Coeurs unis en Jésus et Marie
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 Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon

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MessageSujet: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyJeu 03 Nov 2022, 22:54

Rappel du premier message :

Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 Voies

LES SAINTES VOIES DE LA CROIX

Où il est traité de plusieurs peines intérieures et extérieures
et des moyens d'en faire bon usage.

À NOTRE-DAME DE PITIÉ


Sainte Vierge, ce petit ouvrage vient se rendre à vos pieds sacrés aussi bien que tous les autres qui sont sortis de mes mains, comme chose qui vous appartient par ma qualité d'esclave ; et parce que vous êtes ma souveraine maîtresse et auguste reine, j'ose vous le dédier, appuyé sur votre douceur inconcevable, comme à la dame de toute pitié, votre douleur n'en ayant jamais eu de semblable parmi les pures créatures :

et de vrai, si la douleur a pour fondement l'amour, il faut bien dire bien dire que la vôtre n'en a jamais eu d'égale, puisque votre amour ne peut souffrir de comparaison.

Aussi êtes-vous toujours incomparable en quelque manière que l'on vous considère. Vos souffrances mériteraient que les créatures fondissent en larmes, et que tous les coeurs se fendissent de regret.

Mais le mien particulièrement ne devrait plus vivre après la vue d'un tel spectacle et si digne de compassion.

Je le confesse, ma divine princesse, il y a longtemps que je devrais être mort de douleur par la considération de l'extrémité de vos peines ; mais d'autre part, je reconnais que je suis entièrement indigne d'une si grande grâce.

Au moins, ô très pieuse et très douce dame, recevez avec votre bénignité ordinaire, ce petit ouvrage consacré à Dieu seul en votre honneur pour une marque des respects que je veux rendre à vos douleurs, pour un témoignage, et de la grande compassion que j'en ai, et de l'amour que je leur désire porter le reste de ma vie.

Ah ! je voudrais, de toute l'étendue de mon coeur, du plus intime de mon âme, que toutes les lignes et toutes les paroles qui le composent, fussent autant de voix qui vous criassent de la terre au ciel que je veux prendre la part possible à toutes vos douleurs, aussi bien qu'à toutes vos joies, à tout ce qui vous a affligée, aussi bien qu'à tout ce qui vous a consolée.

Je voudrais que ce fussent autant de langues qui bénissent et donnassent des louanges sans fin à la très suradorable Trinité, pour la fermeté inviolable et la constance invincible qu'elle vous a données au milieu de tous les orages et de toutes les tempêtes dont votre coeur a été environné sans être ébranlé.

Souffrez, ma glorieuse dame, ces élans d'amour à mon pauvre cœur en votre aimable présence, et obtenez-moi quelque part, et à ceux qui liront cet ouvrage, à l'amour et à la fidélité que vous avez eus pour les saintes voies de la croix. Ainsi soit-il.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyVen 02 Déc 2022, 23:06

Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 Voies

LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE PREMIER

Les voies de la croix sont différentes


Or, il y a de ces personnes crucifiées qui portent plusieurs de ces croix ensemble. Il y en a qui sont tourmentées de tous côtés, du ciel et de la terre, des hommes, et des démons, extérieurement et intérieurement. Il y a des croix qui, quoique légères en elles-mêmes, sont très pesantes et font beaucoup souffrir ceux qui les ont. Il y en a qui de soi sont très lourdes et qui deviennent fort légères par la facilité que la grâce y donne.

On rencontre des personnes qui font pitié par les maux épouvantables qu'elles endurent : et, au dedans, ces gens surabondent de joie, ce qui fait qu'ils souffrent presque sans souffrir.

On en verra d'autres dont les peines sont si légères que leurs meilleurs amis n'en font que rire ; personne ne croit les devoir plaindre ; cependant leurs souffrances sont extrêmes. Après tout, quoiqu'il soit vrai que le Chrétien a toujours la croix à porter durant le cours de cette vie, puisqu'il a toujours à combattre et qu'il peut toujours pécher (quand même il serait confirmé en grâce, ce don n'exemptant pas de péchés véniels), cependant il y a des conduites de Dieu qui sont mêlées de beaucoup de consolations.

Il y a des âmes à qui la peine ne fait presque plus de peine. Dans toutes ces voies différentes, il faut adorer, aimer, bénir, louer et remercier avec une soumission totale la disposition de la divine Providence, se donnant bien de garde de vouloir éplucher et examiner pourquoi Dieu conduit les uns d'une manière, et les autres d'une autre.

L'esprit créé se perdrait dans cet abîme. Dieu est le maître absolu ; c'est à la créature à se tenir dans une entière dépendance de ses ordres, à les adorer et aimer, à garder un profond silence dans un dernier respect, et n'être pas si insolemment téméraire que de lui demander : Pourquoi le faites-vous ? À bas l'esprit humain, à bas le raisonnement humain devant Dieu !

Autrement, c'est se faire une voie pour aller en enfer, pour y être damné éternellement avec les esprits diaboliques qui y sont pour leur superbe. Je ne dis pas que l'on puisse empêcher quantité de pensées qui viennent involontairement, mais il ne s'y faut pas arrêter avec détermination de la volonté.

Au reste, il y a des crucifiés que Dieu tire de l'opprobre de ce monde, et dont il justifie l'innocence sans épargner même les miracles pour ce sujet. Mais il y en a dont l'innocence demeure toujours opprimée, qui vivent et meurent dans leurs croix, qui même sont persécutés après leur mort.

Cela se voit en plusieurs saints, qui ont porté des peines intérieures durant toute leur vie, ou qui ont toujours été dans la calomnie, leur mémoire étant même combattue après leur mort.

L'on peut dire à tout cela, que ceux-là sont plus heureux qui ont plus de conformité à Notre-Seigneur qui a toujours été dans la douleur, dans la pauvreté, dans le mépris, qui, étant l'innocence même, n'a pas été justifié, mais sur les accusations que l'on faisait de sa divine personne, a été jugé et condamné à toutes sortes de tribunaux ecclésiastiques et laïques, par les rois, par les gouverneurs de provinces, par le grand-prêtre, par les pontifes et les docteurs de la loi ; qui n'a voulu faire aucun miracle en la croix pour se justifier, quoiqu'on lui dit qu'on croirait en lui, s'il en faisait ; qui n'en a point voulu faire pour tirer sa très sainte Mère, et saint Joseph, de leurs pauvreté et afflictions.

À la vérité, il en fait plusieurs pour le soulagement de quantité de saints : mais il n'en a pas usé de la sorte à l'égard de sa divine personne, de celle de sa sainte Mère, de saint Joseph, de saint Jean-Baptiste, qu'il a laissés dans une conduite ordinaire pour les biens de la vie. Il a de plus voulu, ce Dieu-Homme, après sa mort, et au milieu de ses triomphes, souffrir encore par les péchés des Chrétiens, par l'erreur des hérétiques, par l'infidélité des Turcs et des païens :

il a exposé son corps à des ignominies effroyables dans le très saint sacrement, n'y faisant voir aux sens autre chose qu'une apparence du pain ; il souffre d'être blasphémé tous les jours, méprisé, contredit, rebuté, chassé de l'esprit, du coeur, et extérieurement de tant de provinces et royaumes, dont l'hérésie a banni la divine Eucharistie.

Après cela, doit-on s'étonner s'il a des élus qu'il destine à des souffrances durant toute leur vie, et même après leur mort ? Le jour du grand jugement général, à la fin des siècles, est réservé pour mettre en évidence toutes choses, et pour récompenser ou punir publiquement, et devant tous les peuples de la terre, le vice ou la vertu.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptySam 03 Déc 2022, 23:01

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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE II

Que chacun doit porter sa croix et de quelle manière il faut la porter


Après avoir parlé de tant de croix différentes, que nous reste-t-il, sinon de prendre la nôtre, celle qu'il plaît à la divine Providence de nous donner ? Mais que notre Maitre s'explique clairement sur ce sujet, lorsqu'il dit : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il porte sa croix ! (Matth. XVI, 24) Car il ne dit pas qu'il porte la croix, mais sa croix. C'est donc une vérité certaine, qu'il faut que chacun porte la sienne.

Ô mon âme, vois-tu ce divin Roi des prédestinés, à la tête de tous ses élus, chargé de la plus lourde croix qui fut jamais, et qui renferme toutes les croix des saints ? Si tu prends bien garde à toute sa suite, tu ne verras aucun de ceux qui sont à lui, depuis le commencement du monde jusqu'à la fin des siècles, qui ne porte la sienne.

Résolument, il faut donc aussi porter la nôtre : et comment faire autrement ? Serions-nous assez perdus d'esprit pour penser qu'il y aurait une exception pour nous seuls, de la vie générale de tous les prédestinés ? Non, non, il n'y a point à hésiter sur ce qui est sûr de la dernière certitude. Chacun doit porter sa croix.

Nous parlerons amplement, dans le quatrième livre de ce petit ouvrage, de la manière de la bien porter. Mais nous dirons ici quelque chose de ce qu'il y a à éviter ou à faire. Disons donc, pour commencer, qu'il faut se donner de garde de trois choses.La première, de ne se les pas procurer par ses fautes ou par son imagination, se formant des états de peines, parce qu'on les a lus ou entendus, ou parce qu'on y a trop rêvé.

Quand les fautes sont faites, ayez-en regret, mais ne vous inquiétez pas ; et, pour l'imagination, tâchez doucement d'y apporter du remède, la divertissant de son application, et agissant selon les avis que les personnes expérimentées vous donneront.

Après cela, donnez-vous du repos, et sachez une bonne fois que les effets qui viennent de vos péchés ou de votre imagination, et qui ne sont plus volontaires en vous, sont des croix que Dieu veut que vous portiez.

Ne vous abattez donc pas sous vos peines, parce que vous vous les êtes procurées : courage, consolez-vous. Dieu, qui n'a pas voulu la cause, en veut l'effet. Nous l'avons déjà dit, et peut-être le répéterons-nous encore : les peines du purgatoire ont-elles une autre cause que le péché ? Faites comme ces bonnes âmes qui y souffrent. Endurez avec paix avec douceur, et tranquillité d'âme.

La seconde chose que l'on doit éviter, est de ne pas s'amuser à désirer d'autres croix que celles que nous avons. Vous verrez de certaines personnes qui ne font que penser à ce qu'elles n'ont pas, et ne pense jamais bien à ce qu'elles ont.

Elles s'occupent des peines des autres, elles s'imaginent qu'elles leur seraient plus propres ; et elles ne veulent pas, à ce qu'elles disent, ne pas porter la croix : hélas ! non, mais elles voudraient bien d'autres croix que celles dont elles sont chargées.

Pour ce sujet, elles se figurent qu'elles en feraient un tout autre usage, et qu'elles ne s'y laisseraient pas aller dans les fautes où elles tombent. Tout cela n'est qu'amour-propre et présomption. Pensons-nous être plus sages que la Sagesse éternelle, et savoir mieux les croix qui nous sont propres que Dieu même ?

Ô quelle folie, quelle imprudence ! Croyez-moi, nous n'y entendons rien. Si on nous laissait faire, nous ferions des croix qui nous seraient ou trop longues ou trop courtes, ou trop pesantes ou trop légères. Il n'appartient qu'à Jésus seul de nous les tailler toutes justes.

Tenez pour certain que celle que vous avez, quoi qu'en disent vos sens et votre esprit, est celle qui vous est juste. Demeurez-en là ; songez à en faire un bon usage. Le démon vous donne le change, de peur qu'elle ne vous soit utile, il vous fait penser à d'autres dont il ne s'agit pas, et vous fait oublier celle que vous avez. Après tout, ne perdez-vous pas le temps ? Et de quoi cela vous sert-il ?

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyDim 04 Déc 2022, 21:52

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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE II

Que chacun doit porter sa croix et de quelle manière il faut la porter


La troisième chose que l'on doit fuir, est une subtilité de l'amour-propre qui suggère qu'il est bien juste de porter sa croix ; mais qu'il serait à désirer qu'on l'eût à porter d'une autre manière. On veut bien le mal que l'on a, mais on serait bien aise de l'avoir d'une autre façon.

Tout cela n'est qu'une pure tromperie. Il faut porter sa croix, et la porter en la manière que Dieu la donne. C'est la volonté de Dieu qu'il y faut envisager, et non pas précisément la croix, puisque c'est sa divine volonté que nous y devons faire, et non la nôtre. Souvenez-vous que la croix de Notre Seigneur, je veux dire celle que l'on porte chrétiennement, ne consiste pas précisément à beaucoup jeûner, à veiller et à souffrir, puisque les diables ne mangent et ne dorment jamais, et qu'ils souffrent des peines indicibles.

Elle ne consiste pas précisément à se priver de son bien pour le donner aux pauvres, et vivre en pauvreté, puisque le grand Apôtre assure que cela peut se faire inutilement et sans le véritable amour de Dieu. (I Cor. XIII, 3)

Elle ne consiste pas dans la solitude ; car combien de bergers méchants, qui y passent leur vie ! Elle est donc dans la souffrance portée par l'esprit de Jésus-Christ, parce qu'il le veut de la sorte. Or cela ne se peut pas faire, si on ne souffre en la manière qu'il ordonne.

Ensuite, ménagez bien toutes vos croix. Oh ! Quil est bon en cette matière d'être un grand ménager ! Ce solitaire en était un merveilleux, qui, voyant les vers tomber de sa chair à demi-pourrie, les recueillait tous avec grand soin, pour se les appliquer à d'autres endroits de son corps.

avait grand peur d'en perdre le moindre. Ne perdez donc pas la moindre occasion de souffrir, ne laissez pas écouler le moindre de ces moments heureux ; devenez saintement avare en cette rencontre. Voyez-vous cet homme attaché au bien ?

C'est lui arracher le cur que de lui faire perdre une pistole. Ô quelle joie pour lui, si on lui présentait un trésor, où on lui donnât la liberté de puiser un jour entier, et de prendre à pleines mains de l'or et de l'argent ! Je vous assure qu'il n'en perdrait pas un moment ; serait bien habile, qui le divertirait à d'autres choses.

Mais savez-vous que le trésor des souffrances renferme des richesses immenses pour la gloire ? Si vous aviez un morceau de la vraie croix, et qu'il vous en échappât quelques parcelles qui tombassent à terre, aussitôt vous vous jetteriez à genoux pour les recueillir.

Vous regarderiez partout, de peur d'en perdre la moindre partie ; vous appelleriez vos enfants pour vous aider à les chercher. Hélas ! les croix que vous portez sont encore l'accomplissement de la croix de notre bon Sauveur. Prenez-y bien garde, n'en laissez rien échapper.

Pour tout cela, encore une fois, regardez bien la divine volonté dans vos croix. Voyez-y Dieu : ne regardez pas la tentation comme suggérée par le malin esprit, mais venant de la part de Dieu pour votre propre bien ; faites de même en tout ce qui vous arrive de la part des hommes ou des causes naturelles, soit pour les maladies, pertes, ou autres accidents.

Ne faites pas comme les chiens qui courent après la pierre qu'on leur jette, sans regarder ceux dont elle vient : cet exemple est familier et ordinaire, mais il est utile ; faites-en l'application. Ô mon Dieu, verrons-nous toujours les causes secondes, sans envisager la première ?

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyLun 05 Déc 2022, 23:22

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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE III

Suite du même discours


Nous demandons à Dieu, dit sainte Thérèse, que sa volonté soit faite, et quand il nous envoie des travaux qui sont un effet de sa volonté, nous n'en voulons plus.

Il faut donc être fidèle dans l'acceptation des croix ; mais ce n'est pas assez de les accepter, il y faut entrer avec un grand courage, ne point s'amuser à délibérer, à consulter, à écouter ses répugnances.

Pourquoi, dit un auteur spirituel, tant marchander à faire l'ouvrage de Dieu ? Il faut, dit le même, se fier à tous les desseins de Dieu, même sans les connaître ; être bien aise de les ignorer, c'est assez qu'il le veut ; être content de ne voir goutte dans ses états.

L'âme non-seulement ne doit pas savoir ce qu'elle est, mais elle ne doit être rien devant l'être suradorable de Dieu. Pour ce sujet, 1'on doit éviter les réflexions volontaires et les raisonnements, à quoi les femmes particulièrement sont plus sujettes.

Le diable s'y mêle, et puis la contention avec laquelle on veut reconnaître son état, ou résister au mal, remplit tellement l'imagination des images de la tentation, que l'on dira que l'on s'y accoutume.

On ne manque pas de prétexte ; car l'on dira que l'on réfléchit pour voir si l'on a consenti à la tentation, ou non. Mais dans les âmes peinées, c'est ordinairement une ruse de l'amour-propre, et un mouvement de curiosité, comme aussi la réitération des confessions générales.

Pour toutes choses, il faut s'en rapporter à un directeur expérimenté, et se souvenir que, pour persévérer dans le bien, deux choses sont très nécessaires : le faire, quoique l'on y ait de l'opposition ; le faire au milieu de toutes les ténèbres imaginables.

Après cela, l'on doit détourner doucement son imagination de l'application à ses peines, et en éviter l'examen ; comme aussi une certaine tendresse sur soi-même, ou une vaine tromperie de l'esprit, qui nous fait croire que nous sommes les personnes les plus misérables du monde, et qu'il y en a peu qui souffrent comme nous.

Vous voyez de ces gens qui ne se lassent jamais de parler de leurs croix, qui se les approprient (car c'est une chose merveilleuse que l'amour-propre s'y glisse quelquefois), qui s'en élèvent et s'en font accroire ; qui s'y regardent, et pensent faire quelque chose.

Hélas ! nous en sommes indignes, et dans les voies les plus pénible, nous avons tout sujet de nous humilier grandement, de craindre et de bien connaître notre misère et notre néant.

Un des grands secrets, pour bien porter sa croix, est d'en ôter l'inquiétude, et de rendre la peine tranquille par une totale conformité à la divine volonté.

On ne peut jamais assez le dire, l'inquiétude ne vaut rien, non plus que le découragement et l'abattement. Humiliez-vous bien, car c'est le dessein de Dieu ; ne vous inquiétez pas, car c'est ce que le démon prétend.

Il faut de plus, dit un grand prélat, ne pas tant craindre : le premier pas, pour arriver à la victoire, est de s'assurer ; et puis je vous dirai une ruse de guerre : c'est que le démon, tout faible et tout damné qu'il est, n'a rien rabattu de son orgueil ; de sorte qu'il ne peut supporter le mépris, et qu'il s'éloigne de ceux qui le combattent de cette façon.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMar 06 Déc 2022, 21:55

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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE III

Suite du même discours


Surtout, il faut bien prendre garde que la patience ne consiste pas à ne souffrir aucune agitation, à n'avoir pas de répugnance, à ne pas sentir de l'ennui, du chagrin involontaire, à ne pas avoir de l'opposition pour le bien, mais bien à vouloir souffrir dans son fond tout ce que Dieu veut, et en la manière qu'il le veut, malgré tout ce que l'on peut ressentir au contraire.

Bien des gens donc se trompent, qui vous disent qu'ils ne veulent pas souffrir, parce qu'ils ont de grandes aversions et des répugnances sensibles aux souffrances ; puisque, si vous les examinez bien dans leur fond, ils ne voudraient pas autre chose que ce que Dieu veut.

L'exemple de Notre-Seigneur est bien consolant dans ce sujet. Il témoigne de la tristesse et de l'ennui ; l'on peut donc bien se plaindre. Il prie deux ou trois fois son Père, que ce calice s'éloigne de lui : marque que la sensibilité de la partie inférieure n'empêche pas l'entière conformité aux ordres de Dieu.

Il y a de grandes âmes que les douleurs sensibles faisaient crier à haute voix, et dont toutefois la volonté ne laissait pas d'être totalement perdue en celle de Dieu ; et notre Maître n'a-t-il pas crié hautement sur la croix dans son grand délaissement de son Père ?

Remarquez que souvent les efforts que l'on fait pour se délivrer de la croix que lon porte, sont très inutiles. Il y a des personnes peinées, dit Taulère, qui, lorsqu'elles apportent plus de diligence et font plus d'efforts, deviennent plus sèches au dedans, et dures comme des pierres, si bien qu'à grande peine souffrent-elles quelquefois patiemment, et sont de plus en plus tourmentées et abattues de courage, outre qu'il s'y rencontre une secrète présomption qui fait agir, comme si l'on pouvait venir à bout des tentations par ses efforts ; et c'est le moyen de les augmenter, car l'orgueil croît ; et elles sont données pour l'ôter.

L'abandon total et sans réserve est donc nécessaire pour une entière indifférence à toutes sortes de souffrances, et pour leur qualité, et pour leur quantité, et pour leur durée.

Quelquefois Dieu ne fait qu'attendre cet abandon parfait, pour soulager la personne qui souffre, comme il se lit du vénérable frère Alphonse Rodriguez, de la compagnie de Jésus. La propre volonté est la grande cause de nos peines : si elle était anéantie, souvent elles cesseraient ; mais il ne faut pas s'étonner si, la cause durant toujours, les effets en arrivent.

Vos peines vous sont données pour vous purifier, et pour vous détacher : au moins c'est l'une des principales causes. Vous demeurez toujours attaché à vouloir ou ceci ou cela dans vos croix ; comment voulez-vous donc qu'elles cessent ?

Ne voyez-vous pas que vos propres désirs sont toujours de nouvelles matières de souffrances ? Ah ! que Dieu sait bien mieux ce qu'il nous faut que nous-mêmes ! Pesez bien ces vérités. Il voit ce qui nous arrive, il nous aime plus que nous ne nous aimons ; il peut l'empêcher, et ne l'empêche pas. Il faut donc nécessairement, et sans aucun doute, que la chose nous soit plus avantageuse.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyJeu 08 Déc 2022, 08:11

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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE III

Suite du même discours


Un peu de patience donc, de courage, de recours à la grâce de Notre-Seigneur ; et quand tout serait désespéré selon la prudence humaine, il nous rendra victorieux.

Dieu ne manque jamais de donner la grâce pour souffrir ; si nous succombons, c'est notre faute. Voici comme en parle l'illustre prélat du Bellay, dans sa Lutte spirituelle, au chap. 17 :

« Cette vérité étant indubitable, que Dieu, qui est fidèle en ses promesses, ne permet jamais que nous soyons tentés au-dessus de nos forces, on tire de là un argument nécessaire, que ceux qui succombent n'ont pas fait tout ce qu'ils pouvaient pour y résister.

Et quand ils cherchent dans leurs faiblesses des excuses à leur péché, on peut leur fermer la bouche en leur disant : que l'iniquité ment à elle-même. Comme ces méchants qui disent, chez le Sage, que le Soleil de justice ne les a pas éclairés.

Dieu ayant fait à la vigne de leur intérieur toutes les façons nécessaires, c'est leur seule méchanceté qui rend des ronces au lieu de raisins. Combien de saints, avec de moindres grâces, ont vaincu de plus grandes tentations ! Non, non, jamais Dieu ne dénie son assistance à celui qui fait ce qu'il doit. »

Mettez donc votre confiance au secours du Seigneur, et ne vous amusez pas à considérer vos forces, qui ne sont qu'une pure faiblesse.

Avec Jésus, nous pourrons tout, nous pourrons surmonter tout ce qui est le plus capable de nous faire peur. Ne vous étonnez pas si vous sentez si peu de vigueur pour combattre ces tentations que vous prévoyez, ou pour souffrir ces tourments qui pourront vous arriver.

Comme il n'est pas encore temps ni de combattre ni de souffrir, ces grands secours, qui ne vous manqueront pas du côté de Dieu, ne vous sont pas encore donnés : quand vous les aurez dans leur temps, les croix actuelles que vous porterez vous feront moins de peur que la simple pensée que vous en avez.

Quand vous serez dans l'occasion, tenez ferme dans le sacrifice, supportez-vous dans les répugnances que vous y aurez, et même dans les fautes que vous y ferez.

Souffrez par l'amour de Dieu seul, sans espérance d'aucune consolation. Souffrez avec amour, avec joie, avec action de grâces, avec étonnement de l'honneur que l'on vous fait de participer à la croix du Fils de Dieu.

Aimez avec courage la justice de Dieu, qui est Dieu même, aussi bien que sa Divine Miséricorde et sa bonté. Si vous avez un peu de l'amour pur, vous l'aimerez, cette justice, quoi qu'il vous en coûte, et ensuite vous serez ravi que vos fautes en soient châtiées, sans chercher la diminution de la peine.

Un excellent directeur, voyant une âme qui était dans de grands tourments, lui disait : Dieu le veut, c'est assez ; si, en détournant une épingle, je pouvais vous les ôter, je ne le ferais pas.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyVen 09 Déc 2022, 08:17

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LIVRE DEUXIÈME

CHAPITRE III

Suite du même discours


Enfin le démon, ne pouvant faire manquer une âme dans la voie des souffrances, se plait au moins à la détraquer de devoirs. Ne quittez donc pas vos exercices spirituels, ni aucune occupation qui regarde votre vocation, pour quelque ennui, tristesse, inquiétude ou peine que vous puissiez avoir. Faites, dit un grand prélat, comme ces malades qui mangent plus par raison que par appétit. Soyez ensuite plus assidu à l'usage des sacrements, quoique vous pratiquiez toutes choses sans goût, sans sentiment et, comme il vous semble, sans ferveur ; au contraire, avec aversion, répugnance, contrecur et violence d'esprit.

CHAPITRE IV

Des croix corporelles

Réjouissez-vous, vous qui êtes affligés de maladies. Sainte Thérèse bénissait Dieu de ce que, n'étant pas d'une forte complexion, cela lui donnait la fièvre dans ses voyages et augmentait ses peines. Elle assurait qu'une âme cultivée par les travaux et par les maladies n'est jamais sèche, mais toujours imbibée de l'esprit de Dieu.

Réjouissez-vous, vous qui avez quelques défauts corporels, soit que vous les ayez dès votre naissance, soit qu'ils vous soient arrivés par quelque accident : vous n'en serez pas si agréables aux créatures, qui, ne s'attachant pas à vous, vous donneront lieu de vous en détacher, pour vous unir à Dieu seul.

Oh ! Quelle heureuse grâce, que ces disgrâces de la nature ! Que ne voudrions-nous pas avoir donné en l'autre vie, pour les moyens qui, nous séparant de l'être créé, nous unissent au Créateur ! Oh ! combien, oh ! combien, oh ! combien d'âmes gémissent dans les enfers, pour avoir eu des corps bien faits et de beaux talents naturels !

Oh ! Si vous les pouviez entendre maudire ce que le monde aime tant, ces beautés, ces grâces naturelles ! Combien d'âmes sont sauvées, parce que, déplaisant aux créatures, elles se sont attachées à Dieu ; ou parce que, ayant un corps infirme et sujet aux maladies, elles n'ont pu s'engager dans les vaines voies du siècle ! J'en ai connu qui m'ont dit qu'elles seraient perdues sans leurs maladies.

Cependant, le saint livre de l'Imitation de Jésus-Christ dit que peu de personnes deviennent meilleures par les infirmités des maladies. C'est qu'elles n'en font pas un usage chrétien. Faites-en donc un bon usage ; et pour cela apprenez que la grâce des maladies est bien grande.

Dieu, dit sainte Catherine de Gênes, fait un purgatoire en ce monde des corps des personnes malades. Apprenez que c'est une grâce si grande, qu'elle suffit pour arriver à une haute sainteté, comme nous lisons de plusieurs saints, qui ont passé toute leur vie dans des maladies continuelles.

Que faisaient ces personnes éminentes en sainteté ? Visitaient-elles les pauvres ? Prêchaient-elles ? Quels étaient leurs exercices et leurs emplois, sinon d'être malades ? Tâchez d'avoir recours au ciel, pour en obtenir une grande patience :

elle est très nécessaire dans les maladies qui ont des douleurs aiguës ou qui sont de longue durée. Souvenez-vous que les maladies qui durent longtemps doivent être soigneusement ménagées pour l'éternité : c'est l'emploi que la divine Providence donne à ces personnes pour gagner le ciel. Qu'elles y prennent bien garde, pour en faire un fidèle usage : ordinairement la durée, quand elle est longue, les rend ennuyeuses.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptySam 10 Déc 2022, 09:02

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CHAPITRE IV

Des croix corporelles


Ensuite veillez sur les ruses de l'amour-propre qui se mêle partout : il ne manquera pas de vous fournir ici quantité de prétextes, colorés même de la gloire de Dieu, pour vous donner de l'ennui dans vos maladies : il vous mettra en l'esprit que vos infirmités sont à charge à ceux avec qui vous êtes :

mais Dieu, qui veut ces infirmités, en veut toutes les suites. Il faut donc les vouloir, et se tenir en repos, quoique l'on soit à charge et incommode aux autres.

Il vous fera voir que vous êtes inutile au monde ; et particulièrement si vous vivez dans quelque communauté ; il tâchera de vous attrister par cette vue : mais sachez que les malades véritablement Chrétiens ne sont pas inutiles, comme se l'imaginent ceux qui n'envisagent les choses que par des yeux de chair.

Oh ! Que ces gens de souffrances attirent de douces Miséricordes du ciel sur les maisons où ils sont, et qu'ils y font incomparablement plus de bien, que ces personnes qui ont tant d'aptitudes, tant d'intrigues, tant d'industries naturelles, et qui sont communément regardées comme les soutiens des communautés !

Ô mon Dieu, que vos yeux divins regardent bien les choses d'une autre manière que les yeux des hommes prudents de la sagesse humaine !

Jamais les communautés n'ont été mieux, et pour l'assistance temporelle aussi bien que pour la spirituelle, que lorsqu'elles ont été plus remplies de véritables crucifiés.

Entendez bien cette vérité, ô supérieurs ! Et souvenez-vous que vos maisons ne peuvent être plus fortement appuyées que sur la croix.

L'amour-propre prétextera encore que les maladies privent des exercices spirituels, des pratiques de la communauté ou de sa vocation ; comme, par exemple, un prédicateur, de la prédication ; un supérieur, des fonctions de sa charge ; un artisan, de l'exercice de son métier.

Mais que ces prétextes sont grossiers dans leur subtilité ! Je vous demande pourquoi vous voulez tous ces exercices, si ce n'est parce que Dieu les veut ?

Dès lors donc que Dieu ne les veut plus, pourquoi les voudriez-vous, si ce n'est par votre propre volonté, qui est un grand dérèglement ?

Mais cela empêche beaucoup de bien, me direz-vous. Voilà encore un détour de votre amour-propre. Est-ce à nous à faire le bien que Dieu ne veut pas que nous fassions ?

Cela est bon, répliquerez-vous encore : mais c'est que je suis religieux, prédicateur, ou artisan. L'amour-prophttps://2img.net/h/www.livres-mystiques.com/partieTEXTES/boudon/Voies.jpgre est une étrange bête, que l'on ne tue pas facilement, et même qui renaît toujours.

Est-ce que Dieu ne sait pas que vous êtes religieux, prédicateur, artisan ? Il le sait bien, mais puisqu'il vous envoie les infirmités que vous souffrez, il en veut toutes les privations et peines qui en arrivent.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptySam 10 Déc 2022, 23:42

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CHAPITRE IV

Des croix corporelles

On dira encore que tout cela est bon, mais qu'il en arrive de bonnes humiliations : on est regardé de mauvais oeil, dans une maison ; on est méprisé, on est rebuté ; on s'ennuie, dans la longueur du temps, de vous servir et assister.

Tant de charité qu'il vous plaira dans une forte maladie, si les incommodités durent longtemps, particulièrement quand elles ne sont pas si notables, on manque souvent de plusieurs besoins.

Hélas ! vous plaignez-vous du trop de grâces que le ciel vous fait ? Si vos croix sont plus grandes, vous en êtes plus heureux devant Dieu.

J'oubliais de vous dire que Dieu laisse quelquefois des personnes de grande vertu si sensibles à leurs maux, qu'à moins d'un grand discernement, vous croiriez qu'elles sont fort impatientes quoique dans leur fond elles soient admirablement résignées à la divine volonté.

Les douleurs de sainte Catherine de Gènes lui faisaient quelquefois faire des cris jusqu'au ciel, dit l'histoire de sa vie. J'ai connu des âmes d'une vertu extraordinaire, à qui la même chose est arrivée.

Cela sert à humilier, et à couvrir des vertus qui raviraient si elles étaient aperçues. Certainement le miroir de patience, le bienheureux Henri de Suso, pleurait et criait à hauts cris, et quelquefois dans les rues, au milieu de ses souffrances.

Les impatients ne doivent pas de là prendre un sujet d'excuse à leur peu de résignation ; mais les personnes véritablement résignées, peuvent se consoler par ces exemples, si leur partie inférieure est vivement touchée, et jusqu'aux larmes ; cela n'empêche pas l'entière conformité de la volonté avec la volonté de Dieu.

CHAPITRE V

De la perte de l'honneur


Quoi que l'homme puisse faire par ses austérités, aumônes, catéchismes, prédications, oraisons, s'il n'arrive au mépris de l'honneur, il ne parviendra jamais à l'entière union avec Notre-Seigneur, parce que c'est ce qu'il a le plus aimé et chéri en ce monde, et l'état dans lequel il est né et est mort.

Chose étrange ! Nous ne voulons point ce qu'un Dieu-Homme a toujours recherché ; ou si nous en voulons, nous nous lassons bientôt de ce qu'il a aimé jusqu'au dernier moment de sa vie divine.

Que deviendra ici la prudence humaine de certains spirituels, qui estiment et assurent qu'il est nécessaire, pour faire le bien, d'avoir du crédit et d'être en honneur parmi les hommes ?

La grande sainte Thérèse regarde cette maxime, non seulement comme insupportable, mais comme très pernicieuse.

Redisons encore ce qui a été dit autre part : Sommes-nous plus sages que la Sagesse éternelle, pour trouver des voies plus propres à faire le bien, que celles qu'elle a prises ? Ô mon âme, arrêtons nos yeux sur cet exemplaire parfait, et ne les en détournons pas.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyDim 11 Déc 2022, 22:07

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CHAPITRE V

De la perte de l'honneur


Considérons qu'il a une horreur si extrême pour l'honneur du monde, qu'en sa naissance il paraît dans une chétive étable, au milieu de deux vils animaux, sur un peu de paille. Ne voilà-t-il pas une étrange abjection pour la naissance du Roi des rois ?

Un peu après il s'enfuit honteusement devant ceux qui le poursuivent : il passe son enfance dans une terre étrangère, dans une grande misère : ensuite il demeure caché dans la boutique d'un pauvre charpentier, jusqu'à l'âge de trente ans.

Ô misérable point d'honneur, te voilà bien foulé aux pieds par le Dieu de toute gloire ! Que vos conduites, mon Dieu, sont éloignées de celles des hommes ! Est-il possible que la famille sainte de Jésus, Marie, et Joseph, famille sans éclat, dans la privation des biens de la vie, sans valet si servante, famille d'un pauvre artisan que l'on ne connaît point, soit pour être à la tête de tous les bienheureux dans la gloire éternelle ? Il est vrai que l'adorable Jésus parait en public mais, ô mon Dieu, hélas !

Ce n'est que pour se voir chargé de confusion et rassasié d'opprobres. Si ses sermons font éclat, il trouvera des gens qui s'en moquent ; et même il y aura de ses proches qui le regarderont comme s'il avait perdu le jugement, et qui le voudront arrêter comme un furieux.

Cependant, les peuples se partagent dans leurs opinions : les uns disant que c'était un bon personnage, et les autres soutenant que c'était un trompeur et un hypocrite. Peut-être que quelques-uns suspendaient leur jugement dans cette variété d'opinions, disant qu'il fallait attendre, et voir ce qui arriverait.

Ô Père éternel, ne justifierez-vous point l'innocence de votre Fils bien-aimé ? Non, le ciel n'est pas si éloigné de la terre, que les voies de Dieu le sont de celles des hommes. Enfin, dans cette attente de ceux qui humainement paraissaient les plus judicieux, disant qu'il ne se fallait pas hâter, voilà le procès que l'on instruit de ce divin Sauveur.

De prime abord, ne vous semble-t-il pas que ses affaires peuvent mieux aller ? Tôt ou tard, on reconnaît l'innocence. Sans doute que celui qui n'est pas coupable de la moindre faute, sera déchargé. Et comment faire autrement ? Le voilà donc saisi ; il est accusé.

Ô bonté infinie ! ô Miséricorde, ô charité excessive ! vous souffrez que plusieurs témoins déposent contre vous : ce sont, à la vérité, de faux témoins mais toujours ce sont des témoins. Ce débonnaire Seigneur est accusé de crimes contre lui-même, et des crimes des plus atroces, comme de lèse-majesté divine et humaine, d'affectation pour la divinité, et dusurpation de la monarchie de la terre.

L'on crie qu'il est un séducteur des peuples, perturbateur du repos public ; que c'est un buveur de vin, et qu'il a une alliance secrète avec les démons ; qu'il en est même possédé. Il est conduit au tribunal ecclésiastique : sans doute que les pontifes, les prêtres, seront favorables à son innocence, que les docteurs ne se laisseront pas surprendre.

Hélas ! ce sont ces gens qui le condamneront avec plus de passion, et le grand pontife déchirant ses habits, marque assez l'horreur qu'il en conçoit. Il est mené devant le gouverneur de la province, devant le roi Hérode, et partout il est condamné.

Quelle plus grande infamie que celle-là ? Car le monde ne manquait pas de dire : Il est condamné par les pontifes, par les rois, et autres juges ; on le trouve coupable dans toutes sortes de tribunaux, ecclésiastiques et séculiers ; il y a des preuves par les témoins qui déposent.

On voit bien à présent que toute la sainteté qui paraissait en cet homme, n'était qu'hypocrisie, et ses miracles qu'illusion ; on avait bien raison de dire que c'était un trompeur, un séducteur de peuples qui se laissaient séduire par ce personnage ; voilà toutes choses à découvert, fait et parfait, et son arrêt prononcé.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMar 13 Déc 2022, 00:43

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CHAPITRE V

De la perte de l'honneur


Ce qui faisait encore beaucoup, pour donner vogue à ces discours, était la conduite de ses disciples. Voyez-vous, disait-on, ce ne sont pas seulement des gens qui lui sont opposés, qui agissent contre lui : l'un de ses propres disciples l'a livré à nos pontifes, marque de la connaissance qu'il en avait.

Celui qui paraissait le plus zélé d'entre eux, a trouvé sa vie si honteuse, qu'il n'a pas même osé dire devant une simple servante qu'il le connaissait, et a mieux aimé se parjurer que de dire qu'il était de sa suite. Tous les autres l'ont abandonné :

ce qui est un signe visible de la vérité des choses dont il est accusé. Il est vrai qu'il y a trois ou quatre femmelettes qui le suivent encore ; mais ce sont des femmes qui se laissent emporter à la passion, plutôt qu'à la conduite d'une droite raison.

Après tout, il faut que ce soit un étrange homme, puisqu'on lui préfère des voleurs et des homicides, et que ce sont gens craignant Dieu qui sollicitent contre lui : car ces gens s'exerçaient aux oeuvres de la Miséricorde, demandant la délivrance d'un prisonnier, et étaient si religieux, qu'ils ne voulaient pas transgresser la loi en entrant dans le prétoire, où ils eussent contracté une souillure légale.

On ajoutait de plus que Dieu, qui est protecteur des innocents, l'ayant lui-même abandonné, quoiqu'il l'appelât hautement, après tant de choses, il n'y avait plus à douter de ses prévarications ; enfin, qu'il était mort sur la croix, ce qui était une malédiction déclarée, non-seulement par l'opinion du vulgaire, mais par l'autorité des divines Écritures.

Voilà, ô prudence humaine, la conduite d'un Dieu-Homme ! Voilà, ô sages spirituels, comme un Dieu s'y est pris pour faire le plus grand bien qui ait jamais été fait.

Mais au moins, dira quelqu'un, il n'a pas voulu être accusé, et être suspect en matière de pureté. Il suffit que la Vierge des vierges, sa très pure Mère, ait été soupçonnée d'adultère, pour faire voir que l'on doit être prêt à souffrir à son honneur en toutes manières.

Aussi ce divin Maître, pour obvier à ces objections, après avoir dit à ses disciples : Vous serez bienheureux lorsqu'on parlera mal de vous, ajouta, et non pas sans dessein, lors même qu'on en dira toute sorte de mal (Matth. V, 11) Voyez-vous comme il n'excepte rien ? Combien de ses saints ont été noircis au sujet de la pureté !

Est-il possible, s'écriait sainte Thérèse, que je désire, ô mon Dieu ! que l'on ait quelque bonne opinion de moi, après que l'on a dit tant de mal de vous ?

Cest pour cela que l'Apôtre proteste que le monde lui est crucifié, et quil est crucifié au monde, c'est-à-dire que le monde et son honneur lui étaient en la même horreur qu'est aux yeux d'un passant la rencontre d'un homme attaché au plus infâme gibet, et qu'il était réciproquement en horreur au monde, voyant qu'il chérissait ce qu'il abhorrait, les mépris et les infamies ;

et c'est pour cela que cet homme apostolique assure qu'il était regardé comme un insensé. Oh ! que saint Ignace, le fondateur de la compagnie de Jésus, avait bien raison de dire aux siens, qui sont destinés pour faire de très grands biens par leurs emplois, que tout état dans lequel on est moqué et méprisé des hommes, et même tenu pour méchant et insensé, est un état précieux dans la vie spirituelle !

Je voudrais, dit la sainte que nous venons de citer, que l'étude de la pénitence fût dans l'amour des mépris et calomnies : en cela il n'est pas besoin de forces corporelles.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMer 14 Déc 2022, 15:21

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CHAPITRE V

De la perte de l'honneur


Ce qui faisait encore beaucoup, pour donner vogue à ces discours, était la conduite de ses disciples. Voyez-vous, disait-on, ce ne sont pas seulement des gens qui lui sont opposés, qui agissent contre lui : l'un de ses propres disciples l'a livré à nos pontifes, marque de la connaissance qu'il en avait.

Celui qui paraissait le plus zélé d'entre eux, a trouvé sa vie si honteuse, qu'il n'a pas même osé dire devant une simple servante qu'il le connaissait, et a mieux aimé se parjurer que de dire qu'il était de sa suite. Tous les autres l'ont abandonné :

ce qui est un signe visible de la vérité des choses dont il est accusé. Il est vrai qu'il y a trois ou quatre femmelettes qui le suivent encore ; mais ce sont des femmes qui se laissent emporter à la passion, plutôt qu'à la conduite d'une droite raison.

Après tout, il faut que ce soit un étrange homme, puisqu'on lui préfère des voleurs et des homicides, et que ce sont gens craignant Dieu qui sollicitent contre lui : car ces gens s'exerçaient aux uvres de la Miséricorde, demandant la délivrance d'un prisonnier, et étaient si religieux, qu'ils ne voulaient pas transgresser la loi en entrant dans le prétoire, où ils eussent contracté une souillure légale.

On ajoutait de plus que Dieu, qui est protecteur des innocents, l'ayant lui-même abandonné, quoiqu'il l'appelât hautement, après tant de choses, il n'y avait plus à douter de ses prévarications ; enfin, qu'il était mort sur la croix, ce qui était une malédiction déclarée, non-seulement par l'opinion du vulgaire, mais par l'autorité des divines Écritures.

Voilà, ô prudence humaine, la conduite d'un Dieu-Homme ! Voilà, ô sages spirituels, comme un Dieu s'y est pris pour faire le plus grand bien qui ait jamais été fait.

Mais au moins, dira quelqu'un, il n'a pas voulu être accusé, et être suspect en matière de pureté. Il suffit que la Vierge des vierges, sa très pure Mère, ait été soupçonnée d'adultère, pour faire voir que l'on doit être prêt à souffrir à son honneur en toutes manières.

Aussi ce divin Maître, pour obvier à ces objections, après avoir dit à ses disciples : Vous serez bienheureux lorsqu'on parlera mal de vous, ajouta, et non pas sans dessein, lors même qu'on en dira toute sorte de mal (Matth. V, 11) Voyez-vous comme il n'excepte rien ? Combien de ses saints ont été noircis au sujet de la pureté !

Est-il possible, s'écriait sainte Thérèse, que je désire, ô mon Dieu ! que l'on ait quelque bonne opinion de moi, après que l'on a dit tant de mal de vous ?

Cest pour cela que l'Apôtre proteste que le monde lui est crucifié, et quil est crucifié au monde, c'est-à-dire que le monde et son honneur lui étaient en la même horreur qu'est aux yeux d'un passant la rencontre d'un homme attaché au plus infâme gibet, et qu'il était réciproquement en horreur au monde, voyant qu'il chérissait ce qu'il abhorrait, les mépris et les infamies ;

et c'est pour cela que cet homme apostolique assure qu'il était regardé comme un insensé. Oh ! que saint Ignace, le fondateur de la compagnie de Jésus, avait bien raison de dire aux siens, qui sont destinés pour faire de très grands biens par leurs emplois, que tout état dans lequel on est moqué et méprisé des hommes, et même tenu pour méchant et insensé, est un état précieux dans la vie spirituelle !

Je voudrais, dit la sainte que nous venons de citer, que l'étude de la pénitence fût dans l'amour des mépris et calomnies : en cela il n'est pas besoin de forces corporelles.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMer 14 Déc 2022, 22:25

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CHAPITRE VI

Des persécutions des hommes


Si l'on tombe en quelque véritable faute, vous diriez que c'est rendre une grande gloire à Dieu de la rendre publique. Si c'est une faute qui ne soit pas considérable, l'esprit humain est ingénieux à trouver des biais qui la font passer pour faute d'importance ; et quelquefois ces fautes légères donneront sujet à une grande persécution.

Il est rapporté dans la vie du saint homme, le P. Jean de la Croix, qu'après toutes les informations que l'on fit de sa vie, les articles donnés contre lui, quand ils eussent été véritables, n'étaient que des péchés véniels. Cependant quel bruit et quelles tempêtes ces informations ne firent-elles pas ? Si l'on ne peut pas nier les actions de vertu qui éclatent, on les blâme d'hypocrisie, on attribue les grâces particulières au démon, on soutient que la conduite n'est qu'illusion et tromperie.

Si l'on parle simplement de quelque Miséricorde que l'on a reçue de Notre-Seigneur, on crie au défaut d'humilité. Si l'on garde le silence dans les accusations dont on est chargé, on tire de là des preuves que l'on est coupable, on soutient que l'on est obligé, en bonne conscience, de se justifier, et qu'il y va de l'honneur de Dieu.

Si on parle, on dit que les saints ne disaient mot. Si on croit en certaines occasions devoir dire ses pensées, on juge que c'est orgueil. Vous diriez que les esprits des hommes ne sont remplis que de pensées d'opposition pour ces personnes.

On approuve ceux qui les maltraitent, on juge qu'elles en doivent bien de reste à ceux qui les offensent davantage. Tout est bien dans les autres, tout est mal dans celles-ci. Voici ce qu'en dit la Recluse de Flandre en son excellent livre De la Ruine de l'amour-propre.

Si l'on peut apercevoir quelque impression naturelle en laquelle il n'y aura pas de péché, l'on en fera de grands vices, et on dira : Voilà cette sainte personne ! Et ceci arrive, non-seulement par des personnes séculières, mais même des plus spirituelles, et quelquefois du confesseur, qui ne sait que penser de son pénitent.

Il n'y a calomnie qui ne se mette contre cette créature ; et, par de faux rapports de gens qui pensent bien dire, celle qui était auparavant eu honneur, en crédit, et estimée de tous les plus parfaits et vertueux, la voilà méprisée, moquée et abandonnée de toutes les créatures ; et, qui pis est, il semble que les esprits, et Dieu même, se bandent pour faire endurer cette personne.

Nous en ferons voir, avec le secours du ciel, un illustre exemple à la fin de ce petit ouvrage, en la personne de sainte Thérèse, renvoyant le lecteur qui en voudra savoir davantage, au livre De l'esclavage de l'admirable Mère de Dieu, où nous en avons rapporté quantité d'exemples.

Il suffit de dire ici, que le grand serviteur de Dieu, le P. Balthazar Alvarez, de la Compagnie de Jésus, confesseur de la sainte que nous venons de citer, et dont elle avait appris par révélation qu'il n'y avait personne au monde qui le surpassât en perfection, eut étrangement à souffrir du côté des hommes, et même de quelques-uns de sa compagnie.

Il y eut de faux témoignage contre lui, il fut chargé d'une faute notable dans une congrégation générale de sa société : on lui attribuait les fautes de ses disciples, qui ne parlaient pas comme il faut de l'oraison. C'est l'une des injustices des hommes, d'attribuer aux directeurs les manquements de ceux qu'ils dirigent. Sainte Thérèse assure qu'il n'eut pas peu à souffrir, à raison des jugements que l'on faisait d'elle. On se prenait de tout à lui.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyJeu 15 Déc 2022, 22:53

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CHAPITRE VI

Des persécutions des hommes


Après tous les discours que l'on peut tenir des personnes, l'on en vient à l'état. Voici comme en parle sainte Thérèse, au chap. 2 du Chemin de la perfection :

Souvent on nous tient de tels propos (elle parle de l'Oraison) : Cela est plein de dangers ; une telle s'est perdue par-là, l'autre a été déçue, cette autre qui priait beaucoup est tombée ; cela fait tort à la vertu ; cela n'est pas bon pour les femmes, d'autant plus qu'elles pourraient avoir des illusions : il serait plus à propos qu'elles filassent ; le Pater et l'Ave suffisent.

Au milieu de toutes ces persécutions, souvenez-vous bien que toutes les créatures ne sont rien devant Dieu, et qu'ainsi vous ne devez pas vous mettre en peine dêtre attaquée par le rien. Mon Dieu, vous voila bien embarrassée, ô pauvre âme ! Pourquoi vous tourmentez-vous de rien ?

Apaisez un peu votre esprit, rentrez en vous-même, ce n'est rien. Oh ! Que vous découvrirez clairement cette vérité dans l'instant de votre mort ! Courage ; le monde passe bientôt, et plus tôt pour vous que vous ne pensez.

Après votre mort, que vous nuira la contradiction des langues, le mépris des hommes, les humiliations en votre honneur ? Quoi ! Toutes les créatures ensemble ne sont rien devant Dieu ; leurs paroles sont donc moins que rien.

Ce qui vous inquiète est donc moins que rien. En vérité, n'est-ce pas une folie ? Quelques lumières que vous ayez par des clartés infuses et surnaturelles, ou par la science acquise, fussiez-vous le plus savant de l'univers, si vous ne savez parfaitement cette science de rien, vous êtes bien éloigné du royaume de Dieu. Mais il faut que cette science soit mise en pratique, il est facile d'en avoir des preuves :

si vous vous mettez encore en peine du qu'en dira-t-on, marque infaillible que vous ne l'avez pas. Écoutez, spirituel, vous êtes encore bien dans les ténèbres, si vous vous inquiétez de l'estime des hommes. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul suffit. Éprouvez-vous à cette pierre de touche.

N'attendez donc jamais grand chose de ces gens qui sont si curieux d'honneur, de réputation, qui sont si sensibles à ce que l'on pense ou que l'on dit d'eux.

Encore remarquez l'inutilité de leurs peines ; car ces gens au point d'honneur, qui, par politique, tâchent de gagner tous les coeurs et qui n'oublient rien pour contenter tout le monde, avec tous leurs effets, je parle même de ceux qui passent pour les plus obligeants de la terre, dont on dit qu'ils plaisent à un chacun, ne laissent pas de recevoir des coups secrets qui touchent au vif et qui leur donnent à penser bien davantage.

Combien faut-il que ces gens fassent de lâchetés, et souvent de péchés, pour ne pas irriter les créatures ! Combien de trahisons contre leur conscience combien de dissimulations sur le vice, le laissant impuni ! Combien de malversations dans leurs charges !

Combien d'épouvantables crimes en la présentation ou collation des bénéfices ! Combien de désordres soufferts dans les particuliers et dans les communautés !

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyVen 16 Déc 2022, 22:27

Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 Voies

CHAPITRE VI

Des persécutions des hommes


Après tous les discours que l'on peut tenir des personnes, l'on en vient à l'état. Voici comme en parle sainte Thérèse, au chap. 2 du Chemin de la perfection :

Souvent on nous tient de tels propos (elle parle de l'Oraison) : Cela est plein de dangers ; une telle s'est perdue par-là, l'autre a été déçue, cette autre qui priait beaucoup est tombée ; cela fait tort à la vertu ; cela n'est pas bon pour les femmes, d'autant plus qu'elles pourraient avoir des illusions : il serait plus à propos qu'elles filassent ; le Pater et l'Ave suffisent.

Au milieu de toutes ces persécutions, souvenez-vous bien que toutes les créatures ne sont rien devant Dieu, et qu'ainsi vous ne devez pas vous mettre en peine dêtre attaquée par le rien. Mon Dieu, vous voila bien embarrassée, ô pauvre âme ! Pourquoi vous tourmentez-vous de rien ?

Apaisez un peu votre esprit, rentrez en vous-même, ce n'est rien. Oh ! Que vous découvrirez clairement cette vérité dans l'instant de votre mort ! Courage ; le monde passe bientôt, et plus tôt pour vous que vous ne pensez.

Après votre mort, que vous nuira la contradiction des langues, le mépris des hommes, les humiliations en votre honneur ? Quoi ! Toutes les créatures ensemble ne sont rien devant Dieu ; leurs paroles sont donc moins que rien.

Ce qui vous inquiète est donc moins que rien. En vérité, n'est-ce pas une folie ? Quelques lumières que vous ayez par des clartés infuses et surnaturelles, ou par la science acquise, fussiez-vous le plus savant de l'univers, si vous ne savez parfaitement cette science de rien, vous êtes bien éloigné du royaume de Dieu. Mais il faut que cette science soit mise en pratique, il est facile d'en avoir des preuves :

si vous vous mettez encore en peine du qu'en dira-t-on, marque infaillible que vous ne l'avez pas. Écoutez, spirituel, vous êtes encore bien dans les ténèbres, si vous vous inquiétez de l'estime des hommes. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul suffit. Éprouvez-vous à cette pierre de touche.

N'attendez donc jamais grand chose de ces gens qui sont si curieux d'honneur, de réputation, qui sont si sensibles à ce que l'on pense ou que l'on dit d'eux.

Encore remarquez l'inutilité de leurs peines ; car ces gens au point d'honneur, qui, par politique, tâchent de gagner tous les coeurs et qui n'oublient rien pour contenter tout le monde, avec tous leurs effets, je parle même de ceux qui passent pour les plus obligeants de la terre, dont on dit qu'ils plaisent à un chacun, ne laissent pas de recevoir des coups secrets qui touchent au vif et qui leur donnent à penser bien davantage.

Combien faut-il que ces gens fassent de lâchetés, et souvent de péchés, pour ne pas irriter les créatures ! Combien de trahisons contre leur conscience combien de dissimulations sur le vice, le laissant impuni ! Combien de malversations dans leurs charges !

Combien d'épouvantables crimes en la présentation ou collation des bénéfices ! Combien de désordres soufferts dans les particuliers et dans les communautés !

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyDim 18 Déc 2022, 01:33

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CHAPITRE VI

Des persécutions des hommes


Tenez pour maxime de ne jamais rien faire pour plaire aux hommes, de n'omettre jamais rien, de peur de leur déplaire. Laissez la créature, n'envisagez que Dieu seul. Il y a de certaines choses indifférentes qu'il faut quitter, à l'exemple du grand Apôtre, quand elles font bruit, et que les faibles s'en scandalisent.

Mais il faut tenir ferme à faire le bien, malgré la contradiction des langues, à l'imitation du Fils de Dieu, qui continuait à manger avec les publicains et les pécheurs, pour prendre de là occasion de les retirer de leurs vices, laissant murmurer les scribes et les pharisiens, qui en étaient scandalisés et qui en faisaient de grands murmures.

Qui voudrait faire autrement priverait Dieu d'une grande gloire qu'il reçoit de quantité d'excellentes actions qui se font, et le démon empêcherait facilement les plus grands biens, lui étant aisé de susciter des bruits et des scandales pour les ruiner.

Le grand serviteur de Dieu dont nous avons parlé, le P. Balthazar Alvarez, souffrant beaucoup, comme il a été dit, à l'occasion de sainte Thérèse, la direction qu'il en avait faisant bien murmurer, il lui manda qu'il ne lui manquerait jamais, malgré tous ces bruits et murmures. C'était un homme qui ne regardait que Dieu seul.

Sa sainte était fort convaincue du mépris que l'on doit faire des discours des hommes au sujet de la pratique des vertus ; c'est pourquoi elle dit ces paroles : Si les hommes disent qu'il n'est pas bon de fréquenter si souvent la communion, lors on s'en approche plus souvent, s'ils disent qu'il y a du péril dans l'oraison, le serviteur de Dieu tâche de faire valoir combien l'oraison est bonne.

Elle dit de plus : Ne vous laissez pas séduire par qui que ce soit qui vous montre un autre chemin que celui de l'oraison. Si quelqu'un vous dit qu'en cela il y a du danger, tenez-le lui-même pour dangereux. Fuyez-le, ne laissez jamais écouler ceci de votre mémoire.

De dire que le chemin de l'oraison soit périlleux, Dieu ne le permet jamais. C'est une invention du démon que de jeter de telles frayeurs. Considérez, d'autre part, le grand aveuglement du monde qui ne voit pas les millions d'âmes qui se perdent par faute d'oraison ; et, si quelqu'un tombe dans ce chemin, il remplit de crainte les coeurs. Pour moi, je n'ai jamais remarqué de ruse du démon plus pernicieuse.

Finissons ce chapitre par ces paroles de l'Écriture : Ne savez-vous pas que l'amitié de ce monde est ennemie de Dieu ? (Jac. IV, 4)

C'est ce qui fait dire au divin Paul : Si je plaisais aux hommes, je ne serais pas serviteur de Jésus-Christ. (Galat. I, 10) Je vous laisse à méditer ces vérités à loisir, et puis vous verrez s'il faut se mettre en peine de l'amitié des hommes et avoir soin de leur plaire.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyDim 18 Déc 2022, 21:51

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CHAPITRE VII

De la contradiction des bons


Ceux qui sont à Jésus-Christ et à sa très sainte Mère souffrent des hommes en des manières différentes. Il y en a qui les persécutent par envie, jalousie, vengeance ; parce que leur bonne vie est contraire à leurs oeuvres ; parce qu'ils ne peuvent supporter la lumière de leurs ardeurs ; parce que l'ardeur de leur zèle travaille à la destruction de leurs mœurs corrompues, à les réformer et à établir une sainte discipline.

Il y en a d'autres qui les poursuivent, pensant rendre service à Dieu, agissant avec des intentions droites et bonnes. Or, entre ceux-ci il s'en rencontre qui poursuivent les gens de bien sans commettre aucun péché, Dieu permettant qu'ils aient des fondements justes pour le faire.

Le P. Louis Dupont, de la compagnie de Jésus, en la Vie du P. Balthazar Alvarez, rapporte sur ce sujet l'exemple du glorieux saint Joseph, qui soupçonna la très sainte Vierge d'un crime, sans aucune faute de sa part, parce qu'il la voyait enceinte et ne pouvait pas savoir la conception du Verbe en ses entrailles par l'opération du Saint-Esprit.

Il est vrai que le nombre de ces personnes est très rare, la corruption de la nature, l'amour-propre, les recherches secrètes du propre intérêt se rencontrant presque partout.

Souvent donc la nature corrompue se mêle avec les intentions les plus droites, soit parce qu'on prend les choses avec trop de chaleur, qu'on les pousse trop avant, que l'on veut en venir à bout avec trop d'empressement, que l'on a peur de paraître y avoir été trompé ; soit parce qu'on se laisse trop prévenir, se rendant trop facile à écouter les accusations, se préoccupant l'esprit, se remplissant la mémoire des fautes que l'on objecte, sans penser avec assez de loisir aux raisons contraires, soit parce qu'on donne trop de lieu à l'opération du démon, qui, voulant, dans ces occasions, s'emparer de l'imagination, grossit les espèces, remue et agite les passions, en sorte que l'on est peu susceptible des véritables raisons que l'on n'entend presque pas.

Nous en avons un illustre exemple en la personne de l'un des supérieurs du vénérable P. Jean de la Croix, qui ne cessa d'exercer le serviteur de Dieu d'une façon très fâcheuse, jusque-là qu'il avait peine qu'on allât le voir.

Et l'histoire nous apprend que son imagination était occupée par un démon, ce qui rendait inutile tout ce qu'on pouvait lui dire à l'avantage du saint homme, et le tenait toujours en colère et dans l'aigreur.

Or, ces personnes, avec toutes leurs bonnes intentions, ne lassent pas d'être coupables : après avoir servi à Dieu pour purifier et sanctifier ses meilleurs serviteurs, elles sont châtiées en ce monde ou en l'autre vie dans le purgatoire par de grandes peines, comme l'histoire des saints nous l'apprend.

Il est vrai que ces personnes ne voudraient pas agir de mauvaise foi ; mais il y a de leur faute à se laisser tromper, soit pour les raisons qui ont été dites, soit pour d'autres. Enfin c'est une chose fâcheuse de faire souffrir les serviteurs de Dieu, avec toutes les bonnes intentions que l'on a, et le démon s'en sert pour ses desseins.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyLun 19 Déc 2022, 23:28

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CHAPITRE VII

De la contradiction des bons


Dieu tout bon a sa gloire pour fin dans l'exercice de ses serviteurs et la sanctification de leurs âmes, et il établit son règne d'une manière admirable par les travaux et les persécutions qu'ils souffrent, de telle sorte qu'il accomplit ses plus grands desseins par la voie des croix, voie cachée à la prudence des hommes qui ne peuvent se persuader que les humiliations et anéantissements soient des moyens avantageux pour faire le bien ; car quelle apparence qu'un homme dans les fonctions apostoliques y réussisse mieux par les rebuts, les délaissements, les calomnies et autres souffrances ?

Ne semble-t-il pas qu'un homme de la sorte a besoin d'une haute réputation, de l'estime et de l'amitié des créatures ? Cependant, qu'on regarde l'adorable Jésus, les saints apôtres qui ont converti l'univers, les plus grands saints dont la divine Providence s'est le plus servie, et vous les verrez accomplir tous les grands desseins de Dieu, étant accablés sous ces sortes de croix.

C'est ce qui fait que Dieu ne permet pas seulement qu'ils soient exercés par les méchants, mais encore par les bons. Ce serait peu de souffrir par des personnes dont les témoignages ne font pas toute l'impression possible sur les esprits :

il est à propos de souffrir par des gens de probité, dont on ne puisse pas rejeter facilement les sentiments. Tels étaient ceux qui persécutaient sainte Thérèse ; leur autorité était si grande, et leur vertu si considérable, que c'était beaucoup les offenser que de ne les pas croire, comme dit le prélat qui a écrit la Vie de cette sainte.

Aussi le saint P. Pierre d'Alcantara, remarque bien que c'était l'un des plus grands travaux qu'elle eût soufferts, que la persécution des bons. Les piqûres des mouches à miel, disait Notre-Seigneur, sur ce sujet, à une sainte mère, sont bien plus douloureuses que celles des autres mouches.

On ne manque pas de dire que les accusations sont prouvées, puisque des gens de probité condamnent ceux contre lesquels elles sont faites. On croit que ces gens qui ne sont pas des novices en fait de vertu, et qui ont beaucoup de lumières, ne se trompent pas ; et quand même la passion y serait mêlée, l'on ne pourrait se la persuader.

Ainsi l'on conclut, sans hésiter, à la condamnation des personnes, sans en avoir le moindre remords de conscience ; et voilà l'anéantissement de ces âmes exercées que Dieu prétend sanctifier par ses voies, ce qui n'arriverait pas si les méchants étaient les seuls qui leur fussent opposés.

Le démon, au contraire, a bien d'autres fins dans ses contradictions, s'en servant pour empêcher mille biens qui arriveraient par le moyen des serviteurs de Dieu persécutés, les décriant, ou au moins rendant leur conduite suspecte, afin que l'on ne prenne aucune confiance en eux, voyant bien que Dieu leur accorde des grâces extraordinaires dans leurs emplois.

Quelquefois même il se transforme en ange de lumière, paraissant à de certaines personnes à qui il donne des avis conformes à ses desseins, pour détourner les âmes de se servir des serviteurs de Dieu, colorant les choses de beaux prétextes de la gloire de Dieu et du bien des consciences ; et s'il arrive que ces illusions soient prises pour des révélations divines, il mène les choses à des extrémités incroyables : ceux qui s'y arrêtent se persuadent agir par les ordres de Dieu.

Que les personnes de probité prennent garde de ne pas seconder les desseins de cet esprit infernal, et qu'elles apprennent une bonne fois que, quoique l'on y pense pas, souvent l'on donne lieu à ses entreprises, même avec de très bonnes intentions, dont il ne laisse pas de profiter, comme nous l'avons dit plusieurs fois.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMer 21 Déc 2022, 00:20

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CHAPITRE VIII

De l'abandonnement des créatures, et particulièrement des amis


Nous nous plaignons souvent de ce qui doit faire le sujet de nos joies ; et lorsque nous pensons être les plus misérables, c'est alors que nous sommes les plus heureux.

Cette vérité est tout éclatante à ceux qui se servent des lumières de la foi au sujet des délaissements des créatures et spécialement des amis. Il est vrai que l'abandonnement, surtout des personnes amies, des proches, ou de ceux que l'on a beaucoup obligés, est une des choses du monde les plus sensibles.

Le bienheureux Henri de Suso ayant été accusé par une malheureuse femme qui lui porta même, et lui laissa entre les mains, un enfant qu'elle prétendait être de lui, voulant se consoler avec quelques-uns de ses amis spirituels, en fut grandement rebuté : ils ne voulurent pas même lui parler.

C'est ce qui est assez ordinaire, on ne voit pas volontiers les personnes humiliées. Or le saint homme avoua que ce lui fut un coup très sensible. Mais le Prophète parlant en la personne de notre débonnaire Sauveur, ne marque-t-il pas que le délaissement de ses amis lui a été une affliction bien rude et une douleur extraordinaire

Cependant le chrétien, qui est un homme de grâce, dont la vie est surnaturelle, trouve des biens inestimables dans les privations les plus rigoureuses de la nature. Enfin c'est tout dire, que l'on trouve Dieu. Où il y a plus de créatures, on y rencontre Dieu seul. Ô douces et aimables vérités, qui faites le paradis des âmes !

Hélas ! Si les hommes vous entendaient ! L'esprit d'amour, dit l'histoire de sainte Catherine de Gênes, lui ôta tous ses amis, et les personnes spirituelles dont elle recevait quelque soulagement, et elle demeura seule, abandonnée, tant de dedans que de dehors ; il la priva même de son confesseur.

C'est que Dieu en voulait faire une créature toute divine : aussi cette sainte a été incomparable dans le pur amour de Dieu seul. Saint Paul vivait pas, il n'y avait que Jésus seul en l'homme apostolique ; mais il fut élevé à une possession glorieuse par les privations extrêmes.

Ô mon Dieu, que les conduites de la Providence sont admirables ! Le grand Apôtre se trouva délaissé des Galates, il devint même leur ennemi pour leur avoir dit trop franchement leurs vérités : il se trouva rebuté de ces peuples dont lui-même dit des merveilles en parlant de l'amitié qu'ils lui avaient témoignée, jusque-là qu'ils l'avaient reçu comme un ange du ciel, comme Jésus-Christ lui-même ; et pour ainsi parler (ce sont les termes de l'Apôtre), ils se fussent arraché les yeux pour les lui donner, s'il en eût eu besoin. (Galat. IV, 15)

Ne déclare-t-il pas dans la seconde Épitre à Timothée, qu'il s'est trouvé abandonné de tout le monde ? Mais en même temps il ajoute que le Seigneur l'a assisté ; tant il est vrai que Dieu est où les créatures manquent.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMer 21 Déc 2022, 23:22

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CHAPITRE VIII

De l'abandonnement des créatures, et particulièrement des amis


Mais y a-t-il jamais rien eu de semblable à l'humanité sainte de l'adorable Jésus, qui a été unie hypostatiquement au Verbe divin ? En sorte qu'il est vrai de dire que Jésus est Dieu ; et ensuite, chose admirable, il est certain que les abandonnements qu'il a portés, sont incomparables.

Il est trahi par un de ses disciples ; le premier de ses apôtres le renie ; tous le quittent ; les anges le laissent à la cruauté de ses ennemis ; il se sépare de sa sainte Mère, la laissant au pied de la croix ; le Saint-Esprit le conduit au sacrifice, comme l'enseigne l'Apôtre ; le Père éternel l'abandonne ; il se délaisse lui-même, en sorte que ses sujets, ses créatures, le ciel, la terre, et, comme remarque un excellent auteur, son Père, sa Mère, le Saint-Esprit, et Jésus même ne font qu'un corps pour affliger Jésus. Toutes les puissances divines, célestes, humaines et infernales s'unissent pour le tourmenter.

Ces vues, si l'âme en est un peu pénétrée, donnent plus d'envie de l'abandonnement des créatures que de crainte. Non, non, que la nature frémisse tant qu'elle voudra, que l'esprit humain raisonne tant qu'il lui plaira ; ce spectacle d'un Dieu-Homme ainsi délaissé, inspire un amour incroyable pour tous les délaissements possibles.

Quel moyen, après cela, de n'en être pas saintement passionné, de ne pas soupirer d'amour après ces aimables abandonnements ? Quel bonheur d'y avoir quelque part, et combien s'en doit-on tenir heureux ! Quelle fortune comparable à celle qui nous fait entrer dans les états du Roi du ciel et de la terre ! Le dessein que j'ai pris de ne faire qu'un petit abrégé de cette matière en cet ouvrage, m'arrête : il y aurait de quoi écrire ici pour le reste de la vie.

Ô les douces, heureuses et agréables nouvelles, lorsqu'on nous vient dire que tout le monde nous quitte, et les personnes mêmes dont on ne l'aurait jamais pensé ! Allez, dit l'âme, allez, créatures ; retirez-vous, à la bonne heure.

Vos éloignements nous sont de douces approches du Créateur. Ah ! Que l'échange en est heureux ! Dieu pour la créature, répétons-le, Dieu pour la créature ! Ô mon âme, quelle tromperie plus funeste que de chercher la consolation dans l'être créé !

Consolations trompeuses, vous êtes de grandes et véritables désolations. Voici ce qui arrive. Nous faisons à peu près comme ces gens qui tombent dans quelque abîme ; ils se prennent partout où ils peuvent, de peur d'y tomber. S'ils rencontrent quelque chose où ils puissent se prendre infailliblement, ils s'y arrêteront.

Hélas ! voilà ce que font les pauvres créatures qui sont attirées et appelées à la glorieuse perte d'elles-mêmes, en l'abîme de l'être de Dieu par l'union de sa grâce ; elles s'attachent à ce qu'elles rencontrent, il faut qu'elles ne trouvent plus rien pour se laisser abîmer. Ô abîme divin, ô mon cher abîme, qu'à jamais ma chétive âme soit perdue en toi pour ne se trouver jamais !

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyJeu 22 Déc 2022, 23:33

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CHAPITRE VIII

De l'abandonnement des créatures, et particulièrement des amis


Ô merveilleux et terrible exemple de nécessité, de tout quitter pour tout trouver. Les apôtres, après la résurrection, n'aimaient pas seulement Jésus leur bon maitre comme homme, mais comme Fils de Dieu ; mais parce qu'ils l'aimaient pour leur consolation, pour leur satisfaction, il est obligé de leur dire, qu'il est expédient qu'il se retire d'eux.

Apprenez de là, ô âmes qui souffrez des abandonnements intérieurs, qu'il est utile de les porter. Sainte Madeleine tourne le dos aux anges qui lui parlent, quoi qu'elle en pût recevoir des consolations indicibles : car il est vrai que les anges et les saints ne sont que des moyens pour aller au Créateur, et qu'il faut s'en séparer quand ils en divertissent ; comme il arrive quelquefois aux âmes élevées, lorsqu'elles sont actuellement dans l'oraison d'union.

Mais il y a bien plus : il faut même mourir à Jésus dans le sens qu'il a été dit, pour ne vivre qu'à Jésus, pour Jésus et de Jésus. C'était la pratique du divin Paul, qui protestait ne connaître plus Jésus selon la chair, en tant qu'il peut satisfaire à l'amour-propre. (II Cor. v. 16)

Il y faut tellement voir Dieu, que le divin Sauveur ne peut souffrir qu'on l'appelle bon, quand on ne le considère que comme un saint ou un prophète. Notre bon Maitre, lui dit-on ; quelles paroles mieux dites ? et cependant il ne peut les souffrir. Aussitôt il répond : Il n'y a personne de bon que Dieu. (Matth. XIX, 17) Disons donc toujours : Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.


ORAISON À LA TRÈS SAINTE VIERGE,

La consolation des affligés


Sainte Vierge, ce n'est pas sans sujet que les Chrétiens de toute part ont recours à vous, comme Notre-Dame de Consolation.

C'est avec grande justice que l'Église chante que vous êtes la consolation des affligés, puisqu'il n'est pas possible de jeter les yeux avec une intention chrétienne sur tout ce qui s'est passé durant le cours de votre sainte vie toute pleine de croix, sans en être puissamment consolé.

Ne pouvoir douter sans crime que vous êtes la Mère de Dieu, savoir d'autre part qu'il vous a donné pour partage en ce monde la pauvreté, le mépris et la douleur, c'est être dans la dernière conviction que ces souffrances sont les plus riches présents du ciel.

Après cela, quel moyen de n'être pas consolé, de ne pas surabonder en joie de se voir honoré de ces faveurs ? Sainte Vierge, que ces vérités ne nous partent pas de devant les yeux, et que votre amour soit toujours dans notre cœur pour en faire un saint usage. Ainsi soit-il.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptySam 24 Déc 2022, 00:38

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE PREMIER

Des peines d'esprit, et premièrement des tentations d'infidélité et de blasphème


Un auteur a fort bien dit que comme les croix intérieures des Chrétiens sont une expression ou imitation des croix intérieures de Jésus-Christ, et que comme cette vie crucifiée par des peines qui ne se voient point, représente la vie cachée d'un Dieu-Homme qui renferme ses plus grandes merveilles ; de même ceux qui les portent, sont les plus belles images de ce divin Sauveur.

Les autres martyrs ont les anges et les hommes pour spectateurs, ceux-ci n'ont que Dieu seul pour témoin ; c'est ce qui rend ces états plus saints, puisqu'ils vous mettent hors de la complaisance des créatures, qui savent peu plaindre ou peu louer ce quelles ne voient et n'entendent pas.

Au reste, ces souffrances surpassent de beaucoup toutes les peines extérieures, qui sont des croix douces quand l'esprit est satisfait. C'est ce qui a fait dire à sainte Thérèse que les travaux des contemplatifs étaient incomparablement plus rudes que tous ceux de la vie active.

Pour commencer à en traiter, il est à propos de descendre dans le particulier, et premièrement de parler des peines qui arrivent au sujet des tentations contre la foi. Ceux qui auront quelque expérience de cette sorte d'exercice avoueront qu'il est plus rude et le plus terrible de tous. C'est dans cette épreuve que l'âme peut dire ces paroles d'un prophète :

Il a fermé mes voies avec des pierres carrées (Thren. III, 9) ; car toutes les avenues en sont bouchées à la consolation. Dans les autres, il reste au moins une consolation, qui est la pensée de Dieu, je veux dire la foi qu'il y en a un ; car, pour le souvenir actuel et connu, souvent il est ôté dans plusieurs autres tentations.

Mais ici le doute vient qu'il n'y en a point. De quel côté donc pourrait-on se consoler ? De la part de la terre ? Hélas ! C'est ce qui ne se peut. Du côté du ciel ? Il semble qu'il manque. De la vie présente ? C'est où l'on trouve ses peines. De l'autre vie ? Il parait qu'il n'y en a point. En vérité, cette épreuve est étrangement pénible.

Les âmes néanmoins ne doivent pas s'abattre sous ces croix. Elles doivent savoir que Dieu tout bon les a fait porter à plusieurs de ses saints. Un grand nombre d'élus ont marché dans cette voie. De notre temps, on a vu la vertueuse mère de Chantal pleurer à chaudes larmes, disant qu'elle se voyait sans foi, sans espérance et sans charité.

On a vu un saint, général d'un ordre réformé, tellement travaillé de cette tentation, lui qui consolait tous ceux qui étaient tentés, par ses avis et ses livres spirituels, étant un grand maître de la vie intérieure, qu'il était obligé de crier à haute voix : Je crois, je crois, demandant ensuite aux religieux qui étaient auprès de lui s'ils lui avaient ouï prononcer ces paroles.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyDim 25 Déc 2022, 02:28

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE PREMIER


Des peines d'esprit, et premièrement des tentations d'infidélité et de blasphème

Que faut-il donc faire dans cette épreuve, sinon de se donner bien garde de raisonner, ne se laissant pas aller à un artifice du malin esprit, qui nous suggère qu'il est à propos de chercher des raisons pour nous délivrer de cette tentation.

L'expérience fait assez voir que c'est le moyen de s'embarrasser davantage. Mais je vous dis de plus : Fuyez en cette rencontre le combat avec le démon.

Si une fois vous venez aux prises par le raisonnement de cet esprit artificieux, vous êtes pris, et votre perte est comme assurée.

On rapporte d'un savant homme qui se mourait, que le démon ayant pris la forme humaine, et s'étant travesti en la personne d'un docteur considérable qui paraissait lui rendre une visite de civilité, il pensa être perdu, ayant voulu raisonner avec ce démon déguisé, sur les matières de la foi.

Bien lui en prit d'avoir jeté les yeux sur une image de la sainte Vierge, qui était proche de son lit : car ce regard d'amour mit en fuite l'ennemi, et, sans ce secours de la Mère de toute Miséricorde, c'était fait de son salut.

Saint François de Sales assurait que sans un secours extraordinaire du ciel, il eût succombé à une tentation très subtile contre le très saint sacrement de l'autel ; tentation si dangereuse, que jamais ce grand évêque ne l'a voulu dire, en prévoyant le danger.

Toutes les hérésies ne viennent que de la liberté qu'on prend d'examiner les vérités de la religion, s'appuyant sur ses propres lumières, sur son raisonnement, sur les interprétations que l'on donne à l'Écriture, aux conciles, aux décisions des souverains Pontifes, contre la doctrine du grand Apôtre, qui enseigne clairement qu'il faut captiver l'entendement sous l'obéissance de la foi. (II Cor. X, 5)

Car que veut-il dire par cette captivité, sinon de le tenir arrêté et lié sous l'obéissance de la foi, croyant simplement ce que Dieu nous a révélé par lui-même ou par son Église, assujettissant son esprit sous les décisions des conciles des Souverains Pontifes, auxquels le Fils de Dieu a donné de confirmer leurs frères dans la foi ?

Nous devons être sages par l'expérience de tant de siècles, qui nous apprennent que les hérétiques n'ont pas manqué de raisons spécieuses, subtiles et fortes en apparence ; se servant de l'Écriture, qu'ils citaient continuellement, aussi bien que de l'autorité des Pères ; mettant au jour de beaux ouvrages qui charmaient les esprits par la douceur de leur style, la beauté de leur éloquence ; plusieurs même gagnant les coeurs par les exemples d'une vie édifiante, austère, et dans le mépris du siècle.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyDim 25 Déc 2022, 21:45

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE PREMIER

Des peines d'esprit, et premièrement des tentations d'infidélité et de blasphème


Mais parce qu'ils manquaient d'une sincère soumission au chef de l'Église et aux conciles, ils ont erré malheureusement, aussi bien que tous ceux qui les ont suivis. Plusieurs royaumes ont perdu la foi de cette manière.

Ô bienheureux ceux qui, obéissant simplement au Pape et à l'Église, sont demeurés dans la véritable religion ! Les luthériens et les calvinistes, dans le dernier siècle, criaient hautement que le Pape se trompait, qu'ils voulaient un concile général ; ensuite, se voyant encore condamnés par le concile, ils disaient qu'il n'était pas légitime, à raison de la brigue du Pape ; et en disant toutes ces choses, ils se sont effroyablement trompés, et tous leurs adhérents, qu'ils ont engagés avec eux dans la condamnation éternelle.

Ceux qui vivaient pour lors, qui s'en sont rapportés aux Souverains Pontifes et aux conciles, ont conservé la foi pour eux et pour leur postérité ; et si nous vivons dans un pays catholique, nous en avons l'obligation à leur obéissance.

Le grand remède donc, dans ces tentations, est celui que conseillait saint François de Sales : prendre la fuite par la porte de la volonté, laissant celle de l'esprit raisonnant. C'est en cette matière que le conseil des Pères de la vie spirituelle doit avoir lieu, qui recommande tant l'abstraction.

C'est pour lors qu'il est nécessaire de s'en servir, durant même le temps de l'oraison, se tenant dans une abstraction totale par un acte direct, évitant toutes les réflexions volontaires ; je dis volontaires, car l'on ne peut pas empêcher mille et mille pensées qui viennent de toutes parts, seulement il les faut laisser passer sans s'y arrêter, au moins de propos délibéré. Nous en avons appelé plus amplement dans notre livre Du règne de Dieu en l'oraison mentale.

Mais que fait-on, dira quelqu'un, durant cette abstraction ? L'on y pratique quantité d'actes excellents, comme nous l'avons montré dans le livre cité ci-dessus, et en particulier celui de la foi, qui est d'autant plus pur et plus en sureté, qu'il est moins connu et que le démon ne le peut combattre :

ce qui le tourmente beaucoup ; test pourquoi il n'oublie rien pour faire descendre dans des opérations sensibles, afin qu'il y avoir lieu de combattre l'âme, à laquelle il ne peut rien faire tant qu'elle est retirée dans la forteresse de son fond au centre.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyLun 26 Déc 2022, 23:03

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE PREMIER

Des peines d'esprit, et premièrement des tentations d'infidélité et de blasphème


Mais comment pourrais-je produire des actes de foi lorsque j'en suis privé ? dira celui qui est dans cette épreuve. Je ne puis faire d'actes, disait la sainte mère de Chantal ; ce m'est un martyre, quand je vois tout le monde savourer le bien de la foi, de m'en voir privée.

C'est se tromper, répond un grand prélat ; l'on n'est pas privé de l'acte de la foi, quoiqu'il le semble, et qu'on ne l'aperçoive pas. Sous un grand tas de cendres chaudes il y a encore un charbon vif, et d'autant plus ardent qu'il est plus couvert, le feu enclos dans une fournaise étant bien plus actif que celui qui a l'air plus libre.

Et en effet, il faut que la foi soit bien vive, pour retenir l'âme dans la crainte de Dieu au milieu de tous ces renversements. Hélas ! vous vous plaignez de n'avoir plus de foi ; et c'est la foi qui vous fait plaindre de la sorte. Si vous n'en aviez plus, pourquoi craindriez-vous le péché et les tentations ?

Celui qui en est véritablement privé, comme les athées, s'abandonne à toutes sortes de crimes. Pourquoi vous tenez-vous avec respect devant le saint sacrement, pourquoi vous confessez-vous, si ce n'est parce que vous croyez ces sacrements ? Il est donc vrai que vous avez la foi, comme il est certain que vous ne la sentez pas.

Pour ce qui regarde les tentations de blasphèmes, elles ne sont pas si dangereuses ; elles font plus de peur que de mal, par l'horreur qu'elles impriment. Souvenez-vous que, quand tous les blasphèmes de l'enfer vous passeraient par l'esprit, vous n'en seriez pas moins agréable aux yeux de Dieu.

Apprenez une bonne fois que les plus maudites pensées ne vous rendent point criminel ; c'est le seul, parfait et entier consentement de la volonté. Ne vous mettez pas en peine ; votre volonté, votre coeur n'est point librement dans ces horribles blasphèmes, non plus que dans les attaques contre votre foi.

La tentation est si pressante, et le pauvre esprit si accablé, que l'on pense consentir quand on résiste. Tâchez de vous tenir le plus tranquille que vous pourrez, et surtout évitez le chagrin et l'inquiétude volontaire.

Ô mon cher Théophile, s'écrie l'illustre prélat du Bellay en sa Lutte spirituelle, si vous saviez le don de Dieu ! Ces tentations, que vous prenez pour des torrents qui ravagent votre foi, me sont autant de marques honorables de votre fidélité ; et tel sera, comme je le crois, le jugement de ceux qui ont quelque expérience en cette escrime ou lutte spirituelle.

Vous la maudissez, et moi je la bénis ; et quand je la voudrais maudire, il ne serait non plus en ma puissance, qu'à Balaam de jeter des imprécations contre l'armée d'Israël. (Num. XXIV, 1 et seq.)

Le démon, cet impudent, osa bien dire au Fils de Dieu, qu'il lui donnerait des royaumes, s'il voulait se prosterner devant lui et l'adorer. Si de semblables idées passent par votre esprit, vous en étonnez-vous, et pensez-vous qu'il redoute davantage le disciple que le maître ?

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMar 27 Déc 2022, 22:38

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE PREMIER

Des peines d'esprit, et premièrement des tentations d'infidélité et de blasphème


Finissons ce chapitre par les sentiments de sainte Thérèse. J'avoue, disait-elle, que tant plus je rencontre de difficultés à concevoir un mystère de notre foi, et tant plus j'ai d'inclination à le croire, et j'y ressens d'autant plus de dévotion.

Mon esprit est aussitôt satisfait dans la difficulté, en me représentant que Dieu peut agir d'une manière que je n'entends point, et sans qu'il soit besoin qu'il nous le fasse comprendre, et que nous le trouvions agréable. Je me sens si forte, qu'il me semble que je m'opposerais à tous les luthériens pour la moindre cérémonie de l'Église.

Cette grande sainte, en mourant, assurait qu'elle était consolée de mourir fille de l'Église ; la sainte sur Marie de l'Incarnation ajoutait, et fille de la très sainte Vierge. Que les âmes ne s'étonnent pas si ces inclinations et pensées ne leur sont pas sensibles : comme il a été dit, qu'elles demeurent dans la foi cachée dans leur fond, et qu'elles ne s'inquiètent plus de rien.

CHAPITRE II

Des tentations de réprobation, de découragement et de désespoir


Sainte Thérèse écrit dans le chapitre 1er de la 6e demeure du Château intérieur que le démon fait entendre à l'âme qu'elle est réprouvée de Dieu. Elle pouvait en parler par son expérience, ayant reçu ces plaies du ciel, pour parler avec l'évêque qui a écrit sa Vie, comme si Dieu lui eût tourné le dos.

Une de ses religieuses, dans le couvent d'Alve, fut tourmentée durant sept ans par les démons, qui lui mettaient dans l'esprit qu'elle était damnée sans ressource. Il me semble, dit sainte Catherine de Gênes, que je suis abandonnée de l'aide divin ; au moins je n'en ai aucun sentiment qui puisse être connu. Dans nos jours, le grand saint François de Sales a été tenté par ces épreuves ; il n'est pas possible d'écrire le grand nombre de bonnes âmes qui ont été rudement affligées de cette tentation.

Mais enfin, il n'y a point à douter. Dieu veut d'une volonté sincère notre salut. Il y a plus, il le veut davantage que nous ne le voulons nous-mêmes ; et il a plus fait pour nous sauver que nous ne ferons jamais, et même que nous ne pouvons faire : en vérité, c'est ce qui est infiniment consolant.

Il est vrai, nous nous aimons, mais avons des attaches incroyables pour ce qui nous touche, pour nos propres intérêts ; mais il est encore plus véritable que Dieu a plus d'amour pour nous, pour notre bien, que nous n'en pouvons avoir.

Que celui qui en doute, jette les yeux sur son anéantissement dans l'Incarnation ; qu'il regarde la crèche ;

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyMer 28 Déc 2022, 23:15

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE II

Des tentations de réprobation, de découragement et de désespoir


Qu'il aille en esprit sur le Calvaire ; qu'il fasse bien attention à l'état de mort où il est depuis plus de dix-huit cents ans en la divine Eucharistie, en autant de lieux qu'il y a d'autels au monde où se célèbre le très saint sacrifice de la messe ; qu'ensuite il réfléchisse amoureusement sur cet article de la foi, qu'il est descendu des cieux pour nous autres hommes, et pour notre salu.

Et puis quil il voie s'il y a la moindre apparence, la moindre ombre de pouvoir douter de sa bonne volonté pour le salut de nos âmes ; encore davantage, que son amour, pour rompre entièrement et ôter toutes les difficultés qui pourraient se présenter sur ce sujet, a voulu nous obliger, sous peine d'encourir sa disgrâce, de recevoir son précieux corps à la mort, son âme, sa divinité, comme sil nous voulait dire :

Ô pauvre âme, de quoi t'affliges-tu ? Peux-tu avoir peur que je ne te donne pas mon paradis puisque je me donne à toi-même ? Et afin que tu sois plus assurée, non seulement je te permets de me recevoir, mais je te le commande, avec un amour si pressant, que tu ne pourras t'en priver, s'il est en ton pouvoir, sans perdre ma grâce à mon amitié. Les pensées de réprobation ne viennent pas de ce Dieu d'une Miséricorde infinie, mais de l'ennemi de notre salut, par l'envie et la rage qu'il a conçue contre notre bien.

C'est pourtant une vérité certaine, que Dieu tout bon permet cet exercice pour le plus grand bien de nos âmes ; et on y doit se comporter à peu près comme dans les tentations de la foi. Le raisonnement n'y est pas bon ; je dis ordinairement, pour les personnes fortement tentées au sujet de la prédestination.

C'est un labyrinthe à l'esprit humain dont il ne se tirera pas. Le secret est de faire, autant que l'on peut abstraction des pensées qui arrivent à ce sujet, n'y réfléchissant pas, au moins volontairement, s'abandonnant sans réserve à la Divine Providence, sans en examiner les desseins et les conseils, qui sont infiniment au-dessus de la portée de nos faibles esprit, allant toujours son chemin dans les voies de Dieu, et s'acquittant de ses devoirs ordinaires.

Celui à qui un démon travesti en ange de lumière avait dit qu'il était réprouvé, fit un acte héroïque de pur amour, lorsqu'il prit là sujet d'en servir Dieu avec plus de soin et de fidélité.

Hélas ! dit-il, si par mes fautes je mérite d'être damné et que je ne puisse aimer Dieu éternellement, au moins il faut que je l'aime en cette vie de la bonne manière.

Ô mon âme, puisque nous n'avons qu'un certain nombre d'années bien courtes à aimer la divine bonté, aimons donc, aimons, il n'y a pas un moment à perdre. Récompensons, par la faveur du divin amour en ce monde, ce que nous ne pourrons pas faire en l'autre. Le démon fut grandement confus ; et voilà la manière excellente de le combattre, se servir de ses tentations pour en mieux faire.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyVen 30 Déc 2022, 09:41

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CHAPITRE II

Des tentations de réprobation, de découragement et de désespoir


Toujours, quoiqu'il arrive, on ne doit jamais se décourager, jamais s'abattre. Cette règle est si générale, qu'elle ne souffre aucune exception. Quelques prétextes donc dont vous puissiez servir, ne peuvent jamais donner de véritable lieu au découragement.

Quand vous auriez commis tous les péchés de tous les hommes ensemble, ne vous découragez jamais : souvenez-vous que la rémission des péchés est un des articles de notre foi. Pensez bien à cette vérité, qu'il faut croire la rémission des péchés, sous peine de damnation éternelle.

Mais, me direz-vous, je suis le plus grand pécheur du monde ; j'ai fait des abus et des profanations de sa grâce, qui vont au delà de tout ce que l'on peut penser. Ma vie s'est passée dans de continuelles récidives, après les lumières et faveurs extraordinaires du ciel.

Non, tout cela n'épuisera pas la bonté infinie d'un Dieu. Dans la vérité, si nous avions affaire à une bonté limitée, comme celle des créatures, nous aurions tout sujet de craindre, mais une bonté infinie est le sujet de nos espérances : c'est lui faire une injure signalée que d'en désespérer, et c'est un des péchés contre le Saint-Esprit. Quand il ne vous resterait plus qu'un instant de vie, ne perdez pas courage ; il est encore temps d'éprouver les grandes Miséricordes dans l'adorable Jésus.

Tous me direz encore que, depuis même que vous êtes dans le service de Dieu, vous ne faites que tomber : et moi je vous dis que vous ayez, avec le secours du ciel, à vous relever courageusement. Si vous tombez cent fois, mille fois par jour, relevez-vous autant de fois.

Considérez une personne qui voyage, et qui fait bien des chutes : n'est-il pas vrai qu'en tombant et se relevant, enfin elle arrive où elle va, quoiqu'elle y emploie plus de temps que celui qui irait sans broncher, et qu'elle souffre plus de peine. Mais si cette personne, sous prétexte qu'elle a fait grand nombre de chutes, demeurait abattue dans la boue, sans doute qu'elle n'achèverait jamais son voyage, et que ce serait le plus grand mal qu'elle pourrait faire.

Appliquez-vous ceci dans les voies du salut. Allez, servez-vous de vos chutes pour mieux avancer ; et jamais, sur toutes choses, de découragement. Mais je vous avertis de ne pas remettre à vous relever de vos fautes au temps d'une confession que vous préméditez.

Quel plaisir y a-t-il de demeurer dans la boue et la fange, quand ce ne serait qu'un quart d'heure ? Faites en sorte que l'on puisse dire de vous : Aussitôt tombé, aussitôt relevé. Si vous me répliquez que vous tombez même dans quelques fautes notables :

à la vérité voilà bien de quoi vous humilier, et de grands sujets de contrition ; mais après tout, reprenez une nouvelle vigueur dans le sang de Jésus-Christ, et sous la protection de la Mère de toute Miséricorde : je ne me lasserai pas de vous répéter, ne vous découragez jamais.

Ainsi, ce n'est pas une raison que celle que plusieurs âmes tentées apportent ordinairement, quand on leur propose l'exemple des saints qui ont porté des tentations semblables à celles qu'elles souffrent, que leurs peines ont bien une autre cause, qui ne vient que de leurs péchés ; car, après avoir considéré que souvent les saints apportaient de pareilles raisons durant le temps de leurs épreuves, je veux que ces souffrances soient des châtiments des crimes, cela ne doit pas faire perdre le courage ; bien au contraire, il n'y a rien qui soit plus capable de le relever.

Dieu ne punit pas deux fois une même faute. Oh ! qu'il est doux, disait saint Bernard, que Dieu se mette en colère contre nous en cette vie, et de descendre en enfer tout vivant ! Ceux qui y descendront en cette vie, n'y descendront pas en l'autre.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon   Méditation avec Les saintes voies de la Croix de M. Henri-Marie Boudon - Page 2 EmptyVen 30 Déc 2022, 17:49

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE II

Des tentations de réprobation, de découragement et de désespoir


Par la tentation, dit l'illustre prélat du Bellay, nous sommes châtiés saintement. Combien donc serions-nous injustes si, lorsque les tentations nous oppressent, nous pensions être abandonnés de Dieu, puisque c'est alors que sa charité nous presse davantage ?

Tant s'en faut, dit saint Jérôme, que ce soit une marque d'être délaissé de Dieu, qu'au contraire c'est un signe particulier de son soin. La tentation marque élection. Ceux qui démon sont pas éprouvés, sont réprouvés.

Le démon ne se soucie pas de tenter ceux qui sont à lui : il n'en veut fortement qu'à ceux qui sont à Dieu ; semblable en cela aux mâtins qui n'aboient qu'aux étrangers, et nullement aux domestiques de la maison. Ô quelle consolation, de se reconnaitre par là étranger de ce Cerbère d'enfer, et d'être domestique de Dieu !

Dieu, selon la multitude de sa colère, laisse le pécheur à son aise ; et selon la multitude de ses miséricordes, il le châtie en ce monde pour ne le pas perdre en l'autre. Quand sainte Thérèse eut révélation qu'il n'y avait personne au monde qui surpassât en sainteté le P. Balthazar Alvarez, il était pour lors tourmenté des doutes de son salut.

Une ville attaquée et battue par l'ennemi, c'est une marque qu'elle n'est pas à lui ; et d'autant plus qu'elle est forte, il y a plus de gens de guerre et de canons à la battre : si elle était prise, il n'y aurait plus ni d'assauts, ni d'attaques. Courage, ô âme qui êtes tentée, le grand bruit que l'ennemi fait au dehors, est un signe qu'il n'est pas au dedans.

CHAPITRE III

Des sécheresses, ténèbres, distractions

et répugnances aux bons exercices


Dieu, dit sainte Thérèse, met quelquefois l'âme dans une telle aridité, qu'il semble qu'il n'y ait jamais eu aucun vestige de vertu. Elle-même avait porté cet état dix-huit ans ou environ, cheminant par les déserts de la vie intérieure, sans qu'il lui fût permis de cueillir la moindre fleur, de celles mêmes qui y croissent pour les saints.

Un Père de la compagnie de Jésus, qui est mort de froid dans les neiges du Canada, n'a jamais eu que des sécheresses et de grandes peines intérieures au milieu de tous les travaux où l'engageaient ses fonctions apostoliques.

J'ai connu un excellent religieux chartreux, qui a assuré à sa mort, que depuis son entrée dans la sainte religion, et il y avait quarante ans, il n'y avait eu que des aridités dans tous ses exercices.

Il y a des âmes qui ne marchent pas seulement dans les déserts, mais parmi les ténèbres. Dieu laisse quelquefois ignorer à l'âme ses propres défauts, parce qu'elle ne les pourrait pas supporter ; puis après, il lui en donne la connaissance, et la purifie.

Nous en avons en grand exemple en sainte Catherine de Gênes, qui ne voyait pas de certains défauts qu'elle avait, quoique très avancée dans le chemin de la perfection ; de plus, durant bien des années, elle devenait de jour en jour plus ignorante des secrètes opérations de Dieu, afin que sa grâce demeurât en sa pureté.

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE III

Des sécheresses, ténèbres, distractions et répugnances aux bons exercices


Dieu, dit sainte Thérèse, met quelquefois l'âme dans une telle aridité, qu'il semble qu'il n'y ait jamais eu aucun vestige de vertu. Elle-même avait porté cet état dix-huit ans ou environ, cheminant par les déserts de la vie intérieure, sans qu'il lui fût permis de cueillir la moindre fleur, de celles mêmes qui y croissent pour les saints.

Un Père de la compagnie de Jésus, qui est mort de froid dans les neiges du Canada, n'a jamais eu que des sécheresses et de grandes peines intérieures au milieu de tous les travaux où l'engageaient ses fonctions apostoliques.

J'ai connu un excellent religieux chartreux, qui a assuré à sa mort, que depuis son entrée dans la sainte religion, et il y avait quarante ans, il n'y avait eu que des aridités dans tous ses exercices. Il y a des âmes qui ne marchent pas seulement dans les déserts, mais parmi les ténèbres. Dieu laisse quelquefois ignorer à l'âme ses propres défauts, parce qu'elle ne les pourrait pas supporter ; puis après, il lui en donne la connaissance, et la purifie.

Nous en avons en grand exemple en sainte Catherine de Gênes, qui ne voyait pas de certains défauts qu'elle avait, quoique très avancée dans le chemin de la perfection ; de plus, durant bien des années, elle devenait de jour en jour plus ignorante des secrètes opérations de Dieu, afin que sa grâce demeurât en sa pureté.

Les personnes les plus saintes ne sont pas exemptes des distractions. Sainte Thérèse assure, au chap. 30 de sa Vie, que quelquefois elle ne pouvait pas tenir son imagination l'espace d'un Credo, sans être distraite. Que diraient, s'écrie-t-elle, ceux qui m'estiment bonne, s'ils voyaient un tel dérèglement de pensées !

Saint Jérôme, au dialogue contre les lucifériens, rapporte que fort souvent, remarquez bien ce que dit ce Père, fort souvent, en son oraison, ou il se promenait par les porches et galeries, ou il s'occupait des comptes de profit et d'intérêts, ou emporté par une pensée déshonnête, il souffrait des choses qui sont honteuses à dire.

Saint Grégoire (Moral., I. 10) enseigne que dans l'oraison, le ciel quelquefois et l'enfer sont resserrés ensemble, l'esprit étant élevé à la contemplation des choses célestes, et à même temps étant repoussé par les images d'une chose illicite.

Saint Bernard (Traité de la maison intérieure, chap. 49), dit ces paroles : Lorsque je veux retourner à mon coeur, la saleté des désirs charnels et le tumulte des vices dissipent ma pensée. Au reste, plus le tumulte des pensées qui me pressent est grand, plus je dois insister et persévérer avec ardeur dans l'oraison.

Il y a des états où l'on devient comme insensible. Sainte Thérèse le rapporte d'elle-même, assurant que durant quelque temps elle était insensible au bien et au mal, comme une bête.
Pour lors on peut bien dire avec le Prophète : Ô Seigneur, je suis devenue comme une bête de charge devant vous. (Psal. LXXII, 23) On est privé de tous ses sentiments dans l'exercice des vertus que l'on pratique souvent sans les connaître.

La vertueuse mère de Chantal disait que cet état était un martyre ; et elle ajoutait que quelquefois tous ses sentiments et toutes ses puissances avaient dressé comme une garnison rebelle dans son coeur, parce qu'il arrive des répugnances et des aversions effroyables pour toutes sortes de bien, et pour tout ce qui est saint et de plus divin.

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LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE III

Des sécheresses, ténèbres, distractions et répugnances aux bons exercices


De grand secret de toutes ces voies est de bien apprendre, premièrement, que le sentiment ou le défaut de sentiment ne nous rendent ni agréables, ni désagréables à Dieu, mais l'opération libre de la volonté qui coopère à la grâce, ou qui résiste au mal par son secours, ou bien qui s'y abandonne, se laissant aller au péché par sa liberté, et par défaut de coopération à la grâce qui lui est donnée pour l'éviter.

Secondement, que les sécheresses et aridités sont des moyens plus efficaces pour l'union divine, que les goûts et les consolations, y ayant moins ordinairement de notre amour-propre, et plus d'amour de Dieu. Il faut ici remarquer un abus très commun parmi les personnes de dévotion, qui la mettent où elle n'est point, et qui ne la mettent point où elle est.

Nous en avons fait un chapitre dans notre livre Du règne de Dieu en l'oraison mentale. Nous dirons seulement ici que cet abus est de la dernière conséquence. Car comment pratiquer solidement la dévotion, si on la met où elle n'est pas ? Combien de ces personnes vous disent : Je n'ai point de dévotion, parce qu'elles n'ont pas le goût de la dévotion, et qu'elles sont dans les sécheresses, les aridités, les ténèbres ou les répugnances pour le bien !

Combien y pensent être fort élevées, à raison quelles jouissent de la douceur sensible ! Cependant souvent ceux qui pensent n'en avoir pas, en ont beaucoup, s'ils sont fidèles à leurs exercices, malgré leurs insensibilités et leurs aversions. Oh ! Qu'il fait bon d'aller dans cette voie, où la nature ne trouve pas son compte, où l'amour de Dieu fait agir pour Dieu !

Car pourquoi pratiquerait-on le bien puisqu'on n'y trouve aucune satisfaction, et que l'on y souffre bien du mal ? Le grand serviteur de Dieu, le P. Jogues, de la Compagnie de Jésus, qui a souffert une cruelle mort dans le Canada pour la cause de Jésus-Christ, se voyant à demi rôti et mangé à belles dents par les barbares, et regardant des supplices nouveaux qu'on lui préparait, entra dans une épreuve terrible ; car souffrant des tourments inouïs extérieurement, il se trouva délaissé intérieurement sans aucune consolation, sans le moindre sentiment de piété, jusque-là qu'il lui semblait qu'il eût été plus heureux d'être une bête, comme une certaine dont il voyait la peau écorchée, que non pas un homme.

À votre avis, ce grand homme n'avait-il point de dévotion en cet état ? Sans doute qu'il la possédait dans un degré héroïque ; en cela semblable à son divin Maître, qui, au milieu des douleurs de la croix, se trouva abandonné de son Père, et ce fut pour lors qu'il dit que tout était consommé.

Ntre Seigneur commandait à une personne d'une sainteté admirable, de réciter ordinairement le rosaire de la sainte Vierge ; et cependant d'ordinaire elle y sentait de grandes répugnances ; ayant le coeur plein de sécheresses, l'esprit de distractions, le démon lui mettant quantités de méchantes imaginations, en sorte qu'elle n'en pouvait prononcer les paroles qu'avec une très grande peine.

Mais sa fidélité était à persévérer constamment à le dire, à mesure où elle y avait plus de répugnance et de difficulté. Comme un jour elle voulait s'efforcer à avoir une attention plus sensible, la très sainte Mère de Dieu l'avertit doucement qu'il ne fallait pas.

Cette personne, dans le commencement de sa vie, regorgeait de consolation ; mais dans le progrès et à la fin elle en fut privée, et devint comme insensible. Les consolations sont les confitures que l'on donne aux petits enfants pour leur faire manger leur pain ; on le mange tout sec, quand on est plus fort et plus avancé en âge.

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