HYMNE des Azymes (XIII) de Saint Ephrem le Syrien
Mes frères, célébrons
En ce beau mois d’Avril
La fête, le triomphe
De l’Agneau véritable !
Refrain :
Que notre assemblée loue
L’Agneau, l’Agneau pascal
Que des loups dévorants
Ont occis en Avril !
Chez Anne Il était lié,
Mais en Lui se cachait
La Puissance logée
Au cœur de la fournaise.
Au tribunal, Silence !
Mais en Lui se cachaient
Les bouches de sagesse
Qui triomphent de tout.
En Son fond se calmait
L’orage de Sa voix
Qui terrifiait le Peuple
Sur le Mont Sinaï.
On Le tient, on L’emmène,
Tandis qu’en Lui se tait
La Puissance qui tient
Toute la création.
Judas L’a embrassé,
Mais en Lui se taisait
La semonce adressée
Au démon qui criait.
Hérode L’interroge,
L’humilie : Il se tait,
Quoique toutes les langues
Aient leur demeure en Lui.
Il chevauchait la Croix,
Bien qu’invisiblement
Il chevauchât le Char,
Celui des Chérubins.
On lui offrait du fiel,
Quoiqu’en Lui se cachât
La Douceur même, celle
Qui rend doux les amers.
Il eut soif, mendia l’eau,
Mais en Lui se cachait
Cette Source vivante
Qui donne au monde vie !
Pilate se lava,
Se purifia les mains :
Défaite pour le Peuple
Aux mains souillées de taches !
La boue née d’un crachat
Ouvrit des yeux aveugles ;
Grief contre le Peuple :
Pourquoi de tels outrages ?
Le Maître universel
A reçu des crachats,
Lui dont un Séraphin
Ne peut fixer l’éclat !
Chérubins, Séraphins,
Pendant qu’on Le bafouait,
Se cachaient le visage,
N’osant les yeux lever.
Pendant qu’on L’insultait,
Michel eut un frisson
Et Gabriel encore
En fut tout effaré.
Comme la création
N’avait, elle, aucun voile
Pour se cacher la face
Ainsi que d’un manteau,
Elle étendit la nuit,
Comme Sem et Japhet,
Pour ne point voir l’opprobre
De son Seigneur si pur.
Lorsqu’ Il poussa un cri,
Pour rencontrer Sa voix,
Dans le Temple très haut
Se souleva l’Esprit.
L’entendant incliner
La tête, avec ce cri,
L’Esprit fendit le voile,
Comme saisi d’effroi.
La création se mit
Un vêtement de deuil,
Pour le Fils de son Maître
Une mantille obscure.
Au Saint, la Résidence
A déchiré le voile
Qui lui servait d’atours :
C’est pour son Bien-Aimé.
La création requit
Un vêtement de deuil ;
Elle s’en couvrit toute
Et inclina la tête,
Pour confondre la Fille
De Sion, la crâneuse,
Dont les mains dégouttaient
Du sang de l’Héritier.
Le ciel, tout radieux
Au temps de Son Baptême,
Noircit et s’offusqua
Au temps de Sa Passion.
Il cachait, Lui, Sa gloire,
Et c’est pourquoi l’opprobre
Pouvait tâter de près
L’infinie Dignité.
La Mer des Roseaux, vite,
À Sa vue s’assécha :
Comment de Son visage
Approchent les crachats ?
Debout au tribunal…
Et en Lui se cachait
Le Jugement, le grand,
Celui qui est tout prêt !
Il était ceint d’épines
Chez les tailleurs de croix,
Lui qui avec les anges
En gloire reviendra.
Il était ceint d’épines
Et en Lui se cachait
La Puissance qui fait,
Qui défait tout aussi.
Il gisait au sépulcre
Et en Lui se taisait
Cette Voix qui fendait
Les plus âpres rochers.
Il gisait, embaumé,
Et en Lui se cachait
La Force qui dressait
Les ossements du val.
Tout lié comme un mort,
Il possédait la Voix
Qui appela Lazare,
En ses bandes lié.
Source : patristique.org
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde