CONSOLATIONS A UN MALADE
de Saint Jérôme
[...] Il vaut donc mieux, quand la nécessité le demande, être dans le péril que périr entièrement, et je crois qu'il est plus utile de souffrir quelques douleurs qui nous sont avantageuses que de mourir en ne les souffrant point; c'est-à-dire qu'il vaut mieux souffrir de l'incommodité des remèdes que ne pouvoir être guéri. Je parle conformément aux sentiments du médecin céleste, et ce que je dis doit plutôt être appliqué à la santé de l'âme qu'à celle qu'un art douteux et incertain procure à un corps mortel. Il nous est donc plus utile que le Seigneur nous reprenne, qu'il nous châtie, et qu'il nous guérisse par ses coups, qu'être privés de ses remèdes comme des malades incurables. En effet, il éloigne de sa présence ceux qu'il voit infectés d'une maladie sans remède, et errants de vice en vice comme de la poussière ou de la paille soulevée par des tourbillons de vent. C'est ce qu'il dit lui-même : « Que les pécheurs s'éloignent de moi : Je ne veux point savoir quel chemin ils suivent puisque leur lumière est éteinte. Ils gémiront pendant leur vie, ils seront semblables à la paille qui est soulevée par le vent et à la poussière qui est emportée par la tempête. » Il ne veut point savoir quel chemin suivent ceux qui ne tiennent point la voie qui conduit au ciel; car il ne faut pas aller que vers Dieu, et tenir en Jésus-Christ un chemin serré et difficile à cause des tentations, mais qui nous conduit dans un endroit vaste et sûr. C'est par ce chemin seulement que l'on va au ciel, tous les autres conduisant à l'enfer. Voici comment en parle Salomon : « Il y a des chemins qui semblent droits aux hommes, mais ils trouvent à la fin la douleur et la tristesse. Ceux qui se laissent séduire par les attraits et par les tromperies de cette vie marchent par ces chemins, mais le temps les surprend et la mort les revoit et les enveloppe. [...]
Source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jerome/morale/017.htm
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde