De l'éducation des enfants
Je consacrerai ma vie aux enfants. Je les aimerai et m'en ferai aimer. Quand ils tournent mal, c'est que personne ne s'est occupé d'eux. Je me dépenserai sans mesure pour eux.
Si vous voulez vraiment faire du bien à l'âme de vos enfants et les plier au devoir, il faut vous rappeler, sans cesse, que vous tenez la place de leurs parents. Si vous vous regardez comme les pères de cette jeunesse, vous en prendrez le cœur... Un cœur, c'est une citadelle inexpugnable, dit saint Grégoire ; seules l'affection et la douceur la peuvent forcer : fermeté à vouloir le bien et empêcher le mal, mais douceur et prudence pour atteindre cette double fin.
Les maîtres qui ne pardonnent rien aux enfants sont ceux qui se pardonnent tout à eux-mêmes. Pour apprendre à commander, commençons par apprendre à obéir, et cherchons à nous faire aimer avant de nous faire craindre.
Avant toute chose, voici ce qui importe : attendez pour punir d'être maître de vous-même.
Second principe aussi important que le premier : ne punissez jamais un enfant à l'instant de sa faute.
Oublier et faire oublier l'heure de la faute est l'art suprême du bon éducateur. Où lisons-nous que Notre Seigneur ait rappelé ses écarts à Marie-Madeleine ? Et avec quelle paternelle délicatesse le Sauveur fit confesser et expier sa faute à Pierre ! Après son pardon, l'enfant veut se persuader que son maître nourrit l'espoir de son retournement : rien ne l'aide autant à reprendre la route du devoir.
Rappelons-nous toujours que la force punit la faute, mais ne guérit pas le coupable. La culture d'une plante ne doit jamais être violente, et l'on n'éduque pas la volonté en l'écrasant sous un joug excessif.
Rappelez-vous que l'éducation est une affaire de cœur : Dieu seul est le maître de cette place forte ; s'il ne nous enseigne l'art de la forcer, s'il ne nous en livre les clefs, nous perdons notre temps.
Saint Jean Bosco
Source : missel.free.fr
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde