Apparitions reconnues

Citation :

L'Eglise, à travers l'évêque diocésain, n'a reconnu que quinze événements miraculeux ou apparitions.
Rome 1842 à Alphonse RATISBONNE
La Salette 1846 à Maximin et Mélanie
Rimini 1850, l'image de la Mater misericordiae bouge les yeux pendant plusieurs jours
Taggia, Imperia, 1855, la statue de la Vierge bouge les yeux à plusieurs reprises;
Lourdes 1858 à Bernadette Soubirous (dis-huit apparitions)
Pontmain 1871 à Eugène Barbette et sept autres enfants
Gietrzwalde, Pologne, 1877, à deux fillettes
Quito 1906, l'image de la Vierge des sept douleurs remue les yeux plus de vingt fois
Fatima 1917 (six apparitions)
Beauraing 1932 à cinq enfants (trente-trois apparitions)
Banneux 1933 à Mariette Béco, fillette de douze ans (huit apparitions)
Syracuse 1953, La Vierge représentée sur le petit tableau du coeur immaculé de Marie verse des larmes pendant quatre jours
Zâitun, Egypte, 1968, la Mère de la lumière apparaît plusieurs fois sur la coupole d'une église copte
Akita, Japon, 1973, une statue de la Vierge pleure cent une fois
Kibeho, Rwanda, 1981-1989, la Vierge apparaît à cinq écolières à une soeur.

Giuseppe De Carli,La Dernière voyante de Fatima, ce que m'a dit Soeur Lucia, Cardinal Tarcisio Bertone, EDITIONS Bayard - Paris - Février 2008- Introduction p.22

A cette liste d'apparitions doit encore être ajoutée celle de Notre Dame du Laus qui est intervenue après la publication du livre en question.

Pourquoi, si peu?

Dans son Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, paru aux Editions Fayard, René Laurentin explique que les apparitions n'ont pas leur place parmi les disciplines universitaires à l'honneur dans l'Eglise.

La théologie dogmatique les ignore de même que la théologie fondamentale. La théologie biblique oppose quantà elle les visions à la Révélation qui est la Parole de DIeu et qui enseigne sa Vérité absolue.
"L'exégèse dont l'objet est l'étude critique du texte biblique, considère les apparitions comme un phénomène littéraire".
La théologie morale se détourne de ce domaine ambigu. La mystique, impliquée en ce domaine, met radicalement en garde contre ces phénomènes sensibles qui semblent crever la nuit de la foi au bénéfice d'une contact évident avec l'au-delà : elle invite à n'y accorder ni importance ni crédit. Saint Jean de la Croix, le docteur de la mystique, déchaîne les maximes les plus sévères contre ce charisme : "L'âme pure, simple, prudente, humble, doit employer toutes ses forces et toute sa dilignence à repousser et rejeter les révélations et les visions comme les plus dangereuses tentations" (La Montée du Carmel, 2C27, Oeuvres sprirituelles, Paris, Seuil, 1929,276).

Le premier Code de droit canon de l'Eglise (1917) traitait négativement ce domaine : il interdisait toute publication sur les apparitions non reconnues (can;1399§5) et punissait les contrevenants d'excommunication (can. 3218). Ces deux canons ayant été abolis le 14 octobre 1966, le nouveau Code de droit canon ne parle tout simplement plus des apparitions.

Bref, elles ne sont plus interdites, mais elles sont devenues un non-lieu canonique.

Pie X résume dans son encyclique "Pascendi" : "Lorsque l'autorité de l'Eglise reconnaît une apparition, même en ce cas, elle ne se porte pas garante de la vérité du fait (c'est-à-dire de l'authenticité), mais seulement, elle n'empêche pas de croire les choses auxquelles les motifs de foi ne font pas défaut".

La reconnaissance d'une apparition n'est jamais un dogme ni un enseignement d'autorité. Ce discernement probable, perfectible et prévisible n'engage pas le magistère de l'Eglise.

Aussi nul chrétien n'est-il obligé, en conscience, de croire à une apparition même officiellement reconnue.

A tous ces titres, les apparitions se situent dans les bas-fonds de l'Eglise : en importance et en degré de certitude.

Ibidem : introduction pp.20-21
à suivre

Citation :

Par exemple en 1986, les experts de la 42e semaine mariale à Saragosse dénombreront dans leurs études très approfondies, au moins 21.000 apparitions mariales depuis l'an 1000, et sur l’ensemble de ces « apparitions », remarqueront que l'Eglise finalement n'en aura authentifié officiellement pas plus d'une quinzaine, ce qui, on l’avouera sans peine, est fort peu. Si l’on veut être plus concret, il faut savoir qu’au cours du seul XXe siècle, c’est pas moins de 400 apparitions mariales (ou prétendues telles), qui ont été recensées, et pas moins de 200 pour la seule période de 1944 à 1993. Or pour 7 d'entre elles seulement sur ces 200, l'Eglise aura reconnu le caractère surnaturel des faits : Fatima (1917 - Portugal), Beauraing (1932 - Belgique), Banneux (1933 - Belgique), Akita (1973 - Japon), Syracuse (1953 - Italie), Betania (1976 - Venezuela), et tout récemment Kibeho (1981 - Rwanda), auxquelles il faut ajouter Zeitoun (1968 - Egypte) et Shoubra (1983 - Egypte), et en revanche 79 d'entre elles reçurent un jugement définitivement négatif [4].

Par ailleurs, et pour être complet, n’oublions pas le jugement du pape Benoît XV au sujet des apparitions mariales, dont il convient de se remémorer toujours les termes afin de ne point égarer notre foi :

« Il faut savoir que l'approbation donnée par l'Eglise à une révélation privée n'est pas autre chose que la permission accordée, après un examen attentif, de faire connaître cette révélation pour l'instruction et le bien des fidèles. A de telles révélations, même approuvées par l'Eglise, on ne doit pas et on ne peut pas accorder un assentiment de foi ; il faut seulement, selon les lois de la prudence, leur donner l'assentiment de la croyance humaine, pour autant que de telles révélations soient probables et croyables pour la piété. [...] En conséquence, on peut ne pas accorder son assentiment à de telles révélations et s'en détourner, pourvu qu'on le fasse avec la modestie convenable, pour de bonnes raisons et sans intention de mépris. »

(Benoît XV, "De servorum Dei beatificatione", livre II, chap.XXXII, n°11.)

La position de Pie X va dans le même sens :


« En cette matière l'Eglise use d'une telle prudence qu'elle ne permet point que l'on relate ces traditions dans des écrits publics, sinon avec de grandes précautions et après insertion de la déclaration imposée par Urbain VIII. Encore ne se porte-t-elle pas garante, même dans ce cas, de la vérité du fait. Simplement elle n'empêche pas de croire des choses auxquelles les motifs de foi humaine ne font pas défaut. »

(Pie X, Encyclique "Pascendi", 8 septembre 1907.)


Ainsi que celle de la Congrégation des Rites :


« Les apparitions ou révélations ne sont ni approuvées ni condamnées par le Saint Siège, mais seulement permises comme pouvant être crues pieusement et de foi humaine selon les données et la valeur des témoignages. »

(Congrégation des Rites - Réponse à l'Archevêque de Santiago du Chili, 6 février 1875.)

Source :
http://zacharias.hautetfort.com/archive/2008/05/09/9d3cfdbdcc2c69d897165b796894da53.html

... merci Leodia pour cette "petite piqûre de rappel"

Cordialement

Philippe

Citation :

« Les apparitions ou révélations ne sont ni approuvées ni condamnées par le Saint Siège, mais seulement permises comme pouvant être crues pieusement et de foi humaine selon les données et la valeur des témoignages. »

Elles ne sont pas condamnées et sont permises; il n'y a donc strictement aucune raison chrétienne de les combattre ou de vouloir les faire interdire ... D'accord ...

Citation :

Citation:L'Eglise, à travers l'évêque diocésain, n'a reconnu que quinze événements miraculeux ou apparitions.
Rome 1842 à Alphonse RATISBONNE
La Salette 1846 à Maximin et Mélanie
Rimini 1850, l'image de la Mater misericordiae bouge les yeux pendant plusieurs jours
Taggia, Imperia, 1855, la statue de la Vierge bouge les yeux à plusieurs reprises;
Lourdes 1858 à Bernadette Soubirous (dis-huit apparitions)
Pontmain 1871 à Eugène Barbette et sept autres enfants
Gietrzwalde, Pologne, 1877, à deux fillettes
Quito 1906, l'image de la Vierge des sept douleurs remue les yeux plus de vingt fois
Fatima 1917 (six apparitions)
Beauraing 1932 à cinq enfants (trente-trois apparitions)
Banneux 1933 à Mariette Béco, fillette de douze ans (huit apparitions)
Syracuse 1953, La Vierge représentée sur le petit tableau du coeur immaculé de Marie verse des larmes pendant quatre jours
Zâitun, Egypte, 1968, la Mère de la lumière apparaît plusieurs fois sur la coupole d'une église copte
Akita, Japon, 1973, une statue de la Vierge pleure cent une fois
Kibeho, Rwanda, 1981-1989, la Vierge apparaît à cinq écolières à une soeur.

Si je comprends bien, les Apparitions de la Rue du Bac à Paris ne sont pas reconnues. Et celle de Guadalupe non plus ?

Bonsoir Jean,

Comme toi, j'ai été étonnée pas pour la rue du Bac, mais pour Notre-Dame de la Guadelupe.

J'ai donc repris mon bâton de pélerin, si l'on peut dire.

Voici ce qu'en dit René Laurentin dans son dictionnaire :
Apparitions reconnues et assimilées (hormis Zeitoun non reconnue par l'Eglise catholique mais par le patriarche copte d'Egypte)

Par ordre chronologique :

1. Guadelupe (Mexique) : Fut d'abord dénoncée comme une prolongation syncrétiste et une résurgence du paganisme. Jean Paul II canonisa le voyant Juan Diego en une procédure abrégée.
2. Aparecida (Brésil, 1717)
3. Alphonse Ratisbonne (Rome, 1842) : fut reconnue par un procès en forme canonique, avec toute la rigueur romaine, par le cardinal Patrizzi, vicaire du Pape.
4. La Salette (France, 1846) : A mis Mgr de Bruillard en difficulté car le cardinal de Bonald y était opposé, ainsi que Jean-Marie Vianney (qui changea ensuite d'avis). Mgr de Bruillard enregistra officiellement le secret le 3 juillet 1851 avec toutes les formes juridiques et l'envoya par deux légats au Pape qui le lut en leur présence et fut positivement impressionné. Il encouragea la reconnaissance de l'apparition, "porante en elle-même tous les caractères de la vérité, est indubitable et certaine". Le successeur de Mgr de Bruillard, défavorable, élimina les voyants et maintint le pèlerinage selon le cadrage suivant : "La mission des bergers est finie, celle de l'Eglise commence" (19 septembre 1855).
5. Lourdes (France, 1858)
6. Pontmain (France, 1871)
7. Gietrzwald (Pologne, 1877)? Fut reconnue les 24-25 juillet 1977 lors du centenaire des apparitions, la COnférence épiscopale polonaire où siégeaient les cardinaux Wyszynski et Wojtyla, avec la formule juridique : "Les apparitions sont dignes de crédibilité".

8. Fatima (Portugal, 1917) : Le 13 octobre 1930, l'Evêque de Leiria reconnut l'authenticité des faits en ces termes : "Nous jugeons bon de déclarer dignes de foi les visions que les enfants eurent à la Cova de Iria, paroisse de Fatima (...) le 13 de chanque mois de mai à octobre 1917".
L'Evêque reconnaît les visions mais non le miracle du soleil.

9. Beauraing (Belgique, 1932) : Mgr Charue, évêque de Namur, eut des difficultés à faire accepter son jugement positif, du fait qu'il se trouvait impliqué dans une épidémie visionnaire qui émut toute la Belgique et l'Allemagne de l'Ouest.
10. Banneux (Belgique, 1933) : Le jugement fut difficile pour les mêmes raisons qu'à Beauraing.
11. Amsterdam (Pays-Bas, 1945) : Il y eut d'abord des documents négatifs, et les efforts répétés pour réhabiliter les faits se heurtèrent à l'opposition du Saint-Office. Le 31 mai 2002, Mgr Hnilica, ami de Jean-Paul II, reconnut l'authenticité des apparitions.
12. Betania (Venezuela, 1976) : l'Evêque professeur de théologie spirituelle et de psychologie l'université de Caracas, préféra mener l'enquête lui-même. Il interrogea plus d'une centaine de témoins et reconnut les faits le 21 novembre 1987.
13. Akita (Japon, 1973) : Les effusions de la statue de Notre-Dame d'Akita ont été reconnues le 22 avril 1984, non sans peine, grâce à la persévérance, à la conviction spirituelle et à deux voyages de Mgr Itô à Rome, car la Conférence épiscopale du Japon, égarée par le jugement d'experts qui expliquaient ces effusions par une invraissemblable hypothèse parapsychologique, était contre.
14. Kibeho (Rwanda, 1981) : L'apparition fut remarquablement étudiée par Mgr Gahamanyi, évêque de Butaré, qui nomma une commision excellente, formée de théologiens de son sémianire. Les apparitions à trois voyants furent reconnues en 2000.

Plusieurs reconnaissances officialles avaient été précédées d'une reconnaissance de culte (Beauraing, Kibeho, Amsterdam).

Extrait du Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie de René Laurenté et Patrick Sbalchiero.

Leodia

Il faut ajouter les apparitions du Laus à la liste ci-dessus.

Apparitions dont le culte est approuvé :

l'Ile Bouchard, Pellevoisin, etc.

Et encore les apparitions reconnues du fait (pastoralement)

c'est dans cette catégorie que René Laurentin classe les apparitions de la rue du Bac.

Leodia

Apparemment, la reconnaissance officielle des Apparitions ne repose que sur des convictions plus ou moins bien ancrées de quelques personnes seulement. Si c'est cela, elles n'ont pas une grande valeur, même si ces personnes sont censées représenter l'Eglise. Mais en approfondissant le sujet, je pense qu'une reconnaissance officielle, il faut "la mériter". Ce sont les prières et surtout la foi qui y est attachée qui sont déterminantes. Il y a sûrement des Apparitions qui n'ont pas été reconnues parce qu'on n'y a pas cru assez ou parce qu'on s'est laissé embrouiller l'esprit par les éléments parasites. Le Seigneur envoie une puissance d'obscurcissement pour ceux qui ne sont pas dignes de Lui. Mais Il récompense les humbles et les simples qui croient sans avoir vu ou qui croient sans se poser de questions parce que leur simplicité leur permet justement de reconnaître la Vérité. Ne croyez-vous pas ? C'est d'ailleurs ce qu'enseigne la Bible.