Deux sortes de vocabulaire à réconcilier?

Bonjour Léodia
J'en suis à ma première participation à ce site Internet qui m'apparait bien intéressant; il rejoint en tout cas ma sensibilité religieuse par le genre de forums que vous proposez et, ce qui est le plus important pour moi, vos observations et réponses aux questions posées, selon ce que j'ai lu en divers forums, m'apparaissent marquées par le bon sens,la prudence,et la recherche de la vérité pour tout ce qui a trait au prophétisme des apparitions mariales. Alors je profiterai svp de votre discenement en vous posant la question qui me préoccupe: Je comprends que le message du Christ est une Bonne Nouvelle de Salut et que le vocabulaire du Concile Vatican 2 réflète cela; oui Dieu est bon ,lent à la colère, et plein d'Amour; par ailleurs je constate que cette même Eglise ,qui a fait ce Concile, a" approuvé" aussi les messages prophétiques de plusieurs apparitions mariales dont le vocabulaire théologique m'apparait décalé et sombre par rapport à celui des textes conciliaires de Vatican2;(Je pense surtout aux apparitions mariales de La Salette et de Fatima qui parlent de" la Colère de Dieu" et de " Châtiments" que Dieu (lui-même) infligerait au monde s'il ne se converti pas.) Y a -t-il un théologien ,à votre connaissance, qui se soit préoccupé de démontrer aux catholiques que le vocabulaire plus sombre de ces apparitions mariales" approuvées "pouvait s'articuler avec les textes du Concile Vatican2 ? Et si "cela" existe, pourquoi l'Église passe-t-elle le plus souvent ,sinon totalement sous silence Les messages prophétiques de ces apparitions mariales qu'elle a" reconnues" utiles pour redire le message de l'Évangile aux catholiques?
Je ne veux pas vous mettre dans l'embarras avec ces questions-là; je ne cherche qu'à établir une certaine cohérence dans ma Foi catholique. Si vous ne pouvez trouver de réponse à mes questions , je veux vous rassurer en ce que cela ne sera pas dommageable pour ma Foi qui, je pense, est assez solide,( sans vouloir être prétentieux).Merci!

Cher Stan,

Dès que vous tombez, dans la Bible ou dans une apparition, sur une expression comme "La colère de Dieu" ou au contraire "La patience de Dieu", ou "le bras de mon Fils est trop lourd", il faut se souvenir tout de suite que ce sont des façons de parler. Le terme théologique exact pour désigner ces expressions est "analogie de la foi".

Je veux dire que Dieu ne peut faire comprendre la simplicité de son action sur nous qu'en termes qui nous parlent. Nous nous comprenons habituellement un pépin qui nous frappe comme un acte de colère. Alors Dieu utilise ce langage.

En effet, si on voulait exprimer en terme précis tout cela, parlant de ce que Dieu fait pour nous, il faudrait écrire, toujours:

Citation :

"Dieu, dans son amour, nous frappa de la peste. De cette façon, il prépara nos âmes à la vie éternelle".

Regardez, voici un texte de la Bible qui s'exprime exactement comme cela. Attention, vous allez être choqué. Il s'agit du texte qui raconte comment le roi David pécha par adultère et comment Dieu, dans sa miséricorde (sic), punit le peuple en tuant 70 000 hommes par la peste. David devait choisir le fléau: peste ou défaite militaire.

Citation :

2 Samuel 24, 14 David dit à Gad: "Je suis dans une grande anxiété... Ah! tombons entre les mains de Yahvé car sa miséricorde est grande, mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes!"
2 Samuel 24, 15 David choisit donc la peste. C'était le temps de la moisson des blés. Yahvé envoya la peste en Israël depuis le matin jusqu'au temps fixé, le fléau frappa le peuple et 70.000 hommes du peuple moururent depuis Dan jusqu'à Bersabée.

Même David en fut choqué:

Citation :

"2 Samuel 24, 17 Quand David vit l'ange qui frappait le peuple, il dit à Yahvé: "C'est moi qui ai péché, c'est moi qui ai commis le mal, mais ceux-là, c'est le troupeau, qu'ont-ils fait? Que ta main s'appesantisse donc sur moi et sur ma famille!"

De fait, nous ne comprendrons effectivement qu'au Ciel que les maux qui nous frappent sont l'amour de Dieu en acte.
Pour mieux comprendre, voici ce que nous verrons:

"Un Dieu infiniment amour, et surtout un Dieu qui , par essence est HUMBLE. C'est sa nature (son Essence). Or il veut un jour, si nous l'acceptons, s'unir à nous face à face, comme dans des épousailles. Nous aurons pouvoir sur lui, puisque npoius l'aimerons. Il nous élèvera à lui puisque nous nous serons abaissés...

Mais il est impossible d'entrer dans ce mariage sans devenir, comme Dieu TOUT AMOUR et TOUT HUMBLES. Sans ces deux qualités, impossible de voir Dieu. Cette phrase est la clef de tout

Alors il nous prépare, patiemment, à travers une série de purgatoires.

Et le premier d'entre eux est justement cette terre où la technique de Dieu, pour nous apprendre un peu d'humilité, c'est de nous laisser comme abandonnés.

Complètement abandonnés? Non. Il donne à quelques uns d'entre nous la grâce de la foi, ce qui nous donne la chance suivante: NOUS SAVONS OU NOUS ALLONS. Nous ne valons pas mieux que les hommes des autres religions, mais nous savons où nous allons.

Aussi, après notre mort, lorsqu'arriveront les étapes suivantes du purgatoire où nous aurons le droit de voir, lorsque nous reverrons nos vies et les moment où Dieu a frappé, nous saurons que le terme "colère" était une façon de parler d'une fessée éducatrice dûe à l'amour d'un Père.

En attendant, nous devons nous contenter des analogies de la foi.

Si vous désirez une vision d'ensemble de toutes ces étapes du purgatoire, n'hésitez pas à charger sur http://eschatologie.free.fr le livre: "L'heure de la mort".

Je crois que tout y est à peu prêt... (on ne comprend bien ce que nous vivons sur terre qu'en relisant où nous allons)...

Merci Arnaud pour vos réponses à mes questions, et pour le moyen de votre site Internet qui me permettra m'instruire en toute orthodoxie sur l'enseignement catholique.

En toute reconnaissance! Stan

Bonsoir Stan,

Vu la complexité de votre question, j'ai préféré demander à Arnaud de vous répondre, il m'est nettement supérieur en matière de théologie. Je pense que vous avez eu l'occasion de vous en rendre compte, ma foi est une foi profonde mais mes connaissances théologiques sont très limitées.

Je vais néanmoins vous répondre avec le coeur. La réponse que j'ai trouvée sur le paradoxe de Dieu "punisseur" et de Dieu "amour" est pour moi contenue toute entière dans l'intercession d'Abraham pour Sodome.

Citation :

Celui-ci s'approcha et dit : Vas-tu vraiment supprimer le juste avec le pécheur ?
24. Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les supprimer et ne pardonneras-tu pas à la cité pour les cinquante justes qui sont dans son sein ?
25. Loin de toi de faire cette chose-là ! de faire mourir le juste avec le pécheur, en sorte que le juste soit traité comme le pécheur. Loin de toi ! Est-ce que le juge de toute la terre ne rendra pas justice ?
26. Yahvé répondit : Si je trouve à Sodome cinquante justes dans la ville, je pardonnerai à toute la cité à cause d'eux.
27. Abraham reprit : Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre.
28. Mais peut-être, des cinquante justes en manquera-t-il cinq : feras-tu, pour cinq, périr toute la ville ? Il répondit : Non, si j'y trouve quarante-cinq justes.
29. Abraham reprit encore la parole et dit : Peut-être n'y en aura-t-il que quarante, et il répondit : Je ne le ferai pas, à cause des quarante.
30. Abraham dit : Que mon Seigneur ne s'irrite pas et que je puisse parler : peut-être s'en trouvera-t-il trente, et il répondit : Je ne le ferai pas, si j'en trouve trente.
31. Il dit : Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur : peut-être s'en trouvera-t-il vingt, et il répondit : Je ne détruirai pas, à cause des vingt.
32. Il dit : Que mon Seigneur ne s'irrite pas et je parlerai une dernière fois : peut-être s'en trouvera-t-il dix, et il répondit : Je ne détruirai pas, à cause des dix.
33. Yahvé, ayant achevé de parler à Abraham, s'en alla, et Abraham retourna chez lui.

Prions donc pour qu'en chaque ville se trouve un, deux, trois ou dix justes, car l'amour de Dieu pour les hommes n'a aucune mesure, il nous pardonne d'être des hommes c'est-à-dire très éloignés de ce qu'il est Lui, très éloignés de l'Amour pur, de l'Humilité pure...loin de toute perfection. Et, il est prêt à nous pardonner tout pourvu que nous faisions un pas vers Lui.

Le message de Dieu au travers des temps est constant : "aimez votre Seigneur", et puis, "aimez-vous les-uns les autres".

Les messages de la Salette et de Fatima ne nous disent pas autre chose :

"Priez, faites pénitence". Autrement dit, les hommes n'aiment pas assez Dieu et ne s'aiment pas les uns-les autres.

Cela, Dieu ne peut le supporter. Comment un Père pourrait-il supporter que ses enfants se tuent les uns les autres et le rejettent lui, leur Créateur?

C'est bien ce que le monde est occupé à faire.

C'est donc bien la raison de tous les messages du Ciel envoyés à la terre.

Dieu est bon, il aime ses enfants plus qu'un Père, c'est donc pourquoi sa souffrance de voir les hommes s'entretuer, se damner doit être épouvantable.

Il y a un moment où, pour empêcher l'escalade de ces horreurs : "La coupe est pleine", il devra vouloir tout arrêter.

Cela nous est dit et répété dans les messages donnés par notre Sainte Maman du Ciel ou par des anges notamment aux protestants.

N'oublions pas que tous les messages nous donnent de l'espoir car ils sont tous au conditionnel "si vous ne changez pas", mais aussi qu'ils nous promettent à chacun la protection du Ciel ici ou plus tard, si nous prions, si nous croyons.

"N'ayez pas peur" a dit Jean-Paul II.

N'ayons pas peur, il n'y a aucune raison d'avoir peur si nous avons la foi et que nous sommes prêts à tout pour notre foi. Le Ciel nous ouvrira ses bras. Dans l'attente, efforçons-nous de faire en sorte que dans chaque ville, il y ait au moins dix justes afin que tous bénéficient de la miséricorde de notre Seigneur.

Prions, c'est la seule façon d'endiguer la montée du mal dans le monde.

Ma réponse n'a vraiment rien de théologique, comme vous avez pu le constater, mais elle vient du coeur.

Que les Coeurs unis de Jésus et Marie nous protègent et nous guident

Leodia

Chère Léodia

Après avoir lu ton courriel en réponse à mes questions, je puis dire maintenant que je me sens vraiment en confiance avec toi. Sans vouloir "t'accabler de compliments" , il m'est apparu , comme à l'évidence ,qu'il y a dans ta manière de t'exprimer un ton d'humilité, et d'autres qualités qui rassurent et qui apaisent et qui mettent en confiance tes correspondants. La vie spirituelle apparait quasiment palpable chez toi.
Trêve de compliments! le but principal de mon courriel est pour te remercier bien sincèrement de ce que tu me dis pour apporter de la lumière dans ce qui m'apparaissait sombre en certains aspects de la vie de l'Église. J'aurais bien dû me rappeler, en effet, le "marchandage" d'Abraham avec Dieu pour sauver une ville de la destruction; cet extrait biblique est éloquent pour me faire comprendre l'Amour de Dieu. Par ailleurs, Armand Dumouch ,avec lequel tu m'as mis en contact,et qui est, de toute évidence, une référence solide en matière de théologie catholique, m'a montré des sources d'informations qui ,j'ai l'impression , vont me tenir occupé longtemps . J'apprendrai à mieux connaitre ma Foi. Il me reste à me donner du temps pour "assimiler" ces nouveaux champs d'intérêt qui s'offrent à moi et que je découvrirai davantage...grâce à ton intervention, et à celle d'Armand.

Grand MERCI à vous deux! Stan