LETTRE IX
1. Bien-aimés dans le Seigneur, si l’homme aime Dieu de tout son cœur, de toute sa pensée, de tout son esprit et de toute sa force, il acquerra la crainte de Dieu. Cette crainte engendre les larmes et les larmes sont source de force. Par le plein accomplissement de cela, l’âme porte des fruits en toutes choses.
Si Dieu voit ces beaux fruits dans l’âme, il l’agrée comme une odeur d’encens exquis, et il s’en réjouit avec les Anges chaque instant, en lui accordant aussi la joie.
Il l’a protège sur toutes les routes qu’elle emprunte pour parvenir au lieu du repos. Et le diable ne pourra rien contre elle. Il craint d’approcher si peu que ce soit cet homme, à cause de cette grande force.
Et maintenant, mes bien-aimés dans le Seigneur, vous que mon âme aime et dont elle connaît l’amour de Dieu, acquérez cette force afin que les démons vous craignent, que les labeurs que vous pratiquez vous soient légers et que vous preniez goût aux choses divines ; car la suavité de l’amour de Dieu est plus douce que le rayon de miel.
Beaucoup de moines et de vierges, dans les communautés, bien que n’ayant pas goûté la douceur de l’amour divin et n’ayant pas acquis la force divine, s’imaginaient l’avoir acquise sans qu’ils ne l’aient vraiment obtenue, car ils n’en faisaient pas fructifier le commerce. Et c’est pour cela que Dieu ne la leur a pas accordée. En effet, tous ceux qui en font commerce, l’acquièrent par le don de Dieu ; car Dieu ne fait pas acception des personnes, mais de génération en génération, il accorde cette force à ceux qui en accomplissent les œuvres.
Et maintenant, mes bien-aimés dans le Christ, je sais que vous aimez Dieu. Veillez cependant à ce que ce soit de tout votre cœur ; et mon cœur se réjouira de cela. Vous pourrez alors obtenir la force de Dieu, et passer le reste de votre vie dans la joie et l’allégresse. Et les œuvres du Seigneur vous seront légères, car c’est cette force donnée à l’homme, qui le conduira aux lieux de repos et le protégera jusqu’à ce qu’il ait traversé toutes les puissances de l’air, comme le dit le Psaume : « Heureux l’homme qui assouvit son désir contre eux ; de tels hommes ne seront pas alors confondus quand parleront leurs ennemis devant les portes.
Sachez encore, mes chers fils, que, tant qu’il y a la lumière et la force de Dieu, l’homme méprise les outrages et aussi les gens du monde : il hait tout ce qu’il y a dans ce monde et les satisfactions de la chair, il purifie son cœur de toutes les mauvaises pensées, il offre alors jeûne et larmes, nuit et jour, avec des prières pures, et notre Seigneur lui accorde cette force.
Aussi, mes chers fils bénis, appliquez-vous à obtenir cette force grâce à laquelle vous accomplirez toutes vos œuvres avec repos et facilité. Vous disposerez d’une grande assurance devant le Seigneur, et il exaucera toutes vos demandes.
Sachez que je souhaitais vous écrire plus longuement à cause de mon amour pour vous, mais je me suis limité à ces brèves paroles. Je prie le Seigneur Jésus-Christ qu’elles deviennent pour vous salut et joie. À lui reviennent, ainsi qu’à son Père et à son Esprit-Saint, louange et honneur de la part de tous les êtres doués de raison dans les siècles des siècles.
Amen.
Texte : Lettre IX de « Saint Antoine ascète selon l’Évangile » du Père Matta El-Maskîne,
Spiritualité Orientale n° 57, Abbaye Bellefontaine Éditions Monastiques
Union de prière
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde