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 Nagasaki, la ville catholique atomisée

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2 participants
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Leodia
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Leodia


Nombre de messages : 2878

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MessageSujet: Nagasaki, la ville catholique atomisée   Nagasaki, la ville catholique atomisée EmptyLun 08 Aoû 2005, 20:12

Citation :
Nagasaki, la ville catholique atomisée
LE MONDE | 08.08.05 | 13h01 • Mis à jour le 08.08.05 | 15h04
NAGASAKI de notre envoyé spécial


Après avoir été bénit par le chapelain de la base de Tinian dans les Mariannes, l'équipage du bombardier B-29 avec à bord "Fat Man", la seconde bombe atomique, prit la direction de Kyushu. La cible était la ville industrielle de Kokura, au nord de l'île. Vers 10 h 30 du matin, le 9 août, ses habitants entendirent, anxieux, les vrombissements des moteurs de l'appareil sans le voir. Le bombardier survola trois fois la ville, mais rien ne se produisit : les nuages qui obstruaient le ciel sauvèrent Kokura.

Le pilote, le major Charles Sweeney, qui ne pouvait localiser la cible, décida de se diriger vers le second objectif : Nagasaki. Mais là aussi le temps était couvert. L'appareil, qui avait un problème d'alimentation, n'avait plus beaucoup de réserves. "Il vaut mieux lancer la bombe plutôt que de la jeter en mer" , était en train de dire le major à son coéquipier lorsque, soudain, la ville apparut entre les nuages : "Ça y est, je l'ai !" "Fat Man" fut larguée. Quelques secondes plus tard, l'avion fut pris dans de fortes turbulences provoquées par la déflagration. "Bon, il y a des milliers de Japs en moins !" , lança Charles Sweeney, cité par Frank Chinnock dans Nagasaki : The Forgotten Bomb (Allen and Unwin).

"Fat Man" explosa à la verticale du quartier périphérique d'Urakami, où se trouvait la plus grande cathédrale d'Asie du Nord-Est. Des fidèles étaient en prière, célébrant une foi pour laquelle deux siècles et demi auparavant leurs aïeux avaient été persécutés. Dans sa prière, le chapelain de la base de Tinian n'avait pas évoqué le sort de ceux qui allaient mourir : la moitié de la communauté catholique de Nagasaki (14 000 personnes en août 1945) fut tuée sur le coup ­ avec 60 000 autres personnes.

A l'extérieur de la cathédrale, reconstruite, des statues qui ont résisté à la déflagration portent sur le visage des dégoulinades noirâtres de la pluie radioactive. Sur l'herbe gisent des têtes d'anges décapités par une "fin du monde" qui ne fut pas le fruit de la colère de Dieu mais d'une décision d'hommes qui invoquaient le Bien. "Nous remercions Dieu de nous avoir donné cette arme et nous prions pour qu'il nous guide dans son usage" , avait déclaré le président Harry Truman en annonçant, deux jours auparavant, le bombardement d'Hiroshima.

"Plus jamais d'Hiroshima" , dit-on. Et plus rarement "Plus jamais de Nagasaki" . Nagasaki n'a pas acquis la même identité symbolique de ville atomisée qu'Hiroshima. Elle fait partie des "oubliés" de l'holocauste nucléaire. Peut-être parce que la ville la plus catholique du Japon semble entretenir une mémoire apaisée à son holocauste, à l'image de sa plus célèbre victime, le docteur Takashi Nagai, qui, atteint de leucémie, mourut en 1951 après avoir témoigné de son expérience de la douleur et s'être interrogé sur la signification de la catastrophe, en laquelle il voyait un parallèle avec le martyre des chrétiens. Sa petite maison, non loin de la cathédrale, est devenue un discret musée.

"Hiroshima est habité par le ressentiment. Nagasaki prie." Ce qui n'est qu'à moitié vrai. La sérénité résignée du docteur Nagai n'est pas partagée par tous : Nagasaki peut aussi être plus radicale dans sa condamnation de l'acte d'inhumanité dont elle fut victime. Elle dénonça avant Hiroshima l'oubli par l'Etat japonais des victimes coréennes des bombardements. Et, à la fin des années 1980, son maire, Hitoshi Motoshima, un catholique, mit en cause la responsabilité de l'empereur Showa (Hirohito) dans le drame des deux villes atomisées.

Ce qui lui valut d'être grièvement blessé par balle par un membre de l'extrême droite. "Nous devons regarder lucidement ce que fait le pays qui lança la bombe atomique contre nous et les conséquences de notre alliance militaire avec lui" , estime Hirotami Yamada, secrétaire général du Conseil des victimes de la bombe A de Nagasaki.

"Si ce n'est pas pour dire jusqu'à notre dernier souffle l'atrocité de la guerre, pourquoi avoir survécu si longtemps ?" , interroge cette vieille dame à la sortie de la cathédrale de Nagasaki, la tête recouverte d'une mantille ­ les catholiques japonais sont très traditionalistes. Adolescente, elle dut pendant d'interminables mois rester allongée sur le ventre en raison des brûlures qui couvraient son dos. "Citer mon nom ? Pensez-vous que ce soit vraiment utile ? Ecrivez simplement "une atomisée" : nous pouvons tous dire la même chose."
Philippe Pons
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MessageSujet: Re: Nagasaki, la ville catholique atomisée   Nagasaki, la ville catholique atomisée EmptyMar 23 Aoû 2005, 21:54

Citation :
"Nous remercions Dieu de nous avoir donné cette arme et nous prions pour qu'il nous guide dans son usage" , avait déclaré le président Harry Truman en annonçant, deux jours auparavant, le bombardement d'Hiroshima.

Alors pourquoi, en tant que croyants, s'en sont ils pris aussi à Nagasaki, la ville la plus catholique du Japon, qui de surcroît ne présentait aucun intérêt stratégique Shocked ?

Philippe
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faustine
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faustine


Nombre de messages : 84

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MessageSujet: Re: Nagasaki, la ville catholique atomisée   Nagasaki, la ville catholique atomisée EmptyMar 23 Aoû 2005, 22:31

L'article parle de Nagasaki comme de la 2è cible.

Est-ce à dire qu'ils comptaient bombarder les deux villes ou que Nagasaki serait bombardée si la première était impossible ?

Merci
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MessageSujet: Re: Nagasaki, la ville catholique atomisée   Nagasaki, la ville catholique atomisée EmptyMer 24 Aoû 2005, 22:53

Bonsoir Faustine,

En réponse à ta question, voici un extrait d'article trouvé sur le web :

Citation :
Hiroshima, Nagasaki : une histoire méconnue
Le texte ci-dessous résulte de recherches historiques et philosophiques conduites dans les années 1980, qui ont fait l’objet d’une thèse soutenue en 1991. Il a été diffusé en août 2000 pour commémorer le 55e anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Trois ans plus tard, à la veille de leur 58e anniversaire, cette analyse reste plus que jamais d’actualité : les faits historiques qu’elle mettait en évidence sont demeurés incontestés ; et les inquiétudes exprimées en conclusion se sont malheureusement vérifiées...

HIROSHIMA, NAGASAKI : une histoire méconnue et des leçons plus que jamais d’actualité


--------------------------------------------------------------------------------

Au moment où l’humanité soucieuse de son passé comme de son avenir commémore le cinquante-cinquième [aujourd’hui le 58e] anniversaire des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, il est bon de se rappeler les circonstances de ces tragiques événements, même s’il paraît exclu d’en dégager en quelques lignes tous les tenants et aboutissants.

Comme on sait, le 6 août 1945, à 8 heures 15, heure locale, l’équipage du bombardier américain « Enola Gay » larguait sur Hiroshima la première bombe atomique utilisée sur une ville. Baptisée « Little Boy » (« P’tit Gars »), il s’agissait d’une bombe à l’uranium en unique exemplaire, dont le modèle n’avait encore jamais été expérimenté. La première estimation de l’armée américaine chiffra à 78 150 le nombre des tués, mais il faut multiplier ce chiffre approximativement par trois pour approcher de la réalité, soit entre 200 000 et 300 000 victimes immédiates ou différées, sans parler des survivants (« hibakusha »), marqués à vie dans leur chair, leur esprit et leurs relations sociales.

Ce que l’on sait moins ou que l’on tend à occulter, c’est que l’opération avait été conduite comme une véritable expérience scientifique.

Depuis près d’un an, une unité spéciale (le 509e groupe spécial de la 20e flotte aérienne) s’entraînait exclusivement à ce nouveau type de bombardement, et depuis la mi-janvier 1945 -décision prise avant même l’échec de la contre-offensive allemande dans les Ardennes- le faisait sur des distances impliquant que l’objectif ne serait pas l’Allemagne, mais le Japon. La commission chargée de préparer l’opération avait recommandé de la conduire « sur des villes populeuses » et « sans avertissement ». Le 16 avril 1945, quatre des plus grandes villes japonaises après Tokyo (ravagée par des bombardements classiques et incendiaires, dont celui du 9 mars) avaient été retenues comme cibles potentielles et interdites de tout bombardement, afin de pouvoir attribuer à la seule bombe atomique les dégâts observables. Par ordre de « préférence », il s’agissait de Hiroshima, Niigata, Kokura et Nagasaki ; un scrupule « humaniste » avait écarté de cette liste la ville de Kyoto, vieux centre culturel et religieux. Le 6 août, trois avions éclaireurs précédaient l’« Enola Gay », pour lui signaler dans un code convenu l’état météorologique au-dessus de trois des villes-cibles, car le bombardement ne devait pas se faire au radar mais « à vue », afin d’obtenir un maximum de précision. L’exceptionnel beau temps -au demeurant prévu dès le 16 avril par un météorologiste norvégien spécialiste du Japon- qui régnait ce matin-là au-dessus de Hiroshima (visibilité : 10 milles), la confirma comme une cible idéale. Deux avions d’observation suivaient à distance l’« Enola Gay », l’un pour larguer des appareils de mesure au-dessus de la ville bombardée, l’autre pour filmer et photographier. En tout six B-29, volant pratiquement hors de portée de la DCA ; mais pour dissuader de prendre l’air les rares avions de chasse japonais encore en état de le faire et pour déjouer les mesures de défense passive, les villes-cibles avaient été régulièrement survolées les jours précédents par des avions isolés qui ne les bombardaient jamais. L’heure du bombardement ne devait rien non plus au hasard : les habitants habitués aux fausses alertes vaquaient déjà à leur travail.

« L’exécution » fut « un succès complet », et lorsqu’il l’apprit au milieu de l’Atlantique sur le vaisseau qui le ramenait de la Conférence interalliée de Potsdam, le président Truman s’exclama : « C’est le plus grand jour de l’histoire ». Revenu aux Etats-Unis, dans un discours radiodiffusé à la nation américaine, il put remercier Dieu d’avoir donné sa préférence aux Américains.

Le 9 août au matin, ce fut le tour de Nagasaki. Entre-temps, la météo s’était gravement détériorée, mais c’est encore elle qui détermina le sort de cette autre ville.

L’annonce d’une grosse dépression arrivant sur le Japon incita l’état-major spécial du général LeMay, établi sur l’île de Guam auprès du Q.G. du général Spaatz, à décider le matin du 8 août ce second bombardement, en l’avançant de deux jours et sans en référer à Washington ni solliciter un nouvel ordre du président Truman : la « fenêtre météo » avait toute chance de se refermer définitivement. Pour le général du génie Leslie Groves, qui avait dirigé le « projet Manhattan » après avoir construit le Pentagone, comme pour ses proches collaborateurs présents sur place et pour la vingtaine de scientifiques qui se hâtaient d’apprêter la troisième et dernière bombe disponible, il ne fallait surtout pas laisser filer la « chance » de l’utiliser avant la capitulation japonaise. Baptisée « Fat Man » (« Gros Mec »), elle promettait encore mieux que « P’tit Gars », car elle était du même type que celle au plutonium brillamment expérimentée le 16 juillet à Alamogordo, dans le désert du Nouveau Mexique.

L’une des cibles étant déjà rayée de la carte, cinq B-29 seulement participèrent à cette nouvelle mission. Le mauvais temps et les tempêtes traversées furent à l’origine d’une série de déboires : des dérives, une consommation excessive de carburant, un rendez-vous manqué, une panne de radio... A l’arrivée au-dessus de l’île de Kyûshû, le « Bock’s Car », qui portait la bombe, se dirigea d’abord sur Kokura, sa cible principale, au-dessus de laquelle il tourna vainement car elle était masquée par un plafond nuageux. Aux commandes de l’appareil, le jeune major Sweeney dut prendre le chemin du retour, en passant par Nagasaki. Au moment où son radar lui permit d’identifier la ville, le « Bock’s Car » ne disposait plus d’assez de carburant pour rejoindre sa base de départ dans le Pacifique, l’île de Tinian, ni même Iwo Jima, plus proche. Sa seule chance d’éviter un crash en mer avec une bombe atomique à bord était d’atteindre l’île d’Okinawa -c’est ce qui eut lieu, avec les dernières gouttes de carburant- mais à condition de se débarrasser de la bombe amorcée, qui pesait cinq tonnes. Livré à lui-même, Sweeney consulta rapidement trois membres de son équipage, et à eux quatre ils décidèrent de larguer la bombe au radar, contrairement aux ordres. Il était 11 heures 01, heure locale. Ce bombardement approximatif et la topographie vallonnée de Nagasaki expliquent que « Gros Mec » ait finalement fait moins de victimes que « P’tit Gars ». Une déception. Mais ce qui explique en fin de compte le malheur partagé par cette ville, c’est une petite défaillance technique supplémentaire : une réserve de 600 gallons de carburant aurait pu éviter la décision du major Sweeney ; malheureusement le carburant ne coulait pas... Ainsi les morts de Nagasaki doivent-ils leur destin à un vulgaire tuyau bouché.

Quant aux « grandes raisons » de ces deux grands massacres, on en a évoqué principalement deux, pareillement discutables.

La première est qu’il s’agissait d’écourter la guerre nippo-américaine et d’épargner ainsi des vies de soldats américains (les autres important moins). C’est celle qui fut évoquée par le président Truman dans son discours du 9 août, ou encore par l’aumônier des équipages américains dans une version religieuse (« ramener la paix au plus vite ») destinée à leur enlever tout scrupule (de surcroît, ils ignoraient à peu près tout du premier engin qu’ils transportèrent, y compris sa nature atomique). Mais sur le plan militaire, le recours à la bombe atomique n’était pas nécessaire. Hostile à l’opération qu’on lui avait imposée et dont il s’acquitta néanmoins avec efficacité, le général Curtis LeMay, grand organisateur des bombardements du Japon, estimait pour sa part que quelques bombardements « classiques » de plus, comme celui du 9 mars réalisé avec 279 forteresses volantes et 1667 tonnes de bombes, suffiraient à « mettre le Japon à genoux ». Il l’estimait encore quarante ans plus tard. D’autres militaires de haut rang, comme le général Eisenhower, étaient également hostiles à l’emploi de la bombe, sans parler de certains savants qui, tels Albert Einstein et Leo Szilard pourtant à l’origine de l’effort nucléaire américain, avaient fait remettre à Roosevelt, dès mars 1945, un mémorandum prônant le non-emploi. Sur le plan diplomatique, avant même l’ouverture de la Conférence de Potsdam le Japon souhaitait capituler. Les Américains le savaient depuis le 13 juillet : en possession du chiffre japonais, leurs services de renseignement avaient intercepté et décrypté un échange de messages entre le gouvernement japonais et son ambassadeur à Moscou, qui le prouvait formellement. La seule condition mise était que cette capitulation se fît dans l’honneur, et que l’empereur Hiro-Hito, personnage sacré, fût conservé sur son trône -ce qui eut lieu finalement. Parlant de « capitulation sans conditions », l’ultimatum des Alliés anglo-saxons et nationaliste chinois, lancé au Japon le 26 juillet depuis Potsdam, ne pouvait que fermer cette voie, tandis que Truman avait ordonné précédemment l’emploi des bombes disponibles « dès que possible à partir du 2 août » (ordre du 17 juillet). Ainsi, ces deux bombes, transférées et préparées dans la fièvre, n’ont pas hâté la capitulation japonaise mais au contraire contribué à la retarder, et ce en pleine connaissance de cause.

L’autre « grande raison », invoquée après coup par certains historiens, serait que le président Truman aurait voulu par là empêcher l’expansion soviétique en Extrême-Orient, et faire étalage de la puissance américaine en vue de la future « guerre froide », qu’il aurait pressentie et préparée. Il s’agit là d’une illusion rétrospective. La « guerre froide » débute véritablement en 1947, et ses prémisses dans l’esprit de Truman ne remontent guère en deçà de janvier 1946, où l’on observe de sa part un revirement à l’égard « des Soviets », peut-être motivé par une « sortie » brutale et insultante de Staline à son encontre, fin décembre 1945, dont Khrouchtchev fait état dans ses mémoires et dont Truman aurait eu connaissance par son ministre Byrnes. Jusque là, il n’est pas du tout dans cet état d’esprit. A Potsdam et dans les mois qui suivent, il considère « oncle Joe » (Staline) comme un ami personnel (en septembre, il lui écrit : « Je conserverai toujours votre image comme un souvenir heureux de notre très agréable collaboration à Potsdam » ), et politiquement comme une sorte de tsar tout à fait « maniable » pourvu qu’on reste ferme. A Potsdam, loin de dissuader Staline d’entrer en guerre contre le Japon, comme cela avait été prévu à Yalta, Truman le pousse à le faire au plus tôt. La bombe d’Hiroshima y aura également contribué : c’est dans la nuit du 8 au 9 août que l’Union Soviétique déclare la guerre au Japon et lance immédiatement son offensive éclair contre la Mandchourie. Il est aussi remarquable que le ministre de Truman alors le plus hostile à l’Union Soviétique -le secrétaire à la Marine Forrestal-, le plus lucide peut-être tant sur la nature réelle du régime de Staline que sur les conséquences à terme de l’emploi des bombes atomiques, en ait été un adversaire déclaré.

Les raisons véritables des bombardements de Hiroshima et Nagasaki se situent plutôt ailleurs. Elles sont de trois ordres. D’une part, les Américains avaient des compte à régler avec les Japonais. C’est d’ailleurs par là que Truman commence son discours du 9 août, le souci affiché d’abréger la guerre et d’épargner des vies américaines ne venant qu’en seconde position : « Nous avons utilisé (la bombe atomique) contre ceux qui nous ont traîtreusement attaqués à Pearl Harbor, contre ceux qui affament, maltraitent et exécutent les prisonniers de guerre américains, contre ceux qui violent toutes les règles internationales. » On peut oser le terme : c’était une affaire de vengeance. D’autre part, les bombes étaient là, elles avaient mobilisé quelque 150 000 personnes, exigé un effort financier, scientifique et militaire considérable, qu’il convenait de justifier : il fallait donc les utiliser. Enfin, last but not least, la pure et simple volonté de puissance, tant comme affirmation d’une écrasante domination de l’autre que comme maîtrise quasi-divine (par délégation en quelque sorte) et en fait diabolique (puisque sous forme destructrice), de la nature physique, a certainement joué un rôle déterminant, quoique inavouable.
(...)

Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), 5 août 2003

(A suivre)

Philippe


Dernière édition par le Mer 24 Aoû 2005, 22:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nagasaki, la ville catholique atomisée   Nagasaki, la ville catholique atomisée EmptyMer 24 Aoû 2005, 22:55

(suite)
C'est très intéressant, par contre cet article ne fait pas allusion aux motivations "religieuses" et occultes de l'Amérique c'est pourquoi, je vous recopie un extrait du livre de Epiphanius "maçonnerie et sectes secètes : le côté caché de l'histoire". Cet extrait est tiré de la revue du British Israel de juillet août 1995 :

" Le bombardier B29 qui lâcha la première bombe s'appelait "Enola Gay. Nom qui contenait un message crypté, non seulement du 29, nombre de l'attente du Jugement, mais, si nous lisons le nom à l'envers, comme on lit en hébreu, nous avons :"Ya G Alone", ce qui signifie "Yaweh God Alone" (= Jahvé est le seul Dieu).Ceci est le message exact qu'Elie prononça en s'adressant aux prophètes de Baal avant que le feu ne tombe sur le Mont Carmel. L'Ange de la Mort marqua en vérité les ennemis du peuple serviteur de Dieu en ce jour du destin au-dessus du Japon"

Reste à savoir de quel Dieu ils sont encore aujourd'hui les serviteurs Evil or Very Mad lorsqu'on les a vu prier, par exemple, avant le déclenchement des hostilités en Irak Mad .

Bien cordialement cheese

Philippe
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