Homélie 22 de Saint Grégoire le Grand
Jn 20, 1-9
En ce temps-là, le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine vint au tombeau, dès le matin, alors que régnaient encore les ténèbres, et elle vit la pierre retirée du tombeau. Elle courut donc et vint trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et leur dit : «On a enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis.»
Pierre et cet autre disciple partirent donc, et ils vinrent au tombeau. Ils couraient tous deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et il arriva le premier au tombeau. Et s’étant penché, il vit les linges posés là, mais il n’entra pas. Alors Simon-Pierre, qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le tombeau. Il vit les linges posés là, et le suaire qui avait entouré la tête, non pas posé avec les linges, mais roulé à part dans un autre endroit. Alors le disciple qui était arrivé le premier au tombeau entra à son tour; il vit et il crut. Car ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture, selon laquelle il devait ressusciter d’entre les morts.
[...]
2. La lecture du Saint Evangile que vous venez d’entendre, mes frères, est très claire quant au récit, mais elle contient des mystères qu’il nous faut examiner brièvement. «Marie-Madeleine vint au tombeau, alors que régnaient encore les ténèbres.» Le récit note l’heure, mais le sens mystique nous renseigne sur l’état d’esprit de celle qui cherchait. Marie, en effet, cherchait au tombeau le Créateur de toutes choses, qu’elle avait vu mort en sa chair; et ne le trouvant pas, elle crut qu’il avait été enlevé. Les ténèbres régnaient donc encore quand elle vint au tombeau.
Elle courut bien vite et annonça la nouvelle aux disciples. Ceux-là coururent le plus vite qui aimaient le plus, à savoir Pierre et Jean. «Ils couraient tous deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et il arriva le premier au tombeau.» Sans toutefois oser entrer. Pierre arriva le second, et il entra. Eh bien, mes frères, que signifie cette course? Cette description si précise de l’évangéliste, doit-on la croire dépourvue de mystères? Non, certes! Jean dirait-il qu’il est arrivé le premier, mais qu’il n’est pas entré, s’il n’avait pensé que son hésitation même renfermait un mystère? Que symbolise donc Jean, sinon la Synagogue, et Pierre, sinon l’Eglise? Ne nous étonnons pas que la Synagogue soit représentée par le plus jeune, et l’Eglise par le plus âgé, car même si la Synagogue a rendu un culte à Dieu avant l’Eglise des païens, la multitude des païens a usé des choses de ce monde avant la Synagogue, comme l’atteste Paul : «Ce n’est pas ce qui est spirituel qui vient en premier, mais ce qui est animal.» (1 Co 15, 46). Pierre, le plus âgé, figure donc l’Eglise des païens, et Jean, le plus jeune, la Synagogue des Juifs. Ils ont couru tous deux ensemble, puisque de leur naissance jusqu’à leur déclin, les païens et la Synagogue ont couru dans une seule et même voie, bien qu’ils n’eussent pas une seule et même façon de voir.
Source jesusmarie.free.fr
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde