Pillages en série dans les églises

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Pillages en série dans les églises
PATRIMOINE • Les édifices religieux ont toujours été vulnérables aux vols d’objets d’art mais le phénomène est en recrudescence dans la région
Francis Maze, premier magistrat de Le Souich, dans le Ternois, montre la place où figurait la Vierge à l’enfant.

Depuis quelques mois, des malfrats écument les églises de la région et emportent les objets d’art religieux pour alimenter un marché très prisé des pays étrangers.

PAR NICOLAS FAUCON
region@lavoixdunord.fr
PHOTO PATRICK JAMES « C’est un traumatisme car ces objets faisaient partie de notre patrimoine. » Jean-Pierre Dupuis, maire d’Izel-les-Hameaux, commune de 700 habitants dans le Ternois, accuse le coup. Dans la nuit du 16 au 17 octobre, six statuettes en chêne datant des XVIe et XVIIe siècles, répertoriées à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques (valeur estimée à 11 000 E) ont été descellées du mur de l’église où elles reposaient, délit ne laissant plus apparaître des représentations du Christ, saint André, saint Paul et des trois apôtres que des empreintes noirâtres sur fond blanc, tristes vestiges de leur ancienne présence. Sept chandeliers ont également disparu. « Le choc est d’autant plus important que ces six statuettes avaient été dérobées une première fois à la suite de l’écroulement de l’église en 1967, avant qu’elles ne soient retrouvées quelques années plus tard sur un marché aux puces de Saint-Ouen. »
« Un gang... »
À 20 kilomètres de là, Le Souich, bled de 180 âmes, cerclé par les champs. Francis Maze, premier magistrat « chrétien pratiquant », assure la visite guidée dans une église du XVIe siècle elle aussi récemment allégée de plusieurs objets de culte. C’était dans la nuit du 28 au 29 septembre. Furent soutirées trois statues en bois figurant saint Roch (XVIIe, classée), saint Abbé (XVIe ) et la Vierge à l’enfant (XIXe). « Ils ont forcé le cadenas posé sur les deux premières. Heureusement, on est assuré. Mais quelque part, les gens, se sentent un peu volés. » Il réfléchit aux moyens les plus efficaces de protéger les objets demeurant dans l’église, les communes étant propriétaires de ces dernières ainsi que des objets qu’elles abritent depuis la loi de 1905 dite de séparation de l’Église et de l’État.

À la même période, toujours dans le Ternois, le village de Givenchy-le-Noble était aussi touché par les vols en série. Dérobées, entre autres, trois statues en bois mesurant 1,80 m et 80 centimètres et incarnant sainte Brigide, saint Joseph et la Vierge Marie...
Izel-les-Hameaux, Le Souich, Givenchy-le-Noble mais aussi Hénu, Douriez, Saudemont... Depuis le début de l’année, rien qu’en zone gendarmerie, présente surtout en campagne, quatorze églises de la région ont été visitées. Un chiffre à la hausse. « On a le sentiment d’avoir affaire à un gang », glisse Patrick Wintrebert, conservateur des antiquités et objets d’art, dans le Pas-de-Calais. « Il y a toujours eu des vols dans les églises mais là, c’est assez inquiétant, confirme Philippe Hertel, conservateur des Monuments historiques à la direction régionale des affaires culturelles. Heureusement, ce ne sont pas des objets de très grande valeur. La plupart du temps, ils partent en Belgique. La dernière vague de vols de ce genre date de 2000 : on s’attaquait alors aux anges, notamment dans les Flandres. »
Crosse sous alarme
Face aux vols dans les églises, la meilleure arme reste la prévention et la protection des lieux. Commandant de police chargé de la sécurité du patrimoine au ministère de la Culture, Stéphane Théfo dit avoir été sollicité pour un déplacement dans le Nord, afin de réaliser un diagnostic sécurité.
« On ne peut pas annuler les risques mais on peut les réduire, dit-il. Il faut rendre difficile l’accès aux édifices.
Cela peut passer par le renfort des gonds, la pose de serrures multipoints. » L’installation de vitrines est une solution de plus en plus prisée.
À Montreuil-sur-Mer, les reliques et la crosse de sainte Austreberthe sont placés sous alarme : rarissime. Jean-Paul Jaeger, l’évêque d’Arras, indiquait dans nos colonnes à la suite du vol de Douriez que « les copies de statues, peu onéreuses, semblent être la meilleure parade aux cambriolages, les églises ne devant pas se transformer en forteresses (notre édition du 25 août) ». •

Source : La voix du Nord : http://www.lavoixdunord.fr/journal/VDN/2006/10/29/REGION/ART275826.phtml

Le Ternois, c'est ma terre natale !

Pas besoin de transformer les églises en forteresse, s'il y avait l'adoration perpétuelle, il n'y aurait pas de vol. Mais maintenant que les catholiques sont si peu nombreux, il n'y a plus qu'à remplacer nos belles statues par des fac-similés, et mettre les originaux en lieu sûr.

Merci Leodia pour cette info.


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"La vérité vous libérera." Jn 8,32