Sermon de Saint Aelred de Rielvaulx dans l'octave de l'Epiphanie
[...] 4. Le commencement de la conversion, et comme le début d'une sorte de naissance spirituelle, pour devenir conforme au divin enfant de Bethléem, c'est de porter les livrées de la pauvreté, c'est de devenir comme un animal devant vous, Seigneur, afin de jouir des délices de votre présence. Mais parce qu'il est écrit : « Mon Fils, vous vous êtes mis au service de Dieu,» tenez ferme, « et préparez votre âme à la tentation (Eccl. II, 1). » Le Seigneur Jésus nous dérobe sa face momentanément, non pour se retirer, mais pour se voiler. C'est alors l'Égypte, alors les ténèbres, alors le trouble. Assis dans les ténèbres, et à l'ombre de la mort, tristement privés de la joie que nous avions goûtée, liés et enchaînés dans le fer, c'est-à-dire par la dureté de notre propre coeur, il faut que dans notre tribulation, nous criions vers le Seigneur et qu'il nous délivre de nos nécessités. Dissipant à la lumière de la consolation les obscurités de cette épreuve, et rompant par la grâce de la componction les chaînes de notre dureté intérieure, d'un visage plus serein, il nous précède à Nazareth, afin de nous faire goûter douze années de délices, nourris au milieu des fleurs, des Ecritures et des fruits des vertus. De même qu'en nous est conçu et naît le Seigneur Jésus, de même il croit et est nourri dans nos cœurs, jusqu'à ce que nous arrivions tous à l'âge de l'homme parfait et à la mesure de l'âge de plénitude du Christ (Eph. IV, 13). [...]
Source : abbaye-saint-benoit.ch
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde