Saint Thomas d’Aquin
Commentaires Saint Marc, Ch. II, v. 13 à 17
Bède. Après que le Seigneur eut enseigné dans Capharnaüm, il sortit du côté de la mer, afin d'instruire, non-seulement les habitants des villes, mais aussi, afin de prêcher l'Evangile du royaume des cieux à ceux qui habitaient sur les bords de la mer, et de leur apprendre à mépriser et à vaincre, par la fermeté de leur foi, les mouvements désordonnés de choses périssables. Aussi lisons-nous : " Et il sortit du côté du la mer, et tout le peuple venait à lui. " — Théophyl. Ou bien encore, il se dirige du côté de la mer après le miracle qu'il vient d'opérer, pour s'enfoncer dans la solitude ; mais la foule se précipite vers lui de nouveau, afin de nous apprendre que plus on fuit la gloire et plus elle nous fuit ; tandis qu'au contraire, si vous la cherchez, elle vous poursuit. Or, c'est en sortant de la ville que le Seigneur appela Matthieu : " Et comme il passait, il vit Lévi, fils d'Alphée, à son bureau, " etc.
S. Chrys. Cet apôtre a reçu trois noms différents des Evangélistes ; il est appelé Matthieu par lui-même (Mt 9) ; simplement Lévi par saint Luc, et par saint Marc Lévi, fils d'Alphée ; car il était fils d'Alphée. Nous voyons dans l'Ecriture d'autres personnes qui portent deux noms. Ainsi le beau-père de Moïse porte tantôt le nom de Jéthro (Ex 3), tantôt celui de Raguel (Ex 2). — Bède. Lévi désigne la même personne que Matthieu ; mais saint Luc et saint Marc, par respect et par égard pour l'Evangéliste, n'ont pas voulu le désigner par le nom qu'il portait habituellement. Saint Matthieu, fidèle à cette maxime (Pr 13) : " Le juste est son propre accusateur, " se désigne sous le nom de Matthieu et déclare qu'il est publicain, afin d'apprendre à ceux qui liront son Evangile qu'aucun pécheur converti ne doit désespérer de son salut, puisque de publicain il a été tout à coup changé en Apôtre. Il dit qu'il était assis au bureau des impôts, c'est-à-dire qu'il s'occupait du recouvrement des deniers publics, car τέλος en grec, et vectigal en latin veulent dire impôts.—Théophyl. Il était assis selon l'usage au bureau des impôts, pressant les uns, vendant ses paroles aux autres, ou se livrant à quelque occupation semblable, comme font les receveurs des impôts dans leurs bureaux. C'est de cet état qu'il s'éleva jusqu'à tout abandonner pour suivre Jésus-Christ, lorsqu'il eut entendu cette parole : " Suivez-moi, " etc. — Bède. Or, suivre Jésus-Christ, c'est l'imiter. C'est pour cela qu'afin de pouvoir suivre Jésus-Christ pauvre, non-seulement extérieurement, mais encore par l'affection du cœur il abandonne son propre bien, lui qui volait celui des autres. Non-seulement il renonce au bénéfice de sa charge, mais il méprise le danger auquel il s'exposait de la part du prince, en laissant des comptes irréguliers et en désordre. Car le Seigneur, qui par sa parole l'avait invité à le suivre, l'avait embrasé intérieurement du désir de répondre sans tarder à son appel.
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde