Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1621/Saint-Jean-Marie-Vianney.html
Gaudete, et exultate, quoniam merces vestra copiosa est in cælis.
Réjouissez-vous, faites éclater votre joie, parce qu'une grande récompense vous est promise dans le ciel.
(S. Matth., V, 12.)
Sermon du Saint Curé d’Ars
[…] I. – Les saints Pères, en nous faisant la description des peines qu'endurent les réprouvés, nous disent que chacun de leurs sens est tourmenté, selon les crimes qu'ils ont commis et les plaisirs qu'ils ont goûtés : une personne qui aura eu le malheur de s'être livrée au vice impur sera couverte de serpents et de dragons qui la dévoreront pendant l'éternité ; ses yeux qui auront eu des regards déshonnêtes, ses oreilles qui auront pris plaisir aux chansons et discours impudiques, sa bouche qui aura vomi ces impudicités, seront autant de canaux par où sortiront des tourbillons de flammes qui les dévoreront ; leurs yeux ne verront que les objets les plus horribles. Un avare y ressentira une faim à se dévorer lui-même ; un orgueilleux sera foulé sous les pieds des autres damnés, un vindicatif sera traîné par les démons dans les flammes. Non, M.F., il n'y aura aucune partie de notre corps qui ne souffrira à proportion des crimes qu'elle aura commis. O horreur ! O malheur épouvantable !...
D'après cela, je dis que, par rapport au bonheur des bienheureux dans le ciel, il en sera de même : leur bonheur, leurs plaisirs et leurs joies seront grands à proportion de ce qu'ils auront fait souffrir leur corps pendant leur vie. Si nous avons eu horreur des chansons et des discours infâmes, nous n'entendrons, dans le ciel, que des cantiques tendres et ravissants, dont les anges feront retentir la voûte des cieux ; si nous avons été chastes dans nos regards, nos yeux ne seront occupés qu'à contempler des objets dont la beauté les tiendra dans un ravissement continuel sans pouvoir s'en lasser : c'est-à-dire que toujours nous découvrirons de nouvelles beautés semblables à une source d'amour qui coule sans cesse. Notre cœur qui aura gémi, pleuré pendant son exil, ressentira une telle ivresse de douceur qu'il ne sera plus à lui-même. Le Saint-Esprit nous dit que les personnes chastes seront semblables à une personne couchée sur un lit de roses, dont les odeurs la tiennent dans une extase continuelle. Pour mieux dire, ce ne sont que des plaisirs chastes et purs dont les saints seront nourris et enivrés pendant l'éternité.
Mais, pensez-vous en vous-même, quand nous serons dans le ciel, nous serons bien tous heureux de même. – Oui, mon ami, mais il y a quelque chose à distinguer. Si les damnés sont malheureux, et souffrent selon les crimes qu'ils ont commis ; de même, il ne faut pas douter que plus les saints ont fait de pénitences, plus leur gloire est brillante ; et voici comment cela se fera. Il est nécessaire, ou plutôt il faut que Dieu nous donne des forces proportionnées à l'état de gloire dont il veut nous environner, de sorte qu'il nous donnera des forces à proportion des douceurs qu'il veut nous faire éprouver. A ceux qui ont fait de grandes pénitences sans avoir commis de péchés, il donnera des forces suffisantes pour soutenir les grâces qu'il leur communiquera pendant toute l'éternité. Il est très véritable que nous serons tous très heureux et tous contents, parce que nous trouverons des délices autant qu'il nous en faudra pour ne rien nous laisser à désirer. « O mon Dieu ! mon Dieu ! s'écrie saint François de Sales, dans une furieuse tentation qu'il éprouve, vos jugements sont épouvantables ; mais si j'étais assez malheureux que de ne pas vous aimer dans l'éternité, ah ! du moins, accordez-moi la grâce de vous aimer autant que je pourrai en ce monde. » Ah ! si du moins, pauvres pécheurs qui ne voulez pas revenir à votre Dieu, si du moins, vous aviez les mêmes désirs que ce grand saint, que vous aimassiez le bon Dieu autant que vous le pouvez en cette vie ! O mon Dieu ! combien de chrétiens qui m'écoutent ne vous verront jamais ! O beau ciel ! ô belle demeure ! quand te verrons-nous ? O mon Dieu ! jusques à quand nous laisserez-vous languir dans cette terre étrangère ? dans ce bannissement ?... Ah ! si vous voyiez celui que mon cœur aime ! ah ! dites-lui que je languis d'amour, que je ne vis plus, mais que je meurs à toute heure !...Oh ! qui me donnera des ailes comme à la colombe pour quitter cet exil et voler dans le sein de mon bien-aimé !... O cité heureuse ! d'où sont bannies toutes les peines et où l'on nage dans un délicieux torrent d'amour éternel !... […]
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde