(extrait d'une lettre à une âme 2eme partie)
Chère petite Sœur
Faisant suite à notre propos sur la méditation, je te disais que la prière n’est qu’un « moyen ». Cela peut apparaître surprenant à première vue, mais c’est la raison aussi pour laquelle Jésus va insister tout au long des livres de Maria VALTORTA (et encore aujourd’hui par la multitude des apparitions Mariales) sur ce sujet important qu’est la prière.
Saint Séraphin de Sarov nous enseigne d’ailleurs que le vrai but de la vie chrétienne, consiste en l'acquisition du Saint-Esprit de Dieu. Quant à la prière, au jeune, aux, veilles, à l'aumône, et toute autre bonne action faite au nom du Christ, ce ne sont que des moyens pour l'acquisition du Saint-Esprit dit-il.
Comment l'acquisition ?. On ne comprend pas toujours très bien. L’acquisition. Car c'est la même chose que l'obtention à première vue.
C’est la même différence qu’être en état de Grâce, et être (en quelque sorte) « possédé » par L’Esprit Saint ou la Grâce est suréminente. La Première est un caillou, la seconde une montagne.
Tu sais ce que c'est que d'acquérir de l'argent ? Pour le Saint-Esprit, c'est pareil. Pour les gens du commun, le but de la vie consiste en l'acquisition d'argent - le gain. Les riches, et les hauts fonctionnaires en plus, désirent obtenir des honneurs, des marques de distinction et autres récompenses accordées pour des services rendus à l'Etat, ou à des politiques.
L'acquisition du Saint-Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, dispensateur de grâce ; très semblable aux capitaux temporels, et qui s'obtient par les mêmes procédés.
Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu - Homme, compare notre vie à un marché et notre activité sur terre à un commerce. Il nous recommande à tous : Négociez jusqu'à ce que je vienne, en économisant le temps, car les jours sont incertains (Lc 19,12-13 ; Eph 5,16), autrement dit : Dépêchez vous d'obtenir des biens célestes en négociant des marchandises terrestres. Ces marchandises terrestres ne sont autres que les actions vertueuses faites au Nom du Christ et qui nous apportent la grâce du Saint-Esprit. L'acquisition du Saint-Esprit est aussi, dans ce contexte, la communion de la grâce de Dieu, avec l'autre, dans notre présent. Car l'Esprit Saint est Donateur de grâce autant que don parfait pour la vie. C'est en ce sens qu'on peut le transmettre et acquérir en le faisant demeurer en nous et en l'autre. (C’est la même chose que l’explication du lac qui déborde dont parle St Bernard.)
L'ascèse (la mortification, les jeûnes, la prière continuelle) pratiquée ne peut être séparée de l'acquisition de l'Esprit.
Dans la parabole des vierges sages et des vierges folles, quand ces dernières manquent d'huile, il faut aller en chercher au marché. Or, quand elles en ont acheté, les portes de la chambre nuptiale sont déjà fermées, et elles ne peuvent y entrer. Certains disent que le manque d'huile chez les vierges folles représente et symbolise l'insuffisance des bonnes actions. Cette explication n'est pas juste. Quelle insuffisance de bonnes œuvres auraient-elles, en effet, puisque elles sont nommées vierges quoique folles. La virginité est une haute vertu, car cet état égale celui des anges et pourrait, à lui seul, remplacer toutes les autres vertus. Mais il leur manquait justement la grâce de l'Esprit de Dieu.
Comment peux tu reconnaître en toi la présence de la grâce du Saint-Esprit ?
L'expérience de l'acquisition du Saint-Esprit est de caractère théophanique. C'est une véritable transfiguration. Il ne s'agit pas d'acheter la lumière de Dieu mais de la recevoir, dans notre condition, ici bas, comme les disciples au mont Tabor.
La grâce de Dieu est saisie comme une joie et douceur extraordinaire, une présence de Dieu : C'est cette douceur qui déborde dans nos cœurs et s'écoule dans toutes nos veines en un inexprimable délice. On dirait qu'elle fait fondre nos cœurs, les emplissant d'une telle béatitude qu'aucune parole ne saurait la décrire.
Quand le Saint-Esprit, descend vers l'homme et le couvre de la plénitude de ses dons, l'âme de l'homme se remplit d'une inexprimable joie, parce que le Saint-Esprit recrée en joie tout ce qu'il a effleuré…et ce jusque dans la souffrance, Maria VALTORTA en témoigne continuellement.
Fraternellement
Séraphin