loisir, ces personnes à qui vous aviez tant témoigné d'amitié.
Oh ! qu'elles voient bien pour lors votre infidélité ; et comme c'est une haute folie que de s'arrêter à l'amitié des créatures, et qu'il fait bien bon de s'attacher à Dieu seul, qui est le véritable ami en la vie, en la mort, après la mort ! Il y a des révélations bien authentiques, qui nous apprennent qu'il y a des âmes condamnées aux feux du purgatoire, pour plusieurs centaines d'années, et quelquefois, hélas ! pour une vanité : une dame, pour la vanité de ses habits ; et après cela vous vous en oubliez si tôt et si facilement.
Nous avons dit dans notre livre De l'admirable Mère de Dieu, combien c'est une chose avantageuse de mettre entre les mains de la très sacrée Vierge toutes nos bonnes uvres, pour les appliquer aux âmes qu'il lui plaira : au moins remettez-lui en sa disposition les bonnes uvres de quelques mois ou années ; vous ne savez pas qu'il ne faut quelquefois qu'une certaine action pour délivrer une âme du purgatoire.
Le P. de Coret, de la Compagnie de Jésus, eu son livre De la dévotion des saints anges gardiens, rapporte sur ce sujet deux histoires très-remarquables. Il dit qu'une âme, souffrant dans le purgatoire, apprit de son bon ange qu'un enfant était né, qu'il serait quelque jour prêtre, et qu'il la retirerait de ce lieu de peines, par le premier sacrifice de la messe qu'il offrirait à Dieu.
Il ajoute, et nous en avons déjà parlé, que l'année 1634, en la ville de Vienne en Autriche, trois autres âmes apparurent à un Jésuite, et lui dirent que leurs bons anges leur avaient apporté, dans les flammes du purgatoire, la nouvelle du jour de sa naissance, les assurant que quelque jour il serait leur libérateur.
Sainte Thérèse a écrit qu'elle eut une révélation que l'âme de l'un de ses bienfaiteurs devait sortir du purgatoire le jour que l'on célébrerait la première messe en l'une de ses maisons ; ce qui la pressait grandement de travailler à achever cette maison, sachant que cette âme brûlerait toujours, jusqu'à ce qu'on fût en état d'y pouvoir célébrer le saint sacrifice de la messe. Je vous laisse à faire les réflexions que ces révélations peuvent vous donner, si vous avez un peu de lumière ; il y a quantité de choses à y remarquer et de grande utilité.
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