7.7 Le blasphème contre le Saint Esprit.
Comme bien des âmes angoissées sont retenues dans la crainte d’avoir commis ce péché, et se croient ainsi exclues de la miséricorde de l’évangile, nous désirons en préciser le caractère. Voici les termes dans lesquels le Seigneur parle de ce péché : «Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes ; mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné aux hommes. Et quiconque aura parlé contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque aura parlé contre l’Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir» (Matt. 12:31, 32 ; voir aussi Marc 3:28-30).
Ce péché est donc le «blasphème», ou «parler contre» l’Esprit Saint. Le Seigneur venait de faire un miracle. Nous lisons : «Alors il lui fut amené un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit ; de sorte que l’homme aveugle et muet parlait et voyait» (Matt. 12:22). Les foules, qui voyaient le miracle furent profondément émues de cette preuve du pouvoir et de la miséricorde de Dieu, manifestée en Jésus, ce qui leur fit dire : «Celui-ci serait-il le fils de David ?» Mais les ennemis de Christ — les pharisiens — en prennent occasion pour montrer leur inimitié, et ne pouvant nier le miracle accompli devant leurs yeux — le reconnaissant même — ils en attribuent le pouvoir au démon. Ils disaient : «Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons». C’est l’explication que donne le Seigneur lui-même du blasphème contre le Saint Esprit, dans le passage de l’évangile de Marc : «C’était parce qu’ils disaient : Il a un esprit immonde». Le péché dont nous parlons est donc celui d’attribuer volontairement à Satan le pouvoir exercé par le Saint Esprit. C’est là blasphémer contre le Saint Esprit, parce qu’on donne à ses opérations le caractère de celles d’un démon. Pour éviter toute possibilité d’erreur, développons un peu le raisonnement.
a) Le pouvoir que Jésus exerçait, par lequel il faisait des miracles, et poursuivait son oeuvre, était celui du Saint Esprit (Luc 4:1-18 ; És. 61:1, 2 ; Jean 3:34 ; 14:10, etc.).
b) Ce fut donc par le pouvoir du Saint Esprit qu’il chassa le démon de l’homme aveugle et muet.
c) Les pharisiens reconnaissaient le miracle ; ils l’avaient vu, ils ne pouvaient le nier.
d) Ils avaient donc devant eux une preuve frappante de la mission du Sauveur ; car ce miracle constatait son titre de Messie.
e) Au lieu de se rendre à l’évidence pour recevoir le Seigneur Jésus, ils la rejettent et en prennent occasion pour discréditer le Seigneur en l’accusant d’être le représentant du diable.
f) C’est donc cet outrage de propos délibéré que le Seigneur appelle le blasphème contre l’Esprit Saint. La présence du Saint Esprit dans l’assemblée au milieu de la chrétienté aggrave le caractère du péché en général, et on peut dire, dans un sens, que tout péché commis par un chrétien est un péché contre le Saint Esprit, mais ce n’est certainement pas le sens de celui dont nous nous occupons et que le Seigneur a caractérisé par ces termes : «le blasphème contre le Saint Esprit». C’était le péché dans lequel sont tombés ces Juifs qui l’observaient, péché qui ne leur fut pas pardonné. Combien, dans ce cas encore, la parole de Dieu reçue et crue simplement sans contestation ni raisonnement, est efficace pour calmer les terreurs par lesquelles le diable cherche à maintenir les âmes dans un état de trouble et d’inquiétude, étranger à cette paix qui glorifie Dieu et l’oeuvre du Seigneur Jésus Christ.
Le premier jugement d’un homme qui est tombé dans le péché irrémissible, c’est de n’en avoir pas conscience, de n’en être pas travaillé, et si une âme est angoissée au sujet de ses péchés, c’est bien la preuve, au contraire, que Dieu la cherche pour lui pardonner et non pour lui imputer le péché duquel le Seigneur Jésus a dit lui-même : «Quiconque proférera des paroles injurieuses contre l’Esprit Saint, n’aura jamais de pardon».
Encore aujourd’hui, devant les témoignages que Dieu nous donne au sujet de son saint Fils Jésus, si quelqu’un se présente avec le propos délibéré de les repousser tous, même les plus concluants, comme les pharisiens témoins des miracles de Christ, cet homme est bien exposé, si le diable lui en fournit l’occasion, à renouveler le même crime que ses devanciers. Le Seigneur en sera le juge. Qu’il daigne, par ces lignes et les avertissements de sa sainte Parole, garder nos lecteurs de ces abîmes de perdition.
http://www.bibliquest.org/ED/ED-Verites_fondamentales_du_salut.htm#TM35